TITRE : Sang mêlé renait de son sang
AUTEUR : APLT23 Angélique Perrin
SPOILER : Suite du Tome 7
GENRE : Générale, aventure
AVERTISSEMENT :
DISCLAMER : Rien est à moi, ni l'univers ni et surtout pas les perso , tout est à JK Rowling.
CHAPITRE 1
Je suis mort il y a déjà bien longtemps, massacré par l'être le plus vil qui ai put exister, pour un simple petit bout de bois.
Trahi par celui qui se croyait mon maître, et qui ignorait jusqu'à son exécution qu'il était l'homme que je détestais le plus au monde.
Mais il n'est pas seul responsable de ma mort.
J'en suis aussi responsable. J'étais trop confiant, et trop de confiance mène à la bêtise.
Mon corps sans vie est resté longtemps sur le sol dur et froid.
Le visage déjà blafard qui était le miens était devenu cireux, mes yeux vitreux restaient figés, comme une fenêtre ouverte sur le temps…
Je pensais que peu de gens viendraient à mes obsèques.
Mon nom avait été si souvent sali par des ignares qui se faisaient des idées sur des rumeurs non fondées, que je fus le premier surpris en voyant tant de personnes.
Oh pas une foule heureuse de pouvoir venir cracher sur ma dépouille mais bien des êtres peinés, et même repentant.
Certain disaient que j'étais le héros caché, d'autres s'insurgeaient et réclamaient une reconnaissance digne de mon sacrifice… je me sentais à la fois surpris et amusé.
Mais c'était la peine de ce jeune homme, que les épreuves avaient marqué et qui se penchait avec douleur sur mon tombeau, qui me touchait le plus.
Pourtant lors de ma vie si triste et si secrète, il ne m'avait jamais montré la moindre trace de sympathie. Bien au contraire… il m'aurait bien plus souvent arraché les yeux que tapé sur l 'épaule et offert un bon verre.
Mais il faut dire que je lui rendais bien… ce n'est pas tant lui que je détestais…mais l'image de l'adolescent vulnérable que j'avais été, traqué et malmené par celui qui avait donné la vie à cet enfant. Et je m'étais pourtant juré que plus personne ne saurait avoir une telle emprise, ne saurait provoquer chez moi une telle fureur, moi, tellement maître de mes émotions … tu parles.
Je le trouvais si sûr de lui, tellement arrogant, imbu de lui-même ! Ma rancœur m'aveuglait. Il n'était rien de tout ça, juste un pauvre garçon qui cherchait à se protéger …
Et sa douleur, ses remords me raccrochaient à ce monde, m'empêchant de passer de l'autre coté.
Il demeurait mon œuvre inachevée, celle pour qui mon âme, si j'en avais vraiment une, ne pouvait ou ne voulait pas franchir la dernière étape de la mort.
Cela faisait des semaines qu'il venait chaque jour se recueillir sur ma tombe. Il restait là des heures, prostré, sans un mot, retirant de temps en temps ses lunettes pour essuyer une larme... par merlin ce que ça pouvait m'énerver..!
Mais aujourd'hui il ne semblait pas peiné. Il avait plutôt l'air furieux. Il n'était pas prostré, mais au contraire très agité, il gesticulait, poussait des jurons, et dans un accès de fureur, décocha de toutes ses forces une droite magistral sur le marbre noir qui recouvrait mon cercueil!
La douleur fut fulgurante. Oh pas la sienne, mais la mienne! Elle me traversa de part en part, me faisant hurler malgré moi.
Le sang tranchait atrocement sur le marbre noir, et le jeune homme balançait furieusement la main de douleur en se mordant la lèvre pour ne pas crier à son tour.
Il se retourna vivement en m'entendant beugler.
-Qui est la? Demanda-t-il la main plongée dans son blouson, prêt à en découdre…
- Et qui voulez vous que ce soit petit crétin, m'entendis-je dire en lui balançant une furieuse tape sur la tête!
-Professeur? Professeur Rogue? C'est vous. Ça ne peut être que vous… Il y a tant de choses que je voudrais vous dire, que je brûle de vous demander…
-Oh Potter… Ne me laisserez-vous jamais tranquille? Respectez au moins ma mort!
- Que je respecte votre mort? Que je respecte votre mort!
Mais elle n'a rien de respectable! Vous ne vous êtes même pas défendu ! Vous auriez pu le vaincre, vous étiez tellement plus fort que moi, que lui. Peut être même que vous surpassiez les pouvoirs de Dumbledore!
-Toujours aussi irrévérencieux Potter. Mais vous ne manquez pas d'audace. Je ne sais pas ou vous voulez en venir, mais vous ne parviendrez à rien avec vos basses flatteries
- Vous flatter? Il n'est pas question de cela, c'est juste…
Il s'écroula sur le sol, regardant sa main ensanglantée puis la tombe sur laquelle le sang avait partiellement disparut.
- Je suis si fatigué … si fatigué !grommela l'adolescent les yeux au bord des larmes…
Il ressemblait plus à un vieillard qu'au jeune blanc bec de 18 ans que je connaissais jusque là.
-Reprenez -vous Potter! Ces débordements d'émotions saugrenues sont d'une réelle inconvenance!
- Même dans la mort vous conservez votre fiel, votre langue acerbe; ça commençait vraiment à me manquer murmura Harry un vague sourire au coin des lèvres. Après un silence il reprit:
- Depuis quand êtes vous revenu professeur, levant les yeux ne sachant trop ou regarder.
- Je ne suis jamais vraiment parti, en tout cas pas comme quelque' un qui vient de mourir. J'ai toujours été là.
- Pourquoi ne vous ai-je pas entendu avant. Et pourquoi est-ce que je ne peux pas vous voir comme tous les autres fantômes qui sont dans le château de Poudlard ?
- Voila deux questions auxquelles je voudrais bien pouvoir répondre mais je l'ignore moi-même. Il semblerait que je ne sois pas encore au stade de fantôme. Et quand à ne pas m'entendre, peut être est-ce parce que vous n'écoutiez pas suffisamment, comme pendant mes cours.
- .. J'avais tellement d'autres choses en tête. Oh ce n'est pas une excuse, mais votre comportement à mon égard ne me poussait pas non plus à faire des efforts.
Non mais je vous jure!
A l'entendre j'en serai le seul fautif !
Il est vrai que je n'étais pas l'enseignant parfait qui faisait naître des vocations à ses élèves, mais j'avais toujours fait de mon mieux.
- Professeur? Vous êtes toujours là?
L'envie de le laisser planter là me traversa l'esprit. L'idée de le voir se morfondre me réjouissait profondément. Mais il me regarda avec les yeux de sa mère, les yeux de Lilly et je ne pus que capituler.
- Relevez-vous petit imbécile et montrez-moi votre main!
-Oh ce n'est rien. Ne vous inquiétez pas. Une égratignure.
- Ne vous méprenez pas, je me fiche royalement que vous soyez blessé, mais certains pourraient trouver ça surprenant de voir votre main ensanglantée après être venu vous recueillir sur ma tombe. Et d'ailleurs qu'est ce qui vous a pris de faire une telle idiotie?
-La colère Monsieur… l'injustice de votre mort me rongeait jusqu'au bout des ongles. Mais surtout j'étais en colère contre moi de l'avoir souhaitée plus que n'importe qui d'autre ! Je vous demande pardon ...
Les larmes roulaient sur ses joues livides, ce n'était plus un beau jeune homme, juste un enfant totalement perdu et submergé par ses émotions…
Et moi je n'étais plus aussi impassible que je le souhaitais.
Je ne savais pas quoi faire. J'avais toujours répugné à le toucher, mais le voir dans cet état-la, pour moi… Pour avoir seulement souhaité ma mort … Tant l'ont souhaitée et jamais regrettée…
Inconsciemment je lui saisis la main. C'était déjà bien plus que je n'avais jamais fait avec qui que se soit.
A l' instant où je le touchais se produisit ce que je n'avais jamais vu jusqu' à lors.
Depuis des semaines je n' étais plus qu'une voix portée par le vent, invisible aux yeux du monde des vivants, presque content de n'être que ça…et soudain ma main commença à réapparaître…je sentais chaque millimètre de peau se dessiner . Comme un gant trop petit que l'on force et qui vous enserre les doigts jusqu'à avoir l'impression qu'ils vont exploser tant ils sont comprimés … une sensation des plus déplaisantes.
Bien qu'il ne pouvait pas les apercevoir je vis Potter me regarder droit dans les yeux. Lui non plus ne comprenait pas ce qui arrivait…
-Comment… Mais que… Bredouilla-t-il passant son regard de ma main à mon visage qu'il ne pouvait que deviner.
Je ne pouvais répondre à ses interrogations, j'ignorais moi-même le pourquoi, le comment…
Et d'ailleurs ces questions étaient pour le moment sans importance, il me semblait qu'une main sans corps à sa suite risquait de devenir quelque peu embarrassante.
Un lourd silence s'était installé entre nous et je n'avais aucune envie de le briser.
Je n'osais toujours pas bouger la main. Elle semblait tellement incongrue, presque vulgaire.
Certains sorciers venus se recueillir sur la tombe de Dumbledore commençaient à regarder vers nous avec un peu trop d'insistance. Harry attrapa alors ma main et la secoua dans tous les sens. J'allais le sermonner quand je l'entendis leur lancer que c'était une nouvelle invention des frères Weasley.
Mes lèvres se pincèrent dans un rictus qui aurait pu vaguement ressembler à un sourire, amusé par l'ingéniosité de ce gamin.
Les sorciers hochèrent la tête, satisfaits de l'explication d'Harry et retournèrent à leurs occupations.
-Bien joué Potter, m'entendis-je dire.
Maintenant laissez moi tranquille et ne revenez plus sur ma tombe... J'arrachais ma main des siennes.
-Il n'en est pas question! cria-t-il. Ce qui vient de se passer n'est pas une chose courante, et si ça veut dire qu'il n'y a ne serait-ce qu'une toute petite chance pour que je puisse vous aider à revenir parmi nous, je ne vous ferai pas le plaisir de ne pas la saisir!
Il attrapa ma main et la tira brusquement jusqu'à lui. Avant même que j'ai pu protester il transplana.
Cela faisait des semaines, des mois même que je n'avais plus transplané, et la sensation était toujours aussi déplaisante qu'au premier jour. Je sentais chaque particule de mon corps fantomatique se dématérialiser dans l'espace temps .Une douleur sans nom me saisit dans le bas du dos et je compris que mon corps subissait les effets secondaires d'une transplanation incomplète. Après ce que je venais de subir, c'était plus que je ne pouvais en supporter. Je sentis le malaise s'insinuer au plus profond de moi et je perdis connaissance.
Je reconnue d'abord l'odeur fétides des lieux avant d'ouvrir l'œil.
Un bien être m'envahi aussitôt et bien que mes yeux soit clos, je savais ou je me trouvais.
Les parfums envoûtants de chacune des potions que j'avais put créer en plus de 15 ans de pratique se mélangeaient dans une répugnante fragrance. Ce qui m'avait toujours épargné les visites impromptu, chacun soupesant l'importance immédiate d'avoir à me parler, et de fait, de descendre dans mon antre.
Seul la fraîcheur du cachot me fit réaliser que personnes depuis très longtemps n'avait dut remettre les pieds ici.
La couche sur laquelle on m'avait posé était recouverte de drap frais et la couverture qui m'enveloppait semblait flotter au dessus de la paillasse. Unique preuve de ma présence, ma main déposée sur ce qui ressemblait à un linceul donnait l'impression d'un tableau inachevé.
Puis la douleur se rappela à mon bon souvenir et me fit gémir. Je voulu tenter de me relever mais l'effort provoqua un nouveau râle.
Aussitôt une forme presque irréelle se précipita vers moi.
-Ne bougez pas, votre dos a été déchiré lors du transplanage et j'ai du vous enduire d'une concoction de Madame Pommfresh... Mais cela mettra quelques heures, voir plusieurs jours avant que vous ne soyez totalement remis.
-Miss Granger? Mais que faite vous dans mes quartiers? Dois-je vous rappeler qu'il vous faut l'autorisation du directeur de la maison Serpentard pour venir jusqu'ici?
Mes paroles durent la blesser car une demie seconde sont corps resta comme figé dans l'espace. Puis faisant fi de mes remarques elle vint jusqu'à moi et me rallongeât avec douceur.
-Harry avait raison, vous êtes peut être mort mais vous avez conservé votre fichu sale caractère…vous serez sûrement surpris d'apprendre que bien des choses ont changées depuis… que vous n'êtes plus. En premier lieu , Harry , Ron et moi même avons le droit de nous déplacer partout ou bon nous semble dans le château de Poudlard.
Et ce droit m'est encore bien plus justifié puisque après votre décès, le poste de professeur de potion, resté vaquant, m'a été généreusement proposé par le professeur Mac Gonnagal ; elle même devenue directeur de Poudlard.
Granger, maître des potions? Oui, elle avait toujours été très douée, c'était logique. Mais Mac Gonnagal, Directeur? Je n'étais pas certain que ce poste lui conviendrait réellement … Elle avait toujours été bien trop coulante avec les élèves alors qu'elle dirigeait la maison Griffondor, et avoir les pleins pouvoir sur l'école risquait d'influer sur la discipline.
Quand bien même, de toute façon je ne serai plus là pour voir les dégâts occasionnés par cette stupide nomination!
Granger me regardait comme si elle avait entendu chacune de mes pensé, et pendant un instant, je me demandais si elle ne m'avait pas jeté le sort de légilimencie.
Bien qu'elle ne put me voir je détournais la figure.
-J'ai la réponse! Cria une autre voix familière qui me fit tourner la tête.
-Vraiment ! Tu es certain Harry?
- Pourriez-vous me dire à quoi nous devons cette exultation de jeunes chiots?
-Ah…, l'aimable professeur c'est encor une fois de plus réveillé de mauvaise humeur à ce qu'il me semble.
-Tu ne crois pas si bien dire. Murmura-t-elle espérant que Rogue ne l'entendrait pas.
-Ne vous gênez surtout pas, faites comme si je n'étais pas là!
Alors j'attends! Quelle est cette réponse? Et surtout qu'elle était la question?
- Je viens de rencontrer la directrice. Je lui ai tout raconté et comme elle n'avait pas de réponse nous avons demandés au portrait du professeur Dumbledore…mais la seule chose qu'il nous ai dit c'est que la solution était en moi …
- Et alors ? ….
Vous allez faire quoi maintenant Potter? Procéder à un exorcisme?
Tout cela est absurde! Il est temps pour moi comme pour vous d'accepter que je sois mort, et que mon corps pourrisse sous cette dalle de marbre.
Vous disiez que vous étiez fatigué, vous n'êtes pas le seul. Cette façon de vivre ou plutôt de survivre est épuisante. Je ne veux pas devenir un nouveau Voldemort… Je refuse de devoir tuer des licornes pour revenir parmi les vivants, et n'avoir plus qu'une demi-vie. Et pas question non plus de partager une enveloppe charnelle pour continuer d'exister… encore moins si c'est la votre!
J'étais furieux, ces gamins me tapaient vraiment sur le système avec leur façon de se lancer des œillades à chacune de mes objections. Aucun d'eux n'avait pour moi la moindre affection, pourquoi persister à vouloir comprendre et m'aider? Pour avoir une fois de plus l'occasion de jouer les héros?
Je refusais de devenir leur nouvelle distraction…
Je rejetais violement la couverture et me levait brusquement. Ma décision était prise. Il était temps pour moi de passer de l'autre coté et rien ni personne et sûrement pas ces deux petits crétins m'en empêcherai. La douleur dans mon dos se transforma en supplice. Je l'ignorais et continuait à avancer.
La jeune femme se précipita sur moi et tenta de me ramener à la raison, je la bousculais avec brutalité et Harry la rattrapa au vol.
Aussitôt il leva sa baguette et hurla :
- Locomotor mortis!
Le petit saligaud!
Il venait de me jeter le sort de bloque jambe! Je m'écroulais au même instant. La colère fit alors place à la fureur .Instinctivement je lançais le sort crac badaboum et toutes les fioles explosèrent dans le laboratoire. Des centaines de milliers de bout de verre volaient dans toutes les directions…ce fut Hermione qui réagit la première.
-Protego!
Un bouclier magique s'éleva au dessus d'eux leur évitant la majorité des éclats miroitant.
Les potions se mélangeaient sur le sol. Le filtre de branchiflore entra en contact avec la tentacula vénéneuse et des explosions résonnèrent dans la pièce.
Partout des étincelles crépitèrent et le feu pris soudainement. Les flammes progressaient rapidement et s'avançaient vers nous.
Une épaisse fumée commença à les faire tousser et la porte s'ouvrit derrière moi.
Je ressenti plus une présence que je ne vie qui que ce soit. A tâtons, le jeune homme cherchait ou pouvais bien se trouver mon « corps ». Je ne fis aucun mouvement, espérant qu'il ne me trouve pas et que je finirai purifié par le feu.
Sa main se colla par inadvertance sur mon visage, glissa jusqu'à mes épaules puis me tira en arrière.
- Mais qu'est-ce que..? Extinction!
Une lueur blanche passa au dessus de moi et les flammes s'affaiblir pour finalement s'éteindre.
- J'exige une explication sur le champ Miss Granger! Vociféra la directrice.
- C'est un accident, tenta d'expliquer Harry. Une légère différence d'opinion avec le professeur Rogue, Je vais tacher de réparer les dégâts.
- Vous plaisantez j'espère? Vous avez manqué mettre le feu à l'École parce que vous n'avez pas le même point de vue? Si vos désaccords mettent en péril la vie de mes élèves je vais devoir vous demander de gérer vos conflits ailleurs qu'ici!
La robe tournoya sur elle-même et la vieille femme remonta prestement les escaliers.
- Elle n'a peut être pas tord. Nous devrions aller chez toi. Au moins Créature pourra s'occuper de lui quand nous serons absents de la maison.
- Et une fois de plus personne ne souhaite connaître mes sentiments en ce qui concerne cet éventuel déménagement ? dit- je en essayant de me relever.
Un « non » a deux tons s'éleva aussitôt de la bouche des deux jeunes gens.
- Oh et puis arrêtez de pincer les lèvres, ça a vraiment le don de m'agacer!
Au moment même ou Harry finissait sa phrase il se rendit compte, malgré la fumée et la suie, que mon visage était apparu.
La stupéfaction sur leur visage me fit comprendre qu'il pouvait réellement me voir.
J'avais l'impression de renaître. Mes doigts se promenaient sur mon visage, je découvrais pour la première fois mes cernes, mes joues creuses, mon nez cassé, mon menton en galoche et mes cheveux gras…
En regardant mes deux comparses je vis des larmes rouler sur les joues de Granger. Ils avaient vraiment l'air heureux de revoir la noirceur de mes yeux, la fermeté de mon faciès… leur tendresse m'envahit comme un funeste virus et je fondis en larmes.
Harry se jeta dans mes bras et me serra comme il aurait enlacé son propre père. Je ne songeais même pas à le repousser et me laissais aller dans ses bras.
J'avais si longtemps volontairement ignoré la douceur d'être tendrement étreint …Son corps fut secoué de spasmes et une chaude moiteur humidifia mon cou. Cet instant sembla durer une éternité et quand il se dégagea doucement je le retins malgré moi. Nos regards se croisèrent, et nos cœurs se comprirent sans le moindre mot.
Ma colère s'était envolée.
A cet instant précis il aurait put me demander ou me dire n'importe quoi, j'aurais tout accepté sans hésiter une seconde.
Hermione interrompit ce moment magique en se précipitant sur Harry.
- Mon dieu Harry tu es blessé!
Le sang coulait abondement de sa main ouverte.
- Il faut l'emmener à l'infirmerie tout de suite, lui enlever le verre qui c'est logés dans la main et refermer la plaie. Allons debout Potter!
A l' instant où il voulut se relever ses jambes se dérobèrent, et il perdit l'équilibre. Je le retins de justesse et le pris dans mes bras.
Je sentis la déchirure dans mes reins se rouvrir largement, m'interdisant tout transplanage. Une nausée monta jusqu'à mes lèvres et je du me concentrer pour ne pas m'évanouir de nouveau. A chaque marche, je maudis d'avoir exigé que mon labo soit descendu dans les douves.
Des gouttes de sueurs perlaient sur mon front, tant l'effort que je produisais était intense. Derrière moi Granger tentait vainement de faire circuler les élèves qui observaient le drôle de tableau qui passait devant eux. En y repensant, je me dis que j'aurais sûrement réagis de la même façon en voyant passer une tête hirsute et une main portant le corps du jeune survivant, de l'élu.
Arrivé à l'infirmerie, Pommfresh souleva Harry comme s'il n'était rien de plus qu'une plume. Elle le déposa sur le lit en me lançant des regards mi épouvanté mis amusé, et commença à l'ausculter.
- Wingardiomleviosa!
Le bout de verre s'envola, arrachant un cri sourd à Harry. Aussitôt l'infirmière posa sur la plaie un recouvre tout et le flot de sang s'interrompit .L'enfant était plus pâle que je ne l'avais jamais été, et je voulu me pencher sur lui pour lui offrir mon soutient. Mauvaise idée…je tombais à genoux, incapable de me relever seul. Hermione m'offrit son bras et m'aida à me relever avant de m'allonger sur un autre lit.
Pendant que l'aide soignante m'enduisait largement d'onguent, Pommfresh s'acharnait à mettre une perfusion de régénération sanguine dans le bras d'Harry.
- Il a temps perdu de sang que ça? Lui demandais-je dans un souffle
- C'est très bizarre, c'est comme si son sang subissait un enchantement, et qu'il refusait de se renouveler par lui-même. Je n'avais jamais rien vu de tel. Je l'avais prévenu ce matin de faire attention. Que les analyses que j'avais faites n'étaient pas terminées. Je devais demander au professeur Slugghorn de ce renseigner au ministère au sujet d'un éventuel cas similaire. Mais cette tête de mule n'écoute jamais rien des conseils qu'on peut lui donner ! Je voudrais bien savoir comment il a put se faire une plaie pareille.
- J'en suis responsable… un accès de rage. Je suis désolé Potter…
- Ne vous excusez pas professeur. Ce n'est rien d'autre qu'un regrettable accident .Et puis je ne suis pas mort. Ne chantez pas trop vite victoire. Vous n'êtes pas encore débarrassé de moi.
Il avait un sourire radieux. Cela faisait des semaines que je ne l'avais plus vu ainsi. J'esquissais une grimace à mon tour en m'abandonnant doucement jusqu'à l'assoupissement.
A mon réveille, la nuit étais déjà tombé depuis longtemps à en juger par la position de la lune devant ma fenêtre
Un chandelier était posé tout à coté de moi sur la table de nuit, et éclairai vaguement le visage endormi du jeune garçon. A sa droite deux silhouettes, affalé l'une sur l'autre, semblait à la fois surveiller et protéger le corps endormi.
Mon regard se promena à nouveau sur Harry.
La lumière de la bougie ne parvenait pas à cacher sa pâleur. A son bras la perfusion, toujours présente, n'étais plus seule, un revigorant s'écoulai en goutte à goutte et une autre poche pendait sur la baladeuse…
Douloureusement je me retournais un peu plus vers lui, et bien que je m'efforçai de ne pas faire de bruit, ce ne fut pas suffisant car il ouvrit les yeux.
- Toujours en vie … dit-il dans un souffle.
-Je vois ça!
Je ne trouvais rien d'autre à dire. J'étais heureux de le voir ainsi.
-Quelle heure est-il?
-Très tard à en juger par la lune.
-Vous avez veillé sur moi tout ce temps ?
-Vous plaisantez j'espère? Je viens juste de me réveiller ce sont vos deux comparses qui ont veillé sur vous.
-Ainsi que sur vous professeur, répondit une voix de baryton.
-Ron! Tu es là. Comment tu vas ?
-Mieux que toi en tout cas… répondit le jeune Weasley en l'étreignant
-Pour l'amour de dieu doucement Ron tu vas lui faire mal, rugit Hermione qui le repoussa brutalement.
-Pas de panique professeur Granger il n'est blessé qu'à la main. Dit une voix encore endormie.
Pommfresh se releva péniblement de sa couche et s'approcha du lit du malade.
Après une courte inspection des pansements et des perfusions, elle nous annonça qu'il allait mieux et qu'il pourrait quitter le lit dés le lendemain.
-Et cette fois Harry j'apprécierai que vous écoutiez mes conseils et que la prudence soit désormais votre priorité !
-Savez-vous pourquoi il a subit une t'elle réaction?
-Je l'ignore Severus, mais Slugghorn m'a dit tout 0 l'heure que le Ministère avait put le renseigner et que ce phénomène étais arrivé il y a déjà bien longtemps lors d'un rituel interdit.
En Irlande, une sorcière qui avait perdu son grand amour, signa un pacte avec un mage noir. Il lui promit de faire revenir son amant ; pour cela il avait besoin de son sang.
Mais le risque était grand car son fluide deviendrais alors l'essence de vie du mort, et ne pourrais plus se renouveler dans son corps. Et surtout elle devait accepter la possibilité de mourir par amour.
Elle l'aimait plus que tout, et accepta, avec l'espoir secret qu'elle ne mourrait pas.
Le mage convoqua l'enveloppe fantomatique du mort et procéda à la renaissance grâce au prélèvement…tout semblait bien fonctionner, et les deux amants enlacés bénissait le mage et leur amour.
Puis tout à coup la jeune femme fut prise de vertige et sa robe azur devint pourpre au niveau de son avant bras. Son sang coulait à flot. Elle mourut rapidement. Son amant, désespéré, tua le mage noir en l'étranglant et se rendit au detraqueurs. Il avoua tout lors de son procès puis fut emprisonné à vie à Azkaban.
Il se donna la mort quelques semaines plus tard et fut enterré dans le cimetière de la prison provisoirement. La chose la plus troublante fut que, lorsque les parents des deux sorciers vinrent récupérer sa dépouilles pour leur offrir un caveau digne de la grandeur de leur amour, le corps du jeune homme n'étais pas dans le cercueil…Il avait disparu…
-Et alors? Je ne pense pas que Potter ai convoqué de mage noir. Sinon se serai le bouquet!
-Ah non je confirme! répondit Harry. Rien à voir avec ce qui ce passe aujourd'hui!
- Oui, je me doute, mais ce que je ne vous ai pas dit, c'est que le mage qui avait procédé au rituel était le père de Salazar Serpentar… A sa disparition, Salazar l'avais fait enterrer juste à la place ou ce trouve votre caveau.
-Quoi? Mais cela va faire trente ans que je suis la et je n'ai jamais vu de sépulture à Poudlar. Il n'y a un cimetière que depuis la mort d'Albus …ma voix chevrota dangereusement en prononçant ce nom…
Pommfresh me regarda tendrement et continua.
-Après le décès de Salazar Serpentar, le nouveau directeur de l'École trouva indécent que certain élèves se rendent en pèlerinage sur la tombe du sorcier et exigea qu'elle soit supprimé.
-Mais oui c'est ça! S'écria hémione. La solution est en toi! C'est ton sang!
Sa main est apparut après que tu te sois blessé sur la tombe, et dans les cachots, c'est l'entaille de ta main… tu as sûrement du lui toucher le visage à un moment…
-Oui quand je l'ai cherché dans la fumée…
-En admettant que le sang de Potter soit ce qui me permette de renaître à la vie… Auriez vous oublié les tenants et aboutissants de l'histoire? Son sang ne se renouvellera pas et il a de forte chance de mourir!
-Peut m'importe! Mourir ne me fais pas peur et maintenant que Voldemor n'est plus là, ma vie n'est plus aussi importante qu'elle a put l'être.
Je le foudroyais du regard. Si mon dos ne m'avait pas fait aussi mal je me serai levé et lui aurait mit une calotte!
Ce fut Granger qui le fit à ma place. La gifle résonna dans l'infirmerie, et chacun garda le silence dans un grand étonnement.
-Ne redit plus jamais ça ou je ne suis pas sur de garder mon calme dit elle furieuse.
-Ben qu'est-ce que ça doit être quand tu es en colère dit Ron en regardant Harry se frotter la joue.
Les trois amis se regardèrent puis éclatèrent de rire.
Pommfresh coupa court à ce moment et demanda à chacun de regagner son lit.
Le sommeil tarda longtemps à venir, les paroles des uns et des autres résonnant encor dans ma tête. Il se fichait de mourir. Pour me ramener. Comme j'avais put être détestable… je lui avais fait subir tant d'humiliation, pour faire croire au maîtres des ténèbres mon allégeance bien sur, mais aussi pour le plaisir…
Et lui ne songeais a rien d'autre que me faire renaître même au dépend de sa propre vie. La honte m'accablait. Je m'endormi au levé du soleil.
A mon réveil, le vide de l'infirmerie me permis de réfléchir sur les derniers événements. Le jeune Potter avait sans doute raison, mon retour était peut être légitime. Mais pas au dépend de sa mort.
Il me fallait trouver une solution qui pourrait nous permettre de survivre tous les deux.
J'avais beau me creuser les méninges je ne trouvais rien.
Je me levais lentement et la douleur que j'attendais ne se fit pas ressentir… la concoction de Pommfresh m'avait totalement guéri.
Sur mon lit je trouvais ma robe de sorcier, et je l'enfilais rapidement. Je m'approchais de la fenêtre et mon reflet me sauta aux yeux. Mes cheveux noirs corbeau tranchaient avec la blancheur de ma peau, et mes cernes creusées déformaient mon visage. C'était vrai que j'étais effrayant…
En contrebas de l'infirmerie, Harry adossé au grand chêne semblait profondément absorbé par la lecture d'un énorme livre… il dut ressentir mon regard posé sur lui car il leva la tête et me fit un petit signe m'invitant à le rejoindre. Les couloirs étaient déserts, et je fus soulagé de n'avoir à croiser personne.
Le soleil avait beau être haut il n'était pas chaud pour autant et le vent me frigorifia. Harry referma son livre à mon arrivé et se dirigea vers moi, le sourire aux lèvres.
-Vous avez l'air d'allez beaucoup mieux ce matin, votre dos ne vous fait plus souffrir?
-Non… Pommfresh est une très bonne médicomage… Albus me disait souvent… ma voix se brisa et un léger tressaillement secoua mon menton.
Sans un mot il posa sa main sur mon bras et le pressa légèrement. Ses yeux plein de larmes cherchèrent les miens, et un petit sourire triste se dessina sur mes lèvres.
-Vous ne l'avez pas trahis professeur, peu d'entre nous aurait été capable de faire ce que vous avez fait par amitié. Je vous admire et je vous envie. Je n'en serai jamais capable… Vous honorez sa mémoire à chaque fois que vous prononcez son nom et je défie quiconque de me dire le contraire. Je sais que nous n'avons jamais été très proches, mais je suis certain que nous avions la même affection pour lui. Il serai heureux de nous voir ainsi.
-Sûrement …sa main toujours sur mon épaule commençait quelques peu à me perturber et je lançais machinalement un « marchons un peu Potter. »
Nos pas nous conduire machinalement devant la tombe grandiose du plus fantastique directeur qu'ai put avoir cette école. Pauvre Albus. Il avait préféré perdre la vie pour sauver les notre. En avait-il le droit, et le méritons-nous vraiment? Je détournais le regard et me trouvais face à ma propre tombe. Harry toussota et je me décidais à rompre notre trop long silence.
-Nos vies sont vraiment compliqué n'est-ce pas? Et les jours à venir semble être de la même trempe. Aurons-nous la chance un jour de vivre comme les autres, sans connaître à chaque instant la peur de perdre nos proches ?
-Je l'ignore, mais je l'espère de tout cœur. De la même façon que j'espère avoir la chance d'apprendre à mieux vous connaître. De faire partie intégrante de votre existence dés que nous serons parvenus à vous faire totalement revenir.
- J'ai bien réfléchit. Je suis d'accord à une seule condition. Hors de question que vous m'étiez votre vie en danger pour ça ! Si jamais c'était le cas, promettez-moi de renoncer, par respect pour moi, et par respect pour Albus et toutes les stratégies qu'il a put mettre au point pour éviter que vous mouriez.
-J'y ai longtemps pensé moi aussi, et je crois que vous avez raison. En plus je ne voudrais pas avoir à essuyer de nouveau les foudres d'Hermione.
J'ai cherché dans le grand livre des sortilèges de magie blanche, mais je n'ai rien trouvé qui puisse nous aider. Vous n'auriez pas une idée?
-Non pas la moindre …et je vais finir par avoir mal au crâne à force d'y songer ! Je ne vois pas de solution à part...
-Oui? A part quoi? Peu importe si ça peut sembler stupide.
-Il faudrait créer une potion qui puisse recréer votre sang à l'infinie, ainsi je pourrais m'en enduire complètement et renaître à la vie. Mais c'est irréalisable…
- Je me souviens d'un homme qui m'avait dit qu'impossible n'est pas sorcier! Et cet homme est sûrement le plus grand professeur qu'il y ai eu à Poudlard! Je suis certain qu'avec votre expérience et l'intelligence d'Hermione vous pourriez créer cette potion!
-Quelle confiance jeune homme!
-Je ne voudrais pas paraître pétrie d'orgueil, mais Harry n'a pas tord… en combinant nos capacité, nous pourrions la réaliser, dit Hermione qui venait de nous rejoindre.
-Miss granger, je reconnais bien volontiers que vous étiez sûrement la meilleur élève qu'il y ai eu dans cette école depuis fort longtemps, mais ce que nous nous apprêtons à faire sera bien plus compliqué que vos derniers examens.
- Je n'ai jamais reculé devant les défis monsieur, et vous?
-Vous étés devenu bien insolente Mademoiselle depuis que vous fréquentez ces deux petits perturbateurs! Dis-je froidement.
Elle me regarda ne sachant si elle devait rire ou pleurer puis baissa les yeux.
- Je me demande bien ce que nous allons pouvoir faire de vous… ou plutôt si, je sais ! Le second meilleur professeur de potions qu'ai connu Poudlar. Au travail mademoiselle! Lui soufflais je à l'oreille le sourire aux lèvres.
Harry, d'une grotesque révérence, me montra le chemin à prendre, tandis qu'il présentait son autre bras à Granger pour l'accompagner.
