Disclaimer : Albator, Clio, Maetel, Warius, Doc, les marins de l'Arcadia et les militaires du Karyu, l'équipage du Big One, Mi-Kun et Tori-San appartiennent à leur créateur, M. Leiji Matsumoto.

Bob l'Octodian et son Metal Bloody Saloon appartiennent à Aerandir Linaewen à qui je les emprunte le temps de quelques clins d'œil.

Les autres personnages sont à bibi

1.

- Papa, popo !

A deux ans et demi, Alguénor portait toujours des langes mais il apprenait à se servir des toilettes des grands où son père l'avait rapidement porté.

Aldéran lui rajusta sa salopette avant de le ramener dans la cuisine afin qu'il finisse ses tartines de confiture et son verre de lait.

Avec ses boucles noires, ses prunelles bleu marine, ses bonnes joues et ses lèvres rouges, le garçonnet était craquant au possible et savait très bien comment embobiner son monde d'une moue irrésistible !

- Tu veux encore une tartine ?

- Oui ! Au choco !

- Petit goinfre, on va finir par pouvoir te faire rouler !

Alguénor rit tandis que son père étalait la pâte chocolatée sur le pain avant de poser la tartine devant lui.

- On va bientôt partir. Finis de manger, je vais remplir ta boîte pour la journée à la crèche.

Prenant les sacs en papier dans lesquels il avait déjà préparé les collations du matin et de l'après-midi ainsi que les sandwiches et les fruits pour le repas de midi de son fils, Aldéran monta à l'étage du duplex, Lense sur ses talons, la chienne couleur crème agitant doucement sa longue queue.

Prêt pour sa part, le jeune homme avait noué les lacets fermant le manteau et fait tourner l'écharpe autour du cou du garçonnet avant de lui enfoncer son bonnet sur la tête.

Au parking souterrain de l'immeuble, Aldéran avait installé Alguénor dans son siège avant de s'asseoir au volant du tout-terrain noir et de démarrer.

Il était encore relativement tôt et la circulation n'était pas trop dense, aussi put-il rejoindre le Bureau AZ-37 de la Police Spéciale en moins de quarante minutes.


Tenant son fils par la main, Aldéran traversa le plateau où les membres des Unités d'Intervention avaient leurs tables de travail, rejoignant la sienne.

Il venait juste d'allumer son ordinateur quand Soreyn arriva à son tour, sachet de viennoiseries à la main puisque c'était à son tour d'apporter les pâtisseries à ses équipiers.

- J'ai pris un muffin pour Algie.

- C'est gentil. Dis merci, Alguénor.

- Merci, Soreyn, fit le petit avant de mordre dans le gâteau.

- Qui vient avec les cafés ? questionna Soreyn en s'asseyant.

- Talvérya.

De fait, quelques minutes plus tard, la sylvidre présentait à chacun le grand gobelet de café selon leurs goûts.

- Algie reste avec nous ? s'enquit-elle.

- Un petit peu. Il y a réunion des Educatrices et la crèche n'ouvre qu'en milieu de matinée. Notre Colonel a accepté qu'il soit là.

- De toutes façons, il n'a jamais dérangé, sourit à son tour Yélyne, et depuis le premier jour où tu l'as amené, nouveau-né, pour nous le présenter.

Assis à une table en plastique, le garçonnet ne prêtait plus aucune attention aux adultes, crayon à l'épaisse mine dans la main et dessinant sur du papier.

- Il fera bientôt concurrence à Eryna, remarqua Soreyn.

- Qui sait ? sourit Aldéran.

Alguénor tendit les bras pour être pris dans ceux de son père qui ne put s'empêcher de poser ses lèvres sur la joue douce du garçonnet.

- Tu restes ici, Lense, jeta le jeune homme alors que le molosse s'était étiré. Je ne serai pas long, ajouta-t-il à l'adresse des membres de son Unité Anaconda. S'il y avait une alerte, je vous rejoindrais sur les lieux, au plus vite.

Son fils contre lui, Aldéran le réinstalla sur la banquette arrière, le sanglant soigneusement à son siège avant de prendre la direction de la crèche qui se trouvait à quelques minutes seulement du Bureau de la Spéciale.


- Algie a déjà mangé son biscuit et son fruit de dix heures, renseigna-t-il à Madame Ysile, l'Educatrice de la classe où se trouvait le garçonnet. J'ai mis d'autres fruits dans les sachets, et une barre de chocolat.

- Je vais lui donner à boire un berlingot de lait puis on commencera les jeux une fois tous les enfants arrivés. Cet après-midi… ?

- C'est mon aîné qui viendra le chercher.

- Je le note. Bonne journée à vous, Aldéran.

Le jeune homme s'accroupit pour embrasser Alguénor qui affichait une moue chagrine.

- A ce soir, mon grand trésor ! Je t'aime très fort !

- Je t'aime, mon papa !

Et Alguénor agita la main à l'adresse de son père.


La matinée s'était terminée sans alerte, ce qui n'était pas plus mal pour le premier jour de la semaine, ce qui avait permis à chacun de s'occuper à du classement, de l'archivage et pour certains à rattraper du retard dans les dossiers.

Peu après la pause de midi, Aldéran avait été appelé dans le bureau de Melgon Doufert, son Colonel.

- Oui, Mel ?

- Assieds-toi, Aldie, pria-t-il après que le jeune homme se soit servi une tasse de café. Alguénor s'est bien plu ?

- Comme à chaque fois.

Aldéran rit doucement.

- Comment en serait-il autrement, tout le monde vient le câliner !

- Que veux-tu, il a des joues à bisous ! Ce petit bonhomme séduit tout qui le croise ! Tu devras partir plus tôt ?

- Non, Skyrone ira le rechercher et me le gardera. Alors, Mel, qu'y a-t-il, un souci ?

- Oui et non. C'est très simple en réalité. Je dois me rendre à un séminaire, évaluations des compétences, mises à niveau, bref cela pourrait prendre un mois, expliqua le Colonel de l'AZ-37.

- Je crois que je devine où tu vas en venir, glissa Aldéran avec un petit sourire. Tu vas encore tenter de refiler les rênes du Bureau à pauvre petit gars sans défense !

- Merci de te proposer pour me remplacer, Aldie, je n'en attendais pas moins de toi !

- Et c'est pour quand, ton escapade ? reprit le jeune homme, plus sérieux, afin de pouvoir s'organiser.

- Je pars dans trois semaines. Je pense que te charger des affaires et formalités courantes ne te prendra pas trop de temps. J'espère qu'il n'y aura rien de trop sérieux surtout. Tu peux toujours me joindre bien sûr ! Mais, je te laisserai les pleins pouvoirs et je fais confiance à tes capacités de décisions. Tu acceptes ?

- Tu peux partir sans souci, je m'occuperai bien de l'AZ-37.

- Tes codes d'accès sont toujours actifs, tu pourras donc directement reprendre mes responsabilités.

- D'accord. Je veillerai sur le Bureau, Melgon.

- Merci, Aldéran !


Après deux sorties au cours de l'après-midi, pour une tentative de braquage et une sévère altercation dans une usine de montage, chacun avait pu quitter l'immeuble en toute fin d'après-midi.

Aldéran s'était rendu à l'appartement de son aîné afin d'y récupérer son rejeton.

En pleine série d'expériences pour un autre labo, Skyrone et Delly occupaient l'appartement depuis plusieurs semaines afin de limiter au maximum la durée de leurs déplacements.

Valysse et Lyavine étaient venues embrasser leur oncle avant de repartir jouer.

- Algie a été sage ?

- Comme une image ! Il t'attend patiemment, tout en empilant ses cubes ou en tapant sur les gros boutons de son ordinateur éducatif. Tu veux dîner avec nous ?

- Non, je ramène Alguénor à l'appart : soirée entre hommes ! J'ai acheté des cornets de nuggets de poulet, avec la sauce sucrée dont il raffole. Demain ?

- J'irai aussi le prendre à la crèche, ne t'inquiète pas.

- Merci, Sky. A demain, en ce cas, conclut le jeune homme avant d'embrasser sa belle-sœur et de repartir avec son fils.


Alguénor couché dans son lit bleu, un projecteur envoyant des taches lumineuses au plafond, Aldéran était demeuré un moment auprès du garçonnet, avant de le border à nouveau soigneusement et de quitter la chambre, laissant la porte entrouverte.

Et pour le jeune homme, la journée s'acheva devant la télévision.