Quietdistrict avait toujours été un endroit très tranquille. Les habitants qui s'y trouvaient étaient des gens honnêtes, serviables, altruistes mais qui n'hésitaient pas à faire part de leurs pensées sur des sujets plus ou moins fâcheux. C'était ici que le commerce fleurissait, que les magasins étaient nombreux et variés contrairement aux autres zones de l'Underground tel que Snowdin, simple village dans un endroit reculé, froid ou Waterfall qui n'avait aucun autre intérêt que le tourisme, les Temmies qui rachetaient des objets à bons prix ou bien les fleurs d'Echo. Bon nombre de monstres de ce monde souterrain se confiaient à ces plantes bleues si particulières, espérant qu'un jour leurs vœux se réalisent. Cela arrivait rarement mais l'espoir demeurait toujours dans les cœurs des gens.

Les rues de Quietdistrict étaient souvent occupées même si certaines restaient vides, isolées du reste de la ville. En début d'après-midi, nombreux étaient ceux qui sortaient faire leurs courses auprès des marchands du coin, qui proposaient toutes sortes de produits à un prix abordable. Forcément, cela attirait la clientèle dont une qui se détachait particulièrement des autres et qui, sans gêne, venait troubler l'après-midi calme des âmes de cette ville.

« Au voleur ! s'écria un marchand, furieux. »

Un squelette fila entre les gens, jouant des épaules pour se frayer un passage. Ils n'avaient pas le temps de comprendre la situation, d'arrêter le fameux voleur qui serrait contre lui un paquet avec de quoi se nourrir. Le volé courait après lui, laissant son commerce en proie à d'autres malhonnêtes. Après deux minutes de course poursuite effrénée, le malfrat finit enfin par semer son poursuivant. De manière progressive, il ralentit sous les yeux des monstres qui se promenaient dans les rues. Certains étaient chargés de paquet, revenant de différents magasins. Le scélérat reprit son souffle, fit une pause pendant une bonne minute avant de reprendre sa marche en direction de sa demeure d'un pas tranquille. Il se fondait dans la foule de passants, un énorme avantage pour lui.

Il prit un couloir bondé, peina à s'extirper de là pour se rendre sur le trottoir à sa droite qui lui, menait vers une rue vide. Enfin presque. Lorsqu'il la traversa, le squelette fut interpellé par des bruits assez proches. Cela provenait d'une intersection, d'une ruelle pavée maladroitement. Ces bruits étaient des cris, voire même des menaces. Le voleur s'arrêta à l'entrée de ce passage étroit et fut moyennement surpris de découvrir quatre malfrats, des couteaux à la main qui agressaient un passant qui était recroquevillé sur lui-même, terrorisé à l'idée de se faire tuer. Ce qui le surprit davantage était un enfant dans un coin, le visage rond et joufflu, une petite bouche et des yeux en amande. Il crut d'abord voir un petit chat mais ce n'en était pas un. Le gamin - qui devait bien avoir dans les trois ans à en juger par son apparence - observait la scène sans une once de réaction, comme si tout était parfaitement normal.

L'un des agresseurs semblait avoir senti que quelqu'un les observait dans leurs dos puisqu'il fit volte-face. C'était un espèce de lapin à la fourrure beige, vêtu d'une salopette à moitié déchirée.

« Qu'est-ce que tu regardes ?! (il marqua une pause, écarquilla les yeux) Je te reconnais toi ! Tu fais parti de la pègre !

- C'est fort probable, répondit le concerné. »

Les trois autres se retournèrent, reportant leur attention sur l'indésirable. Celui-ci était nullement intimidé.

« Hé, ça alors, commença un gros chien noir dont le pelage était poisseux. Ce ne serait pas G ? Ça fait un bout de temps. Qu'est-ce que tu deviens ?

- On ne t'a jamais appris à ne pas s'en prendre à plus faible que soi ou ton éducation a été finie à la pisse ? décocha le dénommé G.

- T'as pas froid aux yeux, répondit un autre en faisant un pas en avant. »

Le canidé l'empêcha d'en faire un de plus en l'attrapant par le col de sa chemise. Le squelette demeurait immobile, son paquet dans un bras, sa main dans la poche de son pantalon. Ils se défiaient presque du regard.

« Bouge pas. On sait pas ce qu'il mijote.

- Tu retiens vite la leçon. (Le squelette désigna d'un mouvement de tête l'enfant debout dans un coin) Cet enfant, vous l'avez trouvé où ?

- Quoi ? Ce gamin ? Dans une caisse abandonnée. C'est un humain. Avec lui, on peut obtenir une somme alléchante.

- Auprès d'Asgore ? Vous rêvez.

- Comme si on allait le vendre au Roi, lâcha t-il comme si cela paraissait évident. Il passera de mains en mains à des fins plus ou moins légales.

- Vous êtes une belle bande de connards, mine de rien. »

Ce furent les mots de trop. Le meneur des malfrats se rua sur G qui l'évita de justesse. Les autres suivirent le mouvement, leurs couteaux dans les mains et prêts à planter leurs armes dans l'âme fragile du voleur. Le passant qui s'était fait agressé profita des représailles pour prendre la poudre d'escampette. Le squelette posa son regard sur le petit humain qui avait ses bras repliés contre sa poitrine. Il n'avait pas à être témoin d'un tel spectacle.

G fit jaillir des os du sol qui retinrent prisonniers les quatre truands abasourdis. Ils essayèrent de se libérer, en vain. Leurs membres étaient bloqués, impossible de s'extirper de là. Ils poussèrent des cris de rage. Le gros chien en revanche, resta calme. Jusqu'à ce que le fauteur de troubles s'accroupisse près de l'enfant pour être à sa hauteur.

« Tu touches à l'humain, t'es un monstre mort ! s'écria celui-ci.

- Vraiment ? le taquina t-il.

- T'es un putain de lâche ! enchérit le lapin au pelage beige en essayant désespérément de libérer un bras ou une jambe. »

Le petit humain affichait une expression inquiète. C'était une fille avec des cheveux châtains en bataille. Il devait être effrayé par l'œil bleu qui brillait dans l'orbite de celui-ci.

« Bonjour, petit ange. Je m'appelle G. »

Le gamin était uniquement vêtu d'une guenille, une sorte de robe usée et portait autour du cou une chaîne avec un médaillon. Il y avait des inscriptions gravées dessus "Frisk W.D 05". Qu'est-ce que cela signifiait ?

« Enfoiré !

- On va t'étriper ! »

G prit l'enfant dans ses bras. Celui-ci ne se débattit pas, n'émit aucune opposition et entoura même le cou du squelette de ses petits bras frêles. Les malfrats serraient les dents et redoublèrent leurs efforts pour se libérer.

« Je n'ai pas de tripes, répondit-il dans un sourire.

- Reviens ici ! Reviens ! hurla à tue-tête le gros chien noir, furieux. »


G referma la porte derrière lui, appuya sur l'interrupteur à côté de la porte d'entrée avec son coude car ses deux bras étaient pris. Son modeste appartement se dévoila sous la lumière vive de l'ampoule. Une pièce d'une taille convenable qui était le séjour. Il y avait un canapé, une table en bois, un vieux téléphone, des meubles décorés de petites statuettes où étaient rangés des livres, un pied de biche appuyé contre un mur, une vieille télévision qui ne fonctionnait plus convenablement. Il prévoyait d'en acheter une nouvelle. La fenêtre sur le mur droit du salon avait les rideaux tirés, privant la pièce de la lumière extérieure.

« Bienvenue chez moi, petit chat. »

Il alla déposer son paquet volé sur la table puis le petit humain dans le sofa. L'enfant semblait un peu chamboulé par les événements. Il observa l'environnement autour de lui qui ne lui semblait pas familier. G lui adressa un sourire, retira son manteau qu'il jeta sur le canapé et alla ouvrir les rideaux afin de ne pas user de la lumière artificielle. Le squelette alla ensuite fouiller dans le paquet pour en sortir un Cinnamon Bunny qu'il tendit au gamin. Celui-ci le renifla comme un animal avant de le prendre entre ses petites mains et mordit dedans avec délice. Il vint s'asseoir à ses côtés. L'enfant était maigre et sale.

« Ils t'ont retrouvé dans une caisse abandonnée, hm ? J'ose à peine y croire. D'où tu viens réellement ? »

Pas de réponse de la part de la concernée qui mangeait sa mignardise. Elle était affamée.

« Frisk ? C'est ton prénom ? »

Aucune réaction.

« Tu as raison, ce n'est pas très beau. Laisse-moi réfléchir... »

La petite fille avait déjà terminé son beignet à la cannelle. Elle se tourna vers G qui était plongé dans une profonde réflexion. Il trouvait que cet humain ressemblait à un chat. Plus à un chaton avec son visage rond et joufflu.

« Kitty-cat. »

Elle lui sourit. Jamais il n'avait une chose aussi adorable que cet enfant lorsqu'il souriait. Il prenait ce sourire pour un « oui ». C'était son prénom désormais. Il était un peu étrange mais le principal, c'était qu'il lui plaise. Kitty-cat reporta son attention sur le paquet qui contenait la nourriture volée, tendit le bras pour essayer d'attraper un autre Cinnamon Bunny.

« Je n'ai rien d'autre à te donner à moins que je te cuisine quelque chose mais je suis assez mauvais derrière les fourneaux. (il soupira) Je peux bien faire une exception pour toi mais avant, je vais aller te baigner. »

Sur ces mots, il prit l'enfant dans ses bras, se rendit dans la salle de bains et fit couler un bain chaud. Il fit attention au niveau de l'eau dans la baignoire, ôta l'humain de sa robe usée puis le plongea dans l'eau. Kitty-cat ne semblait pas habituée à se laver puis se mit à sangloter avant de pleurer à chaudes larmes tandis que G lui savonnait les cheveux. Il ignora les pleurs de la petite fille qui finit par se calmer lorsque de la mousse se mit à flotter dans le bain. Elle essaya de l'attraper puis la porta à sa bouche. Il l'en empêcha.

« Non ! Qu'est-ce que tu... ? Commence pas à ingurgiter n'importe quoi. »

Lorsqu'il eut terminé, il la sécha à l'aide d'une serviette, la prit dans ses bras puis fouilla dans ses placards pour essayer de trouver une brosse ou un peigne pour lui démêler les cheveux mais il n'en possédait pas. Ce qui était censé vu que ce type d'objet ne lui était d'aucune utilité. Agacé, G alla trouver quelque chose de décent à mettre sur le dos de sa nouvelle protégée.

Le squelette ne trouva rien d'autre qu'un tee-shirt beaucoup trop grand pour elle mais lui enfila quand même. Il n'avait rien d'autre à lui proposer de toute manière. Il alla ensuite la re-déposer dans le canapé, lui demanda de se tenir tranquille le temps qu'il joigne Papyrus au téléphone. Kitty-cat s'amusait à essayer de sortir ses bras des larges manches du tee-shirt. Il restait à ses côtés pour s'assurer qu'elle ne faisait pas de bêtises.

« G ! Allô ?

- Pap's, j'ai besoin de toi. »


Premier chapitre d'une fiction sur un AU pas très connu (je pense, vu qu'on voit surtout Underfell ou Underswap). The Crowbar Rogue et Kitty-cat ! :D Qui ont été créés par stoned-face et aussi nyublackneko/junkpilestuff qui sont trois artistes que j'adore. Je suis très friande de ces deux-là et il n'y a pas de fiction sur eux alors pourquoi pas ? Il faut bien un début à tout.

Quietdiscrict qui est bien sûr, une pure invention de ma part vu que je ne voyais pas G vivre dans Snowdin, Waterfall ou Hotland. Et vous avez raison, pour quelqu'un qui fait parti de la pègre, il ne s'en sort pas trop mal. Bref, je suis très contente d'écrire cette fiction et j'espère qu'elle vous plaira autant qu'à moi ! Je m'excuse aussi pour les fautes si vous en voyez. Je relis mes textes avant de les poster mais certaines fautes me passent sous le nez sans que je ne le fasse exprès.