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Résumé : Les apparences étaient trompeuses et Fernand l'apprit durement.
L'Habit ne fait pas le moine
Les apparences étaient tellement trompeuses.
C'était là l'un des derniers enseignements dispensés par la Vie alors que Fernand se mourait dans les bras de son meilleur ami. Il avait dédaigné Alm à cause de ses origines, à cause de ce qu'il avait vu : un simple paysan élevé à la campagne, qui savait juste se débrouiller parce qu'il avait été le petit-fils d'un chevalier renommé. Il avait été aveuglé par ce qu'il avait vu, par les informations de base qu'il avait eu. Il avait été aveuglé par l'orgueil de son sang bleu.
Oui, il avait de bonnes raisons de ne pas aimer le bas peuple.
Mais tout le bas peuple n'était pas responsable de la tragédie de sa famille.
C'était à l'aube de la mort qu'il le comprenait enfin. Et puis, le rôle des nobles, c'était d'aider ce même peuple. Avait-il fait assez pour eux ? Cette horreur qu'il avait vécu, sa famille l'avait-elle en partie méritée ? Avait-elle eu, elle aussi, les yeux voilées par la vanité nobiliaire ? C'était cette même fierté mal placée qui avait creusé sa tombe. Il avait tourné le dos à ses amis pour ça. Parce qu'il n'avait pas accepté d'être dirigé par un cul-terreux de Ram, lui, le noble, alors que dans la Délivrance, le rang social ne voulait rien dire, les valeurs des hommes étaient égales. Et au final, Alm, qu'il avait tant critiqué, qu'il avait tant méprisé, se révélait être de sang royal.
Un prince héritier.
Le seul fils, l'unique enfant de l'empereur de Rigel, le cousin de celui qu'il avait choisi de servir.
L'habit ne faisait vraiment pas le moine.
Quelle ironie.
Il avait quitté un prince pour un autre.
Tout cela parce qu'il n'avait vu que le bouseux venant du trou du cul du monde de Zofia. Clive avait choisi le bon roi. Clive avait choisi Alm pour sa gentillesse, pour ses capacités et il s'en trouvait récompensé, il avait assisté le prince caché du royaume de Rigel. Berkut était tombé dans la folie, emportant avec lui sa promise, là où Alm, malgré le poids de sa tragédie familiale, s'était relevé, plus fort.
Tout cela importait bien peu désormais.
Mila avait été assez bonne pour le laisser vivre assez longtemps pour retrouver Clive et Clair.
Elle avait été assez miséricordieuse pour le laisser lui parler une dernière fois, pour lui demander pardon.
Elle avait été assez généreuse pour lui accorder de mourir dans ses bras, dans l'étreinte d'un ami fidèle, d'un frère avec qui il avait tout partagé, sauf le sang.
C'était bien plus qu'il ne méritait vraiment :
Mourir en paix, entouré par ceux qui l'avaient toujours aimé.
FIN