Prologue.

J'allais mourir. Je le savais, cette certitude c'était déjà propager en moi, ce qui me surprit.

Pourtant je n'étais pas désespérée, ni même triste. Je n'avais même pas peur. Non, c'était plutôt comme si je m'y était attendu à cette fin. Comme si cela avait été la seule fin possible en faite.

La seule fin possible à tout ce qu'il c'était passé depuis mon arrivé à Forks, depuis le nouveau et merveilleux tournant qu'avait pris ma vie. Même maintenant, alors que celle-ci touchait à sa fin, je n'arrivais pas à regretter. Comment aurai-je pus ?

J'allais mourir.

La couleur pourpre des yeux de mon bourreau vint pétrifier mon cœur.

J'allais mourir.

Mais je ne regretterais pas.

Je t'aimais trop pour cela.

Les plaisirs violents ont des fins violentes. Nul ne pouvait imaginer plaisirs plus intense, plus vertigineux que l'amour, Si l'amour donne la vie. La seule fin possible alors ne serait-ce pas la mort ?


Comme une promesse…

-Tu es sure de vouloir partir ma chérie ? Répéta ma mère pour la cinquantième fois au moins depuis que nous étions partis de la maison, Tu sais très bien que Bart et moi sommes toujours très heureux de t'avoir à la maison !

Mensonge éhonté.

Le jour où Bart voudra bien de moi chez lui les poules auront des dents. Et ma sœur un cerveau.

-Et puis tu à tout juste 19ans ma chérie, tu es toute jeune …

-Maman, grognai-je, On à déjà eue cette discussion il me semble, et je crois bien que tu te souviens de la réponse. Et puis tu sais c'est pas parce que Tracy est partit à 23ans que je dois suivre l'exemple de ma merveilleuse sœur !

-Cissi …

-Arrête avec ce surnom ridicule, répondis-je sèchement, tu m'as affublé d'un nom immonde, assumes. »

En fervente lectrice de roman à l'eau de rose ma très chère mère a eue la merveilleuse idée de nous affubler, ma sœur et moi, du nom de ses héroïnes préférées.

Voilà comment ma chère sœur est devenue Tracy Bulmer, (héroïne du roman Fleur de Lys où une jeune prostituée est sauvée par un prince héritier ultra riche qui fini par lui payer tous ce qu'elle veux, avant de la couronner princesse) et moi Cecilia Bulmer, doux prénom tout droit sortis du roman Amour Toujours. Pathétique n'est-ce pas ?

-Cecilia, reprit ma mère manifestement excédée, je te dit juste que partir de chez toi à 19ans pour l'autre bout de l'Amérique, n'est franchement pas le meilleure moyen de te faire une place dans le monde, alors qu'ici Bart et moi nous pourrions t'offrir tous ce que tu souhaites ! Une place dans les meilleures Universités de l'Ivy League par exemple…

Je poussai un profond soupir. Ma mère avait toujours contestée ma décision de devenir infirmière. Elle trouvait que cela trahissait un manque d 'ambition, et pour ma mère le manque d'ambition constituait le pire défaut de la race humaine.

Je ne répondis pas et me tourna vers la vitre de notre voiture, et entreprit de trouver le bouton qui actionnait la manœuvre de contrôle des vitres parmi tous les autres boutons qui agrémentait le système complexe de la nouvelle voiture de ma mère. Lorsque enfin je le trouvais j'appuyai dessus comme une cinglé, laissant peu à peu le vent pénétrer dans l'habitacle, je soupirai d'aise.

La chaleur était suffocante ici, cela ne dérangeait pas ma mère habituée au climat aride de l'Arizona, mais moi si. Je déteste la chaleur. Je déteste les corps moites de sueurs des gens dans les rues, je déteste la chaleur cuisantes des rayons du soleils sur ma peau, je déteste l'atmosphère étouffante du moi de septembre à San Francisco.

Depuis toute petite je fuis la soleil, enfant je jouais seule dans les coins d'ombre alors que tous les autres bambins s'agglutinaient au centre du bac à sable pour profiter du moindres rayons.

Je sors la tête de la voiture, profitant de la morsure de l'air frais sur mon visage. Mais le soleil joueur et démoniaque vient poser quelques rayons sur mon bras, je pousse un soupir et m'écarte de la fenêtre.

Je me rends alors compte que ma chère mère n'a pas cessée de parler depuis que j'ai décroché avec l'histoire des études.

-… Et puis que sais-tu de cet endroit ? De cet hôpital ? Qui te dit que ce n'est pas un endroit malfamé, tu sais de nos jours, les petites bourgades ce n'est plus ce que c'était …

Je sens une vague de fureur s'écraser en moi lorsque je me rends compte de ce dont elle parle.

-Maman ! M'écriai-je, folle de rage, Comment oses-tu dire ça ?? Tu sais très bien comment c'est Forks ! Arrête de faire comme si j'avais choisis cet endroit au hasard, arrête de faire comme si tout était normal…

Je vois ma mère s'enfoncer dans son siège, elle ne dit plus rien. J'ai deviné juste. Ça me dégoûte.

Forks…

J'aime ce nom, on dirait un marque de céréales. J'aime ce nom.

Ça sonne comme une chanson. Comme un conte pour enfant.

Ça sonne comme une promesse.

Je ferme les yeux.

Papa…

Papa, c'est pour toi que je vais là bas. C'est pour toi, rien que pour toi. Pour enfin faire ce que je t'ai promis de faire. Aller à Forks. Voir les falaises et la réserve Quilleute, voir la forêt, la sève s'écouler dans sapins, voir la mer se jeter avec fracas sur les immenses plages de galets de la bais.

C'est pour toi papa, rien que pour toi…

-Cecilia, murmure ma mère, je rouvre les yeux. Cecilia ma chérie je suis désolé, ce n'est pas ce que je voulais dire. Tu … tu sais que je regrette ce qui c'est passé mon cœur, mais c'est … c'est que je ne veux pas que tu ailles si loin de moi…

-Moi je le veux. Répondis-je dans un souffle.

Elle baisse la tête, je l'avais blessée.

Ses mains se crispent sur le volants, ses ongles vernis de rose s'enfoncent dans le cuir.

Ma mère représente tous ce que je ne veux pas être. Mais est-il possible que je l'aime quand même ?

Ma main va se poser sur son épaules.

-Maman, j'en ai besoin, je veux partir, tu sais que je n'aime pas San Francisco, tu sais que je n'aime pas Bart, ni la vie que tu m'obliges à mener. Alors cesse de faire semblant. Mais maman tout cela ne veut pas dire que je ne t'aime pas toi.

Elle se retourne vers moi, ses yeux sont brillants. Mais je sais qu'elle ne pleurera pas. Judy Bulmer ne pleure jamais.

-Maman chérie, continuai-je en souriant, j'ai besoin d'aller à Forks, laisse moi partir s'il te plait…

Sa main droite quitte le volant et vient se poser sur la mienne.

-Seulement si tu promet que je te reverrais.

-Promis maman, c'est promis.

Elle reprend le volant et je détourne les yeux.

Nous ne sommes pas habituées à se genre de scène elle et moi. C'est plutôt pour elle et Tracy la mièvrerie de ce genre. Elles se ressemblent tellement. Dans leur manière d'être, changeante, prête à prendre d'autrui tout ce qui leurs serraient profitable. La même ambition, ou manque total d'ambition ça dépends si se marier à un homme riche et flamber toute sa vie peu être considéré comme de l'ambition. Elles sont des femmes « du monde », elles se plaisent dans ce luxueux univers, ce qui est évidemment loin d'être mon cas.

Depuis que je suis née moi je suis l'intruse, l'étrangère. .

Je suis le vilain petit canard, je ne leur ressemble en rien.

J'ai l'air d'un chat sauvage, je suis petite et maigre, la peau très pâle, plutôt du genre à brûler qu'à bronzer au soleil. Je me tiens toujours très raide, le épaules un peu voûtées, je suis pas souple pour un sou, et je n'ai absolument rien de gracieux. J'ai les cheveux noirs comme les corbeaux, très volumineux, mes mèches noirs retombe lourdement autour mon visage, c'est presque une crinière qui entoure mon visage. Le seuls truc qu'on pourrait considérer comme joli chez moi ce sont mes yeux, ils sont noirs, comme un trou, j'adore voir la tête des gens lorsque je les regarde dans les yeux. C'est assez marrant.

Depuis que je suis née je suis l'étrangère. Sauf pour mon père.

J'ai tout hérité de lui, ses cheveux, ses yeux d'encres. Son courage et sa franchise. Et son étrange aptitude à aimer avec passion les mauvaises choses. Lui comme moi étions passionnés des arts étranges, de la musiques classique, des sports insolites, comme mon amour inconditionnel pour le patinage, qui a démarré à 3ans la première fois que j'ai vue la neige, la glace et quelques personnes assez folles pour glisser dessus avec une incroyable élégance, insolite je vous dis.

Comme son amour inconditionnel pour ma mère, qui l'avait conduit à se dépasser, à grimper toujours plus haut vers la richesse et la reconnaissance de ses pairs, et qui avait fini par le tuer.

Papa…

Je regarde le paysage, et voir le jaune flou de cet horizon que je fuyais avec bonheur m'emplis de féliciter.

Je quittais San Francisco, je quittais mon beau père et son argent, je quittais la chaleur et la sueur.

Forks.

Ça sonnait comme une promesse…