Ohayo mina-san !
Je me lance dans une fanfiction longue ! Ma première du coup ! :)
Elle sera principalement centrée sur Cana, et sa relation avec son padre. Je pense aussi y glisser un couple yuri (deux filles), et peut-être quelques crack pairing, selon l'inspiration !
J'ai déjà écrit le premier chapitre, mais j'avoue que je suis une grosse flemmarde, et que je m'occupe d'autres textes en même temps. Du coup, je ne peux pas vous assurer une parution très régulière, mais cette fanfic m'inspire pas mal donc il n'y aura pas trop d'attente normalement ! :)
Voilà, je vous laisse découvrir la suite !
Bonne lecture ! ;)
Prologue : Femmes et mer
Le crachin la frappe de plein fouet alors qu'elle descend du car. Dépressurisation des portes. Bruit du moteur. Démarrage. Les roues qui frottent le bitume. Le bus s'éloigne.
Le vent froid lui arrache un léger frisson. Elle remonte la fermeture éclair de son blouson et en rabat la capuche sur sa chevelure brune.
Elle prend le temps d'observer les environs.
La brume donne au paysage une allure irréelle, presque fantomatique. Un panneau marque l'entrée du village : Magnolia. Des maisons aux contours floutés forment une allée qui se perd dans les méandres brumeux. Le ciel gris, plombé par la bruine, ne donne pas plus de couleur à ce lieu. Les ombres de la soirée commencent à habiter l'endroit.
Sa petite inspection terminée, elle avance lentement, s'engageant sur l'allée centrale délimitée par les bâtisses de pierres, son sac à la main. Le silence est complet dans le village. Pas âme qui vive. Son regard glisse sur les coins et recoins de la rue, tentant d'y trouver une once de vie. Un chat blanc s'enfuit en courant de l'autre côté du trottoir. Elle croise une fraction de seconde les yeux dorés de l'animal.
Une bourrasque de vent humide laisse un goût de sel sur ses lèvres. Soudain, à l'angle d'une des maisons sur sa gauche, apparaît la mer. Elle se tourne vers l'immense étendue d'eau.
La jeune femme se trouve sur la place du village, fermée dans son dos par des maisons, et ouverte sur la mer et le port devant elle. Des doigts de brume s'étendent au-dessus des eaux, comme pour tenter de saisir la sombre silhouette des bateaux amarrés.
Une autre bourrasque amène jusqu'à la brune des senteurs entêtantes, propres aux ports, mélange d'odeurs humaines et marines. Dans le ciel nuageux, quelques rares mouettes poussent d'aussi rares cris. Le murmure des vagues, qui viennent s'échouer sur les coques des barques, prend des allures de berceuse. Humide. Ce lieu est humide de pluie, de mer et de silence.
Une silhouette émerge soudain des brumes. Elle ne fait pas un bruit, même ses pas sont silencieux sur le pavé de la place. Doucement, l'autre femme de la cour se tourne vers l'arrivante pour mieux la détailler.
Une chevelure bleue cascade en de larges boucles sur ses épaules. Sa peau pâle a la couleur de l'écume. Ses yeux bleus sont le reflet de la mer : profonds, sans attaches, échoués sur des rivages brumeux, remplis d'ombres et de tempêtes de murmures.
Les traits de son visage montrent qu'elle vogue sur un océan imaginaire, bien loin de la réalité de ce début de soirée pluvieux.
Malgré qu'un parapluie cloche -d'un rose qui détonne dans cet environnement uniforme- la protège de la pluie, elle porte un haut chapeau de velours sombre. Un boléro est attaché sur ses épaules par une étrange petite poupée blanche.
La première impression de Cana à son sujet fut qu'elle n'était pas réelle. Elle semble immatérielle, faite de brume, insaisissable. Un mirage silencieux qui ne voit pas le monde extérieur. Un fantôme de femme. L'écho du large.
L'attitude de cette femme a quelque chose de touchant aux yeux de Cana. Étrange constatation, puisqu'elle n'en comprend pas la cause. Elle laisse là son cheminement de pensées stériles.
La brune s'approche de l'autre femme qui passe son chemin sans la voir.
- Excusez-moi, l'apostrophe-t-elle.
La femme s'arrête soudainement. Comme une poupée dont le ressort aurait été stoppé dans son élan. Cana passe outre son sentiment de déranger profondément la jeune femme au parapluie. Elle donne l'impression qu'elle aurait aimé qu'on la laisse dans son monde. Quand elle tourne la tête vers Cana, son regard n'a plus cette étrange profondeur. Il est froid et dur, il claque comme les lames de la mer qui viennent s'éclater contre les falaises. Cana passe outre le regard cinglant.
- Pourriez-vous m'indiquer l'hôtel Raijin, s'il vous plaît ? demande-t-elle en espérant avoir une réponse.
La femme de mer et de pluie la dévisage un instant. Dans son regard semble passer une étincelle curieuse qui se meurt peu de temps plus tard, soufflée par les embruns. Elle tend gracieusement son bras et désigne du doigt un bâtiment un peu plus loin dans l'avenue. Cana jette un coup d'œil à l'hôtel avant de reporter son attention sur l'apparition. Ses remerciements ne semblent pas l'atteindre, déjà replongée dans son propre monde, le regard lointain. Elle reprend sa marche sans un mot, puis se fait happer par le tourbillon des brumes.
Cana reste un instant sur la place à fixer le brouillard. Cette femme lui avait semblé pareille au reste : humide de silence. Puis, elle tourne lentement les talons et marche en direction du bâtiment qu'on lui a désigné plus tôt.
Elle s'arrête devant la façade. Deux fenêtres encadrent la grande porte vitrée de l'hôtel. Une lueur chaleureuse s'échappe par les carreaux, pareille à la lumière d'un phare dans une tempête. Sur les rebords des vitres, des plantes vertes, agrémentées de quelques fleurs, se laisse choir hors de pots en terre cuite. Parmi les racines et tout autour des contenants, de petites figurines de leprechauns sourient ou grimacent aux passants. En lettres dorées est inscrit le nom de l'hôtel-restaurant, au-dessus du porche.
Cana s'approche de l'écriteau où le menu est généralement écrit à la craie blanche. Mais ce n'est pas la carte du restaurant qui s'étale sur l'ardoise :
L'homme et la mer (extrait)
Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir, tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer.
Charles Baudelaire
Cana contemple un instant le poème, avant de se décider à entrer. La chaleur du bâtiment l'enveloppe quand elle pénètre dans le petit hall. Des plantes se cachent un peu partout dans la pièce, nombreuses sans être étouffantes. Un portique s'ouvre sur une petite salle de restaurant coquette, équipée d'un bar dans le fond. Une cage d'escalier monte vers les étages supérieurs qui doivent abriter les chambres. Une autre porte indique les toilettes.
Ses pas résonnent sur le carrelage tandis qu'elle se dirige vers le comptoir en bois noir. Dessus, à côté de la sonnette, d'étranges petits totems de bois observent d'un œil narquois les clients. Sur leurs visages, des grimaces colorées sont peinturlurées. Sur le mur d'en face, des épées en fer, croisées comme si elles se battaient encore, luisent dans la lumière ambiante. Un casque de chevalier est déposé sur une étagère, quelques plumes mauves décorant l'arrière.
Cana appuie d'un geste vif sur la sonnette, dont le tintement retentit dans le hall. Une porte claque quelque part dans le bâtiment. Des pas se dirigent vers elle, en provenance de la salle de restaurant. Curieuse, elle détaille l'homme qui se tient bientôt dans l'embrasure.
Grand... et un peu étrange aussi. Il porte un tee-shirt rayé noir et violet, décoré de têtes de mort sur les épaules. Un sarouel bouffant tombe jusqu'à ses converses noires. Ses cheveux ébouriffés sont teints de bleu, à l'exception de deux larges bandes rasées sur les bords de son crâne. Les yeux verts de l'homme la détaille un instant. La lueur du hall leur donne un aspect fluorescent l'espace de quelques secondes. Puis un immense sourire étire ses lèvres.
- Bonjour, bonjour, belle demoiselle. Que puis-je faire pour vous ?
- J'ai réservé une chambre.
- A quel nom ?
- Alberona.
L'homme s'approche du comptoir et feuillette rapidement quelques papiers.
- Oui, oui, tout à fait. Suivez-moi, je vais vous montrer la chambre, dit-il en revenant près d'elle, une clef à la main.
Il s'engage dans les escaliers, la jeune femme sur les talons. Ils arrivent dans un couloir. Six portes, six chambres. Il se dirige jusqu'à celle qui porte le numéro 3.
La porte laisse place à une pièce de taille modeste. L'homme la précède dans la chambre et allume les lumières. Les murs sont couverts d'un papier peint crème. Sur celui où repose la tête de lit, des stickers chocolats dessinent des courbes abstraites. Un grand lit aux draps clairs occupe l'espace. Une petite table et une chaise forment un bureau dans un coin.
- Vous avez un placard, ici, pour ranger vos affaires, explique-t-il en ouvrant la porte du-dit placard, puis se tournant vers une autre porte : là, c'est la salle de bain.
Petite mais propre, une douche, un évier, un miroir, un placard. Confortable tout de même. De retour dans la chambre, l'homme se tourne une dernière fois vers elle :
- Si vous avez besoin de quoi que se soit, vous pouvez nous appeler en bas. Vous avez un téléphone sur la table basse à côté du lit. Si vous voulez manger au restaurant ce soir, il n'y a pas de problème. Y'a pas beaucoup de clients vu que tout le monde se méfie de la petite tempête de cette nuit, mais le chef cuisine bien.
- Merci. Je ne sais pas encore ce que je vais faire.
- Pas de problème.
L'homme fait une petite courbette avant de laisser sa cliente seule. Cana observe la chambre. La pluie tombe encore, plus drue, bruit régulier contre la fenêtre. C'est une large baie-vitrée qui donne sur un minuscule balcon avec vue sur la mer agitée.
L'hôtel est plutôt accueillant, surtout après la pluie et le village désert. Mais elle a l'étrange sensation de faire tâche dans le décor. Elle ne sait pas trop quoi penser du lieu. Les habitants ont l'air bien étrange.
Un petit ricanement lui échappe. Elle est pathétique. Déjà, elle se retourne l'esprit pour des choses idiotes. La brune pose son sac au sol et se laisse tomber sur le lit. Plutôt douillet. Elle pose un bras sur ses yeux. Elle ne sait pas très bien comment elle va gérer ça. Elle est un peu partie sur un coup de tête.
La jeune femme soupire. Elle avisera demain, pour l'instant elle s'accorde une pause. Oui, demain, elle commencera à fouiller dans ce méli-mélo de souvenirs, de questions et de doutes, ayant pour point de départ une lettre oubliée et une vieille photo.
Mais, tout ça sera pour demain. En attendant, Morphée berce doucement Cana entre ses bras.
Intrigué(e) ? Intéressé(e) ?
Une petite review pour me laisser votre ressenti et m'encourager à continuer ? ;)
à bientôt !
