Me revoilà avec une nouvelle traduction. Cette fois-ci il s'agit de plusieurs onseshots sur le thème EdxWin, que j'ai regroupés.
L'auteure s'appelle Yellow Mask. En visionnant sa fiche perso, je me suis rendue compte qu'elle était australienne, ce qui explique le mal que j'ai à traduire ses textes (certaines expressions sont supers bizarres et il y a des mots que je ne trouve même pas dans le dico, c'est dire!).
Bref, j'espère que c'est quand même compréhensible... Bonne lecture!
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Repos
Par Yellow mask
Les wagons du train s'entrechoquaient le long de la voie ferrée. Ed et Al en étaient à leur septième partie de poker, et Winry les regardait par-dessus l'épaule de Ed.
Ed jetait des petits coup d'œil à la mécanicienne, regardant ses paupières s'affaisser, puis papilloter pour s'ouvrir de nouveau, le geste que nous faisons tous pour rester éveillés – de l'étudiant qui somnole sur son livre à l'enfant qui essaie de rester éveillé après l'heure du coucher.
Mais Winry luttait en vain. Pas plus de trois minutes après ces clignements d'yeux fatigués, elle était presque complètement appuyée contre Ed, sa respiration devenant régulière et son corps se balançant doucement avec les mouvement du train, profondément inconscient.
Ed pouvaitt sentir le léger souffle de sa respiration caresser le creux de son cou. Presque sans qu'il ne le veuille, sa tête pivota pour regarder la jeune fille dormir contre lui, incapable de s'empêcher de remarquer à quels endroits leurs corps se touchaient – sa tempe contre son épaule, sa joue sur sa clavicule, sa poitrine contre son bras, et ses cheveux qui balayaient sa joue et son menton…
Ca le chatouillait. Les filaments dorés de ses cheveux caressait sa peau au rythme du train, chacun de ces contacts légers comme un plume le faisiat tressaillir et le picotait.
Ed la regarda et, pour une raison ou une autre, se retrouva incapable de détacher son regard d'elle. Comme un lapin qui tombe dans un filet habilement dissimulé (1), il était inconsciemment piégé par la simple image de la mécanicienne épuisée.
Des cercles noirs apparaissaient sous ses yeux, et Ed se demanda si elle avait dormi durant les deux jours pendant lesquels elle a travaillé sur son bras. Il n'arrivait pas à s'en souvenir et se sentit vaguement coupable, sans être vraiment sûr de savoir s'il se sentait coupable d'être la raison pour laquelle elle n'avait pas dormi ou parce qu'il ne savait pas si elle s'était reposée ou non.
Sa bouche était entrouverte et bien qu'elle ne ronflait pas vraiment, elle émettait un faible son, comme un léger sifflement, tel un chiot endormi. Un courant d'air vif, qui s'engouffra par l'une des fenêtres ouvertes, lui fit froncer les sourcils, marmonner dans son sommeil et se lover contre le corps de Ed pour y chercher instinctivement de la chaleur.
Ed eu alors l'irrationnelle envie de caresser sa joue, juste pour voir si elle s'appuyait contre sa main, comme un chaton.
Le train s'arrêta dans une gare, Ed et Al en étaint à leur douzième partie de poker et Winry dormait toujours contre l'épaule de Ed.
Ed passa son tour, il ne voulait pas battre les cartes pour ne pas que les mouvements de son épaule ne réveille Winry. Comme toute une partie de son épaule commencait à légèrement s'engourdir, le poids de son amie contre lui ne le dérangeait pas. Au contraire, ça le rassurait.
On dit que ça demande beaucoup de confiance mutuelle à deux personnes pour dormir ensemble, au sens biblique du terme. C'était peut-être vrai (ce n'est pas comme si Ed avait de l'expérience en la matière), mais il ne pouvait s'empêcher de penser que ça demandait beaucoup plus de confiance mutuelle pour dormir ensemble, au sens littéral. Il y avait tant de foi et de confiance inavouées dans le geste inconscient de Winry que Ed rougit, une chaleur lui montant au joue malgré le chauffage défectueux du wagon.
Mais en fait, Ed ne se souvenait d'aucun moment où Winry n'avait pas eu foi en lui. Même quand ils avaient découvert que le corps de Al était une véritable bombe à retardement, elle lui avait demandé s'il pourrait ramener Al avant que quoi que ce soit n'arrive. Pas s'il pouvait ramener Al, juste s'il pouvait le faire avant que son corps ne le rejette. Comme si ça ne lui était jamais venu à l'esprit qu'il pourrait ne pas trouver un moyen.
Parfois, cette confiance effraiyait Ed plus que tout autre chose. Il ne se souvenait pas avoir fait quoi que ce soit pour mériter une telle dévotion – même Al doutait de lui, pourquoi pas elle ? Que se passerait-il si un jour il ne se montrait pas digne de cette confiance ?
C'est ça qui l'effrayait. Qu'un jour, il la déçoive et que cette confiance en lui, calme et constante, s'évanouisse. Qu'il la déçoive tellement qu'il ne puisse plus la reconquérir.
Winry marmonna quelque chose, bougeant contre Ed, le distrayant de ses pensées. Et en entendant Al glousser, Ed se dit qu'il ferait mieux de se concentrer sur son jeu.
Le train siffla en redémarrant, Ed et Al en étaient à leur quinzième partie de poker, et Winru marmonnait contre l'épaule de Ed.
C'était plutôt drôle, Ed n'aurait jamais pensé que Winry parlait dans son sommeil. Mais elle était bel et bien en train de murmurer, la tête dans son tee-shirt. Rien d'intelligible, mais il pouvait sentir ses lèvres bouger contre le vêtement qui les séparait.
La sensation de ces lèvres contre lui ne favorisait pas sa concentration. Al avait gagné les trois dernières parties sans beaucoup de difficultés.
Le bras de Ed était complètement engourdi mais il ne fit aucun mouvement pour dénouer ses épaules, pour bouger son bras ou pour faire quoi que ce soit qui aurait pu rendre un peu de sensation à ses membres. Etrangement il se sentait comme le protecteur du sommeil de son amie, refusant de la réveiller ou de la déranger – elle avait besoin de dormir après tout.
Une explication tout à fait logique pour un geste très peu logique au final. Ed savait bien qu'il aurait pu doucement la faire glisser sur son siège, juste à côté de lui – Winry pourrait dormir affalée sur la banquette aussi confortablement installée que surson épaule – mais pour une raison qu'il refusait d'identifier, il hésitait à briser ce contact.
C'était… bien … de la sentir dormir contre lui comme ça. Il était tellement dépendant d'elle, pour les réparations, pour la maintenance, que c'était un changement de situation plutôt bienvenu qu'elle dépende un peu de lui… Il se sentait…
En fait, il n'était pas très sûr de ce qu'il ressentait, il savait seulement que ça lui plaisait. Ed sourit intérieurement pendant que Al misait.
Le train arriva à leur gare, Al rangea le jeu de cartes pendant que Ed réveillait Winry.
Elle murmura, toussa et émit un petit gémissement, ce qui fit rire Ed. Ses yeux brouillés par le sommeil, elle se demandait pourquoi il avait interrompu sa sieste. Elle remarqua leur position respective et se redressa, rouge comme une tomate (2).
Ed eu l'envie soudaine de l'embrasser. Ils étaient en plein milieu du train, ils devaient se dépêcher de récupérer leurs bagages, et Al était juste à côté d'eux. Son frère n'arrêterait pas de le taquiner si Ed embrassait la fille qu'il aimait pour la première fois dans un train…
Alors Ed céda à sa seconde impulsion ? Il sourit, dégagea une mèche des cheveux de Winry, qui cachait ses yeux, remplis de stupeur, et lui avoua ce qui lui trottait dans la tête depuis qu'elle s'était assoupit.
« Tu es mignonne quand tu dors. »
Ce n'était pas la peine qu'elle lui réponde; la couleur de son visage le faisait pour elle...
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(1) Un peu bizarre la métaphore du lapin, non?
(2) En fait dans le texte initial, Winry est rose comme une framboise... C'est mignon aussi mais rien ne vaut la tomate!
