Bonjour !

Cela faisait un moment que j'avais commencé cette fic, donc peut-être que ce premier chapitre aura l'air un peu décousu, comme je l'ai écrit paragraphe par paragraphe au fil des années sans parvenir à homogénéiser le tout.

C'est un SpideyPool, donc plutôt adressé à ceux qui aiment le genre, en sachant que, même si j'ai pas mal lu de comics les concernant, je ne suis pas une spécialiste de ces personnages. Donc, même si j'ai essayé, je ne pense pas avoir réussi à retranscrire leur personnalité, j'espère qu'on ne m'en voudra pas trop.

En ce qui concerne la version des personnages, disons que je me suis mise dans un espèce de mélange de tout.
Pour DeadPool, je dirai que c'est celui du film avec Ryan R., du moins, physiquement, pour Peter, je ne me suis pas attardée en description, comme ça, chacun peut lui donner les traits qui lui plait le plus. Personnellement, j'aime beaucoup Tom Hollande et c'est surtout à lui que je pense en écrivant, mixé avec Andrew Garfield et le Peter Parker des comics (du moins, de ceux que j'ai lu (du moins, j'ai essayé)).

Pour l'univers, je me suis basée plutôt sur Deadpool. Ici Peter a une vingtaine d'année, est étudiant, a déjà travaillé avec les Avengers mais pas dans le contexte de la Civile War, continue de prendre des photos pour se faire de l'argent et Tante May serait plutôt celle qui apparait dans Captain America (Dans le genre fraiche ;) ). Deadpool n'est pas marié à Shikla, ou alors ne l'est plus, il est plutôt bien installé dans sa vie de "super" mais pas "héro" et est en kiff sur Spider-Man.

Voilà, je crois que c'est tout !


Acte un, où ça dérappe

— Wow ! 'Ttention la tête !

Se baissant de justesse, Wade esquiva de peu un panneau publicitaire qui l'aurait décapité, puis il mit les gaz. La moto fusa, slalomant pour éviter les balles des tireurs qui le suivaient en voiture mais, sans s'occuper d'eux, le mercenaire garda son attention rivée sur une silhouette qu'il connaissait bien, qui se balançait à une vitesse vertigineuse entre les immeubles de Manhattan.

Devinant l'itinéraire de l'homme araignée, DeadPool tourna court pour emprunter une petite ruelle. Il y fut suivit par une Volvo noire dont les vitres fumées étaient baissées, afin de permettre aux trois tireurs à l'intérieur de mitrailler le mercenaire qui, trop occupé à suivre Spider-Man, ne semblait pas avoir remarqué leur présence. Il déboula sur une artère principale, causant quelques collisions dans la foulée, mais fier d'avoir grignoter la distance qui le séparait du super héro. Celui-ci, interpellé par la perturbation de la circulation, fit un salto et fusa en arrière, balançant adroitement sa toile pour bloquer la voiture blindée qui poursuivait le mercenaire à la grande gueule. Il atterrit à côté de ce dernier, les poings serrés et les sourcils froncés :

— Franchement, c'est quoi ton problème, mec ?

De manière fulgurante, sa toile fut expulsée sur les tireurs masqués qui sortaient de la voiture tandis que Wade immobilisait son bolide pour le regarder faire, sortant un polaroïd de sa sacoche afin de prendre quelques clichés :

— J'avais envie de voir le plus grand héro de Manhattan…
— Et ces types, tu comptais leur faire visiter l'île ?
— Qu'aurais-je pu faire d'autre ? Puisque je t'ai promis de ne plus tuer personne… Dis, tu veux bien me signer ça ?

Assuré d'avoir écarté la menace, réduite à l'état de cocon gluant, Spider Man se tourna vers l'horripilant mercenaire en poussant un soupir désabusé, mais, sans un mot, il prit le pola encore sombre qu'il lui tendait pour apposer une signature nerveuse tout en grommelant :

— Tu aurais pu les neutraliser…
— La dernière fois que j'ai essayé de neutraliser un méchant, tu as reproché mon zèle…

Malgré le masque, l'araignée pu deviner le sourire taquin de Deadpool et il plissa les yeux de contrariété :

— Reproches mérités… Mais je ne vois pas pourquoi je parle de ça avec toi…

Ennuyé, Spidey l'ignora, se contentant de signer l'autographe avant de lui rendre la photo puis, entendant les flics arriver, toutes sirènes hurlantes, il se prépara à bondir pour s'éloigner.

— Je viens avec toi !

Sans attendre son consentement, Wade se colla à son dos, s'agrippant à ses épaules lors du décollage, et il entama immédiatement la conversation tandis que l'homme araignée les baladait d'un sommet à l'autre :

— Des méchants à neutraliser cette nuit ?
— Un en priorité…
— Ha oui ? Qui donc-

La phrase du mercenaire à la grande gueule fut coupée par le hurlement qu'il poussa lorsque Spidey l'éjecta de son dos, alors qu'ils passaient au dessus d'un entrepôt désaffecté. Après une chute de quelques dizaines de mètres, il n'atterrit pas, comme attendu, sur le sol dur, mais, au contraire, il fut réceptionné par une substance élastique et cotonneuse, sur laquelle l'autre se posa à son tour avec légèreté.

— Qu'est-ce que… ? Une toile d'araignée géante ? C'est fabuleux, mec ! C'est ta maison ? Oh… Ça colle aussi…

Accroupi sur l'un des fils de sa toile, Spider Man soupira en regardant le mercenaire se débattre, s'engluant de plus en plus, puis il se redressa pour lui faire face, sévère :

— Sérieusement... Tu penses que combattre le crime avec moi valorisera ton karma ?
— Je trouve que j'ai déjà fait des progrès… Tu as bien vu que je n'ai pas buté ces trois types qui voulaient ma peau.
— Tu veux une médaille ?
— Un bisou plutôt ?

L'araignée se figea, avant de se jeter sur ses pieds :

— Mais qu'est-ce qui ne va pas chez toi ?
— Il a eu une réaction épidermique… Il n'est pas indifférent…
— Je t'ai entendu !

Souplement, il se déplaça sur sa toile pour contourner le mercenaire empêtré qui continua en tentant de se sortir de là :

— Spidey, franchement, tu ne trouves pas qu'on fait une bonne équipe toi et moi ?
— Je te répète qu'il n'y a pas d'équipe ! Pas de « Toi et moi », pas de « On ». Jamais.
— Pourtant, ils ont fait un comics rien que sur nous deux…
— Mais de quoi tu parles ?
— Ça a même affolé un certain type de fans, si tu vois ce que je veux dire…
— Ça suffit. Tchao ! Si tu veux te rendre utile, va donc défendre gratuitement des demoiselles en détresse.

Sur un signe de la main, il tourna les talons et se laissa tomber au sol, cinq mètres plus bas, laissant Wilson se débattre dans son cocon.

Cela faisait des mois que ça durait : dans un soucis très louable de devenir un héro dans le genre loyal-bon, Wade Wilson avait décidé d'endosser le rôle du stagiaire en observation auprès de Spider Man, celui qu'il considérait comme son modèle et son ami et ce, sans le consentement de ce dernier. Et le pauvre homme araignée, qui avait déjà bien du mal à concilier son occupation secrète de justicier surhumain avec sa vie d'étudiant, la santé de tante May et son petit boulot de journaliste, ne savait pas vraiment comment gérer cette calamité supplémentaire.

Encore agacé par les frasques du mercenaire, il virevolta entre les bâtiments urbains, avant de se poser au sommet d'un immeuble pour apprécier le calme de la soirée tombante. Malheureusement pour lui, qui avait très envie de passer ses nerfs sur quelque chose, il n'y avait rien à signaler, niveau criminalité et, ennuyé, il rentra chez lui.
Il savait que l'appartement était vide à cette heure-ci, tante May travaillait tard en ce moment, mais, plus par habitude que par nécessité, il se laissa glisser le long de l'immeuble pour rentrer sa fenêtre.

Il avait très envie, tout de suite, d'une douche chaude suivit d'un épisode d'une série quelconque, mais, à peine un jogging confortable enfilé, il trouva, en furetant dans la cuisine, un mot de tante May qui lui rappelait de récupérer ses médicaments en rentrant de la fac.

Il poussa un soupir à fendre l'âme, pesa le pour et le contre mais, constatant que la pharmacie était certainement encore ouverte à cette heure-ci, il récupéra les clés de l'appart, un peu d'argent et, sans prendre la peine de mettre des vêtements décents, sortit de l'immeuble.
Heureusement, il n'avait pas long à parcourir, toutefois, il se demanda s'il n'était pas maudit lorsque ses spider-sens se mirent soudain en alerte et, désabusé, il se stoppa face à un groupe d'étudiants qui marchait vers lui avec un sourire mauvais :

— Hey hey… Qu'avons-nous là ?
— On dirait un oisillon tombé du nid…
— Les gars, c'est bon, laissez-moi passer.

Le regard fuyant, Peter tenta d'ignorer ce petit groupe qu'il ne connaissait que trop bien. Le genre qui vous laissait nu pied, amoché et triste au fond d'un casier fermé à double tour. Mais une main lourde se posa sur son épaule avant qu'il ne puisse s'éloigner des cinq jeunes qui l'entouraient et, en soupirant, il s'immobilisa.

— Tu ne vas tout de même pas nous quitter comme ça, Parker… Tu dois bien avoir quelque chose pour nous.

Le plus grand, teint pâle et crâne rasé, lui lança un sourire qui se voulait affectueux et, en réponse, Peter serra le poing. Il ne voulait pas attirer l'attention sur lui mais, aussi, il ne voulait pas non plus inquiéter sa tante qui se désolerait de le voir rentrer, encore, la tronche refaite en mode peinture de Van Gogh.

Il faisait presque nuit, en cette soirée de fin d'automne, et le jeune homme savait que cette ruelle n'était pas beaucoup empruntée. Si une bagarre éclatait maintenant, il aurait pu s'en sortir sans avoir à prétendre qu'il n'était qu'un petit étudiant sans défense.
Toutefois, ce qu'il l'embêtait, c'était que ces cinq glandus étaient dans la même université que lui, justement, et, donc, que Peter ne pouvait décemment pas déployer toute sa force et sa science du combat si jamais ils en venaient aux mains. S'il les mettait tous au tapis sans écoper de la moindre égratignure, ce qui était parfaitement faisable, une certaine rumeur à son sujet se rependrait et, pour l'amour de Dieu, il n'avait pas besoin de ce genre de rumeur à son propos. Spider-Man commençait, doucement, à se faire quelques ennemis d'envergure, mieux valait que rien ni personne ne puisse faire le lien entre le super héro et le petit étudiant. Histoire de garder ses proches en sécurité, et d'aspirer à un minimum de normalité dans sa vie.

Inquiet, il se mit sur ses gardes tout en essayant de faire preuve de diplomatie, étudiant attentivement le lieu pour évaluer ses chances de fuite :

— Pourquoi ? Ta mère est tellement pingre qu'elle a oublié de te donner l'argent de poche du mois ?

Il se sentait d'humeur massacrante, après la journée qu'il venait de passer et qui ne semblait pas aller en s'améliorant, et cette piètre répartie l'agaça d'autant plus, lui qui se savait pourtant accoutumé à bien meilleure inspiration. Mais cela suffit pour piquer celui qui le tenait et dont le regard étincela dangereusement alors qu'il serra le point et recula son coude :

— Ferme ta gueule, Parker !

Le coup fusa, mais le plus petit l'évita souplement, avant de se dégager de la prise et, d'un bond léger, il s'écarta. Il remarqua les regards surpris des cinq autres face à la manœuvre et jura intérieurement se demandant comment se sortir de là sans trahir Spider-Man, mais, surtout, sans écoper du moindre bleu. Merci bien, il avait eu sa part aujourd'hui avec les frasques des hommes-bananes échappés de leur enclos qui avaient semé la pagaille au centre-ville le matin même. Ajouter à ça les remontrances de la prof de littérature à propos d'un livre qu'il n'avait pas lu, les inquiétudes de Tante May, la mauvaise qualité des photos qu'il avait réussi à prendre de lui même en tant que Spider-man en action, que les lignes éditrices du jour avaient refusé, sans oublier la brillante intervention de DeadPool et, maintenant, cette petite interaction avec les petits durs de son université.
Il en avait marre, tout simplement, et il se réconfortait en se disant que, au moins, ça ne pourrait pas être pire.

Mais le pire trouvait toujours son chemin surtout, en l'occurrence, lorsqu'il était personnifié en la personne de Wade Wilson, DeadPool de son état, qui, sans prévenir, intervint au moment où Peter allait se résoudre à assommer tout ce petit monde sans concession.

— Demoiselle en détresse en vu. DeadPool à la rescousse !

Le jeune étudiant eut à peine le temps d'hausser un sourcil qu'un appareil à polaroïd lui atterrit dans la mains.

— Prend des photos s'il te plait, il me faut des preuves.

Peter, sous la surprise ne put que réceptionner maladroitement l'appareil tandis que Wade faisait mécaniquement craquer ses doigts. Toutefois, après une franche hésitation, le plus jeune se prit au jeu et s'appliqua à prendre quelques photographies, se demandant tout de même s'il n'avait pas déjà vécu une situation plus bizarre. Mais il n'était même pas surpris, tant Deadpool avait un certain don pour l'incongru.
Ce dernier fit en sorte que le sauvetage était correctement mis en scène et dû, pour cela, retenir les agresseurs de Peter qui tentaient de fuir, et ce fut l'homme araignée qui, au final, s'interposa pour permettre aux autres étudiants de prendre la tangente sans demander leur reste et sans écoper de blessures trop graves.

Fier de lui, Deadpool l'attrapa aux épaules sans prévenir, souriant largement sous son masque :

— Une dernière pour la route.

Récupérant l'appareil, il fit un selfie aux côtés d'un Peter raide et mal à l'aise qui, par automatisme, le repoussa en maugréant :

— Ba les pattes, DeadPool ! Ou… Devrais-je vous appeler monsieur Pool ?
— Deadpool ça roule.

Se souvenant, soudain, que Wade ne connaissait pas, dieu merci, sa véritable identité et n'avait, donc, aucune raison de voir en lui le super-héro qu'il était, Peter se reprit rapidement en passant une main gênée dans ses cheveux, faisant mine de se sentir profondément soulagé :

— J'ai eu vraiment peur, merci d'être intervenu… C'était très… digne d'un grand héro.

Il ne savait pas vraiment quoi dire et voulait simplement que ça s'arrête, mais l'autre ne semblait pas presser de partir et il s'adossa contre le mur en rangeant ses polaroids.

— Tu trouves ? J'avais peur que l'entrée manque de théâtre, j'ai pourtant pas mal travaillé ma phrase d'accroch-
— Ton timing n'était pas bon. Et le « demoiselle en détresse » était de trop. Sans oublier le « à la rescousse »… Ça fait trop ringard…

Tellement habitué à répondre aux inepties de DeadPool par des petites piques bien senties, Peter lui coupa instinctivement la parole et l'autre se tourna vers lui, intrigué, croisant les bras sur sa poitrine en demandant d'un ton inquisiteur :

— Parce que toi, tu t'y connais en super-héroïsme ?
— Certainement plus que toi…

Il vit l'éclat curieux qui dansa dans le regard du mercenaire malgré le masque et il se reprit, justifiant rapidement :

— Je… Je travaille en tant que journaliste. Je suis de près les actions de Spider-Man et quelques autres Avengers, alors je sais-
— Sans blague ! Spider-Man est mon meilleur ami !
— Vraiment ?

Pinçant, il avait demandé d'un ton sarcastique, se sentant soudain épuisé, et sans se montrer intéressé, il s'éloigna, se dirigeant vers la pharmacie, remarquant, avec impatience, que Wade le suivait.

— Oui, on résout les crimes ensembles. Tu n'en as jamais parlé dans tes journaux ?
— Je ne sais pas ce que je peux dire à ce propos… Il me faut du concret pour ça. Et, concrètement, je n'ai aucune preuve de ce que tu avances…
— J'ai ça :

Fièrement, DeadPool sortit le polaroid que Spider-Man avait signé l'après-midi même, et Peter haussa un sourcil. Il hésita quant à la conduite à tenir, face à ce mec horripilant qui lui gâchait bien des choses, mais il décida d'endosser pleinement son rôle de jeune journaliste à la recherche de scoop et il fit mine de se sentir émerveillé :

— Tu as vraiment rencontré Spider-Man ? Comment est-il en vrai ? Je veux dire… Est-il aussi… Dangereux, qu'on le dit ?

Finalement, la situation était plutôt drôle et il s'arrêta pour faire face à DeadPool qui retira son masque pour lui répondre avec sérieux. Déjà habitué à voir sa peau type salami sauté, il ne pensa pas à feindre la surprise et, naturellement, le regarda dans les yeux, ce qui plut à Wade. Ravi de voir un inconnu agir envers lui sans bloquer sur son physique plutôt surprenant, il se tourna vers lui :

— Dangereux ? Il n'y a pas plus inoffensif !
— Vraiment ? Accepterais-tu de… Répondre à une interview ?

Fouillant dans ses poches à la recherche de quoi prendre des notes, il vit là une excellente occasion de sonder un peu plus son si bizarre acolyte, se demandant ce que celui-ci avait à dire à son propos.
DeadPool semblait, comme à son habitude, d'humeur bavarde et il fut ravi de la proposition, invitant immédiatement le plus jeune à boire un verre dans un club glauque qu'il semblait très bien connaitre. Heureusement, Peter put utiliser son âge pour décliner, n'étant pas encore majeur aux yeux de la loi, il n'avait pas accès à ce genre de lieu. Ils se rendirent donc dans un fast food bruyant et le journaliste ne perdit pas de temps pour cuisiner Wade. Il lui posa d'abord des questions plutôt simples, sur la manière dont ils s'étaient rencontrés, les principaux méchants qu'ils avaient neutralisés ensemble et de quelle manière, afin de vérifier le degré de sincérité de son interlocuteur. Mais il fut surpris de remarquer qu'ils possédaient les mêmes versions des faits, même si DeadPool avait un certain sens du drame et de l'épique dans sa manière de raconter.

— Et sinon, que sais-tu de « l'Homme » au delà du costume ? Que fait Spider-Man dans la vie ? A-t-il des passes temps ? Une famille ?

Écrivant sur son calepin d'une main, il grignotait ses frites du bout des doigts de l'autre, feignant l'indifférence, alors qu'il était, en réalité, très curieux de la réponse. DeadPool n'était pas censé pouvoir répondre à ces questions-là. Allait-il avoir la décence de l'avouer ? Ou bien allait-il broder une réponse pour prouver qu'il était réellement son meilleur ami ? Et s'il brodait, qu'allait-il inventer ?
Sirotant sa pinte à la paille, Wade resta un instant silencieux d'abord, puis il s'adossa à sa chaise en haussant les épaules :

— Qui s'en soucis ?

Peter haussa un sourcil sèchement, maintenant pressé d'entendre la suite car, tout de même, un peu vexé sur les bords par ce manque d'intérêt, mais l'autre continua d'un ton neutre :

— La seule raison d'être de Spider-Man est de venir en aide à son entourage. Il est le Super Héro le plus connu de Manhattan et, surtout, le plus secret. Il n'y a pas d'homme derrière ce masque, juste une idée.
— C'est beau, c'est de toi ?

Énervé par cette réponse, Peter griffonna sèchement sur son calepin et il demanda plus brusquement :

— Tu veux dire que tu ne connais pas la réelle identité de ton supposé meilleur ami et, ça ne te pose aucun problème ?
— Parce qu'il y a un problème ?

Tournant mollement sa paille dans son verre d'un air désabusé, le mercenaire fit une moue ennuyée et le plus jeune grinça les dents, agacé sans savoir pourquoi. Il y eut un silence, que Peter rompit sèchement :

— Peut-être qu'il n'est pas ce qu'il prétend être. Peut-être que, sans le masque, il n'est qu'une personne comme une autre et-
— Une personne avec des sacrées réflexes, des jolies courbes, psychorigide sur ses principes et une belle détente tout de même…
— Il pourrait avoir une collection d'assiettes à chats chez lui…
— Il est peut-être un ancien militaire à la retraite qui s'ennuie et qui a des passe-temps bizarres… Ou un vendeur d'animaux exotiques qui est un génie en comm…
—Peut-être n'est-il qu'un gamin… Isolé et apeuré…
— Peut-être… Et alors ?

Face à la nonchalance de DeadPool qui ne semblait pas intéressé par le sujet, Peter posa son stylo en s'exclamant :

— N'importe qui peut-être sous ce masque !
— Certes, mais ce mec n'est pas n'importe qui.
— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

D'une certaine manière soulagé par la dernière remarque assurée avec aplomb, Peter se reprit, conscient qu'il était un peu trop impliqué dans la conversation, et, attrapant son verre, il écouta l'autre avec attention :

— Il est courageux, très. Et fort, loyal… Intelligent aussi, presque autant que moi…

Peter fit la moue et, se sentant de mauvaise humeur sans en définir la cause, il posa son verre, le regard fuyant :

— Je suis certain que, sans son masque, ce type n'est personne.

Ça sonnait un peu trop vrai et il retint un sursaut d'impatience en se rendant compte de cela.
Sur certains aspects, sans son masque, il se trouvait plutôt pathétique, à fuir les harceleurs qui n'avaient jamais manqué une année de scolarité pour le lui rappeler, à courir derrière l'argent qu'il n'avait pas ou à passer son temps à mentir face à tante May et pleurer l'absence de son oncle.
Sentant une nouvelle bouffée d'agacement monter en lui, il leva les yeux vers son interlocuteur qui, de son côté, ne semblait plus du tout intéressé par la conversation et lorgnait, plus ou moins subtilement, du côté de la serveuse, jolie nana au crâne rasé qui portait une dizaine de pintes à bout de bras.

Soudain, son agacement enfla lorsqu'il se rendit compte que même DeadPool ne se pâmait devant lui que lorsqu'il était Spider-Man.

Il remarquait amèrement que celui qui se disait son plus fervent supporter ne lui accordait pas la moindre attention lorsqu'il était dépourvu de ses attributs de super héro. C'était… rageant, en quelque sorte. Même si ce n'était que DeadPool.

Il hésita à soupirer et accepter l'idée, mais quelque chose en lui ne voulait pas laisser les choses se passer ainsi et, sans vraiment y réfléchir sérieusement, il se demanda s'il lui était possible de surpasser Spider-Man, sans trahir son identité cachée.
Sur certains points, il savait d'emblée qu'il n'avait aucune chance mais, alors qu'il étudiait discrètement DeadPool, il se dit que Peter Parker pouvait carrément faire oublier l'homme araignée à cet abominable canadien au sang chaud.
Pour les autres, il s'en foutait, mais il avait soudain très envie de s'affirmer face au mercenaire. Parce que, encore un peu et il pourrait admettre être jaloux de lui-même.
Il eut un moment d'hésitation, mais, finalement, il changea d'attitude pour annoncer d'un ton neutre :

— D'ailleurs, il paraît qu'il a mauvais caractère. L'une de mes collègues s'est retrouvée embobinée dans sa toile le jour où elle a voulu le prendre en filature.
— Il a du caractère, effectivement.
— Et il aurait eu quelques frictions avec d'autres super-héros…

Peter connaissait les mots.

Il fallait dire aussi que ça faisait un certain moment qu'il côtoyait l'énergumène, il avait compris comment ça marchait. Et, comme attendu, l'attention égarée du mercenaire revint sur lui.

— Répète « friction » encore une fois… D'un ton plus bas et plus sensuel…

Il retint un petit sourire.

Spider-Man se serait raidit et l'aurait envoyé paitre, ou simplement ignoré. Peter, lui, préféra poser son menton dans la paume de sa main pour regarder l'autre dans les yeux en répétant d'un ton qui se voulait plus sexy. Joueur.

— Je ne crois pas que l'on parle de la même friction…
Il y en a une plus intéressante que les autres.
— Ce n'est pas de celle là que je parle… Spider-Man est bien trop prude pour être concerné par ce genre de… Chose.

Il détourna les yeux en posant deux doigts sur son verre, pour les laisser glisser, frôlant à peine le récipient et conscient qu'il avait capté le regard du plus vieux. Ravi, il en profita pour reprendre son interview, s'amusant à employer un certain vocabulaire apte à captiver le mercenaire, sans pour autant se montrer trop entreprenant. Il s'appliqua à ne pas dépasser une certaine limite mais l'aguichant tout de même clairement. Il savait sur quelle genre de personne Wade était plus enclin à craquer. Et Spider-man était la seule exception. S'il voulait son attention, et il la voulait, il allait devoir se montrer entreprenant.

Il fit glisser ses questions sur le sujet plus général de l'emploi du temps de DeadPool, snobant l'homme araignée pour se concentrer sur l'étrange mercenaire, s'intéressant à des sujets qu'il n'avait pu aborder en tant que Spider-Man. Ses gouts, ses passe-temps, ses projets d'avenir, du moins, ce qui s'en approchait ou même ses différents animaux de compagnie…

Et DeadPool, avec la finesse qui le caractérisait, entra dans son petit jeu de séduction avec un intérêt non feint, fait non surprenant de la part d'un mec aussi « ouvert d'esprit ».
Mais, conscient de la chose, ce n'était pas non plus ce que voulait Peter, ou, justement, peut-être que si : Sortir du lot.

L'interview devint discussion, plutôt plaisante, d'ailleurs. DeadPool, malgré sa grande gueule, savait écouter et Peter se surprit à révéler des choses qu'il n'avouait que rarement, même s'il fit attention à ne pas mettre en avant les points qu'il avait en commun avec Spider-man et que Deadpool connaissait déjà.

De morose, sa journée devint, peu à peu, plus riche et, lorsque DeadPool proposa, une nouvelle fois, de rejoindre un club où l'ambiance serait plus entrainante que celle du Fast-food où ils se trouvaient, Peter hésita, juste pour la forme.
Peut-être aurait-il dû réellement peser le pour et le contre, se souvenir des médicaments de tante May, de son devoir d'histoire qui attendait d'être terminé ou bien de son reportage à mettre en page.
Mais il se laissa tenté par la proposition. Il n'avait pas de masque, aucune raison de se montrer exaspéré par le mercenaire, ou de lui reprocher quoique ce soit autre que son insistance qu'il avait lui même provoquée. La situation était étrangement plaisante.

oOo

Personne n'osa faire remarquer à DeadPool qu'il avait amené un mineur dans ce bar louche. Mineur qui ne semblait pas avoir froid aux yeux malgré l'environnement hostile et bourré de testostérones qui, selon le mercenaire, était supposé impressionner les gamins de son âge.

Mais Peter, qui préférait rester lui même, ne poussa pas le jeu jusqu'à faire mine de sursauter à la moindre interpellation railleuse, lui qui était habitué aux pires malfaiteurs de l'île. Au contraire, sa répartie fit mouche face à ceux qui avaient pensé se montrer drôle en le prenant à parti face à Wade, qui n'eut même pas à intervenir pour prendre sa défense.

Une bonne partie de la nuit fila ainsi, enchainant des parties de billard, de poker ou, simplement de discutions plus ou moins profondes, en tête à tête avec le mercenaire ou bien avec ses amis étranges qui trainaient dans le coin. Peter en avait complètement oublié la journée désastreuse qu'il venait de passer et découvrit le mercenaire comme il n'avait jamais penser le connaître un jour.

Les choses se déroulaient plus ou moins normalement, jusqu'à ce que DeadPool ne décide, pour « s'amuser », de provoquer une bagarre générale de manière plutôt subtile, mais pas assez pour que la faute ne lui retombe pas dessus.
S'ensuivit une course poursuite avec le videur, que Peter neutralisa d'un joli lancé d'assiette qui ne laissa pas DeadPool indifférent et, tous les deux, prirent la fuite par les toits, poursuivis par une horde de consommateurs pas vraiment maitres de leurs moyens qui en avait après eux pour d'obscures raisons.
Même s'il tâcha de ne pas se montrer trop à l'aise dans ce genre de sport, Peter s'appliqua tout de même à ne pas ralentir DeadPool dans leur course sur les sommets de la cité, plus par fierté que par réelle nécessité, leurs poursuivants n'étant pas vraiment en état de leur causer du tord. Toutefois, il accepta tout de même son aide pour les passages qui étaient censés être hors de sa portée, plus pour le plaisir de lui donner sa main et de s'appuyer sur lui que par réelle nécessité.
Ils atteignirent un dernier toit, avec vue sur Central Park, alors que l'aube s'étendait au loin et Peter ne lâcha pas la main qui lui avait été tendue pour l'aider à gravir le dernier mur.

La soirée avait été sympathique, et la nuit, complètement démente, il en avait le tournis.
Sans oublier DeadPool qui, même s'il restait fidèle à lui-même était, justement, fidèle à lui-même.
Il fallait être en manque total d'affection pour craquer sur un mec comme celui-ci, non ?

Peut-être était-ce la raison pour laquelle Peter ne pensa pas à se soustraire aux lèvres abîmées qui se posèrent sur les siennes, alors que leur souffle et les battements de leurs cœurs, à tous les deux, étaient emballés par cette folle escapade sur les toits de la ville.
Ou peut-être était-ce parce que, alors qu'il était tenu par la personne la plus étrange qu'il connaissait, prétendant être le mec qu'il était face au mec qui ne savait pas qui il était, il avait l'impression que les choses étaient, à ce moment, extrêmement normales, à leur place.
Ou, simplement, était-ce parce que, alors qu'il posa sa main sur la nuque couverte de cuir de bonne qualité, il prenait un plaisir insoupçonné à répondre à ce baiser, auquel Spider-Man n'aurait jamais osé participer.

Là, tout de suite, il avait l'impression de prendre sa revanche sur le super héro qui, malgré tout, ne pourrait jamais prétendre à passer une telle soirée, si légère et décomplexée. Lui le pouvait.
Un peu grâce à Spider-Man, certes. Mais, pour une fois, c'était en tant que Peter Parker qu'il profitait.

Aurait dû t-il dire « non » et repousser l'entreprenant mercenaire lorsque celui-ci l'allongea sur le toit de ce vieil immeuble oublié ? Ne pas s'appliquer si activement à rendre ses baisers et ses caresses ? Ni même se montrer si pressant à retirer ses vêtements et pester contre cette tenue en cuir qui dévoilait trop mais pas assez ?
Il était, peut-être, en train d'aller trop loin. Mais, même si Spider-Man, en tant que super héro modèle, était tenu de suivre une certaine étiquette, Peter Parker, lui, était libre de faire ce qu'il voulait sans que personne ne lui reproche quoique ce soit, pas même d'écarter les jambes pour qu'un certain canadien y prenne place, aussi doué à lui faire voir des étoiles qu'à lui taper sur les nerfs lorsqu'il s'incrustait dans les missions de Spider-Man.

Et puis DeadPool était bien à la hauteur de la réputation qu'il s'était lui-même donné sur ce plan-là, même si, sans l'avouer au premier concerné, Peter n'avait pas vraiment de point de comparaison pour l'affirmer. Cela ne l'empêcha pas de suivre son rythme démentiel ni, même, de le surprendre en inversant, sans prévenir, les positions, bougeant sur lui comme personne ne l'avait certainement fait auparavant en usant, discrètement, de ses propres capacités hors normes et surhumaines pour lui faire tourner la tête.

— Mec, t'es fabuleux…
— Je m'appelle Peter.

Essoufflé, après avoir enchainé quelques rounds, Peter se laissa tomber sur le torse de Wade qui le réceptionna, avant de passer un bras autour de ses épaules en répondant d'une voix repue :

— Enchanté, Peter… J'ai beaucoup aimé quand tu as fait ce truc, avec t-
— On est obligé d'en parler ?

D'une voix qui se voulait faussement gênée, Peter s'exclama en posant une main sur son visage et il se laissa rouler pour se placer sur le dos à côté de son amant qui continua en étudiant sans pudeur son corps dénudé, pensif :

— Ce sont les mecs de tout à l'heure qui t'ont fait ça ?

Ses doigts écorchés se posèrent sur les côtes sensibles du plus jeune qui frémit légèrement. Le Soleil était maintenant levé et la lumière, quoi qu'encore faible, révélait les quelques hématomes impressionnants qu'il avait écopé lors de sa dernière mission. Peter plissa les lèvres et repoussa la main du mercenaire avant de se lever pour s'habiller, justifiant simplement, préférant rester évasif :

— En quelque sorte. Ce n'est pas la première fois que ça arrive. Et je n'ai pas toujours de super-héro à porté de main…
— On peut y remédier si tu veux.
— J'ai dit « super-héro », pas une gargouille dont le débit de paroles dépasse l'entendement.
— Ce n'est pas ce que tu disais quand je suis venu à ton secours… Ni même quand je t'ai pris par-
— Ok. T'es super. Et t'es un héro.

Lui disant ce qu'il voulait entendre pour couper court à son argumentation, habillé de son pantalon, il se rassit à côté de DeadPool qui se redressa sans cacher un petit sourire mesquin :

— Et toi, t'es la demoiselle en détresse…
— Si tu étais arrivé cinq minutes plus tard, tu aurais pu constater que je n'étais pas si en détresse que ça.
— Tu n'avais aucune chance de te défendre face à ces mecs. Je t'ai sauvé la vie. Je suis un héro.
— Je sais me défendre.

Piqué, Peter repoussa la main taquine de Wade qui vint lui flatter l'épaule et, enchainant d'un mouvement agile, il attrapa son poignet, profitant de l'effet de surprise pour le plaquer face contre terre. Il s'installa à califourchon sur son dos nu et se pencha sur lui pour susurrer contre son oreille :

— J'ai pris des leçons…
— Tu as perdu ton temps.

Ses Spiders-sens s'activèrent et sa main fusa sans qu'il ne puisse la contrôler lorsque Wade, d'une torsion de dos, utilisa la force brute pour inverser les positions et prendre le contrôle. Le mercenaire eut une lueur surprise dans le regard lorsque Peter intercepta le geste qui l'aurait plaqué au sol, mais le jeune homme jugula son instinct et laissa l'autre le dominer, même s'il fit mine de se défendre avec acharnement, mais sans tenter de prendre le dessus.

— Tant que ce n'est pas toi qui cherches à me racketter, j'ai toutes mes chances de m'en sortir.
— Si je m'en prends encore à toi, ce ne sera pas pour te racketter…

Allongé sous DeadPool qui était installé entre ses jambes et qui fit descendre ses doigts le long d'une cuisse, Peter fit mine de se montrer essoufflé par la courte lutte et il posa ses mains sur son torse en haussant un sourcils :

— « Encore » ?
— Tu es libre ce soir ?

Il lui rendit son regard avant de pousser un petit rire en reposant sa tête au sol, détournant les yeux. Il n'avait absolument pas réfléchi à un quelconque impact que pourrait avoir cette soirée dans sa vie. Il s'était laissé porté par l'enchainement des événements et avait vraiment apprécié. Mais il n'en était pas moins que la personne avec qui il venait de partager la nuit et son corps était, tout de même, quelque chose qui ressemblait plus ou moins à un collègue qui, même s'il connaissait maintenant ses deux identités, n'avait pas fait le lien entre les deux. Et c'était bien mieux ainsi. S'il apprenait qu'il avait, enfin, passé une nuit avec Spider-Man, ils n'allaient jamais cesser d'en entendre parler.

Mais Peter se demanda, brièvement, s'il était raisonnable d'accepter de le revoir sans lui dire qui il était vraiment. S'il était raisonnable de le revoir dans ces conditions. S'il était raisonnable de penser à le revoir pour ça. Bref. Si tout cela était raisonnable. Mais, sans qu'il ne cherche à s'en empêcher, il attrapa le téléphone du mercenaire pour y enregistrer son numéro « privé », ravi d'avoir eu l'idée de prendre deux lignes différentes pour lui et pour Spider-Man. Il reposa le téléphone, faisant mine de réfléchir avant de répondre d'un ton navré :

— Ce soir, j'ai un rendez-vous avec mon éditeur. Mais-
— On peut se voir ensuite ?
— Parce que tu n'as personne d'autre à embêter ?

Caressant distraitement ses pectoraux, Peter tenta de se montrer détaché, mais il était flatté de constater que le plus vieux, pourtant du genre à ne se faire que des coups d'un soir sans lendemain, insistait pour le revoir au plus tôt. Mais il avait ses responsabilités en tant que super-héro et voulait régler certains problèmes avec un cartel qui menaçait la tranquillité qu'il avait durement instauré sur les quais.

— Spider-Man a besoin de mon aide pour combattre le crime, mais on ne devrait pas finir trop tard…
— Si tu es aussi efficace que tu le dis, je n'en doute pas… Heureusement qu'il peut compter sur toi.

Continuant de le caresser du bout des doigts, traçant des arabesques aléatoires sur sa peau, Peter parla d'un ton léger, puis, agrippant ses bras pour se soulever du sol, il vint embrasser les lèvres du mercenaire, avant de chuchoter contre sa bouche :

— Très bien, monsieur Pool… Je serai ravi de passer une autre nuit avec toi…
— Une seule ?

Maintenant mutin, DeadPool se baissa au sol pour y presser son amant afin d'approfondir le baiser. Celui-ci ne répondit pas à sa question, se demandant, simplement et avec lucidité, dans quelle merde il venait de se mettre.


oOo

A suivre...

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Je ne suis pas du tout familière de ce fandom.