Chapitre 1

« Améthyste ! Reviens ici tout de suite ! »

Quoiqu'il se passe, je ne regarderais pas en arrière. Je ne pouvais décemment pas faire demi-tour et y retourner. Hors de question.

« Ne m'oblige pas à sortir sous cette satanée pluie et venir te traîner à l'intérieur moi-même ! »

J'ai grincé des dents, mais ne me suis pas arrêtée pour autant. Ce n'était que des paroles en l'air. Il s'agissait toujours de paroles en l'air.

Je m'étais faufilée dehors dans l'après-midi avant qu'il ne se réveille de sa sieste, mais pas de chance. Il était entré dans ma chambre pour me demander de préparer le déjeuner lorsqu'il avait vu que tous mes vêtements avaient disparu, pendant que de mon côté, je fonçais tout droit vers la porte d'entrée.

Tout en l'ignorant, je me couvris davantage pour avoir un peu plus chaud. Le temps était triste, il faisait froid et en plus, il pleuvait. À peine venais-je de mettre un pied dehors que je fus trempée jusqu'aux os.

« AMETHYSTE ! »

Je ne pouvais plus m'arrêter. En me retournant, j'ai regardé celui que j'avais appelé mon geôlier durant toutes ces années, Paul. Il était debout dans l'embrasure de notre misérable maisonnette. Enfin plutôt sa misérable maisonnette.

« Je m'appelle Amy ! » ai-je craché. « Il n'y a que ma mère qui est autorisée à m'appeler Améthyste. »

C'était un coup bas et je le savais. Ma mère et lui n'étaient restés ensembles qu'un mois quand elle nous avait abandonnés. J'avais dix ans à cette époque. Évidemment, j'avais compris pourquoi elle avait voulu se débarrasser de Paul. C'était un gros fainéant alcoolique doublé d'un homme cruel. Par contre, je n'avais pas compris la raison qui l'avait poussé à se mettre avec lui en premier lieu. Ce n'était pas comme s'il avait de l'argent ou un certain charme pour compenser le trou du cul qu'il était.

Avant qu'elle s'en aille, ma mère m'avait promis qu'elle m'enverrait un billet d'avion pour que je puisse la rejoindre une fois qu'elle se serait installée. Elle ne m'a jamais rien envoyé. Ni même une lettre. Je me souviens qu'elle avait toujours été froide avec moi, mais jamais au point de vouloir m'abandonner.

Peut-être n'avait-elle pas eu assez d'argent pour prendre soin de moi ou peut-être en avait-elle eu tout simplement marre de moi, comme quand elle en avait eu marre de Paul. Mais bon, elle me manquait toujours. Enfin, à cet instant le plus important était que j'avais désespérément besoin de quitter ce trou paumé.

Même si d'un côté, je me dis que Paul aurait très bien pu me dégager et m'obliger à vivre dans la rue lorsqu'elle l'avait quitté. Mais j'avais été la seule personne qui entretenait cette bicoque et qui faisait en sorte qu'il y ait toujours de la nourriture sur la table. Je ne sais pas ce qu'il adviendrait sans moi. Probablement essayerait-il d'épouser une personne aussi réticente et naïve que moi.

À quinze ans, j'avais réussi à me dégoter un job à mi-temps et j'avais depuis tout ce temps caché l'argent que j'avais gagné. À présent que j'approchais de mes dix-huit ans et que j'avais suffisamment d'argent, j'étais prête à partir. Au départ, j'avais prévu d'attendre le jour de mon anniversaire et après avoir été diplômée, mais quelque chose au fond de moi me criait de partir tout de suite. De ce fait, j'avais quitté l'école et fait tous les arrangements nécessaires pour m'échapper d'ici.

Je concentrai toute mon attention sur Paul, ses yeux plissés reflétaient ma propre haine.

« Tu n'y arriveras jamais, » grogna-t-il à deux doigts de me balancer sa bouteille de bière en pleine figure. « T'es bien trop naïve. Tu te feras bouffer là-bas ! »

Je haussai les épaules et rajustai fermement mon sac à dos. « Peut-être, mais partout où j'irais sera mieux qu'ici. Merci de m'avoir maintenu en vie durant ces sept dernières années, mais je ne peux plus m'occuper de toi. Au revoir, Paul, et bonne chance. »

Sur ce, je me remis en marche et cette fois, je ne regardai pas en arrière.


« Heu, mademoiselle ? Excusez-moi, mademoiselle ? »

Reprenant mes esprits, je remarquai la présence d'une serveuse au visage confus en face de moi. « Quoi ? »

« Je vous ai demandé ce que vous vouliez commander ? » Elle me toisa d'un air étrange. Je lisais l'inquiétude dans ses yeux.

Aller, ce n'était qu'un petit café. Et puis, je ne pouvais décemment pas être la seule fugitive n'ayant jamais siégé ici, les vêtements trempés et la touffe de cheveux s'apparentant à un rat qu'on aurait étranglé puis noyé. Avant de me rendre à l'aéroport, j'avais cru bon de m'attarder dans ce petit café le temps que la pluie cesse et peut-être y trouver de quoi me nourrir. Je venais tout juste d'acheter mon billet d'avion direction le Maine et à présent, il ne me restait plus beaucoup d'argent pour me payer de quoi manger.

Pourquoi le Maine me direz-vous ? Je n'en ai pas la moindre idée. Disons juste que je me sens... attirée par cet État pour une raison inconnue. Je ne sais absolument pas ce que je ferais une fois là-bas. Me poser dans une petite ville, je suppose.

Sérieusement, je n'avais pas eu le temps de penser à tout. Et à présent, je ne pouvais plus faire marche arrière.

« Écoute, petite, j'ai d'autres clients à servir alors dit moi ce que tu veux manger. » Tous signes d'inquiétudes avaient disparu du visage de la serveuse d'âge moyen, laissant plutôt place à de l'exaspération. Elle portait une de ces étranges coiffures des années soixante. Une choucroute, je crois. Je jetai un coup d'œil sur l'étiquette qui portait son nom. Un nom adapté à sa coiffure si vous voulez mon avis. « Betty ».

Mon regard sonda rapidement le menu. « Je prendrais juste un muffin à la myrtille. »

Elle cligna des yeux, surprise. « Ce sera tout ? »

Je réprimai l'envie de rouler des yeux et répondis, « Oui. Vous pouvez disposer, maintenant. »

Betty haussa les épaules. « Très bien. Je reviens tout de suite. »

Elle partit chercher mon muffin, me laissant quelques instants méditer seule sur l'idée de partir d'ici et sauver mon argent. Enfin, c'était jusqu'à ce que mon estomac émette un grognement assourdissant, exigeant d'être nourris. Je décidai finalement de prendre le muffin et le cachai dans mon sac pour le voyage en avion.

Voyant que je comptais le pourboire que j'allais lui laisser, Betty éleva la voix. « Écoute, si tu as genre certains problèmes, il y a des gens qui peuvent t'aider. »

Je lui souris et déposai quelques pièces au creux de sa main. « Merci, mais je n'ai pas besoin qu'on m'aide. Tout ira mieux quand je serais loin d'ici. »

Elle se mordilla la lèvre inférieure quelques instants avant d'acquiescer. « Comme tu voudras. Bonne chance, petite. »

Je sortis du café tout en rabaissant ma capuche sur ma tête et, debout sur le bord de la route, je hélai un taxi. Il me fallut près de dix minutes pour qu'une voiture veuille bien s'arrêter pour moi. Heureusement, le chauffeur m'emmena à l'aéroport à temps.

Juste à temps pour apercevoir Paul debout à côté des portes, qui surveillait les alentours avec attention. J'aurais dû savoir qu'il ne me laisserait pas prendre son ticket restaurant si facilement. Au moins, il n'avait pas appelé les flics. Pour l'instant.

«Génial, » ai-je sifflé. Je sortis suffisamment d'argent et le remis au chauffeur.

« Arrêtez-vous là, merci. Vous pourrez garder la monnaie si vous restez garé ici encore deux petites minutes. »

Je ne lui laissai pas le temps de répondre et sortie du taxi accroupit derrière celui-ci. Je défis la fermeture éclair et ôtai mon sweat à capuche, puis fouillai dans mon sac à dos à la recherche d'un autre sweat. Espérons que Paul soit à la recherche d'une adolescente qui en porte un blanc comme celui que j'avais au début et non un noir, comme maintenant. Resté, le problème de mon sac. De toute évidence, il le reconnaîtrait.

Je me redressai et le taxi démarra aussitôt, frôlant mes orteils au passage. J'entrepris de marcher en direction des portes d'entrées. Tout en m'approchant, j'eus l'idée de me fondre dans un groupe de parents accompagnés de cinq enfants surexcités, puis je remis ma capuche en place. Par chance, Paul ne me remarqua pas.

En effet, mélangée à eux me permis d'échapper deux fois à son regard. Après cela, tout se passa comme sur des roulettes. Je passai sans problème au travers de la sécurité même s'il m'avait fallu un certain temps pour y parvenir. Heureusement, je montai dans l'avion à temps et m'installai confortablement dans mon siège troisième classe.

Au moment où celui-ci décolla, j'avais déjà dévoré mon muffin et m'étais liée d'amitié avec un adorable petit garçon, dont la mère dévisagea comme si elle n'avait pas dormi depuis des jours. Une fois qu'elle fut sûre que je n'étais pas une folle psychopathe qui comptait s'enfuir avec son bébé ou quelque chose dans ce genre-là, elle me remercia de jouer avec lui et en profita pour faire une courte sieste.

Et par courte sieste, j'entends qu'elle a dormi durant tout le vol et ne s'est réveillée qu'au moment où l'avion a touché le sol du Maine. Plus précisément, elle s'est réveillée en sursaut lorsque l'hôtesse a annoncé que nous étions arrivés.

« Vous êtes vraiment super avec lui, » m'a-t-elle dit tandis que tous les passagers s'étaient levés pour récupérer leurs bagages.

« J'adore les enfants, » ai-je répondu en lui rendant son bébé. « Et les animaux. »

Je saisis mon sac entreposé au-dessus de moi et suivis les autres jusqu'à la sortie de l'appareil. Pour ma part, je n'avais pas eu à perdre de temps avec mes bagages puisque je n'avais qu'un sac en ma possession.

Ce ne fut que lorsque mes pieds touchèrent le sol du Maine que je réalisai une chose.

J'étais libre.

Plus personne pour me rabaisser, me critiquer ou me faire du mal.

Mais au lieu de danser et de chanter comme je voulus le faire, j'ai préféré garder mon sang-froid. Je suis tout simplement montée dans le taxi le plus proche, et surtout le moins cher, et ait indiqué l'adresse du motel dans lequel je resterais pour la nuit. Du moins, jusqu'à ce que je puisse trouver un endroit sympa où je me poserais définitivement, dégoterais un boulot et aurais enfin mon propre chez moi.

À peine avais-je mis un pied dans le petit motel que se fut comme un violent coup de massue qu'on m'asséna. L'odeur de la cigarette me monta rapidement aux narines tandis que mes yeux saignés à la vue de tous ces meubles de mauvais goûts. Une musique assourdissante sortait de nulle part. Et il y avait un peu partout dans la pièce des adolescents de mon âge et des jeunes adultes. Tous sans exception buvaient de l'alcool ou fumaient. La jeune fille qui s'occupait de la réception était habillée comme une prostituée, bien qu'elle ne soit pas beaucoup plus âgée que moi.

« C'est tout un escadron que vous avez ici, » ai-je commenté en lui donnant l'argent nécessaire pour ma chambre.

Elle afficha un sourire radieux. « N'est-ce pas fantastique ? Mes parents possèdent cet endroit et ils ont acceptés de me payer pour que je les remplace la nuit. J'organise des fêtes tout le temps. »

« C'est une bonne chose qu'ils vous fassent confiance, » ai-je dit avec une pointe d'ironie dans la voix alors qu'elle me tendait les clés de ma chambre.

« Tu trouves ?! » approuva-t-elle gaiement. « Une fois que t'auras déposé tes affaires, joins-toi à nous ! Tout le monde sera content si tu participes ! »

Je m'efforçai d'afficher un sourire sur mes lèvres. « Merci, mais je ne suis pas vraiment une fêtarde. »

« Ooh, t'es du genre toute innocente et tout, » a-t-elle dit en hochant la tête.

J'ai bronché sans protester. Puis, tout en me frayant un passage dans la foule, j'atteignis le couloir menant à ma chambre. Elle était décorée avec autant de mauvais goût que le hall, mais au moins j'avais un peu d'intimité. Toutes ces vilaines couleurs, ces odeurs bizarres et ce stress quotidien m'infligèrent un violent mal de crâne. Je me demandais si le bureau de la poulette fournissait des Doliprane. Après toutes les gueules de bois auxquelles elle devait faire face chaque jour, c'était très probable.

Aussi, je décidai de quitter la sécurité de ma chambre pour prendre la direction du bureau de la réceptionniste.

« Hey, t'aurais des Dolipranes ou de l'Ibuprofène ? » demandai-je.

« Bien sûr ! » répondit-elle comme si j'avais été stupide de poser la question. Elle sortit son sac à main de derrière le bureau et commença à fouiller dedans.

« Je sais que c'est là qu'ils sont, » s'exclama-t-elle frustrée.

« J'en ai un. » Je détournai le regard sur ma gauche et aperçus un gars assez mignon posé prés de moi. Il me tendit une pilule. « Elle m'en a donné un hier et j'ai oublié que je l'avais mis dans ma poche. »

Je regardai la poulette derrière son bureau qui le toisa un moment, les yeux vidés de toutes expressions, lorsque tout à coup, ils s'illuminèrent. « Oh, oui, c'est vrai ! »

Je lui pris la pilule des mains et l'examinai attentivement. Elle avait l'air normale.

Je mis la pilule dans ma bouche et réussi à l'avaler sans m'étouffer. « Merci, » dis-je reconnaissante. « Ça a été une longue journée. »

« Pas de problème, » répondit-il en affichant un sourire nonchalant. « Pourquoi ne viendrais-tu pas t'asseoir avec moi et te détendre un peu ? »

J'hésitai. Je n'avais jamais fréquenté de gars intéressant avant, ce qui signifiait que jamais je n'avais été dans une situation similaire. On m'avait scolarisé à domicile du coup, j'avais été très peu habituée à fréquenter des gens de mon âge.

« Bien sûr, » ai-je finalement répondu, sentant une certaine audace de ma part. « Allons-y. »

Nous avons contournés les gens et nous sommes assis sur un canapé.

« Alors comment t'appelles-tu ? » me demanda-t-il.

« Amy, » répondis-je. « Et toi ? »

« Brandon, » répliqua-t-il avec un sourire éclatant.

Je hochai la tête, pas tout à fait sûr de ce qu'il fallait dire.

« Tu veux danser ? » proposa-t-il, faisant un signe en direction d'un groupe de personne qui dansait coller les uns aux autres.

Je me mordillai la lèvre inférieure, cherchant la meilleure façon de lui dire non.

Il ri. « Aller, laisse-moi deviner. C'est ta première soirée sans papa et maman. »

« Quelque chose comme ça, » répondis-je, fatiguée. Ce mec commençait déjà à me taper sur le système alors qu'on venait à peine d'échanger quelques mots.

« Dans ce cas, vient fêter ça, » me pressa-t-il.

« Eh bien... » dis-je lentement. « Okay, bien sûr. Pourquoi pas ? »

Il me tira jusqu'à la piste de danse. Au début, je me sentis mal à l'aise et toute bizarre. Je n'avais pas l'habitude qu'on me touche et là, il m'avait semblé que tout le monde s'était amassé contre moi. Puis, tout à coup, sortit de nulle part, je fus prise d'une sorte d'euphorie qui me fit danser comme s'il s'agissait de la chose la plus normale au monde.

Pour la première fois de ma vie, je me laissais aller. Je me balançais au rythme de la musique et autorisai même Brandon à mettre ses bras autour de moi.

Mais très vite, je fus prise de vertige. La salle commença à tanguer autour de moi et un épais brouillard m'obstrua la vue. La musique devenait de plus en plus forte.

« Brandon, » ai-je articulé avec difficulté. « Que se passe-t-il ? »

Je me sentis tombée. Et avant que je ne touche le sol, il passa un bras autour de ma taille et me porta comme une jeune mariée.

Je voulus crier, lui faire du mal, faire quelque chose. N'importe quoi, sauf le laisser me porter jusqu'à une des chambres du motel comme il était en train de le faire.

J'entendis la porte de la chambre claquer et je me suis sentie tomber sur quelque chose de mou. Le lit.

« S'il te plaît, ne fait pas ça, » ai-je supplié faiblement tandis qu'il commençait à me peloter. « Arrête, s'il te plaît ! »

Mais il s'obstina. Il continua de me tripoter. J'ai prié, bien que je ne sois pas digne de l'aide de Dieu. Paul avait eu raison, je n'étais qu'une innocente petite imbécile naïve. Je méritais absolument tout ce qui m'arrivait. Qu'est-ce qui m'étais passée par la tête ? Accepter la pilule d'un parfait inconnu à une soirée était à ce stade la chose la plus idiote que je n'avais jamais faite.

Mais malgré le fait que j'avais vraiment été stupide sur ce coup, je ne pouvais décemment pas rester là à le laisser faire. J'avais bien essayé de dire à Brandon d'arrêter, mais je me sentais si faible que c'était à peine si j'arrivais à articuler. Lorsqu'il cessa pour enlever ses vêtements, je jetai un coup d'œil par la fenêtre et aperçus deux étoiles qui scintillaient l'une à côté de l'autre. Faire un vœu par l'intermédiaire d'une étoile était réservé aux enfants, mais au point où j'en étais, c'était tout ce qu'il me restait. Celle de droite s'avéra être la plus lumineuse, c'est donc vers elle que je me tournai.

« S'il vous plaît, » ai-je murmuré. Une larme perla le long de ma joue.

Brandon saisit mon menton et m'arracha à la contemplation du ciel pour le regarder. « Ne t'inquiète pas, Amy, » susurra-t-il, le regard sauvage, sa main descendant vers le bouton de mon jean. « Tu vas adorer. »

« Ne fais pas ça, » l'ai-je supplié faiblement, essayant de garder les yeux clos.

Et subitement, la fenêtre s'entrouvrit dans un violent claquement, provoquant un vacarme assourdissant. Brandon s'arrêta aussitôt et nous regardâmes tous les deux fixement la fenêtre. Il faisait étrangement calme si on omettait le sifflement du vent.

« C'était sûrement le vent, » dit-il finalement en se tournant vers moi.

Et avant qu'il n'ait pu reposer ses doigts sur moi, il s'envola à l'autre bout de la pièce, percutant brutalement le mur. J'entendis un craquement suivi d'un gémissement de douleur.

Quelque chose de sombre se précipita à travers la chambre. « Qu'est-ce que c'est ? » pleurnichai-je.

Pour unique réponse, une ombre avec une paire d'yeux brillants tomba du plafond.

Je la fixai longuement, les yeux écarquillés. La chose tendit une main vers moi.

« Je ne peux pas bouger, » ai-je essayé de lui expliquer, mes paupières se faisant de plus en plus lourdes. « Je ne peux... »

Et avant même que je ne tombe dans l'inconscience, je sentis qu'on me soulevait dans les airs.

Et, merde.