Je vous présente ma nouvelle fic du dimanche.
On retrouvera dans cette histoire, des persos disparus que j'ai aimé à faire revivre parce qu'ils me manquent.
Cette fic sera un peu plus sombre que ma fic précédente « Une famille si ordinaire » mais je tiens à vous rassurer, la lumière n'en sera jamais absente.
Encore une fois, j'y aborderais des thèmes qui me touchent, le handicap, la maladie, les choix de vie et leurs conséquences mais avant tout l'acceptation de l'autre pour ce qu'il est et non pour ce qu'on aimerait qu'il soit.
Les personnages de Castiel et de Sam pourraient, au départ, vous semblez très OCC, mais si ils le seront sur la forme, rassurez- vous, ils ne le seront pas sur le fond.
Vous savez l'importance que j'apporte à garder les traits de caractère des personnages de la série même dans mes UA.
Ce Sam, je l'avais déjà effleuré dans mon OS « Au premier regard »
J'espère que ce premier chapitre vous donnera envie de poursuivre l'aventure.
Je tenais à remercier tout particulièrement Marian clea pour son indéfectible soutien tant comme béta que comme d'amie...
« Au-delà des ombres »
Chapitre I : « Un nouveau voisin »
Appuyé contre la porte du frigo, Dean baillant pour la 3eme fois en 5 minutes, scruta un peu distrait le contenu de ce dernier...
Il finit par prendre par leurs anses, le lait d'un doigt et le jus d'orange de l'autre.
Trop crevé que pour aligner deux pensées claires, il posa le tout sur la table.
2 verres, 2 bols, une tasse, des céréales et le bruit du café qui coulait et dont l'odeur fit se remuer ses derniers neurones endormis.
Il était rentré tard, le restaurant n'avait pas désempli de la soirée...
Ellen fidèle à elle-même l'avait accueilli, à son retour, tout sourire...Il s'excusa pour l'heure tardive mais elle effaça le tout d'un vague mouvement de la main.
« Ca m'a permis de terminer mon bouquin et puis c'est pas comme si j'habitais de l'autre côté de la ville non plus» en attrapant son livre et embrassant Dean sur le front.
« Va dormir, tu as l'air épuisé » en posant sa main sur sa joue.
« Tout s'est bien passé avec Sammy ? » changeant de conversation tout en fuyant le geste quasi maternel d'Ellen.
« Un ange comme toujours...On a regardé Captain America en mangeant des glaces »
Dean fronça les sourcils.
« T'inquiète juste une pour boule de vanille » en lui faisant un clin d'œil.
« Tu sais que je n'aime pas qu'il mange des sucreries avant d'aller dormir »
« Pfffff » en souriant comme si de rien n'était.
« Tu as besoin de moi demain soir ? »
« Non...Juste vendredi si ça ne te dérange pas ? »
« Vendredi je travaille mais Jo se fera un plaisir de venir de s'occuper de notre big boy»
« Je sais plus comment vous remercier toutes les deux » en baissant le regard.
« Dean... » en lui soulevant le menton « Nous sommes amis depuis longtemps maintenant alors...Arrête avec ça, tu veux »
« Merci»
« Va dormir »
« A vos ordres M'dame » rictus au coin des lèvres.
« Tiens au fait, nous allons avoir un nouveau voisin » lança-t-elle
« Quoi ? Bart a enfin réussi à louer son appart de friquart? »
« Faut croire » en s'éloignant vers la porte d'entrée.
Bartholomew était le propriétaire du rez–de- chaussée d'en face. Un appartement magnifique avec un grand jardin dont il laissait volontiers quelques voisins d'immeuble profiter en échange de son entretien.
Il faut dire qu'il était rarement présent, Directeur d'une chaine de magasin de luxe, il partait souvent en voyage d'affaire et cet appartement n'était pour lui qu'un port d'attache dont il ne profitait guère.
Ayant déménagé la maison mère de sa société à Pittsburg, il décida de s'y installer et vu la chute des prix de l'immobilier, il opta pour la location de son bien plutôt que la vente à perte mais le loyer étant conséquent, il n'avait pas trouvé preneur jusqu'à ce jour.
Dean passait souvent ses dimanches dans le jardin avec Ellen, Jo et Ash...Il pouvait y laisser jouer Sam avec Ben, le fils de Lisa, la voisine du dessus sans devoir le surveiller sans arrêt.
Il s'occupait alors de tondre le gazon ou de tailler les rosiers, ça le calmait et le changeait de ses journées interminables et épuisantes au boulot.
Il se demanda ce qu'il allait advenir de leurs petites réunions dominicales maintenant que l'appartement était loué.
Dean travaillait de jour dans un garage tenu par Bobby Singer et faisait quelques extras 2 ou 3 fois par semaine, le soir dans un restaurant du quartier, le « Louisiane ». Missouri, la patronne, connaissait sa situation et le payait autant en espèce qu'en plat du jour.
Cela dépannait Dean en lui évitant les corvées diner et de puiser dans les réserves, l'argent étant devenu le nerf de la guerre, il devait gérer tout au franc près.
Quand Ellen referma la porte, il soupira...
Plus de jardin, et plus de place de parking pour sa voiture surtout. Il allait devoir la garer dans une rue adjacente.
« Merde » soupira-t-il... Il ne pouvait pas se permettre de louer un emplacement, Bartholomew ayant un chauffeur, il lui avait laissé volontiers le sien.
Il sortit une bière et s'affala dans le divan en ôtant ses boots du bout des pieds.
Comme si sa vie n'était pas encore assez compliquée comme ça pour ne pas en rajouter avec ses nouveaux petits détails, véritables clous dans ses chaussures.
Il finit par s'endormir, bouteille entre ses jambes tendues et posées sur la table basse.
Il se réveilla brusquement vers 3h du matin et se dirigea comme un automate jusqu'à sa chambre pour s'effondrer sur son lit sans prendre le temps de se déshabiller.
Le réveil qui se mit à hurler du Metallica à 5h30 faillit vivre ses dernières heures.
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« Sammy » en ouvrant les rideaux.
Il vit les draps remués et sourit.
Il s'approcha et s'assit sur le lit, d'un geste, il descendit les couvertures sur ses épaules.
« Debout mon grand...Il est l'heure de se lever » en ébouriffant ses cheveux mi-longs.
« Hmmmmmmmm » en repoussant sa main en riant.
« Pas de hmm qui compte...Allez hop debout » en se relevant tout en se pinçant l'arête du nez. Il ne s'était plus senti aussi épuisé depuis des mois. Il devrait prendre quelques jours de repos, il le savait mais il ne pouvait pas se le permettre...
Sam se tourna sur son dos et lui sourit. Il valait tous les sacrifices ce sourire d'enfant sur ce visage d'adulte.
« Bonj' Dean »
« Salut mon grand...Bien dormi ? »
Sam opina vivement de la tête
« Bien...Allez files te laver et t'habiller...Le petit déjeuner t'attend »
« D'accord... » en se levant, dépliant son énorme carcasse du lit.
Dean ne put s'empêcher d'avoir un pincement au cœur...Sam avait une tête de plus que lui mais il dormait encore dans des pyjamas Hulk et dans des draps de Captain America...
A 28 ans, il n'avait cessé de grandir en taille jusqu'à ses 20 ans mais il avait arrêté de grandir dans sa tête depuis bien plus longtemps.
Il regardait Dean avec des yeux de gosse émerveillé et son ainé ne pouvait s'empêcher de l'aimer plus que tout et malgré tout.
Il ne vivait que pour Sam, qu'à travers Sam et n'avait guère de temps pour lui...Il n'y aurait ses voisins, il n'aurait aucune vie sociale hors du travail.
Mais ce regard, c'était sa récompense quotidienne.
Ils déjeunèrent devant le petit poste de télévision installé sur le rebord de la table de travail.
Sam ne voulait manquer pour rien au monde ses dessins animés favoris, c'était un rituel qui faisait partie cette routine dont il avait besoin pour garder ses repères.
Le réveil, la douche, les rires devant l'écran...
Dean le déposa, comme chaque jour du lundi au samedi midi, au centre de jour et rejoignit le garage pour la journée pour ensuite repasser chercher Sam en fin d'après-midi.
Ils passaient une fois par semaine au Supermarché du quartier Est pour faire les grosses courses. Toutes les caissières les connaissaient et s'étaient prises d'affection pour ce grand gamin qui avait refusé d'être adulte.
Si parfois les regards en coin de certains clients mettaient Dean dans l'embarras ou dans une colère à peine voilée, la plupart du temps, tout se passait plutôt bien, les habitués s'arrêtaient souvent pour partager quelques moments avec eux.
Beaucoup était admiratif devant le courage de Dean, a élevé seul un frère handicapé. Pour lui, c'était juste quelque chose de normal et même si parfois épuisé par sa journée, épuisé par son infatigable frère, il avait envie de tout plaquer, il suffisait que Sam le regarde et tout était à nouveau évident...
Il n'y aurait jamais que lui...
Le jour où son père abandonna ce géant de papier devant sa porte, il sut que sa vie ne serait plus jamais la même. Il fit son choix sans aucune hésitation.
Il n'était pas seul...Ellen et Jo étaient là...Ash, l'oncle Bobby, Missouri et dans une moindre mesure, Lisa et Ben.
Mais parfois ça ne lui suffisait plus...Sa bisexualité aurait dû l'aider à rencontrer l'âme sœur mais ce fut tout le contraire, aucun de ses amants ou aucune de ses maitresses n'étaient prêts à le partager avec un frère qui prenait toute la lumière et ne leur laissait plus que l'ombre.
Au fil des années, Dean finit par se contenter de ce que la vie lui offrait, il couchait occasionnellement avec Jo quand ils en avaient envie tous les deux parce qu'elle se sentait seul et lui aussi, il n'y eut jamais d'amour dans leur relation mais une profonde complicité et un partage de tendresse qui leur étaient alors nécessaire.
Il lui arrivait parfois d'avoir envie du corps d'un homme, il confiait alors Sam à Ellen et partait en direction des boites gays de la ville à la recherche d'un homme qui lui plairait assez que pour céder, il était plutôt beau garçon, ça lui était facile.
Une nuit de sexe pour se sentir vivant.
Mais cela devenait de plus en plus rare, il était de plus en plus épuisé par son double emploi, et son peu de temps libre, il préférait le passer entre amis, dans cette famille qu'il s'était construite au fil des années.
Jo ayant jeté son dévolu sur Mark, un ami de Ash, Dean se contenta dès lors de coup d'un soir et seulement quand son corps n'en pouvait plus de se taire.
Il aurait voulu parfois qu'il reste muet.
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Le samedi qui suivit, Dean fit la grasse matinée, Bobby lui avait donné sa journée, ils avaient pris de l'avance sur le boulot et il n'avait, du coup, pas besoin de lui...En temps normal, il aurait protesté mais là, étant à bout de force, il avait accepté la proposition avec un vrai soupir de soulagement.
La tête enfouie dans les oreillers, il s'étira en jetant un œil sur le réveil...9h24...La vache sourit-il.
Le vendredi soir avait été calme au restaurant si bien qu'à 22h, Missouri l'avait relâché...
Moins d'une heure après, il s'endormit comme une masse à peine un pied dans son lit.
On toqua à sa porte, il se retourna en expirant bruyamment.
« Entre Sammy » tout en posant sa tête sur ses mains croisées dans sa nuque.
Son frère apparut un peu penaud « Dean »
« Viens là » lança ce dernier en tapotant sur son matelas.
Sam ne se fit pas prier et courut s'allonger contre lui.
« Tu travailles pas ? »
« Non...Aujourd'hui Oncle Bobby m'a donné congé »
« On va jouer? » en tournant son visage vers son ainé
« Tu veux faire quoi ? » plongeant son regard dans le sien.
« Aller au parc»
« C'est une bonne idée, une petite ballade nous fera du bien » en lui souriant.
« Content» en posant sa tête sur la poitrine de Dean.
« Tu veux manger quoi pour ton p'tit déj? » en repoussant une de ses mèches de cheveux de son front.
« Crêpe » hurla Sam en se redressant sur le lit.
« Va pour des crêpes » lui répondit-t-il tout en se levant.
« Dean ? » d'une voix incertaine.
« Oui ? » en le regardant inquiet
« Je suis pas normal ? » en levant un sourcil.
« Qui t'as dit ça ? » en se penchant sur le lit.
« Personne »
« Sammy...Ne me mens pas » en lui relevant le menton.
« Meg »
« Quoi ? Ta nouvelle amie du centre ? »
Il opina de la tête.
« Sammy...La normalité, ça n'existe pas...Tu es juste différent »
« Pourquoi ? » le regard soudain plus terne.
« Je sais pas... Peut- être parce que si tout le monde était pareil, on s'ferait chier » en tapotant le bout de son nez.
« Je veux être comme toi »
« Et moi je voudrais pas d'un autre Sammy que toi »
« C'est pas Sammy...C'est SAM » bouda ce dernier en repoussant la main de son frère.
« Files sous la douche » le repoussa gentiment Dean dans un rire étouffé.
Sam se leva et courut jusqu'à la porte.
« On ira en vélo ? »
« Si tu veux oui » en se passant les mains sur le visage pour se réveiller totalement.
« On mangera une glace ? »
« Sammy...Va prendre ta douche...On verra tout ça tantôt, d'accord ? »
« Oui » en sortant laissant la porte grande ouverte.
Dean s'habilla d'un simple jean noir et d'une chemise à carreaux et retrouva Sam front contre la fenêtre de la cuisine qui donnait sur la rue.
Il avait mis son jean foncé avec un T'shirt Batman et semblait absorbé parce qu'il observait.
Ce dernier sursauta quand son frère le salua.
« Y a un gros camion » en pointant le doigt sur la vitre.
« Ah bon ? » en rejoignant son cadet, curieux.
Un semi- remorque était parqué devant le trottoir...Entreprise de déménagement « Hedfort and Cie »
« C'est sûrement notre nouveau voisin »
« Un nouveau voisin ? » en se retournant, étonné vers Dean.
« Bart est parti »
« Oui » fit dépité Sam en baissant la tête « Je suis triste »
« Je sais » lança Dean en cherchant du regard le nouveau locataire mais il demeurait invisible.
« On pourra plus aller au jardin ? »
« Je pense pas non » en s'éloignant « Mais heureusement le parc est pas loin » continua l'ainé.
« Je veux le jardin» tonna Sam.
« On a pas toujours ce qu'on veut Sammy »
« Je l'aime pas »
« Qui ça ? »
« Lui » en pointant à nouveau le doigt sur la fenêtre.
Dean revint sur ses pas, habitant au 1er, il n'eut aucune difficulté à voir tout ce qui se passait plus bas.
Un homme d'une petite quarantaine d'année parlait avec les déménageurs...Dean pouvait voir les favoris de ce dernier lui manger les joues. Il se mit à rire avec un grand noir et lui tapa sur le bras en rentrant dans l'appartement.
« Il a l'air gentil non ? »
« Il a des poils plein la figure » répondit Sam en faisant la moue
Dean ne put s'empêcher d'éclater de rire, rire qui se perdit quand un 2eme homme apparut...
Il se rapprocha de la vitre. Il accompagnait l'homme au favori.
« Pas mal» murmura Dean. Il sentit le regard de Sam un peu perdu sur lui.
« T'as mal ? »
« Non » rit Dean « J'ai dit qu'ils avaient l'air sympa... »
« C'est lequel le voisin ? »
« Je sais pas...On verra bien ...Les deux peut-être » en jetant un dernier regard vers le rez de chaussée, il recula d'un pas quand le 2eme homme leva le regard vers lui.
Du premier, ce n'était évidemment pas très discret comme poste d'observation.
L'homme leur fit un léger sourire et Sam tout content lui fit de grand signe de la main.
Dean vira au rouge pivoine.
« Sammmyyyyyyy » en le tirant vers l'arrière.
« Il est gentil lui » en retournant vers la fenêtre.
« Viens ici » n'osant le rejoindre.
« Pourquoi ? » dubitatif
« Ca se fait pas...On les connait pas ses gens »
« Je les aime bien »
« Viens manger » en sortant de la pâte toute faite du frigo »
« On ira leur dire bonjour ? »
« Quoi ? » en sortant la poêle de sous l'évier.
« Quand on ira au parc, on ira leur dire bonjour ? »
« Euh...On...On verra...Viens t'asseoir maintenant »
Quand ils partirent pour la promenade, fin de matinée, le camion n'était plus là et personne ne se tenait plus sur le trottoir, lâchement Dean en fut soulagé.
Il ne remarqua pas l'homme qui se tenait debout derrière la fenêtre et qui le regardait s'éloigner en vélo avec son frère.
« Pas mal » Il sursauta et se tourna vers son voisin aux favoris qui venait de marmonner entre ses dents.
« Commence pas Gaby » en retirant ses mains des poches de son pantalon.
« Je te signale que c'est pas moi qui reluque le cul de mes voisins » en riant.
« Je les reluquais pas » en s'éloignant
« Non...of course » en levant les yeux au plafond « Bon...Tu veux qu'on commence par quoi ? »
« La chambre et les malles noires »
Gab baissa le regard.
« Je te l'ai dit, ce n'est pas parce que j'ai déménagé que je vais changer quoi de ce soit à ma vie et à mes habitudes»
« Merde Cassie...Pourquoi ? » dépité et triste à la fois.
« Parce que je suis bon dans ce que je fais »
« Te vendre ? » lui cracha-t-il dans un murmure, avec amertume « Pardon » s'excusa Gaby aussitôt en croisant le regard las de l'autre homme.
« T'es mon petit frère...T'es quelqu'un de brillant...Pourquoi ? » relança-t-il.
« Parce que c'est de l'argent facilement gagné et que je... »
« NON » hurla furieux Gab « Ne me dis pas que c'est parce que tu aimes ça...On sait très bien toi et moi que ce ne sont que des conneries » en le pointant du doigt.
« Gaby » en lui souriant.
« Tous ces hommes et toutes ces...ces femmes...Castiel arrête, je t'en supplie...Arrête » le regard plongé dans le sien.
« Je ne fais que les accompagner...Un bel objet à présenter...Y a rien de mal à ça, surtout qu'ils paient bien et que cet argent... »
« Tu n'es pas un objet » l'interrompit Gab, la mine renfrognée.
« Si » un sourire léger sur les lèvres.
« Pourquoi tu te contentes pas d'en rester là ? »
« Autant les laisser m'utiliser jusqu'au bout non ?» dans un demi-sourire.
« T'es pas un sex-toy... MERDE » lança rageur Gab.
« Si » d'une voix basse et légèrement rauque, tout en gardant son mince sourire.
« Je te déteste » ronchonna Gab en le dépassant claquant la porte de la chambre violemment derrière lui.
« Moi aussi je t'aime Gaby » en jetant un dernier regard vers la fenêtre.
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Il avait dû quitter son dernier appartement dans l'urgence, poursuivi par un de ses anciens clients qui avait jeté son dévolu sur lui...Persuadé qu'il l'aimait et que c'était réciproque...Incapable de comprendre que payer pour du sexe ne voulait pas dire payer pour être aimer.
Castiel prenait soin de ses clients, ça faisait partie du métier que de savoir répondre à leur attente mais il faisait toujours attention à ne jamais dépasser les limites qu'il s'était fixées.
Il embrassait peu et quand il le faisait, c'était dans le feu de l'action parce que cela faisait partie de la relation...Ce n'était jamais un geste posé hors sexe, il ne voulait se lier avec aucun d'eux, ni femmes ni hommes.
Il ne leur faisait jamais l'amour, il leur procurait juste quelques heures de plaisir et parfois de tendresse mais gardait ses distances, cet espace personnel dans lequel personne n'avait plus pénétrer depuis des années.
Il n'avait plus connu de relation libre sans argent à la clef depuis tellement longtemps qu'il en avait oublié, délibérément, ce que c'était d'aimer ou d'être aimé mais il se souvenait, par contre, parfaitement du dernier corps qu'il avait tenu dans ses bras avec cette sensation de plénitude, celle d'appartenir à l'autre. La trahison quand ce dernier était parti pour un autre... La souffrance...
L'impression de n'avoir été qu'un objet et se rendre compte qu'il valait plus en tant que tel qu'en tant qu'humain.
Tout avait commencé, presqu'innocemment, quand Uriel, un de ses camarades de sortie lui avait présenté Naomi, une jeune cadre célibataire qui avait du mal à se faire une place depuis qu'elle était montée en grade dans son entreprise et attisait les jalousies.
Elle proposa à Castiel de lui servir de cavalier pour une soirée organisée par son travail, moyennant finance. Il avait accepté après quelques réticences de principe...
Il venait de se faire larguer, il était fatigué, ne voulait pas s'investir...C'était de l'argent facilement gagné et quel mal y avait-il à servir de faire-valoir ?
Son mélange de charme naturel et de simplicité mêlé à un certain mystère plaisaient. C'était de plus quelqu'un de cultivé et discret.
Paraitre et parler...Savoir tenir sa place...On ne lui en demandait pas plus et cela lui convenait.
Ils avaient pris rendez-vous pour apprendre à se connaitre...
La soirée fut un succès...300 $ pour 4 heures de travail...
Elle avait gardé ses distances, elle voulait un escort-boy pas un gigolo...Elle se contenta de le serrer contre elle de temps en temps, d'un sourire échangé ou d'une main dans la sienne.
Si au début, il se sentit maladroit, il prit vite ses marques...C'était plus simple qu'il ne l'avait cru.
Ce fut elle qui lui mit le pied à l'étrier...Elle le dirigea vers certaines de ses amies et quand il lui apprit qu'il était gay, elle décida de le diriger aussi vers des hommes.
Il avait 26 ans, il était jeune, il était beau, il avait le cœur brisé, rien à perdre et tout à gagner.
Son premier rapport sexuel payé, il l'eut avec un homme, il n'était pas assez attiré par le corps des femmes que pour tenter cette première expérience monnayée avec elles.
Ian était un homme marié qui aimait son épouse mais qui avait besoin d'assouvir ses besoins du corps d'un homme pour garder son équilibre.
Il était plutôt bel homme et plus âgé que Castiel...
Ian ne voulait pas d'un coup dans un bar qui risquait de lui porter préjudices, ni des services d'un prostitué trouvé au coin d'une rue.
Naomi était une de ses amies de longues dates et savait pour ses penchants...Elle ne l'avait jamais jugé et décida de le mettre en contact avec Castiel.
Il se présenta à Ian en tant que Jimmy...
Jimmy, son substitut, l'autre face de son miroir.
Ian avait loué une chambre sous un faux nom dans un hôtel plutôt chic...
Castiel, costume 3 pièces gris chiné et chemise blanche au col mao, toqua et franchit le pas de cette nouvelle vie choisie.
Ce fut moins dur qu'il ne l'avait pensé, Ian était quelqu'un de bien, il avait même éprouvé du plaisir avec lui mais il ne put s'empêcher de se sentir sale, et passa l'heure qui suivit le départ de son amant, sous la douche.
Il finit par se dire que ce n'était qu'un sacrifice parmi d'autres...Il n'était rien...Il serait au moins ça...
Sur la table de chevet...150$ pour une heure...
Ian fut son premier client régulier...
Il devint escort boy pour ses dames et gigolo pour ses messieurs avec parfois une exception si la femme lui plaisait assez pour quelques heures d'extra...
Il y avait plus de tendresse chez elles et ce fut toujours la seule raison qui lui faisait accepter de parfois partager leur lit...Quand il avait besoin autant qu'elles de chaleur humaine.
Il aimait les femmes pour cela...Leurs bras maternels, ceux qu'il n'avait jamais connus...
Un jour, ivre mort suite à une soirée trop arrosée avec un de ses clients, il fut embarqué par la police...Ce fut Gab qui vint le chercher au poste...
Il finit par lui avouer pour ne plus avoir à porter ce fardeau seul...
Gab, depuis, essaya et essayait encore en vain de sortir son frère de cet enfer choisi et subi.
Cela fait 12 ans qu'il se heurtait à un mur.
Il espérait que ce déménagement et les causes de celui-ci finissent par le faire changer d'avis mais pour Castiel/Jimmy, cette vie était devenue la sienne... Il avait fini par ne plus se poser de question...
Tous les mois, il versait 1000$ sur le compte de la clinique privée St Mathieu...
Là, derrière les murs d'une des chambres, reposait un vieil homme rongé par la maladie. Un père qui avait mal aimé son fils et qui aujourd'hui ne le reconnaissait même plus.
Castiel rejoignit son frère dans la chambre et passa la fin de journée à ranger ses costumes d'apparat...Ceux de Jimmy...
Dans la chambre d'amis, il rangea les valises de Castiel...
Bien qu'il ne ramenait pas de client chez lui, ça ne l'empêchait pas de couper sa vie en deux.
Cet appartement, c'était son refuge, son nid, son abri...comme l'avait été celui qu'il avait habité pendant plus de 11 ans...
Seul son frère en aurait la clef et l'accès, il n'y viendrait qu'inviter ou...trop inquiet suite à un silence trop prolongé.
Jimmy était le social, Castiel le taciturne.
Il raccompagna Gab à la porte tout en l'invitant à diner le samedi suivant...
« Je...Je vais...Je vais le voir demain...Tu veux m'accompagner ? » en n'osant pas le regarder dans les yeux.
« Non »
« Cass...Ca reste notre père même si...» continua son frère.
« J'ai dit non » le coupa Castiel, d'une voix ferme.
« D'accord Cassie » en levant les mains en signe de reddition.
« Allez, sur ce, j'y vais »
« Merci pour tout Gaby »
« Tu rigoles...T'es mon p'tit frère préféré, tu le sais bien hum ? » en lui souriant, un rien moqueur.
« C'est ça oui » appuyé épaule sur le chambranle de la porte d'entrée.
« Je t'aime frérot » en partant.
« Moi aussi » répondit Castiel en le regardant s'engouffrer dans sa vieille Ford. Trop loin pour qu'il puisse l'entendre.
« Bonjour» fit une voix grave.
Castiel se tourna et dut lever le regard pour croiser celui de son interlocuteur.
« Bonsoir » en faisant un pas en arrière pour rentrer chez lui.
« Je suis Sam » en dandinant sur ses pieds.
« J'habite là-bas » indiquant le premier du doigt.
Castiel tiqua...Quelque chose clochait chez ce garçon.
« Sam...Laisse Monsieur tranquille » une femme d'une cinquantaine d'année apparut.
« Je suis désolée » en souriant à Castiel et se tournant vers Sam.
« Je t'avais dit de rentrer tout de suite...Si Dean le sait, il ne va pas être content »
« Mais je...Je voulais voir le nouveau voisin » suppliant.
Ellen se confondit en excuse. Sam avait échappé à sa surveillance quand Dean le lui avait laissé sous sa garde pendant quelques minutes.
« Y a pas de mal » répondit Castiel, d'une voix légèrement rauque, en s'apprêtant à refermer sa porte.
« C'est quoi ton nom ? » lança Sam en tachant de se défaire de l'emprise d'Ellen.
« Sammy !» s'énerva-t-elle.
« Je m'appelle Castiel » après une courte hésitation.
« C'est un beau nom » en lui tendant la main tout sourire.
Il hésita et finit par la lui serrer.
« Elle...C'est Ellen...C'est mon amie » en la tirant vers lui. Il avait beau se comporter comme un enfant, il n'en avait pas moins la force d'un adulte.
« Enchanté » sourit poliment Castiel qui semblait comprendre soudain le souci de Sam.
« Nous sommes vos voisins d'en face » se justifia une Ellen un peu ennuyée de ses présentations forcées.
« Il faut l'excuser mais Sammy est un peu... »
« J'ai compris...Ne vous excusez pas » dans un sourire effacé.
« Merci...A bientôt et bienvenue parmi nous » en tirant un Sam peu enclin à vouloir lui obéir.
« Merci » en les saluant d'un hochement de tête tout en refermant la porte.
Il s'appuya contre celle-ci tout en jetant un regard fatigué sur le hall dont la porte ouverte donnait sur le salon.
Parmi les meubles en bois léger, il finit par poser les yeux sur une statue de bouddha en bronze qui trônait dans l'âtre de la fausse cheminée.
Castiel avait suivi des études de théologie à l'Université de Stanford et les avait réussies brillamment.
Il avait toujours été fasciné par l'histoire des religions...Pour lui qui se considérait comme quelqu'un d'agnostique, c'était assez paradoxal.
Il avait été élevé dans une famille catholique pratiquante mais avait perdu la foi en même temps qu'il avait découvert l'intolérance et le rejet.
Il estimait que la foi était une chose à vivre en soi et non un fait à imposer par une éducation. Il perdit sa foi dite religieuse mais garda celle en l'homme mais avec les années même celle-ci finit par s'effriter.
Il soupira, se dirigea vers le salon où il se servit un fond de Brandy, il fit tourner la liqueur dans son verre avant de le vider d'un trait.
« A nous » saluant l'appartement en levant son verre vide.
Fin chapitre I
J'espère que ce premier chapitre vous aura donné envie de suivre cette fic.
Mille mercis d'avoir pris le temps de le lire
Attention
N'étant pas là le WE prochain, je ne pourrais pas poster de chapitre dimanche prochain
Donc pas de panique, si jamais, on se retrouve dans 15 jours sans faute...
