Bonjour, Bonsoir à tous et à toutes ! Voici ma première fanfiction sur le couple Draco/Harry. Cela fait cinq ans que je n'avais pas écrit de telles choses (j'écrivais des fanfictions sur l'univers de Naruto sous le pseudo de Bloody Sensei puis Illusion Artificielle). J'ai dû faire face à une vague d'émotions et de sentiments ces derniers temps et le meilleur moyen pour évacuer tout cela est l'écriture. J'ai relu quelques-unes de mes fanfics écrites il y a plusieurs années et j'avoue avoir bien ri. Certes, les dialogues étaient pourris, les descriptions bâclées et les scénarios (ou scénarii, comme tu préfères) mal exploités. Toutefois, écrire m'avait permis de garder la tête hors de l'eau pendant une période assez déprimante.
Cette histoire se découpera donc en plusieurs chapitres (je ne saurai dire le chiffre). J'espère que vous l'apprécierez tout autant que moi j'aime l'écrire. Bonne lecture :)
NDA : pour des raisons de clarté (et de facilite), j'ai modifié la date des événements racontés dans les bouquins. La bataille opposant Harry à Voldemort s'est déroulée en 2015.
Rating : M, relations sexuelles à venir
Disclaimer : Les personnages et leur univers sont de J. K. Rowling
Octobre 2016, début d'après-midi. Cela faisait plusieurs heures que le jeune homme s'ennuyait à mourir dans son bureau. En vérité, cela faisait plusieurs mois qu'il s'emmerdait à longueur de journée. La paix, aussi réjouissante soit-elle, avait aussi sonné le glas des rivalités entre les sorciers. Or, mépriser était sa marotte, le domaine dans lequel il excellait. La fin de la guerre avait balayé d'un revers toute sorte d'hostilité et, depuis, il était de bon ton de faire bonne figure lorsqu'il croisait d'autres êtres humains. L'isolation sociale était complètement incompatible avec son nom, il ne pouvait se permettre d'aller à l'encontre de ces sourires forcés. Toutefois, si la guerre l'obligeait à se montrer cordial avec son prochain, elle avait signalé la fin de certains contacts comme ceux qu'il s'était amusé à entretenir au cours de ses années scolaires. C'était précisément ce qui l'agaçait et ce à quoi il pensait jour et nuit. D'accord, la société sorcière lui interdisait d'être un enfoiré en public, mais pourquoi l'empêchait-elle d'interagir avec ce fichu Potter ? Parce que oui, il était toujours question de Potter.
Saint Potter, le balafré, le sauveur de la veuve et de l'orphelin, l'ami des cas désespérés, mais aussi cet attrapeur de Quidditch inégalé, ce puissant sorcier qui-a-survécu-par-deux-fois, sa Némésis de toujours, son égal. Personne n'avait la trempe de Potter, ni son goût exaspérant et inquiétant pour le danger. Personne n'était aussi mal coiffé que lui ni aussi charismatique. Qu'importe l'angle de vu adopté, personne ne lui arrivait à la cheville. Certes, il lui était plus facile de dénombrer ses défauts que ses qualités, mais il savait que Potter était un être complexe, tout aussi complexe que lui. C'est probablement ce qu'il appréciait le plus chez le brun : le fait qu'il soit à la fois l'être qui lui ressemble le plus et celui qui s'en rapproche le moins. C'était ce qu'il avait fini par conclure le jour de la bataille finale lorsque le sort de Voldemort s'était retourné contre lui-même. Potter n'avait jamais fui. Potter n'avait jamais trahi ses camarades, Potter n'avait jamais songé à tuer l'un des siens. Lui, si.
Cependant, Potter était tout aussi fragile, aussi seul, aussi vide que lui. Il était même prêt à parier que ce dernier vivait avec ce sentiment amer d'inaccomplissement. Il l'avait vu dans ses yeux le jour de son procès lorsque Potter vint témoigner à la barre en sa faveur. Prévisible. Depuis ce jour, il n'avait qu'une envie, reprendre contact avec lui. Il ne se sentait aucunement redevable envers lui, après tout Potter adorait venir en aide aux démunis. Il ne lui avait rien demandé. C'était son problème, pas le sien. Non, il ne voulait pas le remercier. Bien au contraire.
En effet, si son témoignage lui a probablement évité un très long séjour à Azkaban, il l'a condamné à un sort bien plus terrible : la fin de tout échange entre eux. Aucune parole, aucun signe de tête, aucun regard échangé depuis ce putain de 14 août 2015. D'ailleurs, il s'en souvenait comme si c'était hier. Ce très cher Potter était entré par la gauche, juste à temps, avant la prononciation de la sentence. Lui était prisonnier d'une ridicule cage de fer ensorcelée au beau milieu du tribunal, vêtu de loques. Plusieurs paires d'yeux le scrutaient froidement. Jamais il ne s'était senti plus honteux qu'au moment même où Saint Potter se plaça à ses côtés pour regarder fixement le juge avant de se lancer dans un long monologue qui retint l'attention du public. Il avait toujours pris soin d'entretenir une relation d'égal à égal avec Potter, mais, à ce moment précis, il s'était retrouvé indéniablement dans une position d'infériorité qui lui était impossible à contester aujourd'hui. La honte monta d'un cran lorsque vinrent témoigner Granger-je-sais-tout et Weasley-plus-con-tu-meurs. Il se souvenait aussi de l'absence d'émotion sur le visage de Potter, une première pour le sauveur de l'humanité ! Il aurait aimé lire dans ses yeux de la colère, de la haine, de la pitié voire pire, de la compréhension. Que nenni ! Potter était resté indifférent, ce qui ne fut pas le cas de ses deux meilleurs amis, mais il n'en avait eu cure. Leur existence avait juste été un motif de querelles avec Potter.
Bref, il devait sa liberté au Gryffondor et peut-être même sa vie. Il avait manqué de rôtir dans la salle sur demande, mais Potter lui avait tendu la main. Potter tendait toujours la main, c'était bien connu. Une sorte de réflexe ou un comportement typiquement gryffondorien qu'il avait sûrement développé à Poudlard. Allez savoir…
Pourtant, Potter s'était cassé. Celui qui affrontait ses adversaires la tête haute n'avait pas daigné le regarder depuis le procès. Et Merlin savait qu'ils avaient des tas de choses à régler et à se dire. Lui en tout cas était resté sur sa faim. Leur relation était inachevée, inaccomplie et cela ne pouvait pas durer. C'est pourquoi il s'était enfin décidé à agir, après plusieurs mois de réflexion. La fin de l'année était proche, la nouvelle arriverait bien vite et elle ne pouvait décemment pas commencer avec des regrets.
Il fixait le parchemin posé devant lui tandis qu'il serrait sa plume d'oie de plus en plus fort. C'était bien beau tout ça, mais que raconter ?
« Bonjour Potter, comment vas-tu depuis le temps ? Il fait beau aujourd'hui alors j'ai pensé à toi. Cordialement ».
C'était certainement la pire entrée en matière qu'on pouvait imaginer et ce n'était absolument pas digne de lui. Certes, il devait faire simple et cacher son brûlant désir de le revoir au plus vite, mais il ne pouvait pas non plus lui parler de météo. Il fallait être naturel, adopter un style d'écriture très simpliste et surtout trouver un prétexte pour lui envoyer un hibou. Lequel ? Il sourit. Il n'aurait pas hésité quelques années plus tôt à l'insulter allégrement pour provoquer un duel entre eux deux. Seulement voilà, une missive invective lui assurait une absence de réponse. Potter ne prendrait pas la peine de rentrer dans son jeu par hiboux interposés. Et même s'il en avait envie, aurait-il le temps pour lui répondre ?
Potter était Auror et un Auror particulièrement pris, constamment en déplacement. Le ministère de la Magie aimait lui confier les missions les plus risquées qui l'obligeaient à quitter régulièrement l'Angleterre. Le ministère aimait jouer avec sa vie et Potter avait pris goût à vivre dangereusement. Pathétique…
Il savait de source sûre que le jeune sorcier revenait environ une fois par mois dans son appartement londonien. Les chances de tomber sur lui dans un lieu public de manière tout à faire inattendue étaient presque nulles. Elles étaient nulles. Ça n'était jamais arrivé et il savait qu'une occasion pareille ne se présenterait pas à lui de sitôt. À ce rythme-là, elle ne se présenterait jamais. Il devait provoquer cette rencontre. Pour son propre bien.
Il savait aussi que le retour de Potter était proche, ce samedi si sa mémoire ne lui faisait pas défaut. Malheureusement, le sorcier avait l'habitude de rester uniquement un ou deux jours avant de repartir relever de nouveaux défis dans de nouvelles contrées. À croire que Potter détestait se sédentariser.
Potter avait toujours eu le don de le faire chier, même à distance.
« J'ai déposé le dossier B-22 dans le casier de Mme Granger-Weasley comme vous me l'aviez demandé. L'affaire est à présent classée.
- Très bien. Je n'ai plus besoin de vous aujourd'hui, vous pouvez disposer, répondit-il machinalement.
- Bonne fin de journée monsieur Malfoy ! », s'exclama la jeune femme avant de tourner les talons et de fermer la porte du bureau dans un silence des plus religieux.
Draco soupira. Cela faisait à présent deux bonnes heures qu'il était assis devant ce fichu parchemin vierge et son travail n'avait pas avancé d'un pouce. Enfin, ce n'était pas comme s'il croulait sous la paperasse… C'était à peine si on s'adressait directement à lui et non pas à un de ses subordonnés. S'il avait été un élève brillant à Poudlard, ses compétences étaient à peine reconnues par le ministre qui avait tout de même eu la grande bonté de le recruter et pas pour n'importe quel poste. Potter y était-il pour quelque chose ? Il préférerait ne pas savoir. Chef du Bureau de désinformation, il travaillait en étroite collaboration avec le Premier Ministre moldu anglais. Quel avenir pitoyable pour quelqu'un qui avait passé son enfance et son adolescence à cracher sur le monde des moldus ! Cependant, il fallait redorer le blason des Malfoy, c'est pourquoi il n'avait pu refuser une telle proposition.
Son Ministère se situait au troisième étage tandis que le Bureau des Aurors se trouvait à l'étage du dessous. Pourtant, il ne l'avait jamais entraperçu, même de loin. Il avait déjà entendu ses coéquipiers se plaindre de la rare présence de Potter au deuxième étage du Ministère. Qu'importe, Gawain Robards semblait s'en moquer comme de sa première chemise. Potter avait carte blanche. Foutu lui.
Une note atterrit sur son bureau et le sortit de ses pensées. Il reconnut l'écriture d'Hermione lorsqu'il déplia le papier. La Cheffe du département de la justice magique le félicitait d'avoir bouclé dans un temps record le dossier B-22. Draco froissa la feuille avant de la lancer à l'autre bout de la pièce. Elle seule faisait l'effort de reconnaître son application au travail, la belle affaire ! Granger était devenue inutile à partir du moment où Potter s'était fait la malle.
Draco étouffait. Il se leva et enfila sa cape de sorcier. Il regarda tristement le parchemin et réalisa brutalement que, même s'il avait trouvé la force de lui écrire, il n'aurait pu supporter que la société soit au courant de leurs échanges. Si son hibou atterrissait dans le salon de Potter ce samedi matin, il mettrait sa main à couper que le soir-même la presse à sensation en ferait la une de ses journaux : « Malfoy en veut-il à la vie de Potter ? », « Une nouvelle amitié, Potter et Malfoy » ou bien « Amis ou ennemis, Malfoy envoie un hibou à Potter ». Super. Bande de singes !
Il quitta son bureau et salua poliment tous les gens qu'il rencontra sur son passage tandis qu'il réfléchissait à ce problème si évident qu'il avait oublié de le prendre en compte dans son plan pour approcher Potter. Plus il y réfléchissait, plus ça lui semblait impossible à accomplir. On ne pouvait pas entrer en contact avec le balafré sans que la masse ne soit au courant. Personne de son entourage ne fréquentait le Gryffondor et de toute façon, il ne faisait confiance à personne pour ce genre de missions. Sans oublier que le cercle de Potter était très restreint : sa petite-amie et ses amis les plus proches avaient l'immense honneur de le voir une fois par mois. Il était inconcevable de venir frapper à sa porte surtout que Potter était toujours accompagné de sa clique lorsqu'il était de passage en Angleterre. Inconcevable également de se servir du travail pour l'atteindre. L'unique façon de lui remettre un message était de passer par une tierce personne. Joie !
Draco marchait de plus en plus vite. Il manqua de peu de percuter quelqu'un au détour d'un couloir.
« Tiens, quand on parle du loup, on en voit la queue, gloussa Cho Chang la main devant la bouche.
- Bonjour Malfoy, déclara doucement Hermione. Le Ministre sera tout aussi heureux que moi d'apprendre que l'affaire B-22 est enfin classée. Le Premier Ministre moldu semble également satisfait par ton rapport.
- Tu m'en vois ravi, Granger.
- Tu pourrais cacher ta joie, ajouta Cho qui fronça les sourcils.
- C'est que je n'apprécie pas devoir rendre un double rapport à chaque fois que je clos une enquête, répondit sèchement Draco. Que le chef du Département des accidents et catastrophes magiques s'en mêle, passe encore, mais que la cheffe du Département de la justice magique ait un droit de regard sur mon travail me rend amer ».
Hermione baissa les yeux un court instant avant de les relever pour fixer intensément Draco. Ses longs cheveux épais étaient, comme à leur habitude, en broussaille. Des cernes avaient élu résidence sous son regard déterminé. Elle respirait la fatigue, mais le boulot était sa drogue. Hermione resterait toujours Hermione. Le petit rat de bibliothèque était en passe de devenir la prochaine Ministre de la Magie. Un éclair de compassion passa furtivement dans ses yeux noisette. Draco déglutit. Il n'était pas à l'aise.
« J'en suis la première navrée. Sache que cela n'est pas de mon fait, je n'y suis pour rien. Tu n'es pas le seul à être concerné, ajouta-t-elle comme pour se justifier. Shacklebolt souhaite que j'intervienne dans l'ensemble des Départements du Ministère…
-Je vois. Sympathique tout ça. Draco dévisagea Cho dont les joues s'empourpraient à mesure que le dialogue se poursuivait. On m'attend, mentit-il.
- S'il y a quelque chose que je peux faire pour toi, Malfoy, n'hésite pas à venir m'en faire part. Bonne fin de journée !
- C'est ça ».
Il était dix-sept heures. Granger ne quitterait pas le ministère avant trois bonnes heures. À croire qu'elle aussi ne désirait pas rentrer chez elle où son cher époux l'attendait patiemment comme à l'accoutumée. Draco poursuivit sa marche et Hermione en fit autant. Cho Chang resta statique regardant le blond s'éloigner. Par réflexe, elle pensa à Harry qui lui manquait cruellement. Non pas qu'elle regrettait ce semblant de relation qu'ils avaient eu il y a plusieurs années, mais elle aurait aimé avoir de ses nouvelles de temps en temps.
« Harry n'est pas censé revenir ce week-end ? Demanda-t-elle à Hermione.
- Normalement, si tout se passe comme prévu. Rien n'est certain avec lui.
- Il a dû changer depuis le temps, commença Cho.
- Je ne saurais le dire. C'est à peine si nous avons le temps d'échanger des banalités lorsqu'il s'en revient d'une mission. Ron et moi ne le voyons qu'un bref instant toutes les quatre ou cinq semaines. C'est assez frustrant.
- Je comprends. Je n'aimerais pas être à la place de celle qui partage sa vie.
- Moi non plus. Harry n'est pas facile à vivre. Hermione se massa les tempes tout en souriant difficilement. J'ai rendez-vous avec Shacklebolt, je dois te laisser Cho. Ce fut un plaisir de discuter avec toi.
- À plus tard ! ».
Cho disparut dans la foule et Hermione se mordit la langue. Elle n'aimait pas mentir, pas plus qu'elle ne supportait la compagnie de la demoiselle Chang. C'était par politesse qu'elle avait marché à ses côtés dans les longs couloirs du Ministère. Elle ouvrit la porte la plus proche et se glissa à l'intérieur de la pièce, suivie par un autre sorcier.
« Qu'est-ce que tu veux, Malfoy ?
- Vois-tu bientôt Potter ?
- Tu nous as écoutées ? C'est assez déplacé, tu devrais le savoir ». Hermione croisa les bras sur sa poitrine, le cerveau en effervescence. Il était donc question d'Harry. Draco ne répondit pas à la question et continua son investigation :
« Je te demande si tu comptes voir Potter dans les prochains jours ?
- Probablement, répondit-elle en rangeant une pile de dossiers. Ron a prévu de les inviter manger ce week-end. Veux-tu te joindre à nous ? »
Draco manqua de s'étouffer. Hermione s'empêcha de rire lorsqu'elle le vit déstabilisé. Cela ne dura pas bien longtemps. Le blond ferma à nouveau ses traits et revêtit une expression indifférente. Les pensées se bousculaient dans sa tête. Granger venait-elle de l'inviter à dîner ou déjeuner en présence de Potter et de Weasley ? Granger avait-elle toute sa tête ou était-elle à la limite du burn out ?
« Tu devrais consulter un médicomage parce que tu viens tout juste de me proposer de…
- Je sais ce que j'ai dit, Malfoy. Tu aurais dû voir ta tête !
- C'était très drôle, en effet.
- J'étais pourtant sérieuse, assura-t-elle tandis qu'elle feuilletait de gros ouvrages poussiéreux. Si cela ne tenait qu'à moi, tu aurais déjà été invité.
- Je doute fort que la belette… que Weasley accepte ma présence autour d'une table. Je ne cherche pas à faire ma Cosette, comme disent les Moldus, mais personne ne veut de moi chez lui. Draco marqua une pause. Ce n'est pas pour te vexer, mais je préférerais embrasser un strangulot plutôt que de devoir supporter une telle épreuve…
- J'ai toujours cru à l'entente entre les maisons, commença la jeune femme. Même si la guerre est finie depuis plusieurs mois, nous resterons toujours liés les uns aux autres. Nous avons traversé une épreuve très difficile, nous sommes tous des survivants. Je crois fermement que, pour avancer, nous avons besoin des uns et des autres. Nous ne sommes plus ennemis.
- Un Malfoy n'a besoin de personne. Je n'ai besoin de personne.
- Toi plus qu'un autre. Tous tes repères ont été détruits à cause de ce conflit. Ton père, ta mère, ta fortune, ton manoir. Il ne te reste plus que ton nom.
- J'ai aussi quelqu'un dans ma vie, contra Draco sur la défensive. Je ne veux pas de ta charité à deux noises, Granger. Je n'ai besoin de personne pour vivre ma vie.
- Que veux-tu à Harry ? ».
Draco sourit narquoisement. Touché. Comment se sortir d'un tel bourbier à présent ? Il y avait la fuite. Il y avait eu trop souvent la fuite. Il ne fallait plus fuir, mais faire face. Hermione semblait avoir fini de consulter les bouquins. Elle écrivit rapidement une note qui s'envola dans les airs et disparut de la pièce.
« Je voudrais que tu lui transmettes un message.
- Quel genre de message ? ».
Il lui tendit un bout de parchemin qu'il n'avait pas eu le temps de sceller avec sa propre bague. C'était à la hâte qu'il avait écrit un bref mot dans le couloir après avoir entendu les deux jeunes femmes parler de Potter. Il ne faisait pas confiance à Granger, mais il savait qu'elle était droite. Jamais elle n'irait lire ce qui était destiné à l'Auror.
« Je vois. Elle prit le morceau de parchemin dans ses mains et le rangea immédiatement dans sa robe de sorcière. Je ferai en sorte de le donner à Harry.
- Nos échanges sont devenus beaucoup trop amicaux, si tu veux savoir.
- Ce n'est pas pour me déplaire. Les disputes m'épuisaient déjà autrefois. Ce serait pire de nos jours, je suis trop débordée pour pouvoir me rabaisser à ces jeux d'enfant, termina Hermione avant de sortir de la salle. Tu n'avais pas dit qu'on t'attendait ? ».
Draco se ressaisit. Il hocha la tête puis quitta précipitamment le Ministère qui commençait tout juste à se dépeupler. Il transplana jusque chez lui et constata qu'elle était déjà rentrée. Il soupira pour la énième fois de la journée et se débarrassa de sa robe. Il retira ses chaussures puis s'installa dans son fauteuil préféré, celui-là même qui se trouvait à côté de l'âtre. Il prit sa baguette et alluma un feu. Il fixa intensément les flammes. Il avait toujours aimé le froid, le vent, la pluie et la neige, mais il adorait encore plus la chaleur qui se dégageait d'une cheminée. Il prit le bouquin qui trônait sur la table basse et continua sa lecture de 1984. Les auteurs moldus étaient sacrément bons, il fallait le reconnaître…
« Bonsoir mon chéri.
- Bonsoir, déclara Drago sans lever les yeux de son roman.
- J'ai croisé Nott tout à l'heure. La date de son mariage approche à grand pas, il est très stressé, mais son implication dans les préparations me donne envie d'en faire autant.
- Tu dis ?
- Je veux que nous nous marrions !
- Plaît-il ?
- Je veux que tu me passes la bague au doigt, je veux montrer à tout le monde que je suis l'épouse de Draco Malfoy, dernier du nom !
- Pansy, tu es tombée sur la tête. Il n'a jamais été question de mariage entre nous deux et crois-moi, c'est très bien comme ça.
- Donne-moi un seul argument pour refuser ?
- Je n'en ai pas envie. Discussion close ».
Pansy jura entre ses dents et repartit pour la cuisine où elle prépara le repas en prenant soin de faire le plus de bruit possible. Draco était certain qu'il s'agissait d'un nouveau caprice de sa compagne, petite-amie héritée de Poudlard qu'il n'avait réussi à rejeter même si son cœur le lui disait.
Quand Draco passa à table, Pansy faisait la tête. Elle bouda plusieurs jours durant. Le jeune Malfoy ne s'en plaignit pas. C'était comme vivre seul.
