°~The Little Merman~°

Partie I

Entre deux mondes

Il était une fois, dans les eaux claires et chaudes de la Méditerranée, une espèce aquatique mythique et ensorcelante, bien connue des marins et des amateurs de légendes et de contes. Les sirènes. Beaucoup de marins disaient en avoir vu, au moins une fois dans leur vie. Bien des fois ils avaient tenté de persuader leur entourage, mais rares étaient ceux qui les croyaient. Après tout, il n'y avait aucune preuve de leur existence...

Elles étaient pourtant bien là, cachées au fond de l'eau, là où les hommes ne pouvaient aller. Ces créatures, mi-humaines, mi-poissons vivaient très en profondeur, à l'abri des humains qui ne cherchaient qu'à profiter de leurs pouvoirs légendaires. Enfin, c'est ce que ces créatures pensaient...

Il y en avait près du continent italien. Un groupe d'habitants vivant au fond des eaux. Il y avait un trio de frangins, leur père le roi Romulus, qui gouvernait ce royaume, un autre jeunot, une sirène aux cheveux très longs, ainsi que pleins autres sirènes et homme-poissons. Les jeunes frères étaient quasi inséparables depuis leur plus tendre enfance. Tout leur petit royaume les connaissait. Le plus âgé, Lovino, était connu pour avoir un mauvais caractère, mais un cœur en or ! Son cadet, Feliciano, était ce que l'on peut appeler une tête de linotte, il était gentil avec tout le monde et tous le lui rendaient, mais il était d'une nature froussarde et un rien l'effrayait... Pauvre petite chose. C'est pourquoi ces deux bonhommes étaient toujours fourrés ensembles. Ils se protégeaient l'un l'autre depuis toujours. Enfin, le benjamin, Marcello, qui n'avait que quelques mois d'écart avec Feliciano, était un chenapan qui adorait draguer les jeunes sirènes et se prélasser sur des tapis d'algues ou de coraux... Même si il était d'une humeur plus festive que ses frères, il aimait rester seul assez souvent pour admirer les poissons.

Il y eu un temps où Lovino avait été trop curieux et s'était retrouvé dans un beau pétrin... Feliciano crut qu'il ne verrait plus jamais son grand frère protecteur...

Pourtant un jour il du se faire une raison à le laisser tranquille. En effet, Lovino venait d'avoir vingt ans. La coutume voulait qu'il monte à la surface pour admirer le monde terrestre. Le monde interdit. Chaque sirène et homme-poisson ayant atteint cet âge pouvait voir le ciel. C'était en quelque sorte un rituel lors du passage à l'âge adulte... Mais revenons-en à nos petits poissons.

Le jour de la montée à la surface approchait à grands pas. Lovino avait hâte mais ressentait une petite anxiété... Comme un pré-sentiment. Car après tout il avait le don de s'attirer les foudres de son père et de faire les choses n'importe comment... Mais ce n'était pas un mauvais garçon dans le fond ! Il suffisait de bien le connaître pour en témoigner.

« Vee... Dis moi grand frère... Tu te sens vraiment prêt à y aller ? Moi je m'en sens incapable... demanda Feliciano pendant qu'il jouait avec des étoiles de mer.

‒ Oh tu sais... Je m'en contrefiche... Que j'y monte ou pas, ça ne changera pas ma vie. Et tu as bien encore deux années de répit avant de devoir y monter aussi. répondit Lovino.

‒ Je sais... mais si jamais il y avait des... des...

‒ Des quoi ?! s'énerva le plus âgé.

‒ Des pirates... ! couina le petit frère.

‒ ... »

Lovino se tut un instant avant de rire au nez de son petit frère et de lui frotter affectueusement la tête.

« Que tu es bête mon pauvre ! Des pirates ! Et puis quoi encore ? Des anges ?! Ha ha ha ha !

‒ … Mais... fratello ! Tu ne devrais pas te moquer ! Papa en a vu quand il était jeune et a bien faillit se faire capturer !

‒ Ne sois pas sot frérot ! Ce vieux débris serait prêt à te raconter n'importe quoi pour te faire peur ! Tu sais bien qu'il adore te taquiner. dit Lovino avant de quitter son frère à coups de nageoires. »

Tout en nageant en direction du palais des eaux, il eut un petit rictus et murmura

« Des pirates... Sérieusement Feli... Et pis quoi encore ! »

Il arriva au palais et croisa une jeune sirène aux cheveux bruns clairs, yeux vert, et portant une fleur aquatique en guise de barrette.

« Oh bonjour Lovino ! le salua-t-elle. »

Lovino la regarda et répondit d'un ton amusé.

« Bonjour Elisaveta ! »

La jeune sirène se rendit compte de l'humeur joyeuse du jeune garçon.

« Qu'est-ce qu'il y a de si amusant ? demanda-t-elle d'un air curieux. »

Un court silence se posa.

« Comment ça ? demanda l'autre. »

La jeune femme sourit tendrement et continua.

« Eh bien, on dirait que tu viens de vivre un moment agréable, mais peut-être que je me trompe. Me trompe-je ? ajouta-t-elle d'un air pompeux,

‒ … Euuuh... Ha ha ha ça se voit tant que ça ? »

Elisaveta rit et remua la tête.

« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »

Lovino lui raconta sa petite mésaventure avec son cadet. La plus vieille des deux sourit tendrement une fois encore et dit d'une voix douce.

« Pauvre Feliciano... Son grand frère adoré lui a ri au nez... »

Le jeune homme-poisson avait une mèche assez étrange en haut de son crâne, son extrémité pouvait changer de forme en fonction de ses émotions, comme si elle était vivante... C'est ainsi que parfois on pouvait comprendre ce que ressentait le jeune brun, sans qu'il ne s'en rende forcément compte... Et lorsque Elisaveta fit cette remarque à propos de son petit frère, la dite mèche se tordit un peu, comme si Lovino était troublé... Oui il avait ri, mais ce n'était absolument pas dans le but de se moquer de son petit frère. On pouvait lire un peu de remord sur son visage. La sirène s'en aperçut et tapota l'épaule du brun.

« Ne t'inquiète pas ! Tout le monde sait que tu as un grand cœur et que tu ne penses pas vraiment les choses que tu dis parfois. »

Lovino sourit un peu et remua la tête, les joues roses. Leur conversation finie, il reprit sa nage en direction du palais. Une fois les portes du palais franchies, plusieurs autres habitants de la mer le saluèrent. Lovino leur répondit d'un signe de la tête et continua sa nage.

Un court instant plus tard il arriva devant deux autres portes, il les poussa, puis se retrouva dans une pièce remplie d'objets étranges... Il y entra et d'un coup de nageoires se retrouva au centre de la pièce. Lovino regarda autour de lui jusqu'à ce qu'une chose attire son regard, cela brillait à la lumière. Il s'en approcha et observa cette chose. C'était une sorte de réceptacle en verre, qui détenait un objet. Un objet de l'autre monde semblait-il. Le jeune homme-poisson ouvrit le réceptacle et prit doucement cet objet dans sa main. L'objet en question était de couleur argenté, de forme assez allongée, au bout se trouvait une partie plus large que le reste et se séparait en quatre petites tiges...

« Je me demande bien ce que c'est... marmonna-t-il. Et je ne vois pas pourquoi on garde ça ici... c'est moche. » ricana-t-il en regardant l'objet dans tous les sens avant de tapoter le bout de son doigt sur le dessus de l'objet... « Aouch ! gémit-il en retirant rapidement son doigt. »

Il mordilla et suça son doigt en fixant l'objet du regard.

« Saleté... ! J'imagine que c'est pour ça qu'on te garde ici... » dit-il comme si l'objet étant vivant et pouvait l'entendre...

C'est alors qu'il entendit quelqu'un toquer à la porte. Lovino se retourna et croisa le regard de son père qui entra à son tour dans la pièce et rejoignit le jeune homme-poisson.

« Cette chose t'intrigue n'est-ce pas ? demanda le plus âgé des deux. »

Lovino le regarda d'un air curieux et remua la tête.

« Oui et je me suis fait mal au doigt ! Bordel... ! Aïe ! » Lovino gémit une fois de plus lorsque son père lui tapa l'arrière de la tête.

« Combien de fois devrais-je te répéter de ne pas parler ainsi ? Dois-je te rappeler que tu es le futur successeur au trône ? »

Le jeune brun se mordit la lèvre et baissa la tête d'un air boudeur...

« Pardon père... grogna-t-il. »

Le dit père lui ébouriffa les cheveux tandis qu'il prit l'objet à son tour.

« Vois-tu fiston, cet objet est tombé de la surface il y a quelques années et s'est retrouvé enfoui dans la vase. C'est moi qui l'ai trouvé, et je l'ai amené au palais pour le laisser en vitrine ici. expliqua l'ancien.

‒ Mais qu'est-ce que c'est ? demanda le plus jeune.

‒ Je ne suis pas sûr... Il me semble que ce ne soit pas le seul qui soit tombé dans nos eaux, j'ai vu de jeunes sirènes s'en servir comme d'un peigne... C'est peut-être à cela qu'il sert ! Va savoir... hahaha »

Lovino regarda l'objet, béa.

« Un... peigne ? Un peigne de l'autre monde... ? Ceux qui l'ont créé devaient avoir trop d'air dans la tête... »

Le plus âgé rit à la remarque de son fils et lui tapota l'épaule.

« Tu as raison, rien ne vaut la vie sous l'océan. »

Lovino sourit et se retourna pour sortir de la pièce et aller dans sa chambre, pendant que son père remettait le 'peigne' à sa place dans le réceptacle. D'ici quelques heures, il allait devoir monter à la surface... seul. Lovino n'était pas franchement impatient... C'est vrai après tout, qu'est-ce que la surface avait de si beau à montrer ? À part le ciel et les nuages, Lovino ne connaissait rien du monde terrestre. Et bien sûr il ne croyait pas à l'existence des pirates... Pourquoi le devrait-il ? Les humains ne sont pas faits pour vivre dans les eaux, alors pourquoi y aurait-il des pirates ? Non, bien sûr, ce n'étaient que des balivernes et autres sottises venant de son père...

N'est-ce pas... ? Évidemment. Pourquoi pas...

Lovino resta assis sur le rebord de la fenêtre de sa chambre à regarder les jardins et les poissons passer. Il soupira en pensant au trône. Il savait qu'étant le plus âgé des trois princes, le trône lui revenait, mais il n'en avait que faire... Il avait un mauvais caractère et parlait mal, c'est pourquoi il ne s'imaginait pas devenir roi... Alors que Lovino était plongé dans ses pensées, son hippocampe de compagnie arriva et se posa sur son épaule. Le prince le regarda et lui sourit en lui caressant le ventre du bout du doigt.

« Ne t'inquiète pas mon bonhomme, c'est juste un petit moment de stress avant le couronnement... Et pour ce qui est du monde interdit, ce ne sera qu'un allez-retour. lui dit-il tout en continuant de le caresser. »

Les heures passèrent, le moment arriva enfin. Lovino dut quitter sa chambre et se rendre dans la cour royale pour saluer sa famille et recevoir les encouragements et les applaudissements du peuple des sirènes. Son père lui frotta affectueusement la tête, tandis que ses frères le serrèrent dans leurs bras. Même si il allait seulement monter à la surface, le peuple des sirènes aimait en faire un événement. Après tout, passer à l'âge adulte était un événement en lui-même. Lovino embrassa Feliciano sur le front et lui chuchota à l'oreille.

« Excuse-moi pour tout à l'heure, je ne voulais pas être méchant... »

Le plus jeune sourit de toutes ses dents et lui répondit.

« Ne t'inquiète pas grand frère, je le sais ! »

Lovino sourit à son tour et ajouta avant de partir.

« Je reviendrai en un seul morceau, promis ! »

Les deux jeunes s'enlacèrent une dernière fois avant que le plus âgé ne s'en aille en nageant vers la surface.

Lovino s'éloignait peu à peu de son royaume et se retrouva vite seul dans les eaux sombres et froides. Il croisa ici et là des bancs de poissons, des seiches, même une baleine. Son corps était quasi insensible à la température glaciale des fonds marins, il fallait bien ça pour vivre profondément. Plus il s'approchait de la surface, plus la température de l'eau s'adoucissait. Il pouvait voir la mer s'éclaircir au fur et à mesure qu'il nageait. Ses coups de queue se firent de plus en plus fermes et rapides. Lovino était en fait excité à l'idée de voir le monde interdit !

Encore quelques efforts... Et la lumière du soleil lui éclata au visage ! Un grognement lui échappa et il se laissa couler d'au moins un mètre sous l'eau pour que sa vue redevienne normale. Il releva la tête et nagea, doucement cette fois, vers la surface. Il sortit la tête hors de l'eau et regarda le ciel, silencieux. Pas un nuage à l'horizon, très peu de vagues, une ou deux mouettes ici et là... L'endroit était étonnamment calme et Lovino se demanda alors ce que ce monde avait de si terrible pour être considéré comme étant 'interdit'... Lovino plongea et ressortit la tête de l'eau en poussant un grand soupir de bien-être. Il se mit a battre tranquillement des nageoires pour avancer vers la côte qui n'était pas très loin. Il n'y avait que le bruit des vagues pour rivaliser avec ses coups de queue dans l'eau salée. Il enfouit une fois de plus la tête sous l'eau pour aller plus vite vers les rochers. L'eau était bien plus chaude que là d'où il venait. Le soleil à proximité en était la raison la plus simple. Le soleil... Lovino frémit légèrement et regarda le ciel à travers l'écume et les bulles. Ce beau bleu clair était fascinant ! Il avait vu des poissons de cette couleur une fois près du palais, ils étaient vraiment magnifiques, et brillants ! Lovino sourit et sortit la tête de l'eau encore une fois, il était proche des rochers... Il s'approcha encore et c'est alors qu'il entendit un bruit... Ce n'était ni le bruit des vagues, ni celui des oiseaux...

Curieux, le jeune homme-poisson nagea en direction de ce son étrange... Il s'arrêta un instant et pensa. Il se mordit la lèvre et fronça les sourcils.

« J'aimerais bien savoir ce que c'est, mais je ne devrais peut-être pas... Si jamais c'était un monstre qui m'a repéré et veut m'attirer pour me manger...?»

Lovino grogna et secoua la tête. Têtu comme la mule qu'il était, il continua de nager. Le son devenait de plus en plus clair, Lovino se rendit compte que ce n'était pas un simple son mais une mélodie...

« Une mélodie... ? » pensa-t-il.

Enfin proche des rochers, il s'agrippa à l'un d'eux et se hissa légèrement, il entendit alors une voix, grave mais douce à l'oreille. Une voix d'homme apparemment. D'après le volume de sa voix, il devait être à quelques mètres. Du coup Lovino se fit aussi discret que possible, il leva tout doucement la tête pour pouvoir jeter un coup d'œil lorsque l'homme en question se mit à chanter d'une voix calme, dans une langue que la sirène ne connaissait pas, tout en jouant d'un instrument pour l'accompagner...

« Si supieras lo que siento, cuando estas cerca de mi... Cuando se juntan nuestros labios, es un sueño sin dormir...

Principe de mi reino, eres todo para mí... Razón de mis latidos, gracias por estar aquí...

Y me muero por gritar, lo que yo siento por ti... »

« Mais qu'est-ce qu'il raconte...? » se demanda Lovino en se mordant la lèvre. « Il a une voix plutôt douce pour un homme... Mais pourquoi a-t-il l'air si triste...? » pensa-t-il ensuite.

Le jeune homme-poisson resta planté là un moment pour écouter cet homme chanter. À bien y regarder, il avait un visage assez joli, sa peau était finement brunie, ses lèvres étaient légèrement rosées et pulpeuses, les yeux étaient d'un vert émeraude perçant, des cheveux d'ébène, bouclés, et de belles mains... Pourtant il avait l'air ailleurs pendant qu'il chantait... Il n'avait en fait pas vraiment l'air triste, mais plutôt vide... Peu à peu, Lovino sentit son cœur se serrer et ses joues devenir roses... Il était curieux de savoir ce qui avait pu rendre ce jeune homme dans cet état. Cependant il ne pouvait pas se permettre d'apparaître devant lui comme ça, comme si de rien n'était. Après tout, ce monde lui était interdit... Avant de risquer de se faire repérer, la sirène se laissa lentement glisser le long des roches afin de faire le moins de bruit possible. Malheureusement une mouette ne fut pas de cet avis...! Sûrement à cause de sa queue et ses nageoires, l'oiseau prit Lovino pour un énorme poisson et se jeta sur lui le bec le premier ! Lovino sursauta en entendant la mouette crier et essaya de s'en écarter, il glissa et se cogna la tête, des bruits d'éclaboussures suivirent... ainsi qu'un cri faible...

Le jeune homme sursauta à son tour en entendant le cri derrière les rochers et se leva d'un bond pour aller voir. Laissant sa guitare tomber par terre. Le bruit l'intrigua car si quelqu'un s'était échoué aussi près de lui il aurait dû le voir plus tôt ! C'est alors qu'il arriva au dessus de l'eau et se figea... Il y avait un jeune homme dans l'eau, à moitié nu, agrippé au bord d'un rocher et l'air étourdit...

« Tu vas bien ? demanda-t-il d'une voix rassurante.

‒ … Hmmm... répondit seulement Lovino.

‒ Tu t'es blessé contre les rochers ? » Ajouta l'homme en se baissant pour lui prêter main forte.

Le jeune brun releva la tête et ne se sentit plus étourdit du tout, bien au contraire. Il poussa un cri d'épouvante et recula tant bien que mal !

« Wow calme-toi voyons ! »

L'homme aux yeux verts lui attrapa mécaniquement le bras pour l'aider à sortir de l'eau mais Lovino n'était pas du genre à se laisser faire... En reculant trop vite et trop fort, le malheureux les fit tomber tout les deux à l'eau ! Ils coulèrent de quelques mètres et c'est alors que le jeune homme se rendit compte que la personne qu'il tenait par le bras n'était pas un être humain... ! La surprise lui fit manquer d'air. Lovino s'en rendit vite compte et malgré la peur et la panique d'avoir été découvert, il s'empressa de remonter à la surface pour que l'humain puisse reprendre souffle. À peine remonté à la surface, le jeune homme se mit à tousser et à cracher, il avait bu la tasse mais était sauf. Cependant il n'avait pas lâché le bras de la sirène et avait même resserré son emprise... ! Lovino ne savait pas quoi faire pour se libérer. L'homme avait pratiquement fini de reprendre ses esprits... La sirène bougea, tira, mais rien à faire, l'autre ne voulait pas le lâcher ! Sans doute à cause de la surprise ou de la peur d'avoir faillit se noyer ! Mais Lovino devait à tout prix s'en aller.

C'est alors que leur regard se croisa et un frisson les parcourut en même temps. Ils restèrent de marbre quelques secondes, face à face. Lovino eut un flash et voulu tenter quelque chose pour se libérer. Alors que le bel homme était figé devant lui, il approcha rapidement son visage du sien et lui vola un baiser. Un baiser furtif qui lui permit de récupérer son bras comme prévu ! Le jeune homme, pris au dépourvu, lâcha sans s'en rendre compte le bras de la créature qu'il venait de rencontrer...

« Aah atten-...! »

Il n'eut pas le temps de finir car la sirène s'enfuit aussitôt et disparut sous l'eau. Il ne tenta pas de le rattraper... À quoi bon quand on sait que les légendes disent que les sirènes sont les créatures aquatiques les plus rapides qui soient... Le jeune homme soupira et se retourna pour grimper sur les rochers et sortir de l'eau. Ses joues étaient rouges à souhait.

Pendant ce temps, Lovino n'avait pas arrêté de nager mais avait tout de même ralenti, il n'y avait plus de raison d'aller vite. En repensant à ce qu'il avait dû faire pour pouvoir se sauver... Il se frotta la bouche avec le dos de la main, le feu aux joues

« Berk... »

De son côté, sur terre, l'homme ramassa sa guitare et s'éloigna de la plage de rochers en marchant comme une âme perdue dans la rue du village voisin. Une jeune femme blonde coiffée d'un ruban comme serre-tête le rejoignit en courant.

« Capitaine Antonio ! Attendez-moi ! l'appela-t-elle. »

Elle arriva près de lui et s'arrêta juste en face de lui, elle soupira et s'étira un bon coup avant de regarder l'autre.

« … Que vous arrive-t-il Capitaine... ? Vous êtes tout rouge et vous avez le regard hagard... »

Le dit Capitaine sourit de toutes ses dents et dit d'une voix mélodieuse.

« J'ai vu une sirène... »