Bonsoir !

Me voilà de retour sur le fandom Sherlock ! ça fait une paie, comment ça va par ici ? :)

Me revoilà donc avec un petit recueil d'OS tout à fait indépendants, que j'ai écrits lors de la Soirée de l'Ecriture organisée par la merveilleuse Sanashiya. Je n'ai pas tenu toute la nuit et n'ai écrit que trois tout petits textes, mais si l'évènement a à nouveau lieu et que j'écris encore sur Sherlock, je complèterai ce recueil au fur et à mesure !

Ce fut un exercice tout à fait intéressant et rempli de fou-rires, et je tiens à remercier Sana de l'avoir organisé, ainsi que toutes les participantes qui l'ont fait vivre ! J'ai également pu constater que je ne sais pas écrire VITE, donc ne vous étonnez pas si mes textes sont très courts ;)

Alors, pour replacer un peu le contexte : à chaque heure, un mot était proposé et un délai d'une heure était imparti pour écrire un texte sur le thème du mot proposé. (La phrase la plus redondante du siècle : check.)

Je remercie Nalou pour la relecture, et je lui dédie cet OS-ci ;)

Sur ce, je vous souhaite une très bonne lecture !

oOo

Le premier mot, proposé par Sanashiya, était "Tentation".

oOo

Il était à moins d'un mètre de lui, techniquement. Sans la cloison qui séparait sa chambre de la salle de bains, il aurait pu le voir et le toucher – et Dieu savait qu'il en avait envie.

Mais non. Il y avait ce foutu mur entre eux, et tout ce que Sherlock pouvait faire, c'était entendre John qui prenait sa douche. Enfin, ce n'était pas exactement tout ce qu'il pouvait faire – son imagination travaillait également à pleine vapeur (vapeur, douche, ricana le petit coin de cerveau étiqueté « jeux de mots de bas étage »).

Il fallait dire que John prenait son temps, sous la douche. Et que les bruits étouffés qui parvenaient à traverser l'épaisseur de carrelage, de plâtre et de lambris n'étaient pas exactement ceux qu'on pouvait attendre de quelqu'un qui se lavait. L'oreille exercée de Sherlock n'entendait pas assez de changements dans le flux de l'eau, pas de petit claquement de bouchon de gel douche, et si la voix de John était audible, ce n'était pas parce qu'il chantonnait.

Bref, Sherlock n'avait aucun mal à déduire ce que John était en train de faire dans la salle de bain, malgré les efforts du médecin pour camoufler la chose avec l'excuse de faire sa toilette quotidienne. Et ça rendait le détective absolument fou. Fou d'être si près sans avoir la possibilité de participer. Oh, ce qu'il avait envie de glisser silencieusement de sa chambre vers le couloir, d'ouvrir délicatement la porte de la salle de bains – que John ne prenait jamais la peine de verrouiller – et de tirer le rideau de douche, découvrant le corps du médecin dans un nuage de buée… !

Il eut le temps d'aller jusqu'à toucher la poignée de porte avant de se rendre compte que céder à ses lubies n'était probablement pas une bonne idée. Le médecin continuait de répéter inlassablement qu'il n'était pas gay, merci bien, et Sherlock, toute absence de tact mise à part, n'avait pas envie de créer d'incident diplomatique avec son colocataire et meilleur ami.

Il retourna donc à pas de loup dans sa chambre, en ferma soigneusement la porte, et revint faire face au mur qui le séparait de la douche. Puisqu'il avait réussi à résister à cette tentation-là, il pouvait bien se récompenser en se laissant aller à cette autre… ?

La soie de sa robe de chambre glissa sur le sol avec un chuchotement doux, dévoilant à l'obscurité de la pièce le corps nu du détective. Celui-ci ferma les yeux, se concentrant tout entier sur les sons qui provenaient de l'autre côté, les soupirs retenus, les grognements voilés qui s'échappaient de la gorge de John.

Une longue main blanche glissa lentement de l'épaule de Sherlock à son ventre, prenant son temps pour explorer la clavicule, le pectoral au téton déjà dressé d'impatience, les côtes que John trouvait encore et toujours trop apparentes. Les doigts s'égarèrent, farouches, vers la ligne de poils sombres qui se muaient en un nid, plus bas, là où Sherlock avait terriblement envie d'aller, plus vite, de se saisir d'une main brûlante et de se donner ce plaisir doux-amer qu'il ne partagerait jamais avec celui qui emplissait ses rêves, son esprit et toute sa vie.

Mais John avait l'air de faire durer son propre plaisir, et Sherlock s'efforça de prendre le même rythme, résistant à la tentation encore une fois, ignorant la frustration pour imaginer que c'était John qui lui imposait cette cadence. Oh, John, malgré ses airs placides… Sherlock savait que son tempérament était plus bouillonnant que ce qu'on pouvait penser, et il était à peu près sûr qu'en creusant bien, il pourrait faire remonter de vieux réflexes de l'armée et une tendance à contrôler d'une main de fer la suite des évènements.

Oh. Ça, c'était une idée. Sherlock se mordilla la lèvre, les yeux toujours clos, l'oreille toujours tendue, et en se plongeant suffisamment loin dans cette partie secrète de son palais mental, il pouvait presque sentir John collé dans son dos, sa main irrémédiablement bronzée sur la sienne, pâle, le guidant et le maîtrisant tout à la fois.

La main reprit son mouvement, descendit, et enfin, le John du fantasme autorisa Sherlock à se prendre en main, retenant d'abord ses mouvements, puis le laissant aller et venir contre la peau tellement douce, tellement brûlante, tellement sensible.

De l'autre côté de la cloison, le véritable John accéléra la cadence, et celui du rêve en fit autant. De toute façon, Sherlock était complètement perdu, ses genoux tremblaient, et il dut se retenir au mur d'une main pour ne pas s'écrouler sur la moquette. Qu'il ait commencé bien après John n'avait aucune importance ; il était à deux doigts d'exploser depuis le début.

Les deux John firent augmenter le rythme au détective, dont la présence d'esprit n'était plus suffisante pour lui rappeler de retenir sa voix, et lorsqu'il entendit John étouffer un dernier râle de plaisir, il fut incapable de retenir son cri en rejoignant le docteur dans le nirvana.

De l'autre côté du mur, le bruit de l'eau s'arrêta, et une voix perplexe s'éleva, résonnant bizarrement entre les parois carrelées.

« Sherlock ? Tout va bien ? »

oOo

Voilà pour le premier texte ! J'espère qu'il vous a plu :)

N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé ! :D