Avertissement : Cette fic dépeint une relation amoureuse entre des personnes du même sexe. Si ça ne vous plaît pas, merci de passer votre chemin !

Note de l'auteur : Cette petite fic a été écrite dans le cadre du Secret Santa organisé par le Collectif Noname (si ce collectif vous intéresse, vous trouverez plus d'informations sur ma page d'auteur). Je suis donc très heureuse d'offrir cette histoire à la merveilleuse Clélia Kerlais ! Clélia, je te souhaite un très joyeux Noël (en retard, désolée) et surtout plein de bonheur pour la nouvelle année... et pour toutes les années à venir !

Je voulais tout d'abord écrire une fic à l'ambiance légère et joyeuse de Noël. Mais j'ai trouvé vraiment difficile d'introduire le Drarry de façon crédible, et c'est finalement quelque chose de plus sombre qui m'est venu (en même temps, maintenant que je sais que j'écris pour Clélia je trouve ça plutôt bien adapté !). C'est une fic au format "5+1", composée donc de six petites vignettes, publiées au rythme d'une par jour.

Bonne lecture à toi Clélia, et bonne lecture à tous !

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Balaie devant ta porte

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La première fois que Drago Malefoy comprit qu'il jalousait Harry Potter, c'était au milieu d'un match de quidditch. Et les attrapeurs des équipes de Gryffondor et Serpentard étaient engagés dans un duel féroce pour attraper le vif d'or. Un duel à mort, en ce qui concernait Drago. Il savait qu'il avait l'avantage : son père lui avait acheté le tout dernier balai du marché, l'Eclair de Feu 2. C'était un petit bijou de technologie, un bolide ultra-maniable, taillé pour le genre d'acrobaties à grande vitesse qu'il effectuait en ce moment. Un balai nouveau. Un balai de luxe. Un balai cher. Seuls les plus riches pouvaient s'offrir un tel produit. Et si Drago était sûr d'une chose, c'est que sa famille était la plus riche. L'argent dont elle disposait lui permettrait de toujours avoir le meilleur. Mais pourquoi alors lui-même n'était-il pas le meilleur ?

Le balai de Potter ne faisait pas le poids face au sien. Il aurait dû être dépassé. Il aurait dû avoir abandonné la course depuis longtemps, battu à plate couture par l'argent de la grande et noble famille Malefoy. Pourtant, à chaque tournant qu'il prenait à la poursuite du vif d'or, le vent sifflant à ses oreilles, les cris d'encouragement des spectateurs assourdis par la vitesse, à chaque fois il trouvait Potter à ses côtés. Il aurait battu son adversaire sans problème sur une ligne droite, mais dans cet exercice de voltige, Potter parvenait à compenser le manque de puissance de son balai en prenant des virages plus serrés, des plongeons plus osés, des changements de direction plus rapides. C'est à ce moment que Malefoy comprit. Il avait beau avoir toutes les richesses de sa famille à son service, il y avait une chose que Potter possédait et que l'argent ne pourrait jamais lui offrir : le talent.

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Drago pénétra dans les vestiaires comme une tornade et claqua la porte derrière lui, furieux. A l'extérieur, il entendait encore les cris de joie des Gryffondors victorieux. Foutus Gryffondors, foutus balais, foutu quidditch ! Et surtout, foutu Potter. Potter et son imbattable talent. Potter et son insupportable humilité. Il le haïssait autant qu'il l'enviait.

Un bruit derrière lui le fit se retourner. Quand on parlait du loup… C'était Potter, justement. Il resta figé sur le seuil de la porte, déjà torse nu, la peau rougie par l'effort, ses cheveux en éternel désordre encore plus en pagaille que d'habitude. Drago contempla un instant ce corps compact mais souple qui lui donnait tant d'agilité dans les airs, ce visage au regard toujours mi-étonné, mi-perdu derrière ses lunettes rondes qui contrastait tant avec l'air hautain que Drago s'efforçait d'arborer en toute circonstance. Il s'avança vers lui et Potter recula d'un pas, comme pour refuser le conflit.

« Drago... » commença-t-il, la voix enrouée par le vent vif dans lequel ils avaient évolué.

Mais Drago était vexé et furieux, et bien décidé à chercher la bagarre. Il leva les bras et posa les mains sur le torse de son rival, le poussa contre le mur, une injure toute prête sur le bout de la langue. Le contraste de la peau chaude contre ses paumes glacées fut comme un électrochoc qui lui coupa le souffle. Troublé et ne sachant plus que dire, Drago se contenta de lancer un regard noir à celui qu'il enviait tant et quitta le vestiaire en claquant la porte.