Je soufflais ; partir à 300 km pour mes examens, alors que ma sœur était en train d'accoucher de son premier enfant qui sera mon filleul, me rendais triste. Je n'ai jamais été très proche des membres de ma famille même si je les aimais plus que tout mais ne pas assisté à la naissance de mon neveu et filleul provoqua une tristesse infinie en moi, si seulement il n'avait pas été si pressé de sortir, il avait encore un mois bon sang !
Soupirant une dernière fois je vérifiais le contenu de ma valise, pc portable et chargeur, vêtements pour une semaines, une robe de soirée au cas où Mélanie souhaiterait que l'on fête la fin des examens, avec les talons assortis, maquillage, nécessaires de toilettes, linge pour le lit de Mélanie et mes cours. Sans oublier mon sac à main qui comporte mon portefeuille et mon chargeur de téléphone ainsi que de quoi tenir le voyage. Et me voilà prête à partir.
« Ma puce, tu es sûre que tu n'auras besoin de rien de plus ?
- Oui papa, je t'assure, dis-je, tu diras à maman que je ne lui en veux pas d'accord ? Et embrasses Line de ma part ainsi que le petit. »
Mon père acquiesça et je lui fis un câlin avant de prendre mon énorme valise avec moi dans l'auto. Je préférais mille fois que ma mère soit avec Line qui accouche plutôt qu'avec moi alors qu'elle me reverrait dans deux semaines. Confortablement installé pour descendre jusqu'à Grenoble je me mis une alarme qui sonnera dans six heures dans le cas où je m'endormirai. Et ce fut ce qui arriva après avoir contemplé le paysage urbain et ruraux bercé par les vibrations de l'auto de covoiturage et les bruits ambiants. Je fus réveillé par de brusque secousses et des cris, avant même d'avoir pu ouvrir les yeux je sentis des objets de différents tailles circulés dans l'habitacle et me toucher parfois alors que l'auto se retournait.
Sentant le froid et des souvenirs tristes se répandre en moi, et après un ultime effort pour ouvrir les yeux, je vis une forme humaine toute noire qui s'agrandissait lentement dans mon champ de vision. Si je n'avais pas eu si peur, si froid et si j'en avais eu la force j'aurai demandé plus fort à ce que l'on m'aide, mais seul un râle sorti de ma bouche au moment où je fus tiré en arrière par une force invisible qui me mena aux côtés d'un loup fait de brume lumineuse. Ce loup me regarda avant de s'élancer vers la forme noire. Un homme, dont je ne pus voir le visage, s'approcha de moi et vérifia mon pouls tout en tendant un morceau de bois vers l'étrange spectacle que je pus observer avant de m'évanouir.