Titre : Nous.

Auteur : Hayami.M

Genre : Nouvelle en quatre parties, romance/drame.

Couple : Heero et Duo

Résumé : UA, remaniement de l'histoire du manga. Heero et Duo se connaissent depuis leurs enfances, des liens forts vont se tissés.

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Nous.

(Première partie)

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AC 195 (présent).

Un sourire éclaire son visage aux traits encore si juvéniles.

Un sourire particulier, un peu spécial, réservé à une seule personne. La plupart des gens, même ceux proches du jeune homme n'aurait pas fait la distinction avec ses sourires habituels qu'ils distribuent si généreusement, mais à force de les côtoyer tous les deux, Trowa avait pu observer au fil du temps cette infime différence.

Il s'était rendu compte qu'il y avait un petit plus indéfinissable dans le sourire qu'il lui adressait, ce n'était pas le simple étirement des lèvres qui marquait la joie et le plaisir chez lui, non ce sourire recelait toute une palette de sentiments, il se poursuivait jusqu'aux yeux et leur donnait un éclat bien particulier, porteur d'un message que seul celui à qui il était destiné semblait pouvoir décrypter.

Il le regarde sauter de son muret où il patientait pour les rejoindre de son pas sautillant, suivi de Quatre, beaucoup plus posé qui les salue d'un petit geste de la main, il se place comme à son habitude à la gauche de celui qui l'accompagne.

- Salue Trowa.

- Salut Duo, Quatre, bonne journée ?- Mmmh… oui ça été, lui répond Duo tout en renouant le lien en cuir qui termine sa longue natte châtain doré, Trowa l'observe faire, il a toujours été admiratif de cette magnifique chevelure.

- Tranquille, ajoute Quatre qui s'est placé à la gauche de Duo, ce dernier également suit les gestes du natté, seul le troisième qui les accompagne garde les yeux fixés droit devant lui.

- Pas d'heures de colles pour bavardages aujourd'hui ?

- Nan même pas, contrairement à ce que tu sous-entends Tro-Tro je suis capable de me taire durant les cours, hein little Quat ?

- Bien sûr, tu as bien du tenir 10 minutes ce matin en cours d'anglais le taquine-t-il.

- Faux- frère maugréé-t-il en lui donnant une petite tape sur le bras, Heero, hein que je suis capable de me taire plus de 10 minutes ? demande-t-il au brun très silencieux jusqu'à présent, ce qui n'a rien d'étrange pour les trois autres, bien au contraire, le brun est tout sauf un grand bavard.

Le japonais n'avait prononcé aucun mot depuis qu'ils avaient rejoints les deux plus jeunes, il était resté aussi impassible qu'à son habitude, le seul indice qui dénotait un changement dans son attitude et un intérêt pour ce qui se passait autour de lui était le léger relâchement de ses traits toujours si sérieux quand il avait aperçu le natté perché sur son muret.

Comme pour Duo, il fallait avoir une bonne connaissance du fonctionnement du nippon pour remarquer également que seul le natté pouvait se tenir aussi près d'Heero, il était le seul dont le brun acceptait une présence physique aussi proche, car même lui, son meilleur ami ne pouvait se tenir aussi près, il ne se laissait qu'en de rares occasions approcher au point de pouvoir le frôler et cela sur des temps très courts.

- Hn est le seul son qui sort de la bouche du japonais en réponse à la question de Duo.

- Ah ! tu vois Quatre, Heero est d'accord avec moi.

Comme souvent, cette interprétation par Duo des réponses plus que succinctes et laconiques émises par Heero fait sourire Quatre et Trowa et en même temps aucun des deux ne remet en cause la validité de l'interprétation, s'il y en a bien un qui est capable de traduire les sons émis par l'asiatique c'est bien lui.

Car de ce qu'en sait Trowa depuis qu'il connaît Heero, soit depuis leur première année de lycée il y a bientôt trois ans, un lien bien particulier uni les deux garçons, un lien bien difficile à définir en vérité : indéniablement de l'amitié, de la fraternité également car ils ont quasiment grandi ensemble, mais aussi un petit quelque chose en plus indéfinissable pour Trowa qui rend ce lien si unique, mais rien dans leurs gestes ou attitudes vis-à-vis de l'autre ne permet d'en savoir plus, une chose est certaine se dit-il, c'est qu'ils se connaissent et se comprennent parfaitement sans que les mots soient nécessaires.

Ils arrivent à l'embranchement où ils se séparent, Quatre et Trowa habitant dans le quartier résidentiel où ils se trouvent alors que les deux autres habitent un peu à l'extérieur de la ville, à la limite de la campagne. Ils se saluent, se souhaitent une bonne fin de journée, un bisou pour Duo sur la joue de Quatre comme toujours et de grands gestes de la main alors qu'ils s'éloignent.

- Heero, on va à la clairière ? il fait si beau ajoute-t-il en admirant le magnifique ciel bleu de printemps.

- Ok, mais on y travaillera un peu, j'ai un projet à terminer.

- Oui oui, Duo est trop content pour rechigner face aux exigences du brun, on passe chez moi prendre de quoi goûter et on file.

- Ventre sur pattes.

- Oui et fier de l'être, le goûter avec le petit-déj' c'est le meilleur moment de la journée.

Ils arrivent en vue de la demeure des Maxwell qui marquent la fin de la ville, ils traversent le terrain, contournent la vieille demeure de briques de style victorien, pénètrent dans la demeure par la porte de l'arrière cuisine et entre dans cette dernière, Heero prend appui sur la grande table rectangulaire en chêne tandis que Duo ouvre le frigo pour saisir deux canettes de soda qu'il fourre dans le petit panier qu'il a choper en entrant, il attrape ensuite une grande serviette dans lequel il renverse tout une assiette de cookies fraîchement sortis du four avant d'en rabattre les quatre coins et de la faire rejoindre les canettes dans le panier. Une voix provenant du salon se fait alors entendre.

- Duo ! C'est toi ?

- Oui Man, on va à la clairière, je prend juste de quoi grignoter.

- Tu laisses quelques cookies.

- Bien sûr, il tire la langue à Heero qui lui adresse un sourire en coin.

- Chéri je sens quand ton nez s'allonge, tu fais attention à lui Heero, pas de bêtises.

- J'suis plus un bébé Man.

- Entendu Hélène-san, répond cependant le brun.

- Merci mon grand, à plus tard vous deux.

- A plus Mam, on rentre pas trop tard ajoute-il en repassant la porte.

Ils marchent tous deux d'un pas rapide, un quart d'heure plus tard ils pénètrent dans un bois situé au sud de l'endroit où ils habitent, et poursuivent jusqu'à ce qu'ils arrivent à leur point de chute : une magnifique petite clairière verdoyante, fleurie de pâquerettes et jonquilles sauvages, située au bord d'un ruisseau où l'eau sinue entre de grosses pierres plates polies par les ans. C'est un peu leur coin à eux, leur lieu secret où ils viennent depuis des années, ils l'ont découvert petits alors qu'ils faisaient une partie de cache-cache dans les bois.

Ils s'affalent tous les deux aux pied de leur vieux chêne qui les a toujours accueilli entre ses profondes racines, Heero pose leurs sacs de cour tandis que Duo va au ruisseau rafraîchir les sodas qu'il dispose entre deux pierres qui forment une petite cuvette et évite ainsi la mauvaise surprise de retrouver leurs boissons flottant en liberté ou pire se faisant emporter par le courant assez important à cet endroit, il rejoint ensuite son compagnon.

Arrivée à sa hauteur, il regarde Heero déjà adosser à l'arbre à sa place habituelle, il lui jette un regard suppliant, une question muette au fond de ses yeux brillants d'une lueur qui ferait craquer même les plus aguerris.

- 5 minutes grogne-t-il en réponse incapable comme toujours de lui résister.

Duo se retient de crier victoire ouvertement, il se contente de passer une jambe par dessus celles du japonais avant de s'asseoir sur ses genoux ; il passe ensuite ses bras autour de son cou, réuni ses mains sur sa nuque, noue ses jambes autour de sa taille et cale enfin sa tête sous son menton, c'est pour ça qu'il ne regrette pas sa petite taille, même s'il compte bien gagner encore quelques centimètres, ses 1m60 contre les 1m90 de Heero lui conviennent, il a l'impression d'être complètement enveloppé par le corps de l'asiatique et le sommet de sa tête se niche parfaitement sous la sienne sans le gêner. Ce dernier vient de nouer ses mains au niveau de sa taille, il ne se lassera jamais d'être ainsi au creux ses bras, car il a l'impression dans ses moments là que le monde n'existe pas autour d'eux, qu'ils sont seuls au monde et que rien ne peut venir les déranger.

Il se laisse bercer par les battements de son cœur, la joue juste au niveau de l'organe cardiaque, les légères caresses de ses doigts sur sa peau nue dans son dos partiellement découvert, sa chemise d'uniforme scolaire est remontée quand il s'est blotti contre lui, lui envoient des myriades de petits picotements dans tout le bas du dos. Combien de fois n'a-t-il pas souhaité arrêter le temps lors de ces instants à deux ?

- Minutes koalas terminées ? entend-il au dessus lui, un moment plus tard.

- Un instant encore Hee-chan, s'il te plaît, on ne sait pas vu de la journée.

- Je sais mais on est ensemble maintenant, il lui saisi le menton, lui relève le visage avant de déposer un léger baiser sur les lèvres, tout en se redressant.

Mais Duo n'est pas satisfait, il l'attrape par le col de la chemise pour le ramener à lui et pose ses lèvres sur les siennes, un petit bout de langue vient titiller les lèvres pleines du japonais, il n'y résiste pas, Heero entrouvre la bouche et à son tour laisse sa langue pénétrer la cavité humide et chaude qui se présente à lui, le baiser s'éternise, ils ne se rassasient pas de l'autre, pourtant maintes et maintes fois ils se sont explorés, mais le plaisir et sans cesse renouvelé n'entraînant aucune lassitude bien au contraire plus ils se goûtent plus ils s'apprécient, c'est comme une drogue, plus ils en prennent plus ils ont besoin d'y revenir.

C'est finalement le manque d'oxygène qui les séparent, un dernier frôlement des lèvres avant d'y mettre complètement fin, mais leurs corps eux ont encore besoin de contact, alors Duo dénoue juste ses jambes et ses bras avant de se retourner pour s'installer entre les jambes maintenant relevées d'Heero, le dos contre son torse et la tête toujours bien calée sous son menton, ce dernier se redresse un peu plus pour s'installer à son aise contre le tronc du vieil arbre, ses mains se nouent sur le ventre de son compagnon, leurs corps s'épousent parfaitement, le natté se penche pour se saisir du panier posé à côté d'eux.

Ils sort la serviette nouée et la pose sur ses genoux avant de saisir un biscuit encore tiède et d'en croquer un énorme morceau, chocolat/noisettes, c'est préférés, il en croque encore un bout avant de lever la main en direction de la bouche d'Heero qui ouvre la sienne pour se saisir du morceau, Duo ne veut surtout pas que les deux mains posées sur son ventre se détachent, il à encore besoin de ce contact, il n'est pas encore prêt à le rompre, du moins pas tout de suite, c'est tellement dur parfois quand ils ne se voient pas de la journée, ça fait comme un vide en lui, ils n'ont même pas pu déjeuner ensemble, leurs horaires de cours différant complètement, au moins habituellement le contact visuel si ce n'est physique lui permet de tenir.

Il englouti encore une dizaine de biscuits, en passant de temps en temps des morceaux à son compagnon, avant de se décider à remettre les quelques rescapés dans le panier. Il se relève pour aller récupérer les sodas avant de revenir dans les bras d'Heero qui semble encore disposer à attendre avant de se mettre au travail.

- Ro'

- Mmmh…

- Tu dors chez moi vendredi soir ? Mes parents seront absents.

- Non je ne peux pas, ses bras se resserrent un peu plus autour de lui, mon père reçoit et il veut que je sois présent.

- Samedi alors ? une note d'espoir dans la voix, Duo se tourne les yeux suppliants vers lui dans l'attente de la réponse.

- Hn, je devrais pouvoir m'arranger.

- Merci murmure-t-il en reprenant sa position initiale, deux week-ends sans toi ça commençait à faire long.

- Je sais tenshi, pour moi aussi. Il dépose un petit baiser sur le sommet de sa tête, dans sa chevelure parfumée, il le tient encore quelques minutes contre lui, s'enivrant de sa présence avant de dénouer ses mains.

- Allez, au boulot, on végètera après nos devoirs, dit-il en se relevant pour attraper son sac d'école.

Duo accepte de se détacher sans broncher, ce moment partagé l'a ressourcé, et la promesse d'être ensemble samedi suffit à le rendre euphorique, il sort son ordinateur portable de son sac avant de s'allonger à plat ventre à côté de son camarade, sa jambe gauche le frôlant légèrement, l'autre ne dit rien mais un petit grognement désaprobateur lui échappe et il lui fait les gros yeux pour la forme avant de se mettre à son tour au travail, Duo remarque cependant que sa jambe n'a pas bougé d'un millimètre.

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AC 195, (présent).

Heero traverse l'immense pelouse qui s'étend à l'arrière de la résidence Yuy et arrive en vue du bosquet qui marque à l'ouest le début de la propriété des Maxwell et la fin de celle beaucoup plus conséquente de la famille de l'asiatique, c'est le grand-père de David, le père de Duo qui avait planté ses arbres, des noyers et des châtaigniers essentiellement, dont la production automnale faisait le régal de l'aïeul et qui maintenant faisait celui de ses petit et arrière petit enfants.

Le nippon arrive devant un érable qui trône fièrement au milieu de ses congénères et lève la tête, deux perles améthystes le fixent malicieusement, une image lui traverse l'esprit : ces mêmes améthystes, dix ans plutôt, au même endroit mais cette fois là remplies de tristesse et dont l'éclat est fortement atténué par des grosses larmes qui s'écoulent en silence sur des joues enfantines : leur première rencontre.

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AC 185, (passé).

Heero avait 8 ans, une énième dispute entre son père et sa belle-mère l'avait une fois de plus poussé à s'échapper de la maison, car même dans sa chambre les cris lui parvenaient, il avait beau s'être enfoui la tête sous un oreiller ça n'avait pas été suffisant. Alors malgré la pluie et l'approche de la nuit il était sorti par la porte arrière et avait pris la direction d'un petit bois qu'il apercevait au loin, le couple Maxwell, leurs voisins, le saluant toujours avec gentillesse ne lui en voudrait pas de squatter un petit moment un de leurs arbres où il comptait attendre la fin des hostilités.

Quel ne fut pas son étonnement quelques minutes plus tard de voire que les lieux étaient déjà occupés, il s'était assis au pied d'un immense érable pour se mettre à l'abri de la pluie glaciale, quand une petite branche lui avait atterri sur la tête lui occasionnant une petite douleur, étonné il avait levé les yeux et là stupéfait il avait croisé le regard d'un petit garçon, perché sur une grosse branche à quelques mètres du sol, les jambes pendouillant dans le vide. Il l'avait fixé quelques minutes, étonné par son apparence : le petit être grelottant, tout vêtu de noir, avait de magnifique cheveux longs châtains foncés, peut-être plus clairs quand il étaient secs, coiffés en une longue natte qui tombait sur sa poitrine, humidifiant davantage son sweater, debout ils devaient lui arrivés à peine au niveau de la taille. Et plus surprenant encore, des yeux d'une couleur très inhabituelle, il n'en avait jamais vu de pareils, turquoise avec une note de violet, on dirait un esprit des bois pensa-t-il comme ceux des illustrations de mes vieux livres de contes. C'est alors qu'il avait vu les grosses larmes qui dégoulinaient le long de ses joues pales avant de s'écraser sur ses genoux.

Le petit garçon n'avait prononcé aucun mot, ni fait de mouvement, il le fixait de ses yeux désespérés, mais n'attendant aucun geste, ni mot de sa part comme s'il estimait qu'il ne méritait pas d'être consolé, il s'étonna de la tournure de ses réflexions, ce n'était pas dans ses habitudes d'analyser autant le comportement des autres, mais là il était vraiment intrigué, alors il s'était décidé à entamer la conversation.

- Qui es-tu ?

- Duo.

- … hn ?

- J'habite chez les Maxwells.

- T'es de leur famille ?

- Non…

- Hn ?

- J'ai été adopté, du moins jusqu'à maintenant, sa voix se brisa sur les derniers mots et les larmes redoublèrent.

A son plus grand étonnement, Heero fut touché par la tristesse dans la voix du natté, il semblait si inconsolable, il eu soudain le désir de lui venir en aide, quelque chose l'attirait chez lui, peut-être parce qu'il semblait si malheureux et que ses propres soucis à côté lui semblaient maintenant plus insignifiants.

- Tu ne veux pas descendre de ton perchoir pour tout me raconter, peut-être que je peux t'aider.

- Personne ne peut m'aider, j' suis qu'un idiot…, et en plus j'te connais pas.

- Oui tu as raison, je ne me suis pas présenté, je m'appelle Heero, j'habite la grande maison là bas lui indiqua-t-il en pointant l'index vers la grande demeure en pierres grises à l'architecture néo-classique. Tu veux bien descendre maintenant qu'on s'est présenté ?

Le petit garçon le regarde droit dans les yeux, cherchant à savoir s'il peut faire confiance à ce grand garçon dégingandé aux cheveux bruns hirsutes et au regard d'un bleu intense qui l'observe sans ciller, il ne sait pourquoi mais il a envi de lui faire confiance, quelque chose dans l'attitude de l'asiatique l'incite à se confier sans risque de se faire moquer. Il prend appui sur la branche des deux mains pour se projeter en avant et atterrir à quelques centimètres du grand garçon qui le scrute toujours, il lui arrive à peine à la taille mais au lieu d'être effrayé par sa grandeur il se sent au contraire rassuré, ils s'installent tous les deux au pied du chêne, épaules contre épaules.

- Raconte-moi ce qui t'arrive reprend le brun.

- Ca fait trois mois que je suis arrivé chez les Maxwell, ils sont très gentils avec moi et j'ai cru que cette fois c'était la bonne, que j'avais enfin trouvé une famille qui voulait de moi.

- T'étais où avant ? l'interroge curieux Heero.

- Je vivais dans un orphelinat de Sank, mais à cause de mon passé et de mon âge, j'suis plus un petit, personne ne voulait de moi…, il s'interrompt n'osant en dire plus de peur de faire fuir son camarade, comme tant d'autres avant lui. Il lui jette un coup d'œil cherchant à anticiper sa réaction, il rencontre un regard attentif mais sans une once de jugement, il se décide alors à reprendre son histoire et se lance d'une seule traite :

- Ma mère était une prostitué et je ne sais pas qui est mon père, elle est morte d'une overdose quand j'avais deux ans, je n'ai aucun souvenirs d'elle termine-t-il avant de baisser les yeux.

A sa surprise il sent un bras lui entourer les épaules avant d'exercer une légère pression rassurante, Duo relève les yeux, Heero lui fait un petit sourire, il n'y a ni dégoût ni pitié en lui, seulement de la compassion pour ce qu'il a vécu, une larme de soulagement déborde des yeux du châtain qu'il essuie rapidement avec la manche de son sweater, il se sert un peu plus contre le grand corps à ses côtés et poursuit :

- Je suis inscris à l'école primaire depuis maintenant plus de deux mois, et aujourd'hui j'ai reçu mon carnet de note, il est affreux, je n'ai nulle part la moyenne à part en gym et en art plastique, Mr et Mme Maxwell me disent depuis le début que ce n'est pas grave, qu'il me faut du temps, que l'important c'est que je fasse de mon mieux.

- Ils ont raison, il faut te laisser du temps…

- Mais je suis le plus nul de ma classe le coupe Duo, j'arrive ni à lire ni écrire correctement, on se moque de moi… et je vois bien que la maîtresse me regarde bizarrement se demandant si je n'ai pas des problèmes, j'suis sûre qu'elle croît que je suis débile, elle va contacter ma famille adoptive pour leur dire, ils vont plus vouloir de moi termine-t-il en s'effondrant contre la poitrine de Heero de plus en plus touché par la détresse du petit garçon, il l'entoure de ses bras pour le serrer plus fort contre lui et tenter de le consoler, il sens ses larmes humidifier son pull.

- Je ne veux pas être à nouveau abandonner s'écrie-t-il la voix étouffée par le vêtement.

- Je ne crois pas que Mr et Mme Maxwell vont t'abandonner parce que tu n'es pas bon à l'école, je suis sûr qu'ils ne sont pas comme ça, il attrape le menton du châtain pour lui relever un peu la tête et ajoute : et si tu veux je vais t'aider à t'améliorer pour l'école.

Heero est étonné lui-même de tenir ce genre de propos, à quoi s'engage-t-il ? Et que va en penser son père ? Ca m'étonnerait qu'il soit emballé par l'idée. Mais il ne va pas laisser tomber le natté, il veut l'aider, ce garçon le touche profondément, tant pis pour mon père, s'il le faut je l'aiderais en cachette, de toute façon il est rarement à la maison conclut-il déterminé à aller jusqu'au bout de son projet. Il se tourne à nouveau vers le petit garçon toujours dans ses bras :

- Je vais te donner des cours et t'aider pour tes devoirs, sans me vanter je suis plutôt doué, j'ai des professeurs particuliers et tout le monde dit que je suis très intelligent pour mon âge.

- Duo le regarde avec des grands yeux impressionnés, c'est vrai, tu veux bien m'aider ? Ca ne te dérange pas ?

- Non, au contraire ça me changera un peu de mon quotidien.

- Ca risque de ne pas être facile, j'suis vraiment pas doué, Mme Maxwell essaye de m'aider pour mes devoirs mais ça sert pas à grand-chose.

- On verra bien, on peut toujours essayé.

- Ok, j'veux bien essayé, j'ai confiance en toi termine-t-il avant d'à nouveau chercher le réconfort et la chaleur de ses bras, il se sent bien avec lui se dit-il en frottant le bout de son nez contre son pull, je me sens à l'abri avec lui, rien ne peut plus m'atteindre.

Ils restent ainsi pendant une bonne demi-heure profitant chacun de la présence de l'autre, Heero aussi se sent bien avec ce petit être dans les bras, il n'a jamais ressenti ça auparavant. Il n'a jamais eu d'ami, sa mère il ne l'a jamais connu, morte juste après sa naissance et ni son père, ni sa belle-mère ne lui ont témoigné d'affection, les gouvernantes qui se sont succédées se sont montrées gentilles avec lui, mais elles n'ont jamais osé lui montré trop d'affection de peur de se faire réprimander par leur patron.

Voyant l'obscurité gagner du terrain, Heero regarde sa montre et se rend compte que ça fait bientôt une heure qu'il est sorti, il ne veut surtout pas qu'on parte à sa recherche, il se redresse tout en soutenant le petit corps somnolent.

- Duo, il est tard, on va s'inquiéter si tu ne rentres pas, je suis sûr que tu es sorti sans prévenir personne, tu ne veux pas inquiéter les Maxwells ?

- Non, mais…, il le regarde hésitant.

- Heero comprend, je te promets que je tiendrais ma promesse de t'aider. Si tu veux et si tu peux, je ne veux pas que tu es de soucis, on se retrouve ici demain après le goûter vers 16h30, je t'attendrais au pied de cet arbre.

- Duo hoche la tête soulagé, Heero va vraiment l'aider comme il lui a promis. Il se relève, quittant avec regret le corps rassurant, il se secoue pour évacuer les brindilles et les petites feuilles qui se sont accrochés à ses vêtements, il sent la main de Heero passer dans ses cheveux pour en retirer une brindille.

- Heero, le fixe une dernière fois, à demain Duo, lui dit-il avant de s'éloigner.

- A demain Heero, puis alors qu'il a déjà parcouru quelques mètres, il ajoute merci je suis content qu'on se soit rencontré.

Le nippon lui adresse un dernier sourire avant de reprendre son chemin, il ne se doute pas encore à ce moment là, que son aide allait être inestimable pour Duo, qu'il allait lui changer la vie comme ce dernier chamboulerait complètement la sienne.

A suivre…