Bonjour lecteurs de tous horizons !

Me revoilà avec une nouvelle traduction, dans le but de vous faire patienter avant la reprise de TLD. Pour changer, voici une fiction sur Daryl, et pour changer, elle est triste. Que voulez-vous, j'aime ce genre de fiction.

L'histoire sera composée de cinq chapitres et ayant déjà finir le premier jet de traduction, je devrais pouvoir vous les livrer dans un délai assez court.

Ceci étant dit, je me livre donc aux remerciements: Un grand merci à BattyNora, l'auteur d'origine pour avoir accepté que je traduise sa fiction et que je vous la fasse partager.

Voici d'ailleurs le lien vers la fiction en anglais:

s/9570330/1/My-choice-not-your-burden

Un autre grand merci à Eponyme Anonyme pour être ma bêta dans cette traduction. Sans elle, vous auriez dû subir quelques expressions pas franchement françaises et quelques fautes disgracieuses.

Enfin, je remercie tous les auteurs de l'épidémie, parce qu'il n'y a rien de tel qu'un groupe comme celui-ci pour encourager quelqu'un.

Evidemment, rien ne m'appartient, l'univers et les personnages sont à AMC, et l'histoire appartient à BattyNora.

Bonne lecture !


Mon choix, pas ton fardeau.

C'était vraiment une magnifique journée d'été.

Une usine abandonnée trônait au milieu d'un terrain vague entouré de frêles clôtures métalliques, les ombres de la grille quadrillant l'herbe étaient seulement interrompues là où des pans entiers étaient tombés en morceaux. Des arbres étaient alignés sur tout un côté de la zone, s'étendant en un début de forêt, alors qu'une unique route serpentait entre les champs qui s'étendaient de part et d'autre. A la porte d'entrée de l'établissement, à côté d'un trou fraichement découpé dans le grillage, se trouvaient une Hyundai verte et une moto noire, leurs propriétaires nulle part en vue.

Les portes en métal du bâtiment s'ouvrirent brusquement et quatre visages se dévoilèrent dans l'entrebâillement de la porte, leur silhouette se profilant dans la vive lumière du jour qui envahissait l'intérieur. Les ombres se déplacèrent maladroitement derrière eux la typique démarche titubante des morts vivants sur leurs talons. Sans prendre le temps de se retourner et de fermer la porte, le groupe s'avança de concert dans le champ ouvert. Ils se ruèrent en avant malgré un des hommes porté difficilement par un autre, et les deux autres membres achevant les quelques rôdeurs sur leur chemin. Tournant à l'angle du bâtiment, ils s'apprêtaient à courir jusqu'à leurs véhicules de l'autre côté du terrain, avant de s'arrêter abruptement. Le champ, qui avait été une demi-heure auparavant dépourvu de toute menace, grouillait à présent d'incessant grognements et raclements des rôdeurs, isolant la voiture et la moto loin d'eux. Isolant n'importe quel endroit loin d'eux.

Maggie saisit la main de Glenn alors qu'un halètement s'échappait de ses lèvres et il la serra brièvement, se plaçant devant elle. Daryl se décala légèrement pour avoir un meilleur soutien du poids de Rick sur son épaule, ajustant son arbalète dans une position plus confortable. Rick tressaillit tandis que les doigts de Daryl se resserrèrent légèrement contre ses côtes meurtries.

« Merde ! » Glenn pivota rapidement pour vérifier tous les angles autour d'eux. Il lui semblait qu'un nombre important de troupeaux soient sortis de différents endroits, certains sortants en masse des bois tandis que plus encore venaient des champs qui s'étiraient le long de la route. Pourquoi ça n'arrivait qu'à eux ? Ils étaient coincés entre le bâtiment, la clôture et un amas de véhicules de fonction abandonnés. Acculés. Mis en cage. Comme des animaux. Leurs lents ennemis les entouraient, ne leur laissant aucun espace de manœuvre le long de leur trajectoire. Ça n'avait pas d'importance qu'ils ne soient pas encore sur eux, qu'il reste encore quelques minutes avant qu'ils ne soient sur eux, ils n'avaient pas de moyen de s'en sortir. Ils avaient du temps, mais à quoi bon quand tout ce qu'ils pouvaient faire était de littéralement regarder la mort venir droit vers eux. « Bon Dieu, d'où ils sortent ? »

« Peu importe. » Maggie releva son arme et tira proprement dans la tête d'un rôdeur qui gagnait du terrain sur ses compagnons. Elle continua de tirer alors qu'elle parlait, ne prêtant plus attention au bruit. « Comment diable on va réussir à passer comme ça ? ».

« On ne le fera pas » grogna presque Daryl. Il posa Rick, blessé, sur le sol et s'approcha de Glenn. Il retourna le jeune homme prestement et fouilla dans le sac pendu en bandoulière sur l'épaule, sortant rapidement les articles qu'il cherchait.

« Daryl, qu'est-ce que tu fais ? » Glenn pivota dès qu'il sentit le zip se refermer, levant ses yeux bruns sur les choses que Daryl tenait. « Pourquoi t'as besoin des fusées ? On n'a pas vraiment besoin de plus d'attention ici et je suis presque sûr que les services de secours locaux ne sont pas disponibles. »

« Glenn… » La réalisation tomba sur Maggie une seconde avant que Glenn comprenne.

« Daryl…. » Ca sortit comme un murmure pathétique.

« Ecoutez. Lorsque j'attirerai leur attention, vous allez porter Rick, il ne peut pas le faire tout seul, dégringoler les escaliers lui a foutu un sacré coup. Ramenez vos fesses à la voiture et barrez-vous d'ici. Tout droit jusqu'à la prison. Vous avez compris ? » Les yeux de Daryl ne rencontrèrent jamais ceux de Glenn ou de Maggie alors que ses mains travaillaient à vérifier les fusées qu'il tenait. Quand il ne reçut aucune réponse il continua, l'irritation s'écoula de sa voix, « Glenn, tu comprends c'que je viens d'te dire ? »

« Tu ne vas pas s'en sortir. » Les yeux de Glenn le supplièrent tandis qu'ils recherchèrent les yeux, perçants, de Daryl, essayant de convaincre l'autre homme de ne pas prendre cette décision. Mais quand le regard bleu se fut enfin connecté au sien, Glenn réalisa qu'il était déjà trop tard.

« Tu comprends ce que je viens de dire ? » Lent, menaçant. Comme Daryl.

« Oui. Mais tu n'as pas à…. »

« Ouais c'est ça. Tu vois un autre moyen ? Tu sais aussi bien que moi qu'on ne va pas pouvoir courir à travers ça. Tout c'que vous avez besoin c'est une brèche, je peux vous donner ça. Je peux tirer assez loin des clôtures avec ça pour que vous puissiez courir. »

La bouche de Glenn s'ouvrit et il espéra que quelque chose, n'importe quoi, trouve un chemin de sa tête à sa bouche. Il supplia intérieurement pour un plan génial qui apparaitrait comme par magie dans l'air et qui rendrait l'idée de Daryl se sacrifiant aussi ridicule qu'elle aurait dû l'être. Ses épaules fléchirent quand il réalisa qu'il n'y avait rien.

« On peut trouver quelque chose ». La voix tremblante de Rick brisa le silence tendu. C'était un silence qui semblait plus lourd et plus oppressif que tous les grognements de la horde approchant. Il leva sa tête de son cou, là où elle avait été durant les échanges précédents, avant qu'il ne combatte son esprit brumeux. Daryl se tourna et avança rapidement.

« On n'a pas le temps. Merde, on perd du temps là. C'est simple. Ton enfant a besoin de toi. Le groupe entier a besoin de toi. » La voix de Daryl s'envenima avec colère et désespoir, qu'il n'avait pas l'énergie de combattre. Son index se tendit soudainement vers Maggie et Glenn et il se retourna. « Son père et sa sœur ont besoin d'elle, et elle a besoin de toi, Glenn. Les gosses que vous deux n'allez pas tarder à pondre sont le futur pour lequel nous avons combattu tout ce temps. Tous les enfants le sont. C'est le foutu point final. Sinon toute cette merde, tout ce qu'on a fait, ne vaut plus rien. »

La poitrine de Daryl se relevait et retombait rapidement, alors que de furieuses inspirations le remplissaient de l'air de l'été. Aucun des autres n'avait d'autres mots pour argumenter. Il saisit l'occasion pour vérifier la chambre de son arme, versa trois balles dans sa main calleuse et les tendit à Glenn. Les yeux de Glenn questionnèrent son ami.

« Je n'aurai besoin que d'une balle » Daryl parla d'un ton neutre, ne trahissant pas la véritable signification de ses mots. « Tu prends celles-là, tu en auras plus besoin. »

Avec une tape rapide sur l'épaule de Glenn et un clin d'oeil à Maggie, Daryl tourna son attention vers Rick. Il se pencha, saisit le menton groggy de l'homme dans une main et força ses yeux à rencontrer les siens.

Rick s'apaisa alors que le souffle des deux hommes se réglait l'un sur l'autre. Leurs regards se soutenaient et un niveau de compréhension fut échangé en à peine quelques secondes. Rick baissa rapidement les yeux au sol, devant briser la connexion avant que les larmes qui avaient commencé à lui piquer les yeux ne menacent de faire connaitre leur présence. Il reporta ses yeux vers le regard bleu acier de Daryl. L'homme n'avait jamais faibli.

Avec une main toujours sur le menton de Rick, Daryl se pencha plus proche, son autre main venant reposer gentiment sur l'épaule de Rick. Rick se demanda brièvement si c'était la fois où Daryl touchait intentionnellement le plus un autre être humain.

« C'est mon choix. Mon Choix. Pas ton fardeau, tu m'entends ? » La voix de Daryl était plus douce que Rick ne l'avait jamais entendu, mais elle était toujours aussi forte.

« Daryl, s'il te plait. » La main de Rick atteignit la main sur sa propre épaule et l'attrapa, la serra. Il ne se soucia pas que Daryl n'aime pas être touché, ne se soucia pas de comment il tressaillit à l'affection que le petit geste apporta. « J'ai besoin de toi ».

La tête de Daryl chuta et l'air quitta ses poumons. Il sentit son cœur tomber à ses pieds et se soutint lui-même. La signification sincère venant de ces trois mots l'avait terrassé, le fit douter pour une seconde de ce qu'il savait devoir faire. Il chercha dans sa tête rapidement une façon de faire comprendre à Rick ce qu'il avait besoin de faire, pourquoi il avait besoin de le faire. Il y avait seulement une chose qui pouvait faire ça.

« Famille ? »

La question était évidente dans ce seul mot. Ce seul mot qui voulait tout dire pour Daryl. C'était le seul mot qui résumait ce que le groupe était devenu pour lui pendant les deux dernières années. C'est le seul moyen qu'il connaissait afin de faire savoir à Rick à quel point il les aimait. Il pourrait mourir pour ces personnes. Il pourrait mourir une centaine de fois.

Leurs yeux se rencontrèrent encore et l'expression de Rick le trahit. Un mot. Ce fut tout ce qu'il fallut pour le faire accepter ça.

« Famille » Rick saisit encore une fois la main de Daryl. Il sentit le chasseur se détendre alors qu'un presque petit sourire joua sur ses lèvres.

« Tu prends soin d'eux pour moi. »

Daryl se leva et étira ses épaules. Les morts avançaient toujours, se plaçant en un groupe de plus en plus compact alors qu'ils approchaient. Tout ce dont ses amis avaient besoin était une brèche pour passer. Il pouvait leur donner ça. Il devait leur donner ça. Il tira l'arbalète en travers de sa poitrine fermement et serra la sangle jusqu'à ce que ses doigts soient blancs, comme un jeune enfant le ferait avec son doudou bien aimé. Il prit une profonde inspiration, un long et bas sifflement sortant alors qu'il expirait et donna un dernier coup d'œil en arrière vers les formes affaissées derrière lui.

« Qu'est-ce que vous attendez ? Un putain de klaxon ? »

Et avec ça, et il se tourna et courut, allumant une des fusées alors qu'il faisait un large cercle autour des trois silhouettes maintenant en mouvement, attirant l'attention loin d'eux autant qu'il le pouvait.

Il décolla en direction des véhicules de services abandonnés, courant directement dans la masse haletante de monstres sans âme.

Une fusée fut lancée sur le côté, un groupe de rôdeurs se précipitant pour la suivre, une autre fut allumée, Daryl ne cessant jamais de courir.

« VENEZ ET ATTRAPEZ-MOI PUTAIN DE POURRITURES DE FILS DE PUTE ! »


N'oubliez pas de laisser un petit mot, que je transmettrais à l'auteur.