Et voilà la suite, en même temps plus tard et plus tôt que ce que j'avais prévu.

Plus tard parce que je n'ai pas autant avancé sur le texte que je l'aurai voulu en ce début d'année, et plus tôt parce qu'étant donné le peu de chapitres d'avance que j'ai (tout juste 4) ce n'est vraiment pas raisonnable de commencer à publier...mais...mais je ne peux plus résister plus longtemps ! Publier et recevoir des reviews est extrêmement addictif et je ne pouvais plus supporter le calme plat de ma boite mail ! Surtout pour ce texte, parce que j'ai plein d'autre portes projets personnels qui réclament mon attention et si je travaille quand même sur cette fanfiction c'est parce que je me dis que je ne peux pas laisser des gens en plan comme ça plutôt que par un besoin irrépressible de l'écrire. Donc, vous êtes prévenus, plus j'aurais de commentaire, plus je serai euphorique, plus je serai motivée pour écrire et plus vous aurez la suite vite !

Bon, logorrhée à part, je prévois pour l'instant de publier toutes les deux semaines, pour me laisser le temps d'avancer entre temps.

Pour les petits nouveau, cette fic est la suite de Des dragons et des hommes. Il n'est pas strictement nécessaire de lire la première fic pour comprendre celle-ci parce que la première fic suit à peu près les événements du film sauf qu'à la fin, lors du combat contre le cauchemar monstrueux, quand Toothless rejoint Emma(version féminine de Hiccup) dans l'arène, au lieu d'être capturé par les vikings, Emma s'enfuit avec lui et elle est exilée du village pour cet affront. Mais bon, quand même, j'ai rajouté pas mal d'éléments (personnages, scène, questions) dans Des dragons et des hommes pas présents dans le film qui ne vous seront pas utile dans les premiers chapitres mais qui peuvent rendre la compréhension difficile par la suite (oui, ce n'est vraiment pas clair ce que je dis, j'essaie juste de ne pas spoiler...)

Et là j'avais plein de trucs importants à dire et j'ai tout oublié... Ah oui, il y a un passage en allemand dans ce chapitre (comment apprendre les langues avec Eunolie : dans la 1ere partie c'était l'anglais et maintenant, c'est l'allemand...) autant j'ai été, dans ma jeunesse, une période lointaine et qui reste légendaire dans mon esprit, une bonne germaniste, autant maintenant, je ne le suis plus du tout donc si un germaniste passe par là et vois des fautes, qu'il me le dise !

Je suis persuadée que j'avais d'autres choses à raconter mais je ne les retrouve pas et de toute façon, vous devez trouver que je parle trop donc je me tais. Bonne lecture !


De nombreux, très nombreux mois plus tard….

PARTIE 1 : EXIL

Chapitre 1 : L'exilée

Une bourrasque de vent plus forte que les autres déplaça une mèche sur le front d'Emma. La jeune fille remua et prit conscience de la lumière qui essayait de s'infiltrer sous ses paupières closes. C'était déjà le matin.

Elle émit un petit grognement, enfouit un peu plus son nez sous l'aile chaude de Toothless qui la recouvrait comme une couverture et se retourna de l'autre côté, le visage contre le corps chaud de son compagnon, pour prolonger sa nuit.

Mais apparemment, Toothless était déjà bien réveillé. Dès qu'elle se mit à bouger, il commença à lui donner des petits coups de museau sur l'épaule pour la sortir du sommeil. Elle le repoussa d'une main, bien décidée à dormir encore un peu, mais alors il se mit à couiner tout près de son oreille pour exprimer son ennui. Emma se fit une raison, elle n'avait pas d'autre choix que de se lever. Avec un soupir résigné, elle s'allongea sur le dos et ouvrit timidement les yeux. La vue du ciel bleu pâle, s'éclairant tout juste des première lueurs du jour, strié par quelques cirrus rosés l'accueillit. Son visage encore bouffi de sommeil s'étira en un sourire. Elle ne connaissait pas de meilleure façon de se faire réveiller que par la lumière du jour et le chant des oiseaux, comme ça, au cœur de la nature avec pour seul toit le ciel.

Bien sûr, c'était un peu moins sympathique quand il pleuvait ou l'hiver quand il faisait froid mais depuis qu'elle avait quitté les rives de l'Angleterre il y a un peu plus d'un mois pour voler toujours plus au sud vers l'empire germanique, les températures devenaient plus clémentes et les intempéries moins fréquentes.

Elle bailla longuement et sortit ses bras de l'abri douillet de l'aile de Toothless pour les étirer au-dessus de sa tête. Toothless prit sans doute cela comme le signe qu'elle était bien réveillée car il se leva alors pour aller enfin se dégourdir les pattes, libéré de ses responsabilités de couverture chauffante. Mais Emma n'était pas encore tout à fait prête. Quand elle se retrouva brusquement dépouillée de sa chaleur, elle laissa échapper un cri aigu et se mit précipitamment sur son séant pour encercler ses genoux de ses bras et se protéger tant bien que mal du petit vent frais qui soufflait autour d'elle.

– Toothless ! protesta-t-elle, la bouche encore pâteuse de sa longue nuit.

Le printemps approchait peut-être mais on était encore en avril et les matins dans les sous-bois étaient frais.

Le dragon se retourna et la regarda comme s'il ne comprenait pas sa mauvaise humeur.

– Bah oui, continua-t-elle, ne me regarde pas comme ça, il fait froid ! Et je t'en veux encore pour hier soir, tu sais ?

Toothless dû décider qu'elle n'était pas si en colère que ça car il reprit tranquillement sa marche sans plus faire attention à elle. Emma soupira, bailla encore une fois pour faire bonne mesure puis décida de se lever. Après tout, elle avait beaucoup à faire aujourd'hui.

#

Cela faisait bien une dizaine de jours qu'elle avait établi son campement dans cette jolie petite clairière. L'endroit était calme, la région n'était pas très peuplée et la forêt regorgeait de gibier. Ça avait été une pause bienvenue pour elle et Toothless après leur arrivée un peu mouvementée sur le continent.

Ils avaient passés le dernier hiver paisiblement dans une petite ville du Sussex mais dès que le printemps avait pointé le bout de son nez, la bougeotte leur avait repris à tous les deux et début Février ils avaient traversé le bras de mer qui sépare l'Angleterre du Saint Empire Romain Germanique. Ça avait vraiment été une plongée en territoire inconnu. Emma avait quitté l'Angleterre, un pays dont elle avait fini par acquérir la langue et les coutumes, pour mettre le pied sur un nouveau continent et découvrir ce qu'était vraiment la barrière de la langue. Jusqu'ici, partout où elle était allée, elle avait toujours trouvé des gens qui parlaient sa langue maternelle (quand elle était encore suffisamment au nord) ou l'anglais qu'elle maîtrisait maintenant parfaitement. À leur arrivée dans un petit port de Flandre, elle avait encore trouvé quelques marchands qui parlaient un peu l'anglais mais dès qu'elle s'était enfoncée dans les terres elle avait découvert deux nouveau patois : d'abord le néerlandais puis l'allemand, deux langues dont elle ne comprenait un traître mot.

Elle qui avait pensé, après sa traversée de l'Ecosse et de l'Angleterre du nord au sud, avoir compris ce qu'était le sentiment d'exclusion qu'on pouvait ressentir face aux traditions d'un pays qui n'est pas le sien avait réalisé que c'était encore pire quand on ne pouvait pas communiquer. Pendant plus d'un mois, il lui avait été impossible de trouver un travail, de demander sa direction aux habitants ou même d'acheter une nouvelle cape, les commerçants refusant de faire confiance à une jeune personne de même pas vingt ans qui voyageait seule et ne parlait pas leur langue.

Pendant un temps, ça avait été dur. Emma n'avait plus aucun argent pour s'acheter du pain, du fromage ou des fruits et elle avait dû se remettre à vivre de ce qu'elle arrivait à chasser ou à cueillir dans la forêt, osant à peine pointer son nez dans les villes de peur de se faire prendre pour cible par un homme plus hostile que les autres contre les étrangers.

Mais depuis peu, elle commençait à trouver ses repères dans cette contrée verdoyante et luxuriante. À force de laisser trainer une oreille dans les conversations des paysans qu'elle croisait quand ils travaillaient aux champs ou dans les foires les jours de grands marchés, elle commençait un peu à comprendre leur langue gutturale, suffisamment pour pouvoir marchander et demander où se trouvait la grande ville la plus proche.

Plusieurs personnes lui avaient d'ailleurs indiqué la ville de Brême à une dizaine de jours de marche au nord-est, soit même pas deux jours à dos de dragon si elle ne faisait pas de pauses. Elle avait bien envie de s'y rendre. Elle avait entendu dire que c'était une ville marchande franche. Là-bas, elle pourrait sans doute trouver des commerçants qui parlaient l'anglais et des pubs ou elle pourrait échanger avec les locaux et se faire apprendre la culture germanique.

Elle avait donc commencé, depuis deux jours, tranquillement, sans se presser, à faire ses préparatifs de départ. Elle avait pensé avoir le temps de se faire des réserves de viande fumée avant de lever le camp dans quelques jours mais les aventures de Toothless le soir précèdent avaient considérablement raccourci le temps dont elle disposait.

Toothless avait toujours été son pilier, son seul compagnon depuis qu'elle s'était lié à lui il y longtemps sur son île natale et cela lui était encore plus précieux dans la solitude de son exil. Mais, par Thor, des fois, ce n'était pas facile de voyager avec un compagnon aussi imposant. Toothless avait un goût prononcé pour la volaille bien grasse élevée par les fermiers de toutes les régions qu'ils traversaient et ce n'était pas la première fois qu'elle l'attrapait le museau dans un poulailler en train de se goinfrer des animaux qu'un pauvre paysan engraissait depuis le début de l'année dans le but de les déguster à Noël. Quand il n'y avait aucun témoin, elle se contentait de laisser quelques écus ou du gibier qu'elle avait chassé sur les lieux du crime comme compensation. Mais quand une vielle mégère, alertée par les cris paniqués de ses poules, déboulait en brandissant son balai, croyant à un renard et découvrant une grosse bête noire, c'était une autre histoire. Dans leur sillage, depuis les landes venteuses de l'Ecosse jusqu'aux terre basses marécageuses des Pays-bas, devaient se raconter au coin du feu des histoires d'une vorace bête noire comme le fond de l'enfer qui surgissait dans les basses-cours pour dévorer tout cru les animaux et les enfants qui auraient eu le malheur de s'y trouver. Mais Emma n'aurait jamais échangé ces petits désagrément, somme toute souvent assez drôles, contre la condamnation à voyager seule et à pied.

Il n'en demeurait pas moins que la vielle dame qui s'était pris une grosse frayeur la veille n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez hors de chez elle et raconter à qui veut l'entendre la rencontre qu'elle avait fait au fond de son jardin. Il était temps pour Toothless et Emma de quitter la région.

#

La matinée était bien entamée et le marché battait son plein quand Emma passa la porte du bourg le plus proche. La vente et le beau temps avaient attiré dehors tous les riverains et la rue principale était noire de monde. Emma se dissimula aisément dans la foule.

Elle aimait cette atmosphère d'activité ou les conversations, les visages, les odeurs se croisaient, s'entremêlaient, se confondaient. Pendant les quinze premières années de sa vie, dans son petit village isolé, elle n'avait jamais connu autant d'animation. Elle longea les étals richement approvisionnées pour respirer les doux fumets dégagés par la viande séchée ou les fagots d'herbes aromatiques qui se balançaient doucement sous la brise, effleurer des doigts sans être vue les tissus placés à la vue de tous ou écouter les harangues lancées par les vendeurs d'élixirs miracles. Cependant, en même temps qu'elle s'avançait plus profondément dans la foule, elle plaça instinctivement une main sur la maigre bourse qui battait à sa cuisse. Elle avait très vite appris, à ses dépens, que l'heure du marché attirait aussi bien les riches maitresses de maison accompagnées de leurs cuisinières que les gamins des rues qui se faufilaient entre les jambes des passants pour tâter quelques bourses et y prélever des écus.

Elle se rappela qu'elle n'avait pas trop le temps de trainer quand elle vit du coin de l'œil deux marchands qui se murmuraient à l'oreille en la pointant du doigt. Elle remonta sa capuche sur ses cheveux trop reconnaissables et se hâta de trouver un étal qui vendait du pain.

Partout où elle allait, elle se faisait toujours remarquer par son jeune âge et ses frêles épaules. Au début de son errance, elle avait vite compris que son sexe féminin attirait sur elle l'attention de beaucoup trop d'hommes mal intentionnés et elle avait coupé ses cheveux. Cela avait été un gros sacrifice et elle gardait toujours dans son dos, dissimulée sous sa tunique, une fine tresse qui témoignait de la longueur qu'ils auraient pu atteindre si elle n'avait jamais dû abandonner cette marque de sa féminité. Mais même avec des cheveux qui atteignaient à peine l'os de sa mâchoire et des pantalons d'hommes, elle paraissait encore beaucoup trop jeune et chétive pour voyager seule. Bien sûr, ceux qui s'inquiétaient pour sa survie ne savaient pas qu'elle avait pour compagnon un animal qui aurait fait crier d'effroi le meilleur de leurs chevaliers.

Guidée par l'odeur de farine et de pain chaud, elle finit par trouver l'échoppe d'un boulanger. La boutique était adossée aux remparts du château du seigneur de la région et le four tout au fond tournait à plein régime. Emma se plaça dans la queue grossière qui se pressait devant le comptoir et tendit l'oreille pour entendre comment les ménagères devant elle demandaient leur miche de pain noir.

– Ach ! Frau Hiemlich ! s'exclama le boulanger quand une femme forte se fraya à l'aide de ses coudes une place au devant de la foule.

– Schönes Wetter, nah, Günter ? répondit-elle au grand sourire du marchand.

– Ja, das Feines ! Und ihr Sohn, Frau Hiemlich, fühlt er besser?

La dame prit soudain un air plus contrarié.

– So und so… Na ja, der Doctor sagt es soll schon gehen.

– Sicher ! Macht ihn mein Brot essen, es macht irgendjemand besser! Schwarzbrot wie immer frau Hiemlich ?

– Genau ! Danke Günter. Und ein schöner Tag noch !

Et la dame glissa la miche sous son coude avant de s'éloigner. Emma paniqua. Elle n'avait rien compris ! Non, ce n'était pas tout-à-fait vrai. Elle savait que « pain » se disait « Brot » et qu'après « Frau » suivait le nom de la dame, elle avait aussi saisi dans leur échange rapide le mot « Danke » qui voulait dire merci et elle était à peu près sûre qu'au début de leur conversation ils avaient parlé du temps. Mais le plus important, c'est qu'elle avait vu combien de pièces la femme avait donné pour payer son pain, comme ça elle n'aurait pas à essayer de comprendre ce que lui dirait le boulanger, elle avait encore du mal avec les nombres et la fâcheuse habitude des germains de donner les unités avant les dizaines.

Emma se fit encore doubler par quelques ménagères sûres d'elles, avant de se retrouver devant la large figure rouge du marchand. Elle se racla la gorge et pria pour qu'il la comprenne malgré son accent terrible.

– Ein Schwarzbrot bitte.

Le bonhomme, si jovial avec ses autres clientes, s'était renfrogné quand il s'était penché sur elle et n'avait pas reconnu son visage mais il devint carrément hostile quand il se rendit compte qu'elle ne parlait pas sa langue. À travers le pli amer de sa bouche, il baragouina le prix, auquel Emma, comme elle s'y attendait, ne compris rien. Heureusement, elle avait déjà préparé la petite somme et la tenait pressée dans sa paume. Elle se hâta de payer et se dégagea de la foule, tenant contre elle sa miche de pain encore chaude et si durement gagnée.

Sur son chemin, elle sentit plus qu'elle ne vit les habitant de ce paisible village se tourner vers elle et elle les entendit se murmurer un mot : « Ausländer ». Celui-là, elle le connaissait bien, elle l'avait tellement entendu prononcer dans son sillage. Il voulait dire « étranger ».

#

Le soir même, Emma sanglait fermement ses derniers bagages sur le dos de Toothless. Le soleil allait bientôt passer l'horizon, leur feu de camp mourrait doucement dans son lit de pierres calcinées, il allait être temps de partir.

Ils voyageraient de nuit pour profiter du camouflage naturel de Toothless et s'éclipser aussi silencieusement qu'ils étaient venus. Il leur était déjà arrivé de voyager de jour, quand ils traversaient des régions dont ils étaient sûrs qu'elles n'abritaient quasiment aucune âme mais dans ce pays inconnu et encore largement hostile, Emma préférait ne pas prendre de risques.

Tout l'après-midi, elle s'était affairée pour leur départ. Elle avait assigné Toothless à l'entretien du feu afin de produire une forte quantité de braises pendant qu'elle préparait la viande à fumer. Elle avait ensuite creusé un fumoir dans le sol qu'elle avait recouvert de branchages. Normalement, les gros morceaux de viandes mettaient bien la journée à fumer mais elle ne disposait pas de ce temps, il faudrait qu'elle consomme son gibier rapidement si elle ne voulait pas qu'il la rende malade.

Elle aurait vraiment aimé avoir plus de temps pour se faire des réserves de nourritures. Dans les environs de Brême elle ne trouverait sans doute pas de forêt aussi étendue ni aussi grouillante de vie (les grandes villes étaient toujours entourées de vastes champs) et elle n'aurait pas assez d'argent pour se nourrir bien longtemps, même si elle ne mangeait que du pain. « Enfin bon, pensa-t-elle en caressant le museau de Toothless qu'il venait de frotter amicalement contre son épaule, je trouverai une solution. » S'il y avait une chose qu'elle avait appris pendant ses deux années de vagabondage, c'était que tant qu'elle restait avec Toothless, tant qu'elle gardait ses armes sur elle et son sang-froid, elle trouvait toujours une solution.

– Prêt, mon grand ? appela Emma alors qu'elle passait en travers de son dos son arc qui alla buter contre son carquois déjà en place.

Toothless déplia deux fois ses ailes, comme pour les dégourdir et lui fit signe de la tête de monter à bord. Emma sourit alors qu'elle glissait son pied gauche dans la pédale. Toothless était toujours partant quand il s'agissait de bouger. Elle avait senti que depuis quelques jours, il était impatient de reprendre la route. Il était peut-être même allé dans le poulailler de cette vielle femme exprès, sachant les conséquences que cela aurait. Il était parfois étonnamment malin pour un reptile !

Emma, quant à elle, avait toujours un petit pincement au cœur quand elle quittait un campement qu'elle avait occupé plus de quelques jours. Elle y laissait tout de même quelques souvenirs. C'était peut-être une vielle habitude qui lui restait de son passé de sédentaire, et pourtant cette vie lui semblait si lointaine face à tout ce qu'elle avait vécu pendant ses années d'exil.

D'un coup sec, elle tira sur les poignées de sa vielle selle et s'éleva au-dessus de Toothless. Le cuir grinça mais son corps trouva tout naturellement sa place entre les creux de les bosses façonnées par les milles fois où elle avait fait le même mouvement. L'odeur chaude de Toothless mêlée à celle du cuir de la selle monta jusqu'à elle et elle la respira avec délice. Cela faisait-il réellement dix jours qu'elle ne s'était pas préparée à s'envoler ? Ça avait suffi pour que la sensation lui manque. Oubliées les pensée qu'elle avait à peine quelques moments plus tôt sur ses vieilles habitudes sédentaires, elle était née pour ça, pour monter le destrier le plus fantastique qui existait et explorer le monde.

Emma se pencha à l'oreille de Toothless et murmura : « c'est parti ! »

Alors le dragon fit deux petits bonds pour prendre de l'élan puis il déploya ses larges ailes noires et il s'éleva lourdement vers le ciel étoilé.

Lourdement, car il portait sur le dos, en plus de sa cavalière, tous leurs bagages. Mais, pensait Emma en se retournant pour voir le point noir de leur ancien feu de campement disparaître progressivement, la lourdeur n'était qu'apparente. Tout ce dont ils avaient besoin, ils le portaient sur eux, et c'était eux, encombrés de leur sacs, qui s'envolaient, partaient vers de nouvelles terres, pas les seigneurs qui sortaient de chez eux dans leurs habits d'apparat, oisifs, les mains libres mais trainant derrière eux leurs châteaux, leurs terres et leurs serviteurs chargés pour eux de leurs affaires.


Et le sujet pour lequel vous avez à plancher pour ce chapitre (si vous ne savez pas quoi me dire dans vos commentaires) est : on reprend l'histoire d'Emma assez longtemps après le fin de la première partie, j'ai essayé d'amener ça en douceur, de ne pas écrire direct tout en haut : deux ans plus tard... est-ce que vous trouvez ça réussit ? Est-ce que cela vous a surpris ? Agréablement ou trop au dépourvu ?