Salut, c'est Jiima ! L'histoire que vous allez lire a été écrite et publiée il y a bientôt 2 ans. Je débutait sur le site et mon niveau de français n'était pas vraiment folichon. Alors me voilà qui repasse pour une petite (énorme, c'était bourré de fautes, mon dieu) correction amplement mérité.

Je comptais modifier uniquement les chapitres mais face à certains problèmes techniques (argh) j'ai décidé de tout republier, mais cette fois-ci, en mieux (je l'espère vraiment).

Enjoy !

Prologue

Au fond de moi, j'ai toujours su que ce jour arriverait. Mais je ne pensais pas que ce serait aussi rapide.

Dégénérescence fronto-temporale.

Voilà ce qui m'a volé ma mère.

Papa était au poste quand maman est partie. Elle venait de faire une crise, me frappant accidentellement. Puis elle s'est soudainement calmé. D'un coup, comme ça !

Elle m'a regardé et a pleuré à n'en plus pouvoir respirer. Sur l'instant, je n'ai pas compris. D'accord, ses émotions étaient souvent chamboulées, mais était-ce vraiment normal ?

J'ai essayé de la consoler par tous les moyens possible. Je lui ai dit que c'était pas de sa faute, que je ne lui en voulais pas, que je comprenais qu'elle n'y était pour rien, qu'elle m'aimait.

Parce que c'est vrai.. Je ne lui en veux pas.

Pas comme j'en veux à Papa..

Je l'ai prise dans mes bras, et elle s'est rallongé.

Puis, d'un coup, j'ai eu cette impression étrange.. Comme si un immeuble venait de s'écrouler dans mon estomac.

- Maman? Qu'est-ce que t'as ? Je lui ai demandé.

Elle ne m'a pas répondu tout de suite. Elle m'a juste regardé et a souri.

- Ne t'en fais pas, mon cœur. Tout va bien se passer, je te le promet.. Je t'aime tellement mon poussin.. Elle m'a prit la main et quelques larmes ont coulées sur ses joues, trouvant échos aux miennes.

- Pourquoi tu dis ça maman?

- Je m'en vais mon chéri.. Je le sent.. Je suis fière de toi, Genim..

Sa main a serrée la mienne tellement fort que j'ai crue un instant qu'elle allait se briser et, au final, je n'ai rien pu lui dire en retour que déjà la machine à nos côtés émettait un long bruit strident.

Je l'ai attrapée par les épaules et lui ai hurlé d'ouvrir les yeux..

- Non ! T'as pas le droit ! Je t'en supplie maman me laisse pas, j'ai besoin de toi..

Et à cet instant j'ai senti quelque chose se briser en moi. Et j'ai hurlé. J'ai hurlé comme si j'allais mourir, j'ai hurlé ma douleur, ma peine et ma rage. J'ai hurlé jusqu'à avoir l'impression que ma gorge était en feu.

Autour de moi les infirmiers tentaient de me calmer et de me faire sortir de la salle, mais impossible. Mon hystérie les empêchaient de faire quoi que ce soit, et je les voyais s'acharner sur le corps de ma mère, à essayer de refaire partir son petit coeur fatigué.

Je me suis retrouvé confronté entre deux sentiments. D'un côté, je voulais revoir ma mère, elle me manquait déjà tant.. Mais de l'autre, à les voir s'épuiser ainsi, je sentais la colère m'envahir. Ne pouvaient-ils pas la laisser se reposer ? Enfin ? Depuis le temps qu'elle supporte ce combat éreintant, peut-être que sa seule dernière volonté était d'être enfin libre. Une ultime larme coula sur ma joue. Lâchez la.

Et d'un coup plus rien. Le silence. Plus aucuns sons ne sortaient de ma bouche.

Je me suis évanoui, enfin je crois..

Deux semaines plus tard.

L'enterrement de maman a été une vraie torture. Il a rendu les choses encore plus réelles et rien que d'y penser, je sent mon cœur se serrer douloureusement. Nous étions une dizaine de personnes à être venu la voir une dernière fois. Mon père, Melissa, Scott, et d'autres personnes qui avaient faites le déplacement. Je n'en connaissais aucunes, mais qu'importe.

Pendant les deux semaines qui ont précédé son départ, je me suis rendu compte de plusieurs choses. Premièrement, papa est encore moins présent. Il s'enterre dans son boulot. Je me sens tellement seul..

Deuxièmement, j'ai perdu l'envie de parler. J'ai dû dire 10 mots depuis la scène à l'hôpital, chose étrange quand on me connaît. J'ai cette impression d'être rongé par ce sentiment de lassitude qui ne me lâchait plus depuis son départ.

Et troisièmement, je veux partir. Je veux m'en aller loin de cette ville qui me rappelle tant de chose. C'est une torture d'être ici, je n'en peux plus. Je ne veux plus avoir à affronter le regard fuyant de mon père, qui se perd entre alcool et boulot.

Alors, j'ai cherché une solution. Solution qui s'est présenté à moi au bout d'une semaine de recherches. Liberty Boarding School, à Boston. Un internat pour garçons, assez loin pour être tranquille.

Annoncer la nouvelle à mon père n'a pas été très simple. Non pas parce qu'il était contre, bien au contraire, mais plutôt parce qu'il semblait tout faire pour m'éviter.

Était-ce la douleur qui le rendait si inconscient ? Je n'ai que 15 ans, haut comme trois pommes et pourtant laissé à l'abandon comme si j'en avais 21. N'y pense pas.

Quand j'ai finalement réussi à le harponner un matin, je lui ai fais part de mon idée. Il m'a considéré pendant quelques minutes, silencieux, puis a abdiqué. J'étais heureux de pouvoir partir, mais d'un côté, j'eus mal au cœur. Il n'a même pas tenté de m'en empêcher, pour me garder auprès de lui. Pas de « Non, reste avec moi fils..Je vais me reprendre, je te le promet. ». Peut-être était-ce ce que j'espérais au fond de moi ?

Mon départ est prévu pour dans deux semaines. Et je ne pense pas revenir ici, la tristesse s'étant transformé en colère. Je suis là, moi.