Titre : Mon rêve le plus fou...
Auteur : Taki
Fandom : Rg Veda
Crédits : J'emprunte les persos au studio Clamp.
Résumé : Une n-ième version du fameux marché entre Ashura-ô et Taishakuten…
Couples : Devinez !!
Rating : NC-17 pour cause de scènes peu froides… Cette fic est un certainement un prétexte bidon pour fantasmer éhontement sur mon Taishakuten Sama adoré.
Chapitre 1 : Dilemme
Ashura-ô était en pleine audience avec l'empereur. Etait était un bien grand mot, parce qu'il y assistait sans vraiment y être. Son esprit était plus que jamais préoccupé par le dernier entretien qu'il avait eu avec Kuyo, la grande divinatrice du royaume. Comment réagir dans une situation pareille ? Fallait-il mieux laisser sa lignée s'éteindre au profit de la survie de l'empire ? Ou alors s'obstiner et donner coûte que coûte la vie à celui qui serait le destructeur des trois mondes? Serait-il possible que pour une fois, les prédictions de la grande prêtresse soient erronées ? Il aurait aimé mais c'était impossible... Ses propres rêves l'obligeaient à regarder en face cette réalité qu'il avait longtemps refusé de voir : s'il tenait tant à réaliser son ambition la plus chère sans pour autant mettre en péril l'empire et ses habitants il ne lui restait qu'une chose à faire. Il soupira discrètement. Chose facile à dire… Personne, même l'empereur céleste n'était en mesure de changer le cours des choses. Même pas lui, le Dieu de la guerre était capable de se s'élever contre le destin. Que faire ? Il lui fallait trouver, et vite…
Un vacarme du côté de la cour le sortit de ses noires pensées. Qui pouvait bien faire autant de bruit à une heure pareille ? Un coup d'œil rapide du côté de la grande fenêtre lui montra la source de ce remue-ménage : le général Taishakuten venait de rentrer victorieux d'une chasse aux démons.
Ashura-ô ne pouvait s'empêcher de regarder la scène avec beaucoup d'étonnement : c'est fou le charisme que cet homme pouvait avoir sur les soldats et officiers. Même l'empereur n'avait jamais eu autant d'emprise sur les troupes. Tous l'adoraient, l'idolâtraient, voire l'imitaient secrètement, même si son expression dédaigneuse et désinvolte lui attirait les foudres des autres généraux. Mais Taishakuten n'avait que faire des émois que sa présence suscitait. D'un geste simple il salua les hommes venus l'accueillir et descendant de son cheval, il pénétra dans le château. C'était un homme impressionnant, tant par sa beauté que par sa carrure débordante de virilité. Mais aussi un homme assez mystérieux : on ne lui connaissait aucune passion, ni quelque faiblesse que ce soit : seul son goût pour la guerre et les combats était généralement évoqué. Fuyant les mondanités, il n'assistait jamais aux cérémonies ni autres choses de ce genre et ce, même quand il recevait une invitation personnelle de l'empereur. Les autres nobles se moquaient de lui en racontant que c'était un pauvre soldat qui n'avait aucune manière et qui avait eu beaucoup de chance de gravir aussi vite les échelons. Son passé, ainsi que ses origines étaient inconnues de tous et malgré toutes les rumeurs qui couraient sur son compte, personne n'avait eu jusqu'à ce jour le courage de lui demander quoi que ce soit.
Le dieu de la guerre continuait, sans réellement s'en rendre compte à détailler et à observer le général. Lorsque leurs regards se croisèrent malencontreusement, il ne put retenir un petit frisson. De cet homme se dégageait quelque chose de particulièrement troublant…Ils se fixèrent ainsi quelques minutes puis le général lui fit un geste de la tête , comme pour le saluer et continua son ascension vers la salle de l'empereur.
Un soldat ne tarda pas à se présenter quelques minutes après,
- Votre majesté, le général Taishakuten est de retour et aimerait vous voir.
- Faites le entrer…..
Sur ces mots, le garde sortit et le général ne tarda pas à se présenter devant l'empereur et s'agenouilla en guise de respect.
- Apparemment, cette chasse aux démons a encore été un succès Taishakuten. Toutes mes félicitations.
- Je n'ai fait que mon devoir… D'après les informations qui m'ont été donné, il y aurait un autre nid, encore plus puissant aux environs de la frontière est. Je vous demande la permission de m'y rendre et de les exterminer.
- Je vous reconnais bien là Taishakuten. Mais pourquoi ne laisseriez-vous donc pas à vos subordonnés le soin de s'en occuper. Nous pourrions ainsi profiter plus longtemps de votre présence, n'est ce pas Ashura-ô ?
Surpris par cette question, le dieu guerrier se contenta de répondre calmement :
- Je ne pourrais pas blâmer le général de préférer l'action à la vie paisible du château, et cela, même si ces chasses aux monstres sont loin d'être de son niveau.
L'empereur trouva la réponse fort amusante et ne put s'empêcher de rire aux éclats.
- Si je ne te connaissais pas, mon cher Ashura-ô, j'aurais juré que tu m'en veux de maintenir la paix sur ces terres. Je suis désolé de ne pouvoir offrir mieux que des banales traques de monstres au brillant guerrier que tu es Taishakuten… Je t'autorise donc à partir dans l'est avec tes troupes.
- Je vous en remercie…
- Cependant j'espère que tu nous feras l'honneur de rester quelques jours au palais, histoire que tes hommes et leurs chevaux puissent se reposer un peu…
- Si telle est votre volonté, je ne peux refuser…
- Bien, alors tu partiras dans une semaine, lorsque les troupes du nord seront de retour.
- Une semaine ?
- Oui… Si tu as peur que le temps te semble trop long ici, je suis sûr que Ashura-ô se fera un plaisir de t'accueillir dans son palais. N'est ce pas, Ashura-ô ?
Encore une surprise, mais cette fois, le pauvre roi ne savait pas quoi répondre, pris au dépourvu.
- Ne vous donnez pas autant de peine pour moi… Je ne vaux pas tant d'honneurs…
- C'est vous qui m'honorez, général Taishakuten, en acceptant de devenir mon invité. Un de mes hommes vous escortera jusqu'à vos appartements.
- Bien… Majesté ?
- Ceci étant réglé, vous pouvez maintenant vous retirer, Taishakuten.
Le général sortit alors de la pièce et les deux autres hommes purent continuer le long et ennuyeux entretien qu'ils avaient commencé. Mais Ashura-ô était plus impatient que jamais. Il mourrait d'envie de rejoindre son invité. Son intuition ne l'avait jamais trompé : cet homme était différent.
Palais des Ashura, pendant le dîner…
Les deux hommes étaient seuls sur l'énorme table à manger. Il n'avaient pas échangé un seul mot de la soirée, dans l'indifférence totale, à première vue, mais épiaient chacun les faits et gestes de l'autre, à son insu. La soirée se serait certainement terminée sans qu'aucun d'entre eux ne se soit décidé à entamer la conversation lorsque que quelque chose d'inattendu se passa.
La jeune servante des Ashura, quelque peu troublée par la beauté, le charisme de ces deux hommes et par l'atmosphère trouble qui régnait dans la pièce, renversa en servant son maître, quelques gouttes de vin sur la nappe blanche spécialement dressée pour l'occasion. La vue de ce rouge plongea le jeune roi dans une vision horrible : l'empire qui s'écroulait sous les feux de l'enfer, les humains qui hurlaient de douleur, les dieux qui tombaient comme des mouches, impuissants face à celui qu'on appelait le Dieu de la destruction ou l'ange du chaos, son propre fils, Ashura. Cette vision dû être plus forte que toutes les précédentes parce que lorsqu'il reprit ses esprits, il était allongé sur un sofa, avec son mystérieux invité à ses côtés. Comprenant la situation et fort gêné, il tenta de se redresser :
- Je suis désolé de vous…
- Ne vous inquiétez pas pour moi. Comment vous sentez-vous ?
- Mieux… Est-ce que …?
- Ne vous inquiétez pas, personne ne vous a vu. Vous avez perdu connaissance peu après que la servante soit partie et je vous ai porté dans la première pièce que j'ai vue.
- Merci…
- Ca vous arrive souvent ?
- Malheureusement souvent en ce moment. Mais cette fois c'était …
- Je vois… Vous devriez vous reposer…
Sur ces derniers mots, le général s'apprêtait à s'en aller mais son hôte l'arrêta.
- Que feriez-vous alors si vous appreniez que la réalisation votre rêve le plus cher mènera l'empire à sa perte…
- Et quel est ce rêve, sans indiscrétion… ?
- Un héritier…
- Est-ce si important pour vous d'avoir cet enfant ?
- Plus que vous ne pourriez l'imaginer…
- Dans ce cas…
- Que vous voulez vous dire par là ?
- Je n'ai jamais cru au destin ni en quelque chose de ce genre… Mais je sais une chose : c'est que je suis prêt à tout pour obtenir ce que je désire, et ce, quoi qu'il en m'en coûte.
Ashura-ô fut d'abord surpris par ces paroles puis, quelque peu rassuré, continua :
- Je n'en attendais pas moins de vous… Décidément, vous êtes un homme vraiment peu ordinaire…
- Tout comme vous…
- Comment ça ?
- Se torturer ainsi l'esprit pour assurer la survie de sa lignée… Quelle noble ambition !
- Vous me trouvez ridicule n'est ce pas…
- Pas le moins du monde… c'est tout à votre honneur…
- Et vous général Taishakuten, qu'est ce qui vous donnerait la force de vous dresser contre ces étoiles tyranniques ?
- …
- L'ambition, le pouvoir, l'argent ?
- C'est tout ce que je vous inspire ?
- L'amour ??
- Ca va peut être vous surprendre, mais j'ai aussi un cœur et je ressens tout un tas de choses…
- Ne vous offusquez pas… C'est juste que je ne vous voyais pas comme ça…
- Et comment me voyiez vous donc, comme un monstre sanguinaire qui ne pense qu'à se battre et à tuer ?
- ….
- Vous ne seriez pas le premier de toute façon !
- Attendez, ne le prenez pas de cette façon…
- Je vous laisse vous reposer. Bonne nuit, Ashura-ô.
Puis le général sortit de la pièce sans même faire attention à ce que son hôte lui disait. Il n'avait plus envie de parler de tout ça mais y pensait quand même fortement lorsque quelqu'un frappa à sa porte, plus tard.
- Entrez…
Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il vit le Dieu guerrier s'avancer vers lui.
- Ashura-ô. Vous devriez vous reposer…
- Ne vous inquiétez pas pour moi, je vais mieux…
- Bien…
Un silence pesant s'étendit dans la salle puis Ashura-ô continua :
- Vous vous sous-estimez !
- Pardon ?
- Affronter la destinée au nom de l'amour est certainement la cause la plus noble qu'il puisse exister…
- … Et la plus stupide aussi !
- Peut-être… De toute façon il faut être bien stupide pour vouloir modifier le cours des étoiles.
- Ashura-ô… ?
- Oui ?
- Vous n'étiez pas obligé… Pourquoi m'avoir accueillit dans votre palais ?
- Pour mieux vous connaître, peut-être…
- Et pourquoi m'avoir confié tant de choses sur vous ?
- Peut-être parce que j'ai confiance en vous…
- Mais…
- Je sais, on se connaît à peine… C'est stupide, je sais…
- Pas du tout… Vous pouvez comptez sur moi…
- Je sais… Et puis… disons que je suis fort intrigué de connaître l'identité de la personne qui trouble votre cœur à ce point !
Ashura-ô avait dit cela d'un ton tellement sérieux que Taishakuten ne put s'empêcher de rire aux éclats. Le dieu de la guerre sourit lui aussi, heureux de constater que son ami n'avait pas mal pris sa réflexion, puis songea à se retirer.
- J'espère que vous me feriez part de vos inquiétudes un de ces jours…
Taishakuten qui s'était calmé entre-temps le regarda sortir de la pièce et lui dit doucement, alors que son hôte avait déjà quitté la pièce.
- Si vous n'avez toujours pas comprit de qui il s'agissait, c'est que c'est vous le monstre au cœur de pierre….
A suivre
