Disclaimer: I don't own Twilight characters

Bonjour! Voici une nouvelle petite fiction, ce n'est pas une traduction cette fois. Je me mets cette fois dans la peau de Bérénice, à qui je m'identifie bien qu'elle soit plus jeune et qu'elle ne porte pas le même prénom que moi. Autrement, le côté asocial que vous allez découvrir par la suite, c'est tout moi!

Comme vous l'avez sûrement lu dans le résumé, il s'agit d'une histoire écrite en français d'abord, puis en anglais. N'hésitez pas si vous avez des suggestions ou des critiques, elles sont toutes les bienvenues!

Enjoy!


Mon premier jour dans un nouveau lycée.

Fascinant.

Irritant.

Terrifiant.

D'autant plus que le lycée en question n'est pas français, mais américain. Tout le monde y parle anglais. Tout le monde sauf moi.

Je sentis les larmes me monter aux yeux. J'avais beaucoup pleuré ces derniers temps, aussi avais-je appris à refouler les sanglots. Mais, j'avais beau être dans ce pays depuis un mois, j'étais en deuil. En deuil de la France. Je ne m'étais pas rendue compte à quel point j'aimais mon pays natal avant le jour, ce fameux jour, où ma mère s'était exclamée un soir après que je fus rentrée des cours : "ma chérie, nous partons vivre aux States !"

Et ma vie routinière, que j'aimais plus que tout, s'était écroulée du jour au lendemain.

Tout cela était pathétique. Il fallait que je me ressaisisse. J'étais certaine que beaucoup de jeunes français de mon âge rêvaient d'aller vivre aux Etats-Unis. Même si c'était dans une petite ville pluvieuse du nom de Forks – nom qui par ailleurs signifie "fourchettes" – dans un Etat arriéré du pays le plus puissant du monde. De grandes perspectives d'avenir, effectivement. Le point positif était que j'allais pouvoir acquérir une bonne base d'anglais avant de retourner en France pour mes études supérieures, quand je serai majeure et que je pourrai enfin quitter mes parents.

Je pris une grande inspiration, puis me dirigeai d'un pas décidé vers l'accueil du lycée. Je saluai la secrétaire et tentai, tant bien que mal, de comprendre son charabia. La phrase "il faut que je m'y fasse" était, depuis quelques semaines désormais, comme un leitmotiv dans mon esprit. Si je paniquais à chaque fois que je ne comprenais pas, je n'allais pas survivre. Je devais écouter ce qu'on me disait, chercher les mots qui m'étaient familiers, quitte à demander à mon interlocuteur de me parler plus lentement. C'était ce que m'avait conseillé une "amie" – du moins ce qui s'en rapproche le plus – qui avait déjà voyagé plusieurs fois dans d'autres pays. Seulement, elle, elle était faite pour cela. Moi, pas : je n'avais jamais souhaité partir de mon pays et je n'y avais pas été préparée. Et, malgré le fait que je m'efforçais de de ne pas céder à la panique, ce n'était pas facile. La nervosité me rongeait, et j'avais des insomnies terribles depuis que j'étais ici.

"And have a lovely day!" me souhaita chaleureusement la secrétaire après m'avoir remis mon emploi du temps et un plan du lycée. D'après ce que j'avais compris, je n'étais pas la seule nouvelle étudiante aujourd'hui. Une autre fille avait élu domicile à Forks et commençait également les cours aujourd'hui, en ce premier jour du deuxième semestre, mi-janvier. Au moins, je n'étais pas complètement seule au monde.

Le truc en Amérique, c'est que les emplois du temps au lycée ne varient pas d'un jour à l'autre. Je détestais cela. Ainsi, tous les matins, les cours commençaient à sept heures et demi. Donc, super tôt. J'avais six heures de cours jusqu'à la pause du midi, puis je reprenais à treize heures trente pour terminer seulement à quinze heures trente. Mes journées allaient être horribles, je le sentais. Heureusement, je commençais par un cours de français dit "advanced" pour ceux qui sont doués. J'étais flattée, mais c'était seulement pour ce cours et le cours d'allemand. La plupart des autres cours étaient "reinforced", pour ceux qui, pour le coup, sont moins doués. C'était le cas pour les maths, l'anglais et la biologie. Seule la matière "American history" n'était pas notifiée.

Mon premier cours était donc français. Génial. La salle était située au bâtiment 3, qui n'était pas très dur à trouver étant donné que le chiffre 3 était écrit noir sur blanc sur un grand panneau à l'entrée du troisième bâtiment en partant de l'accueil. A côté de la salle 302, où j'arrivai en courant, croyant être en retard dès la première heure de cours dans un nouveau lycée, d'autres personnes attendaient. Me faisant toute petite, je me joignis à eux sans me faire remarquer, vérifiant encore une fois sur mon emploi du temps que j'étais au bon endroit.

"Bonjour tout le monde !"

La prof de français, une petite prof replète et ronchon, arrivait en soupirant de l'autre côté du couloir, les clés de la classe en main. Elle ouvrit la porte après s'être frayée un chemin parmi les étudiants. Mon espoir de rester anonyme fut réduit à néant lorsque je me souvins que je devais faire signer une feuille par tous mes professeurs lors de mon premier jour. Je soupirai, irritée. J'attendis que le groupe rentre dans la classe avant de me diriger vers le bureau de la prof, où celle-ci était occupée à mettre ses papiers en ordre.

"Bonjour madame…" commençai-je timidement.

"Ah ! C'est toi la nouvelle !" s'exclama-t-elle en me lançant un regard froid.

C'était une vraie française, à n'en pas douter. Seuls les français peuvent être aussi... arrogants, pour rester polie. Elle signa la feuille que je lui tendais en marmonnant des propos en français sur le fait qu'il était impossible de gérer des élèves qui arrivaient en plein milieu de l'année scolaire et me rendit la feuille d'un geste brusque.

"Il reste une place au fond de la classe."

"Sympa l'accueil…" murmurai-je en me dirigeant vers le fond de la classe.

Je m'assis sans regarder mes camarades de classe, même si je sentais sur moi leurs regards curieux. Je n'avais pas envie de sociabiliser, tant pis si je n'avais pas d'amis. Je préférais souffrir seule.

"Bien !" commença la prof, dont je ne savais toujours pas le nom. "Aujourd'hui, vous allez converser avec votre voisin pour dire ce que vous avez fait pendant les vacances. Vous devrez me remettre un compte rendu écrit."

Je soupirai avant de me tourner vers ma voisine de table. Celle-ci était très petite, avec un physique très particulier, ce qui ne l'empêchait pas d'être attrayante. Elle était même très belle, bien qu'un peu trop maigre. Ses cheveux étaient très courts, en pointes qui partaient dans tous les côtés, d'un noir corbeau qui contrastait avec la pâleur de son visage anguleux magnifiquement formé, orné d'yeux extrêmement sombres, presque noirs. Je ne vis ces yeux étranges que l'espace d'un instant, quand elle me regarda furtivement avant de se concentrer sur son téléphone portable qu'elle cachait sous la table. Elle avait l'air inspirée…

"Bonjour", commençai-je avec prudence.

"Bonjour", fit-elle d'un air absent sans lever les yeux de son portable.

Elle avait un petit accent adorable.

"Euh… Comment tu t'appelles ?"

Je me sentais vraiment bête à côté d'elle. Je l'ennuyais plus qu'autre chose.

"Alice."

"Ah. Moi c'est Bérénice."

"Je sais."

"Dis-moi, est-ce que tout le monde est aussi peu accueillant dans ce lycée ?" demandai-je soudain, avant de plaquer la main sur ma bouche.

Heureusement, elle n'eut pas l'air de mal le prendre, elle se contenta d'un petit sourire, et ce fut tout. Je ne savais même pas si elle avait compris ce que je venais de dire. Désemparée, je fixai la feuille de papier qui était devant moi. Je décidai de mettre en œuvre mon imagination débordante.

Alice n'a visiblement pas passé de très bonnes vacances. Des quelques mots qu'elle a daigné m'accorder, je peux proposer un résumé rapide de ses deux semaines hors du lycée. Elle n'a rien fait de particulièrement intéressant, j'ai malgré tout réussi à glaner quelques informations.

Elle est donc partie fêter Noël en Espagne. Saviez-vous que, dans le sud de l'Espagne, une station balnéaire toujours ensoleillée propose aux touristes un diplôme de petite sirène ? Alice a toujours aimé la Petite Sirène, et elle suppliait ses parents encore et encore pour y aller. Ceux-ci ont fini par céder… La jeune fille a donc enfilé une queue de poisson et a passé les épreuves avec succès avant d'obtenir son diplôme. Ensuite, après un petit essai de rodéo, elle est partie à la recherche des dauphins dans la Méditerranée et a failli se noyer à mi-chemin entre la France et la Corse. Heureusement, elle a été secourue par des marins qui passaient par là. Elle a apprécié le bateau, je pense…

Revenue en Amérique, elle a été atteinte de la pneumonie et n'est pas sortie de son lit pendant cinq jours. Bonne année 2006 !

PS : étant donné le manque de coopération de ma voisine, ceci n'est que pure fiction.

Je relus mon papier et éclatai de rire silencieusement, essayant d'imaginer Alice avec une queue de poisson. Alice pouffa après avoir jeté un simple coup d'œil à ma feuille. Comment avait-elle pu lire si vite ? En tout cas, elle ne dit rien et se pencha sur sa propre feuille. Elle se mit à écrire à toute vitesse.

"Qu'est-ce que tu fais ?" demandai-je.

"Je t'invente des vacances intéressantes", répondit-elle simplement.

"J'aurais aimé qu'elles le soient…" murmurai-je pour moi-même.

Tout ce que j'avais fait, c'était me mettre à niveau pour intégrer le lycée. J'en avais tellement marre de l'anglais que j'avais l'impression de littéralement saturer. J'en étais même tombée malade.

"Tu veux lire ?" demanda-t-elle au bout de quelques minutes.

"Je te fais confiance", répondis-je, soudain mal à l'aise.

Alors que la fin de l'heure approchait dangereusement, je devins de plus en plus nerveuse.

"Tu vas t'habituer, tu vas voir", m'affirma Alice.

Je lui lançai un regard incrédule sans daigner répondre. Depuis quand m'adressait-elle la parole sans que ce soit en lien quelconque avec le cours ? Cette fille était décidément très étrange. Elle ne savait rien de moi, mais j'avais l'impression d'être tout sauf un secret pour elle. La sonnerie annonçant la fin de la première heure finit par retentir et je me levai sans un mot. Je déposai mon travail sur le bureau de la prof avant de sortir d'un pas rapide pour me diriger vers le bâtiment 2, où allait avoir lieu la pire des matières : les mathématiques.

Comme lorsque j'étais arrivée devant la salle de français, des gens attendaient dans le couloir, non pas que le prof arrive, mais que les élèves du cours d'avant sortent tous. Comme au cours précédent, je laissai les autres entrer dans la salle avant moi afin que la voie soit libre pour accéder au bureau du prof pour lui faire signer mon papier. Cependant, une autre fille qui tenait dans ses mains une feuille semblable à la mienne avait l'air de vouloir faire la même chose que moi. Nos regards se croisèrent, et elle sourit légèrement. Je lui rendis son sourire, espérant qu'il n'avait pas trop l'air d'une grimace, et je lui fis signe de passer devant moi. Je la suivis jusqu'au bureau de Mr Verner. Celui-ci, un grand sourire faux aux lèvres, nous demanda de nous présenter toutes les deux devant toutes la classe. J'eus envie de commettre un homicide. Je m'étais promis que je n'ouvrirais pas la bouche de la journée pour parler anglais. Et voilà que j'allais me ridiculiser devant une quinzaine de personnes, tout simplement parce que monsieur souhaitait que je me présente ? L'autre fille n'avait pas l'air plus enjouée que moi à cette idée, mais elle, ce fut dans un anglais parfait qu'elle s'adressa au reste du groupe, même si sa présentation fut très succincte. Puis ce fut mon tour. Je décidai d'y aller à fond et débitai mon texte à toute vitesse : "hi, my name is Bérénice and I'm French." Heureusement, cela sembla suffire au prof, qui nous envoya toutes les deux à une table vide au fond de la classe. D'après ce que j'avais saisi de sa courte présentation, le nom de l'autre fille était Isabella Swan, mais elle préférait être appelée Bella. J'avais déjà eu de la chance de comprendre ça.

Le cours commença. Dès les premiers mots de mathématiques que le prof prononça, je commençai à me sentir mal. J'avais toujours détesté les maths, je n'y arrivais pas et il n'y avait rien à faire. Je voyais tout le monde écrire sur son cahier pendant que le prof parlait et écrivait au tableau, mais ma main droite tremblait tellement que j'avais presque peur de me saisir de mon stylo. Malgré mes bonnes résolutions, mon cerveau me torturait de plus en plus, me criant : tu ne vas jamais y arriver, jamais ! Tu es nulle et tu le resteras ! Après un moment, je regardai ma montre, impatiente de sortir de cette salle de malheur.

"Hey, are you alright?" fit une voix près de moi.

Je tournai la tête pour faire face à Bella, dont j'avais momentanément oublié la présence. J'acquiesçai avec un petit sourire, espérant ainsi la convaincre que j'allais bien. C'était son premier jour, à elle aussi, et je ne voulais pas qu'en plus elle s'inquiète pour moi.

"Would you want to borrow my copybook after class?"

Je mis un certain temps avant de me souvenir que le mot "borrow" signifiait "emprunter". Elle me proposait de lui emprunter son cahier après les cours ! Nice !

"Euh, yeah, why not !" bredouillai-je. "Thank you!"

Sincèrement, je doutais de parvenir un jour à comprendre quoi que ce soit dans ce domaine, que ce soit sur n'importe quel cahier, mais elle était tellement gentille de proposer que je ne pouvais pas refuser.

"Would you want to eat with me at lunch?" demanda-t-elle ensuite.

Je la regardai avec stupeur. J'avais compris les mots tout de suite, mais j'eus tout de même peur de ne pas avoir bien compris.

"You sure?" demandai-je après un petit moment. "I mean... I'm not very interesting."

Elle eut un petit sourire.

"Me neither," répondit-elle simplement.