Disclaimer : Tout appartient à JK Rowling, je ne gagne rien du tout, pas même une mornille, le délire suivant n'est là que pour m'amuser et si possible vous distraire !

Avertissement : HPDM - Relation entre deux hommes, si cela vous dérange, rien ne vous force à lire. Sinon, je ne sais pas du tout quel rating mettre pour l'instant. Je mets celui-ci juste en prévention, mais rien n'est décidé.

Résumé : Quand Harry endosse le rôle de Potter la terreur, et que Malefoy joue les cowboys sous le nom de Draco Le Malfrat, on se demande où se cachent les fous. Mais qui a dit qu'il n'y avait pas de place pour les sentiments dans le monde impitoyable du Far West ?

Note de l'auteur : Hellooo ! Waw, vous êtes assez téméraires pour venir lire ceci ! *applaudissements*
Laissez-moi vous prévenir auparavant. Cette fic est une idée qui m'est venue d'un coup, comme ça, et puis une fois que je l'ai eu en tête, plus possible de m'en défaire, il fallait que j'écrive ! Je ne sais pas quand je mettrai le chapitre suivant. Pas trop tard je l'espère. Bref. Tout ça pour dire que JE NE SAIS PAS combien de chapitres va faire cette histoire. Ceci dit, j'espère que vous aimerez l'idée, je l'admets c'est un gros délire (le mot est faible !), mais bon, j'ai une vision assez claire de où je veux aller. Donnez-moi votre avis, pour que je sache si je continue, ou si c'est tellement une horreur suprême qu'il vaut mieux m'arrêter maintenant et m'envoyer à l'asile.
Sur ce, mes Scroutts, bonne lecture avec Potter la terreur ! Niak.


Potter la terreur

Chapitre 1 : Réveil chez les fous, ou comment Harry devint Potter la terreur

Harry s'éveilla en sursaut. Il grimaça en sentant l'étau qui lui comprimait le crâne. Il se prit la tête entre les mains et se mit à grogner. Est-ce que la terre aurait le bon goût de s'arrêter de tourner maintenant ? Et pourquoi un nid d'abeilles bourdonnantes avait pris place dans son cerveau ? Il ouvrit lentement les yeux, dans un effort surpuissant. Qu'est-ce que ça pouvait être lourd une paupière ! Alors deux... Il mériterait bien une médaille pour avoir réussi à relever un tel challenge. Hébété, il se leva précautionneusement. Est-ce qu'il était sous l'eau ? Il voyait tout flou... Il leva son bras et mit sa main devant son visage. Il fronça les sourcils en dévisageant ses doigts. Pourquoi étaient-ils d'apparence si brumeuse ? Paniqué, il se frotta le visage. Après un instant de perplexité, il parvint enfin à mobiliser un ou deux neurones pas trop endormis, et tâtonna autour de lui. Il sentit enfin le bois de sa table de chevet, et au bout de quelques gestes incertains, il tomba enfin sur ses lunettes rondes. Il s'empressa de les mettre sur son nez. Ah ! Tout était nettement plus clair désormais. Harry était assis dans son lit, et un simple drap blanc recouvrait le bas de son corps, dévoilant son torse nu. Il ruisselait. De fines gouttelettes de sueur perlaient sur son front, ou se glissaient le long de son dos pour finir dans le creux de ses reins. Le jeune homme eut un rictus de douleur en se hissant sur ses jambes. Si la chambre continuait de danser ainsi, il allait s'écrouler par terre ! Il réussit tant bien que mal à rester debout. Où étaient les toilettes ? Il allait vomir... Il avait à peine fait un pas que la porte s'ouvrit dans un grand fracas. Aaargh ! Trop de bruit ! Harry marmonna une insulte contre les gens violents dès le matin, avant de gémir de douleur. Boordel !

- Bois-ça, Potter la terreur !

Sans réfléchir, il but la potion qu'on lui présentait dans un broc. Tout à coup, le brouillard qui l'enveloppait se dissipa. Il poussa un profond soupir de contentement. C'est seulement à ce moment qu'il réalisa que quelque chose clochait. Où était-il ? Il tourna sur lui-même, complétement perdu. Quelqu'un avait transformé le dortoir des Gryffondor ? La pièce comprenait dix lits, dont celui défait dans lequel il avait dormi. Mais ce n'était pas son lit ! Il semblait effectivement qu'il ait passé la nuit sur une sorte de paillasse en paille, posée à même le sol. Les autres "lits" étaient en fait des couchettes de fortune, très semblables à celle qu'il quittait tout juste. Les murs n'étaient plus de pierre, mais de bois, et il ne vit pas de porte menant à la salle de bain. Une simple fenêtre illuminait l'endroit.

- Mais... mais... mais où est-ce que je suis ? Je me rappelle m'être couché dans mon lit, hier soir, alors qu'est-ce que je fous... là ?

Soudain, il sembla se souvenir qu'une personne était dans la chambre, et il se retourna brusquement avant de souffler, soulagé.

- Hermione ! Tu vas pouvoir m'expliquer ce qu'il se passe !

Il alla la serrer dans ses bras, trop heureux d'avoir son amie avec lui. Hermione était là, elle allait lui dire que tout était une mauvaise farce ou bien qu'il était en plein cauchemar, et d'un coup de baguette, elle les ramènerait à Poudlard.

- Euh... Harry, j'apprécie beaucoup tes câlins, mais tu es nu là !

Horrifié, il s'écarta d'un bond et agrippa son drap blanc pour le serrer autour de sa taille.

- Dé-désolé ! bafouilla-t-il.

- Pourquoi désolé ? Tu es vachement canon, si ça peut te rassurer ! Tes fesses sont divines, j'en mangerais bien un bout, mais bon, tu connais Ron, il me tuerait avant de t'émasculer !

Totalement halluciné, Harry dévisagea Hermione avec des yeux ronds. Elle lui lançait des coups d'oeil appréciateurs, un sourire pervers bloqué sur les lèvres. Le héros du monde sorcier crut qu'on lui avait mis un coup de poing dans l'estomac qui l'aurait mis KO. Hermy... Qui disait dans la même phrase les mots 'canon', 'fesses', 'Ron' et 'émasculer'... C'est comme s'il venait de se faire foudroyer. Traumatisé à vie.

- Hermy... Tu.. tu tu... On est dans une dimension parallèle c'est ça hein ? Tu ne viens pas juste de me dire ça, et de me faire un sourire pervers ? Hein ?

- Bah, si !

- Tu es sous Polynectar ? demana-t-il, suspicieux.

- Quoi ? Mais non Harry ! Tu vas bien ?

On respire, Harry. Inspire, expire. Inspire, expire. Tu es calme. Parfaitement calme. Ta meilleure amie est juste en train de se foutre de ta gueule. Oui oui, c'est ça. Pas besoin d'en faire un drame. Fort de cette nouvelle conviction, il rouvrit ses yeux qu'il avait clos sous le choc, et fit un sourire crispé à son amie. Son amie... Hermione... qui était... qui était... qui... ! Harry manqua de faire une syncope en dévisageant la tenue d'Hermione.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive, Potter la terreur ? C'est la potion qui passe mal ?

- Co-comment tu m'as appelé ?

- De quoi ?

Enervé, il bougea les bras dans tous les sens.

- Mais là, là ! Comment tu viens de m'appeler ?

- Potter la terreur ! Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ?

- Hermione, ta blague ne me fait vraiment pas rire du tout. Allez, tu peux dire à Ron d'arrêter la comédie, je suis sûr que c'est lui qui est derrière tout ça.

- Mais quelle comédie ?

- Que... Arrête de te moquer de moi ! Ce n'est pas drôle !

- Mais je te jure que je ne me moque pas de toi, je ne comprends rien à ce qui t'arrive !

La jeune fille avait levé les mains dans une posture défensive, mais son regard était franc et sincère. Elle ne mentait pas. Harry s'affala sur son lit. Enfin, non, pas son lit. Son lit qui n'est pas son lit. Compris ? Il geignit.

- Hermione, il faut que tu m'expliques s'il te plaît. Où sommes-nous ? Pourquoi es-tu habillée comme ça ? Et pourquoi tu m'appelles Potter la terreur ?

Harry examinait Hermione, déconcerté. Il avait l'impression que la jeune fille s'était trompée de jour et se croyait en plein carnaval. C'était la seule possibilité pour justifier le fait qu'Hermy était déguisée en cow-boy. Il manqua de s'étouffer en voyant le colt pendu à sa ceinture. Cooa ? La Gryffondor portait un large chapeau de paille, duquel s'échappait sa crinière brune qui se trouvait être dans un état indescriptible, à mi-chemin entre la broussaille mal taillée et le cactus. Une chemise nouée sous sa poitrine dévoilait son ventre et un mini-short en jean soulignait ses hanches. Il faillit s'évanouir en remarquant les bottes de cuir rouge. Qui était cette fille ? Il scruta les yeux chocolat à l'expression perplexe, et sentit le désespoir s'abattre sur ses épaules. Il s'agissait bien d'Hermione. Merlin, sa meilleure amie était devenue cinglée, c'était atroce !

- Mais... Harry... Tu es Potter, la terreur de l'Ouest !

- La... la quoi ? couina-t-il. La terreur de l'Ouest ?

- Bien sûr ! renchérit-elle en lui tapant du poing sur l'épaule comme un mec, laissant Harry pantelant et complètement halluciné. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Oh attends, je sais... Tu as une perte de mémoire momentanée !

- Euh...

- Ah, je le savais ! Tout va te revenir, ne t'inquiètes pas. Laisse-moi te rafraîchir la mémoire !

- Euh... La terreur de l'Ouest ? Vraiment ?

- Mais oui ! Potter la terreur, le chef de la bande des Griffes d'Or !

- La... la bande des Griffes d'Or ? Euh... Et on fait quoi exactement, chez les Griffes d'Or ? Hermy, s'il te plaît, faut que tu m'aides là... J'ai l'impression de perdre la boule !

- Oh là là, s'écria Hermione, inquiète. T'as dû te prendre un méchant coup sur la tête, mon cow-boy ! Tu t'es encore battu avec Le Malfrat, c'est ça ? Je vais lui bousiller son crâne de merdeux avec mon colt s'il continue ! En même temps, je ne comprends pas pourquoi vous vous provoquez tout le temps. À croire que vous le faites exprès. Mais bon, tant que nous à côté on peut cogner du Serpentin...

- A-Attends deux minutes, là, j'ai besoin de me remettre les idées en place...

Harry tenta de maîtriser le tremblement de ses mains. Il se pinça durement le bras et lâcha un petit couinement qui laissa Hermione dubitative. Eh non, il ne rêvait pas. Ou alors c'était un foutu rêve bien trop réaliste ! Dans une inspiration, il décida de rentrer un peu dans le jeu de sa Miss-je-sais-tout, avant de courir chercher quelqu'un pour demander de l'aide. Après tout, tout le monde sait qu'il est dangereux de contrarier un fou. Ou, en l'occurence, une folle.

- Euh... bien. Tu as raison, j'ai dû me prendre un coup sur la tête... Euh... Qui est Le Malfrat ? Et les autres, là... les Serpentins ou je ne sais pas trop quoi.

La jeune femme ouvrit des yeux ronds et resta bouche-bée. Il eut peur d'avoir dit une énorme bêtise, et d'avoir fait un impair terrible qui lui vaudrait d'être fusillé sur le champ.

- Tu... tu ne te souviens même pas du Malfrat ? Ton ennemi de toujours, ton plus grand adversaire sur les terres de Pouilleux-sur-ville ?

- Pouilleux-sur-ville ? C'est quoi encore cette histoire...

- Non mais vraiment, Harry... Tu ne te souviens pas des Serpents du Désert et de leur chef Draco Le Malfrat ?

- Tu veux dire Draco Malefoy ?

Une sourire victorieux lui mangea le visage.

- Oui c'est ça ! Draco Le Malfrat !

- Euh... non, Draco Malefoy !

- Nom d'un pétard mouillé, Harry, tu commences à me faire peur ! On parle bien de Draco Le Malfrat là, celui qui te pourrit la vie, le blondinet arrogant qui t'insulte de gâchette ramollie dès qu'il te croise ? Celui qui se prend pour un prince avec sa petite moue méprisante ?

- Euh...

Gâchette ramollie ? Mais c'était quoi cette insulte ?

- Ça pourrait bien correspondre au même Draco... avança Harry, prudent. Mais le Draco que je connais s'appelle Draco Malefoy. Et non pas... Le Malfrat.

- Visiblement tu as un problème avec les prénoms. Laisse-moi t'aider. Donc, il y a Draco Le Malfrat. Tu le détestes, il te déteste, et vous ne pouvez toujours pas vous voir même si vous vous êtes alliés l'année dernière pour que tu puisses mettre la paté à Lord Mortadelle.

- À qui ? Lord... Mortadelle ? Sérieusement ?

- Tu vas arrêter de répéter tout ce que je dis à la fin ! C'est diablement agaçant ! s'exclama-t-elle.

- Non mais quand même Hermy... Lord Mortadelle ? Tu ne voulais pas dire Lord Voldemort plutôt ? répliqua Harry en camouflant un rire.

- Roh, mon chou, tu as le cerveau détraqué !

Harry haussa un sourcil et se retint de lancer une remarque acerbe. Il y avait bien quelqu'un qui avait le cerveau détraqué dans cette pièce, mais ce n'était certainement pas lui !

- Je reprends pour les prénoms ! continua-t-elle en énumérant chaque personne sur ses doigts. Tu vois donc qui est Drago Le Malfrat. Et tu te rappelles de Lord Mortadelle apparemment. Bien, très bien. Quel est mon nom ?

Le brun sursauta, surpris. Hermione le fixait avec attention, un doigt pointé vers elle, attendant une réponse du pauvre survivant, qui lui hésitait fébrilement entre éclater en sanglots irrépressibles ou exploser d'un rire nerveux.

- Bah... euh... Hermione ? Hermione Granger ?

Cette dernière roula des yeux en levant les bras au ciel, effrayant encore un peu plus Potter la terreur.

- On est mal si tu te mets à dire des stupidités pareilles !

- Eh, je ne te permets pas ! s'offusqua Harry, vexé.

- Moi, je suis la cow-boy la plus intrépide des étendues arides ! J'ai chevauché et affronté mille dangers à vos côtés, à Ron et toi, nous formons le Trio de l'Enfer ! Je suis Hermy la Furie, Hermione au Crâne d'Acier, je ne suis pas Hermione La Grange ou je ne sais trop quoi ! N'importe quoi. Mais... tu m'écoutes Potter la terreur ?

Suspicieuse, Hermione dévisageait son ami plié en deux, en train de s'étouffer dans un fou rire incontrôlable. Elle plissa le nez, froissée, avant de se souvenir qu'Harry avait probablement pris un coup sur la tête, et que sans l'ombre d'un doute, il n'avait plus toute sa raison. Elle le laissa donc se calmer, et décida de ne pas lui mettre son revolver sur la tempe histoire de lui mettre un peu de plomb dans la cervelle. N'a-t-on pas idée de se moquer d'Hermy la Furie !

- Ouh ouh ouh ! OUUH OUH OUH OUUH ! Je-je... désolé, c'est plus fort que moi... Her-Hermione... au Crâne d'Acier... OUH OUH OUH ! Y a pas a dire, tu as une imagination incroyable !

- Comment ça, une 'imagination incroyable' ?

- Et puis, le Trio de l'Enfer... Alors ça, c'est fort... C'est très très fort ! s'extasia le brun qui ne semblait pas pouvoir s'arrêter de glousser.

- Bon, tu m'énerves ! Allez, habille-toi, on descend voir les autres !

- Que... les autres ? s'étrangla-t-il. Mais franchement Hermy, qu'est-ce que c'est que ce délire ? Vous faîtes un jeu de rôle c'est ça ?

- Habille-toi ! tempêta Hermione.

Harry s'arrêta immédiatement de rire, légèrement inquiet du ton pris par Hermione. Elle avait le même ton quand elle voulait qu'ils fassent leurs devoirs avec Ron, ou quand elle découvrait qu'ils avaient fait une connerie. Elle se retourna, et Harry ouvrit l'armoire qui se trouvait devant son lit, cherchant ses vêtements. Il n'y avait qu'un pantalon en jean noir qui semblait affreusement moulant, une chemise rouge, ainsi qu'une veste ornée de franges. Un boxer noir était soigneusement plié à côté. Il referma le placard d'un coup sec en remarquant un chapeau noir en cuir et une paire de santiags également noires sur lesquelles dansaient des motifs en fils d'or. Harry regarda autout de lui, mais ne vit pas l'ombre d'une robe de sorcier.

- Hermione ? demanda-t-il d'une voix blanche. Où sont passés mes habits ?

Excédée, la jeune fille se retourna et rouvrit en grand la penderie.

- Là, triple crétin ! Maintenant, tu t'habilles, et tu cesses de faire l'enfant ! Et arrête de me regarder avec cet air idiot, tu es Potter la terreur tout de même ! Tu ne risques pas de terrifier grand monde, si tu ne quittes pas cette tronche d'attardé.

- Mais...

- Mais rien du tout ! On s'habille !

Renonçant à parlementer, Harry enfila les vêtements. Il avait raison, ce jean était une pure torture. Ça ne pouvait pas exister un pantalon qui collait autant au corps ! Il allait mourir de honte en se trimballant comme ça ! Il faillit pleurer. Ne pouvait-on pas le laisser tranquille ? Non, bah non ! Maintenant, on allait obliger Harry Potter à se balader en cow-boy, et à porter un froc si serré qu'il avait l'impression de s'être fait greffer une seconde peau. Mais oui, c'était tellement plus drôle. C'était quoi la prochaine étape ? Le rodéo ? Harry se secoua la tête, effaré. Ne surtout pas parler de malheur !

- Ça y est, tu as fini ?

- Euh... ouais.

Hermione fit volte-face, et lui fit un petit sourire, avant de froncer les sourcils. Quoi encore ? manqua-t-il de lâcher.

- Tu ne mets pas ton chapeau ?

- Euh... Si si...

Sans conviction, il planta le fameux chapeau en cuir sur son crâne, se retenant de lâcher un gros soupir. Si Malefoy le voyait comme ça, il n'avait pas fini d'en entendre parler. Hermione au Crâne d'Acier le prit par la main et le traîna vers la porte. Ils descendirent des escaliers de bois, pour atterrir dans une pièce ronde, étrangement semblable à la pièce commune des Gryffondor. Il y avait une cheminée, des tables, des fauteuils et des canapés rouges confortables. Mais en réalité, tout était différent. Tout. En voyant l'endroit, Harry crut qu'il allait s'évanouir pour de bon. Il était tombé dans un asile. Et les fous étaient tous ses amis.

- Salut les mecs !

- Salut Hermy La Furie ! Salut Potter la terreur !

- Euh... Salut...

- Il est bizarre. Qu'est-ce qui lui arrive ?

- Je crois qu'il a reçu un coup sur la tête.

- Seamus ?

- Bah ouais mon pote ! C'est moi ! Seamus le Gus !

Un peu angoissé, Harry examinait Seamus Finnigan, bouche-bée. Ils s'étaient passés le mot ? Mais il gardait encore l'espoir que tout ceci ne soit qu'un affreux canular. Il en doutait de plus en plus au fur et à mesure qu'Hermione saluait les personnes présentes. Et sans parvenir à se départir de cette sensation d'avoir débarqué dans la quatrième dimension, Harry découvrait tous ses amis de Gryffondor, ou plutôt la bande des Griffes d'Or, attiffés comme s'ils jouaient dans un western. Son désarroi allait croissant en entendant les surnoms que se donnaient ses amis devenus bargeots : Seamus le Gus, Neville Long Rifle, Calamity Ginny, Lavande la Ravageuse, Big Gun pour Dean... Quand Ron débarqua face à lui, Harry ne put retenir un hoquet effaré. Le rouquin portait un jean large de fermier, déchiré par endroits, et n'avait sur le dos qu'une sorte de blazer en peau de bison, dévoilant ses bras blancs et musclés. Il se dégageait de lui une force brute, presque sauvage, et Harry nota le regard lubrique d'Hermione posé sur son Ron. Mais le pire restait le lasso avec lequel Ron Weasley s'amusait négligemment. Harry eut soudain très peur de se faire fouetter par son meilleur ami, et tâcha de rester impassible alors qu'il avait le sentiment de sombrer dans la folie. Il fallait absolument qu'il trouve un adulte.

- Alors Potter la terreur, t'es encore allé chercher des poux au Malfrat ? J'espère que tu lui as bien arrangé sa grande gueule au moins ! ria-t-il.

Harry fit un sourire crispé. Merde alors... Ils étaient tous fous. Complétement fous.

- Oh Goldy Ronny ! Arrête de l'embêter ! Tu vois bien que Harry est perturbé ce matin.

- Ah ouais, c'est vrai que tu tires la tronche mec. C'est parce que tu n'as pas mangé ! Moi, je suis incapable d'aligner deux mots cohérents avant au moins dix tartines !

- On avait remarqué... grogna Hermy la Furie.

D'autorité, Ron installa son meilleur ami devant une assiette fumante de bacon et d'oeufs brouillés. Le brun sentit son ventre gronder, et se jeta sur la nourriture. C'est seulement au bout de trois parts gargantuesques qu'il remarqua les regards amusés et soulagés des deux autres membres du Trio de l'Enfer. Une patate dans la bouche, il haussa un sourcil.

- Ça fait plaisir de te voir manger comme ça ! Depuis la fin de la guerre contre Lord Mortadelle, tu n'as plus trop d'appétit...

Harry ne répondit pas. C'était vrai. Enfin, si on oublie le Lord Mortadelle... Il ne savait pas pourquoi, mais tout à coup, la faim le taraudait. Peut-être à cause de tout ce délire. Il ne s'arrêta de manger qu'après avoir littéralement dévoré une réserve entière de bacon, trois boites d'oeufs, cinq pains entiers et deux pots de confiture. Potter la terreur se rappella alors quelque chose.

- Attendez... Goldy Ronny ?

- Bah ouais vieux ! Goldy Ronny ! Et tu sais qu'on me donne un nouveau surnom maintenant ? Tu as devant toi Groux Calibre !

Harry recracha le verre de jus de citrouille qu'il était en train de boire.

- Quoi ? croassa-t-il.

- Ah ah, ça claque non ? Groux Calibre... Et tu sais d'où il vient ce surnom ?

- Nooon ! hurla Harry. Je ne veux pas savoir ! Oh Merlin, ils sont tous malades !

- Pourquoi tu dis ça Potter la terreur ?

Mais le pauvre survivant aux nerfs malmenés fut dispensé de répondre lorsque la porte d'entrée claqua violemment contre le mur, et qu'une personne s'avança dans l'antre des Griffes d'Or. Harry resta interdit devant cette mise en scène théâtrale. Plus il y réfléchissait, plus il se disait qu'on avait dû le droguer et qu'il rêvait tout ça. Oui, forcément.

- Personne ne bouge !

Goldy Ronny et Hermy la Furie se levèrent pourtant, menaçants, et Calamity Ginny se posta devant l'intrus, toute son attitude respirant le défi et la confiance en soi. Elle joua avec son colt en le faisant glisser dans ses cheveux roux, et parla d'une voix claire et moqueuse.

- Sheriff McGonagall... Que nous vaut l'honneur de votre visite ?

McGonagall ! Harry courut précipitemment vers son professeur, infiniment soulagé. Plein d'espoir, il leva le regard vers elle, avant de déchanter en sentant le bout froid d'un pistolet pointé sur son front.

- Mais... mais... professeur... bafouilla Harry.

- Potter la terreur ! Qu'est-ce qu'il vous prend, de m'agresser ainsi ?

- Mais... je ne vous agresse pas ! Il faut absolument que vous m'aidiez ! Il sont tous devenus fous ! Ils se croient dans un western, ils se prennent pour des héros du Far West, et ils se donnent des surnoms bizarres ! Je crois que l'on m'a drogué, ou alors qu'on les a drogués, eux...

- Crâne d'Acier !

- Oui Sheriff ?

- Quel est le problème avec Potter la terreur ?

- Je crois qu'il s'est pris un méchant coup sur la tête, Sheriff.

- Oui, et bien, à l'avenir, maintenez-le tranquille, ou je risque de lui vider mon chargeur dessus. Bien, si je viens vous voir, c'est parce que la banque vient d'être braquée.

Les murmures se répandirent comme une trainée de poudre dans la salle.

- Taisez-vous ! Je suis la Sheriff de Pouilleux-sur-ville, et ma parole y a force de loi, alors si je vous dis de vous taire, vous vous taisez ! Donc. Trois individus masqués ont pillé plus de la moitié du contenu de la banque. Nous allons passer au peigne fin les environs, et vous ne ferez pas exception parce que vous êtes les Griffes d'Or. C'est pour cela que je fais une descente dans votre repaire. Mes adjoints vont fouiller la place, et à la moindre tentative pour les en empêcher, je vous envoie au trou ! Compris ? Bien.

Les Griffes d'Or se répandirent en cris et en protestations, outrés. Seamus le Gus fracassa une chaise contre le manteau de la cheminée tout insultant de cafards rampants les Serpents du Désert. Car oui, pour la bande de Potter la terreur, il ne faisait aucun doute que Draco Le Malfrat était derrière tout cela.

- TAISEZ-VOUS ! Cessez de menacer d'écarteler Le Malfrat immédiatement. Aucune preuve ne nous amène à lui. Tout le monde est suspect. Même vous.

Hurlements indignés. Ginny fusilla du regard la représentante de la loi, se retenant de tout faire cramer.

- Alors désormais, vous allez tous sortir dehors, et vous allez laisser mes hommes travailler ! Dehors !

Tout en grommelant et en traînant des pieds, ils sortirent un par un, non sans incendier Sheriff McGonagall du regard. Harry, lui, se laissa tirer par Ron et Hermione. Il avait suivi la conversation avec un détachement effrayant. Maintenant qu'il avait vu McGonagall, la sorcière la plus sérieuse de Poudlard, habillée de toute la panoplie d'un pur shérif du Far West, il était désabusé. Même la petite étoile "Sheriff" était là, ornant fièrement sa poitrine. Par contre, Sheriff McGonagall était bien la seule à ne pas porter de chapeau. À croire que son chignon sévère était éternel.

- Flitwick Eperons d'Argent, Scary Severus, démarrons la fouille.

Harry perdit sa toute relative impassibilité en découvrant ses professeurs déguisés en adjoints du shérif. Il était à deux doigts de faire une crise d'hystérie en voyant Rogue. Ou plutôt... Scary Severus. Ce dernier lui jeta un regard froid et méprisant de dessous son chapeau de cuir noir. OH MERLIN.

- Je lui ferai bien tâter de mon fusil, à ce sale serpent ! s'écria Neville Long Rifle en tapotant son arme.

Neville Long Rifle regardait Scary Severus, les yeux flamboyants de haine. Harry ne put retenir un frisson désagréable à la phrase de Londubat. Enfin... Long Rifle. Il ne pouvait s'empêcher de trouver un sous-entendu à ces mots, et il réprima une grimace écoeurée avant de se secouer la tête pour éloigner toutes ces pensées. Alors, Harry regarda autour de lui. Sa mâchoire se fracassa sur le sol.

- Bordel de... Où est-ce que je suis ?

Intérieurement, Harry ne cessait de se répéter "Je suis fou, je suis fou, je suis fou...". Autour de lui se dessinait sous ses yeux ébahis un paysage digne d'un western hollywoodien. Le repaire des Griffes d'Or était situé sur une haute colline, et des plaines arides désséchées par le vent sec s'étendaient sur l'horizon. À moins d'un kilomètre de là, Harry distingua un village aux masures en bois. Pouilleux-sur-ville, devina Harry. Un bâtiment imposant se dressait à l'extrêmité opposée, réduisant à l'état d'insectes les autres édifices. Le brun plissa les yeux, intrigué.

- Alors, Potter la terreur, encore en train de te demander quel complot fomente Le Malfrat dans sa tanière ?

- Euh...

Décidément, ça allait devenir sa réplique favorite.

- Ne t'inquiètes pas, il se terre dans son casino pour le moment, mais on va l'avoir, ce petit rat. Je suis sûr que c'est lui qui a braqué la banque. Qui cela pourrait être d'autre ? Tout notre or se trouvait là-bas...

- Euh...

Harry Potter se dit que c'était peut-être lui le fou. Personne ici ne jouait la comédie, ils y croyaient dur comme fer. Ou alors ils étaient tous schizophrènes, ce qu'Harry avait un peu de mal à avaler. Mais comment expliquer le fait qu'il avait débarqué en plein désert, avec des Poudlardiens transformés en excités de la gâchette ? Harry soupira. Eh bien, quitte à être fou, autant l'être jusqu'au bout. Le survivant décida d'endosser le rôle de Potter la terreur. Après tout, ça pouvait être drôle.

- Euh... Ces Serpents vont voir de quel bois se chauffe Potter la terreur !

Ron lui fit une grande tape dans le dos qui manqua de le faire chuter, et éclata de rire.

- Ah, notre bon vieux Potter la terreur est de retour !

Au fond de lui, Harry adressa une prière à Merlin : faites qu'il ne soit pas seul dans ce cauchemar.

...

Non loin de là, au même moment, Draco Malefoy s'éveillait au milieu de Serpentard dignes de l'asile qui voulaient lui faire croire qu'il s'appelait Le Malfrat. Merlin avait exaucé le voeu de Potter la terreur.


Alors alors ? Je sais, je sais, ça a l'air bizarre. La suite vous tente-t-elle tout de même ?
Allez, je ne vous embête pas plus longtemps ;)