Bonjour à toutes et à tous ! Voilà ma première fanfiction concernant la série Sherlock !
Je précise bien entendu qu'aucun des personnages ne m'appartiennent, la chaine BBC en a bien sûr tous les droits.
Je me lance donc dans cette histoire sans vraiment savoir où je vais mais j'adore tellement cette série et les personnages que sont Molly et Sherlock (en vrai j'aime tous les personnages), que je souhaitais écrire quelque chose sur eux.
Sur ce... Bonne lecture !
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Comme toujours, un simple coup d'œil par la fenêtre lui révélait tout le spectre social déambulant dans la rue, à la recherche d'une vie meilleure que nul ne connaitra jamais. Des imbéciles incapables de réfléchir et de penser par eux-mêmes, se limitant intellectuellement dans le seul but de vivre simplement, quel monde grotesque.
- Sherlock, pourrais-tu arrêter ton monologue, j'essaie d'endormir la petite.
Surpris, le principal concerné se retourna et observa John Watson, assis dans son traditionnel fauteuil, berçant doucement Rosie, un biberon à la main.
- Hum… Je ne m'étais pas rendu que je m'exprimais à voix haute.
- Et tu ne t'étais pas non plus aperçu de notre présence, je me trompe ? répliqua le père dans un chuchotement.
- Peut-être bien.
D'un pas vif, sa robe de chambre virevoltant derrière lui, il prit place en face de son colocataire, les mains sur les jambes, la tête basculée en arrière, les yeux fermés.
- John, je m'ennuie, lâcha-t-il dans un long soupire.
- Tu viens tout juste de résoudre le mystère de la Marionnette Maléfique.
- S'il te plait, dis-moi que ce n'est pas le titre que tu lui as donné sur ton blog.
- De toute façon tu n'es jamais content, rouspéta le jeune père, ravi de voir sa princesse fermer doucement ses petits yeux.
Une affaire méritant tout juste un minuscule sept et qui ne l'avait occupé que pendant 72 heures. Sans grand intérêt.
- Bon, je vais la mettre au lit et partir tout de suite après, murmura-t-il en se relevant et en se dirigeant vers le petit berceau.
- Peux-tu répéter ? s'écria Sherlock en redressant soudainement la tête.
- Je vais mettre la petite au lit pour qu'elle puisse faire sa sieste.
- John, arrête de te jouer de moi ! Où comptes-tu aller au juste ?
Une fois la couverture déposée sur son bébé, John attrapa sa veste et sa sacoche avant de s'arrêter devant la porte.
- Où crois-tu que je vais ? Travailler ! Etre ton acolyte ne paye pas vraiment bien tu sais.
- Que tu travailles est une chose, bien que cela reste une perte de temps relative quand on sait que…
- Sherlock !
- Que vais-je faire ici ? reprit-t-il sur le même ton alarmé. Seul avec ta fille ?
- Elle dort.
- Et si elle se réveille ?
- Tu lui donneras à manger et tu changeras sa couche bien entendu.
- Te moquerais-tu de moi ? tempêta le détective soudain livide.
Un sourire espiègle se dessina sur le visage de son colocataire.
- Oui Sherlock, je me moque de toi, admit-il en enfilant sa veste. J'ai appelé Molly, elle a eu la gentillesse d'accepter de la garder cet après-midi, elle ne devrait plus tarder.
Molly Hooper. Non, mauvaise idée. Très mauvaise idée.
- Laisse donc, ce n'est pas la peine, bougonna-t-il en se levant d'un bond. Je suis l'esprit le plus vif d'Angleterre, cela ne doit pas être bien sorcier de s'occuper d'un marmot, même toi tu sembles y parvenir sans peine.
John referma lentement la porte et se posa devant son ami, les mains sur les hanches, les sourcils froncés.
- Bon, d'accord, c'est quoi le problème ?
- De quel problème parles-tu ? grogna Sherlock en se rendant dans la cuisine, tournant le dos à son interlocuteur.
- Tu es prêt à passer des heures en tête à tête avec un bébé Sherlock !
- Je me sociabilise que veux-tu.
- A d'autres ! Qu'est-ce qui ne va pas avec Molly?
- Je ne vois pas du tout de quoi tu parles.
Du thé, du thé, du thé… Ah le voilà !
- Tu ne lui as plus parlé depuis… depuis ce qu'il s'est passé avec ta sœur.
- Mais que racontes-tu encore ? répliqua-t-il en attrapant d'un geste vif la théière avant de s'apercevoir qu'elle était vide. Maudite Madame Hudson ! Elle a oublié de me ramener du thé !
- Madame Hudson est en vacances depuis quatre jours Sherlock et ne change pas de sujet, soupira le médecin.
Le détective posa la théière avec fracas sur la table et toisa son ami, un léger rictus déformant ses lèvres.
- John, t'a proportion à l'imagination continuera toujours à me surprendre.
- Donc je me fais des films ? Tu n'évites pas Molly ?
- Bien sûr que je ne l'évite pas, crois-tu que je perdrais mon temps à esquiver les gens, sérieusement ?
Sans même attendre la réponse, il passa comme une flèche devant son colocataire et s'essaya à son bureau.
- Et comment expliques-tu le fait que tu n'aies même pas cherché à lui parler après tout cette histoire ? insista John en le suivant dans le salon.
- A quoi bon ? La mettre davantage mal à l'aise en l'incommodant par ma présence ? Voyons John, toi qui m'as toujours reproché mon manque d'empathie, tu viens à présent me blâmer lorsque j'essaie d'être prévenant.
- Molly va bien, souffla-t-il en cherchant son regard, sans succès. Elle va bien. Elle a compris pourquoi tu as agis de la sorte et ne t'en tiens aucunement rigueur, tu sais comment elle est.
Pas de réponse. Les yeux du détective ne quittaient pas l'écran de son ordinateur.
- Je ne pense pas que te voir la blesserait, poursuivit John en se dirigeant vers la porte. Alors ne sois pas bizarre quand elle sera là. A tout à l'heure.
- John ! Je ne…
Trop tard, la porte avait claqué, il était partit. Dans un soupir las, il ferma d'un mouvement brusque son ordinateur portable et laissa perdre son regard sur le plafond. C'était une mauvaise idée qu'elle vienne ici, chez lui, qu'ils soient seuls tous les deux, sans John ou Madame Hudson. Une bien mauvaise idée et qui forcément ne pouvait provenir que du cerveau naïf de son très cher meilleur ami. Si seulement Lestrade pouvait l'appeler, là, maintenant. Si seulement il…
Des pas légers dans l'escalier, une démarche légèrement gauche, des bruits de clés qui s'entrechoquent. Il ne prit pas la peine de regarder la porte s'ouvrir doucement, préférant observer la pluie qui tombait à l'extérieur.
- Sher… Sherlock… Je ne pensais pas vous trouver ici, s'exclama la petite voix anxieuse de Molly Hooper.
- Depuis quand avez-vous les clés de cet appartement ? demanda-t-il d'une voix atone sans détourner son regard.
- Madame Hudson me les as remises le temps de ses vacances, répondit-elle timidement. Mais finalement je n'en ai pas eu besoin comme vous êtes là.
- Brillant sens de l'observation Molly, grinça-t-il en pianotant négligemment sur son genoux. John a cru bon de vous appeler, me jugeant incapable de s'occuper comme il se doit de Rosie.
Il perçut un petit rire discret ce qui le poussa à glisser son regard sur la visiteuse. Elle se retenait de rire et se dirigeait vers le berceau, contemplant la petite avec tendresse. Toujours ce même regard, empreint de douceur et de bonté. Profitant que l'attention de la jeune femme ne soit plus portée sur lui, il s'autorisa à l'examiner plus en détails. Ses cheveux remontés en queue de cheval étaient mouillés, elle s'était fait surprendre par la pluie. Elle n'avait pas pris de taxi mais le métro, d'où ses vêtements trempés, sans compter son léger souffle erratique qui prouvait qu'elle avait dû courir de la station jusqu'ici, certainement par crainte d'arriver en retard. Elle n'était pas venue de chez elle mais du laboratoire, la peau de ses mains étaient encore blanches des résidus du talc laissés par ses gants. La pluie n'était pas parvenue à dissiper totalement l'odeur de désinfectant qu'elle portait toujours sur elle. John avait raison, Molly Hooper était restée la même. La même.
« Je ne suis pas une expérience, Sherlock ».
Son estomac se noua. Elle était restée la même. Lui non.
- Elle dort profondément, sourit la jeune femme en remontant la couverture jusque sous le menton de la petite. Je vais préparer le lait.
D'un geste maladroit, elle retira manteau et écharpe, et s'en alla dans la cuisine, un biberon dans une main, un pot de lait en poudre dans l'autre. Bien entendu ses épaules voutées et son regard baissé démontraient sa gêne, celle d'être ici avec lui. Gêne qui se serait transformée en désarroi si par malheur elle avait pris connaissance des pensées qui l'habitaient de plus en plus souvent.
- Cela doit vous faire drôle, d'habiter à nouveau avec John mais avec un bébé en plus.
Elle cherchait à faire la conversation, peut-être n'attendait-elle-même pas de réponse de sa part. A vrai dire elle le connaissait si bien que malgré sa timidité, elle savait comment agir en sa présence. Cependant John lui avait demandé de ne pas être « bizarre » avec elle, alors il l'écouterait, il leur devait bien ça, à tous les deux, à ses deux médecins. Il se décida à se lever et à rejoindre la petite brune dans la cuisine, l'observant tandis qu'elle lui tournait le dos. Et toujours ce parfum d'antiseptique mélangé à son champoing à la pomme qui embaumait l'air autour d'elle, autour d'eux. Il se racla distraitement la gorge pour signifier sa présence, ne relevant pas le léger sursaut de la pathologiste, et opta pour une attitude relativement franche.
- Je regrette Molly, je ne crois pas vous l'avoir déjà dit.
- Ne vous excusez pas, vous cherchiez à me sauver la vie, marmonna-t-elle sans se retourner, occupée à remplir le biberon de poudre.
- Je ne souhaitais pas vous faire souffrir et je…
- S'il vous plait Sherlock, dit-elle plus fermement en lui faisant face. Ne vous inquiétez pas, je sais tout cela et je suis consciente que ça n'a pas été facile pour vous non plus.
Elle n'avait pas idée à quel point. Mycroft et John l'avaient vu craquer juste après ce fameux appel, laissant exploser sa rage et son agressivité sur le cercueil, mais il savait qu'aucun des deux ne dévoilerait jamais ce secret à quiconque. Le secret que Sherlock Holmes n'était pas une machine mais restait un être humain. Quoiqu'ils ne savaient pas encore à quel point il l'était devenu depuis quelques temps. Et ils ne le sauraient jamais.
- Je ne veux pas que vous m'esquiviez ou que vous vous sentiez désolé pour moi.
- Je ne vous ai jamais esquivé…
- Vous ne vous rendez à Bart que lorsque je n'y suis pas, le coupa-t-elle dans un sourire entendu. Il n'y a pas de malaise entre nous, n'est-ce pas ?
Ce même petit sourire, légèrement apeuré mais totalement innocent. Ses grands yeux marron qui le regardent avec cette même crainte mais aussi cette confiance acquise après toutes ces expériences difficiles et douloureuses. Ce même visage las, creusé par la fatigue mais d'une fraicheur inaltérable. Molly Hooper. Ce petit bout de femme qu'il ne remarquait qu'à peine il y a encore quelques années mais qui l'avait surpris par son amitié d'une fidélité absolue et par son courage insoupçonné. John lui avait dit il y a quelques mois, alors qu'il était totalement défoncé, que jamais il ne pensait à elle et à tout ce dont elle était prête pour l'aider. C'était faux, totalement et indubitablement faux. Le problème était tout autre et même John ne l'avait pas encore compris, après tout il étant tant habitué à ne presque rien ressentir qu'il savait parfaitement feindre l'impassibilité. John était médecin, était la personne la plus proche de lui, le connaissait sur les bout des doigts et pourtant, il se trompait. Sur toute la ligne.
- Il n'y a pas de malaise entre nous, répéta-t-il dans un léger sourire afin de la rassurer.
Ce qui sembla fonctionner. Le sourire de la jeune femme s'élargit et elle retourna à sa tâche sans ajouter un mot de plus. Une heure s'écoula ainsi, lui sur son ordinateur à la recherche d'une affaire sensationnelle et elle calée dans le canapé, un livre entre les mains. Le silence était quasi mystique lorsque de petits halètements accompagnés de quelques gémissements vinrent le briser.
- Ah Rosie se réveille !
Elle déposa rapidement son livre – un roman fleuve, quelle surprise – sur la table basse et gagna le berceau d'un pas vif. Ses cheveux avaient partiellement séché, il aurait dû lui proposer une serviette à son arrivée, John y aurait pensé, John pensait tout le temps à tout.
- Regardez-moi cette magnifique petite bouille, sifflota la pathologiste en la prenant dans ses bras, tout sourire.
La brève vision d'une Molly maman, calant son enfant contre son sein, son compagnon tout près d'elle, lui traversa subitement l'esprit. Elle ferait une bonne mère, si consciencieuse et généreuse. Une bonne mère et une bonne compagne, si tant est qu'elle parvienne enfin à en trouver un qui la mériterait réellement.
« Parce que c'est vous Sherlock… Depuis toujours… Il n'y a que vous…».
Stop ! Ces pensées n'avaient pas sa place dans sa tête, pas plus que les autres, il se devait de les supprimer, définitivement.
- Je vais aller la changer et lui donner son biberon juste après, n'hésitez pas à me faire signe si vous avez besoin de quelque chose.
Mais il ne lui répondit pas. A présent il était bien trop plongé dans son palais mental pour relever sa présence, et elle semblait l'avoir compris car elle n'insista pas. Son palais, son refuge, loin de cette pièce, de cette femme et de ces émotions qu'il tentait de réprimer. Loin de tout, loin d'elle. Les heures passèrent sans même qu'il ne s'en rende compte et c'est un John passablement agacé qui l'extirpa de sa transe. Un rapide coup d'œil par la fenêtre lui fit comprendre que la nuit était presque tombée.
- Tu te souviens de ce que je t'avais demandé avant de partir ? fulmina son colocataire, ses narines dilatées, signe qu'il était énervé.
- J'aurai peut-être besoin d'une piqure de rappel.
- Ne-sois-pas-bizarre, articula-t-il lentement.
Le dos endolori d'être resté trop longtemps dans la même position, inconfortablement assis sur cette chaise dure, il se redressa en s'étirant, sous le regard courroucé de son ami.
- En quoi ai-je été bizarre ?
- Lorsque je suis rentré j'ai trouvé Molly s'amusant avec Rosie et toi muet à côté, le regard perdu.
- Il n'était pas perdu John, je fixais un point invisible.
- Parce que tu étais dans ton foutu palais mental ! gronda son colocataire, dardant son regard sombre sur lui tout en jetant des coups d'yeux rapides sur sa fille occupée à jouer sur le tapis.
- Et donc, peux-tu m'expliquer en quoi le fait d'agir comme je le fais toujours relève d'une quelconque bizarrerie de ma part ?
Il vit son ami ouvrir la bouche, puis la refermer, le regard ahuri.
- Je te l'accorde, reconnut-il en baissant d'un ton. Cependant tu aurais pu l'effort de te montrer plus cordial en présence de Molly.
- Est-ce qu'elle s'est plainte de quoique ce soit ?
- Bien sûr que non, tu sais que Molly ne ferait jamais ça.
Ouvrant la porte du frigo, le détective attrapa une bouteille de lait et a bu directement au goulot, sous l'expression désapprobatrice de son meilleur ami.
- Alors, si je résume bien, tu me reproches d'avoir agi comme je le fais toujours avec une amie qui me connait assez bien pour ne pas se sentir blessée de mon attitude pour ainsi dire coutumière. J'ai tout bon ?
John ne lui répondit pas, se contentant de croiser les bras sur sa poitrine, le regard acéré.
- A la bonne heure, nous sommes donc d'accord ! Maintenant si tu permets, je vais dans ma chambre, j'ai besoin d'un peu de calme.
- Passer des heures dans ton palais ne t'a pas suffi ?
Mais il ne prit pas la peine de répondre, préférant regagner sa chambre au plus vite. Adossé contre la porte, il se permit enfin de souffler longuement, les yeux mi-clos. Non, il avait agi comme toujours, rien d'inconvenant, rien d'étrange, fidèle à lui-même. A ses yeux, aux yeux de John mais le plus important, aux yeux de Molly, il était resté lui-même. Lui qui avait craint une confrontation avec la pathologiste était quelque part soulagé, tout s'était déroulé normalement. Parfait, il pouvait donc la voir sans ne rien laisser transparaitre. Après tout, il restait Sherlock Holmes.
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Chapitre court car il fait un peu office de prologue, j'entrerai bien plus dans le vif du sujet dans le prochain chapitre. Le Sherlock que je vais dépeindre risque de surprendre car je pars dans un certain délire, j'espère néanmoins parvenir à garder la base de son caractère intacte. Bien sûr John aura une place importante dans l'histoire, et je compte faire apparaitre d'autres personnages importants de la série. Cependant la fanfiction sera complètement basée sur la relation entre Sherlock et Molly. Le fait que j'ai opté pour une "suite" à la saison 4 m'arrange, car je pense que nous avons vu un Sherlock plus humain que jamais, ce qui me sera profitable dans mon récit.
Merci à ceux et celles qui ont lu ce premier chapitre, j'espère avoir quelques retours !
