Il y a des choses qui ne peuvent pas être changées, peu importe à quel point on essaye. Il y avait des larmes dans ses yeux, alors que le monde entier était en fête. C'est qu'aujourd'hui, elle a perdu ceux qu'elle considérait comme des frères. Ils sont morts en héros et grâce à leur sacrifice le monde est en paix. Mais pour elle, une seule chose compte: ils étaient ses amis et maintenant ils ne sont plus que des corps privés de vie, étendu sur leur lits dans le dortoir des Griffondors. Peu importe à quel point elle le souhaite, ils ne reviendront pas. L'époque où ils jouaient comme les enfants qu'ils ont eu si peu de temps pour être, est révolue. Ils ont grandis, trop vite, au milieu de la guerre, cibles privilégiées, et pourtant parfois, l'espace d'un instant, ils leur arrivaient d'oublier le monde extérieur, de rire et de bavarder comme si la mort ne les guettait pas à chaque tournant. Mais bientôt quelque chose leur rappelait que dehors des hommes souffraient. Une lettre noire tombant sur une table et les larmes qu'elle faisait couler. Un cri pousser par un élève de première qui vient juste de voir un fantôme pour la première fois, mais qui en un instant met tout le monde sur le pied de guerre prêt à défendre sa vie contre une attaque de mangemort. Une petite chose insignifiante mais qui leur rappelait qu'ils n'avaient pas le temps de rire, ils devaient se battre et détruire Voldemort, accomplir la mission qui était la leur peu importe le fait qu'ils n'étaient que des enfants.

Elle pouvait voir la tristesse sur les visages qui l'entouraient. Dumbeldore, McGonagall, Tonks, Rémus,… tous avaient des larmes dans les yeux. Mais aucune douleur n'était comparable à la sienne, elle venait de perdre ses frères, si peu de temps après ses parents. Elle savait que eux seuls auraient pu comprendre sa douleur. Ron, si tendre malgré ses apparences bourrues, et qui n'avait plus prononcé un mot pendant une semaine après le massacre de sa famille. Harry, si courageux jusqu'au bout alors qu'il savait qu'il allait mourir tout comme ses parents, mais lui il savait qu'il emporterait Voldemort dans la tombe. Et ils n'étaient plus là. Plus jamais elle n'entendrait Ron se plaindre qu'elle consacrait trop de temps à ses études, plus jamais Harry ne la prendrait dans ses bras sans un mot, juste pour la réconforter, plus jamais elle n'entendrait leurs interminables discutions sur le quiddish, plus jamais Ron et elle ne se chamailleraient pour la galerie, plus jamais Harry ne la ferait rire en racontant l'une des blagues des maraudeurs, plus jamais….

C'était fini, son enfance et son innocence étaient parties en même temps qu'eux. Elle était adulte maintenant et peu importe si tous ceux qui aurait du l'être avec elle n'était plus là. Elle devait vivre. Vivre pour eux, pour reconstruire ce monde qu'ils avaient libéré. Pour construire ce monde dont ils avaient rêvé, celui qu'ils s'étaient promis de bâtir. Un jour…. Ce monde existerait, il serait remplis de soleil, ce serait un monde libre, débordant de joie et de rires d'enfants. Leurs enfants et les siens. Une petite fille aux cheveux roux et aux yeux verts, un petit garçon aux cheveux blonds en batailles et aux yeux couleur de noisette, un autre qui les dépassait tous d'une bonne tête avec ses yeux bleus rieurs derrière ses cheveux noirs qui lui tombaient sur le nez, une petite fille aux yeux noirs et aux étranges cheveux mauves, et tant d'autres,…. Ce monde serait celui du bonheur. Il serait tel qu'il devait être et serait toujours, peu importe ce qu'en pensaient des monstres assoiffés de pouvoir. Parce qu'il y a des choses qui ne peuvent pas être changées, peu importe à quel point certains essayent.