Bonjour à toutes et à tous.

Bienvenue sur ce nouveau recueil, qui contiendra exclusivement des moments de couples, sous le signe de ce qui "aurait pu" être par la suite. Le titre du recueil n'a pas été choisi pour rien: si l'on considère l'oeuvre originale, rien de cela n'aurait pu arriver. Mais si l'on choisit d'imaginer un idéal... Alors nos chers Chevaliers, Spectres, Marinas, Dieux et associés auraient pu avoir quelque agréable instant de tendresse.

C'est peut-être un peu confus pour le moment, mais ce qu'il faut retenir, c'est que je publierais ici des OS de longueur variable sur des couples/ échanges qui m'inspirent. Tous ratings, et tous genres confondus. (J'ai tendance à faire beaucoup d'Angst, ce sera peut-être l'occasion de refaire un peu de fluff!)

Je commence aujourd'hui avec l'un de mes OTP (on ne se refait pas), mais vous pouvez vous attendre à tout, je crois.

Disclaimer: Tous les personnages présents et cités appartiennent à Masami Kurumada.

Pairing: Rhadamanthe/ Kanon.

Rating: M.

Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture.

PS: Je rappelle que les ajouts en follows/ favoris ne sont PAS appréciés lorsqu'ils ne sont pas accompagnés d'une review. Vous avez le droit de rester silencieux, mais soyez-le jusqu'au bout. C'est mon choix, merci de le respecter.


Les gestes empressés, se traduisant par des mains calleuses plongeant dans ses cheveux. La bouche sèche aux lèvres gercées, et les baisers dévorants qui jamais ne manquaient. Le corps de l'autre, fort, écrasant, qui le poussaient déjà sur le lit avant de s'installer sur lui. Parfois, les doigts glissaient sur sa nuque, son cou, les bords de son visage, l'entouraient, l'encadraient, le tenaient pour conserver une supériorité égale que Rhadamanthe n'aurait jamais cherché à lui enlever.

A peine Kanon avait-il posé un pied dans la pièce à son retour de mission, que déjà ses lèvres étaient venues chercher les siennes, interrompant son salut quotidien pour obtenir plus de contact de sa part, tirant sur sa veste, prenant sa bouche et le poussant sur le lit, dans cette position caractéristique qui était la leur depuis le début de ce qu'ils avaient construit. C'était ainsi qu'ils prenaient le plus de plaisir. Ainsi qu'ils se reconnaissaient, qu'ils retrouvaient une image troublée de désir de leur lutte initiale.

Rhadamanthe répondait à cet enthousiasme commun et habituel, ses mains saisissant les hanches aux os trop saillants que ses pouces redécouvraient inlassablement. Sa bouche, lorsque Kanon acceptait de la relâcher, allait se perdre au creux de son oreille, ou plus bas encore, près de cette zone si sensible qu'était sa clavicule — et celle interdite que représentait sa cicatrice. Il glissa ses mains encore plus bas, saisissant les fesses fermes brutalement, s'attirant un sifflement d'encouragement contre sa tempe, alors qu'il écrasait les reins de l'autre encore plus.

Observer le Grec s'arquer sans que jamais il ne relâchât sa prise sur ses épaules, voir ses muscles puissants réagir à ses caresses brutales, était toujours fascinant. De lourds frissons de part et d'autre, et le désir évident du Chevalier contre lui, alors que déjà son torse venait se coller contre le sien.

Ses hanches se mouvaient contre les siennes, plus vite, plus fort, faisant grandir cette envie qui les dévorait dès l'instant où ils se touchaient. La chaleur de Kanon, la cambrure de ses reins, ses cuisses puissantes qui se contractaient contre lui, son odeur et ses mains qui le touchaient avec brutalité. Incapable de faire preuve de tendresse, tout comme lui-même ne parvenait jamais à faire preuve de sagesse. L'impatience de l'ancien Marina grandit d'avantage, alors qu'il arrachait au Juge des Enfers la chemise qu'il avait eu le tort de porter.

Tout cela était naturel. Tout était habituel. Divinement familier, même.

Toutefois, une fois débarrassé du vêtement, Rhadamanthe sentit Kanon venir se coller à lui avec une promptitude rare, que le Spectre devait normalement réclamer. Il perçut le rythme de ses hanches, différent de d'habitude. Le mouvement de ses lèvres contre les siennes, plus dévorant qu'il ne l'était usuellement. Kanon se faisait indéniablement plus violent, comme s'il recherchait sa libération immédiate, et l'emportement qui suivait immanquablement le plaisir qu'ils partageaient. Tout dans ses gestes trahissait un fantôme dont le Juge ignorait le nom, de même que ses regards, fixant un point qui n'était jamais les siens, comme si une partie de lui était restée là où il s'était rendu aujourd'hui. Rhadamanthe rompit leur échange, forçant le Grec à reculer de quelques centimètres.

Haletant et le regard noir, visiblement mécontent de s'interrompre, Kanon grogna.

« Putain, qu'est-ce que tu fous ?

— Ce n'est pas plutôt à moi de te le demander ? »

Rhadamanthe observa les mèches bleues se décollant lentement des lèvres du Chevalier au rythme de sa respiration essoufflée. Alors qu'un silence buté s'étirait entre eux, le Juge saisit son amant par le menton, serrant sa prise à lui faire mal, ses doigts enfoncés dans sa joue. Il plissa les yeux, détaillant cette figure qu'il connaissait par cœur, soutenant les pupilles furieuses qui l'incendiaient d'un désir non assouvi.

« Bordel, tu as envie, moi aussi ! Tu crois que c'est le moment de…

— Tu n'as pas envie. Tu as besoin. »

Kanon cessa de bouger. Ses yeux s'écarquillèrent, si légèrement qu'il aurait pu le manquer, s'il n'avait pas été si près. Contre lui, Rhadamanthe sentit le corps crispé se tendre davantage, désirant visiblement s'arracher à sa prise. L'aurait-il réellement souhaité, il y serait parvenu sans mal. Leur force était égale.

Mais ils n'étaient plus ennemis. Ils étaient amants. Ce fut sans doute ce qui poussa Kanon à interroger de nouveau l'homme contre lui.

« Je peux savoir ce que ça change ?

— Sur le fond, rien...»

La vitesse avec laquelle le Juge inversa leurs positions prit Kanon de vitesse, alors qu'il se retrouvait plaqué sur le lit, le corps de Rhadamanthe recouvrant le sien de tout son poids. Il aurait voulu protester, mais ce fut l'instant que l'autre choisit pour mettre ses hanches en mouvement, accompagnant ses gestes d'une morsure au creux du cou mat. Rhadamanthe fit glisser ses mains dans celles de Kanon, entrelaçant fortement leurs doigts, constatant sans surprise que l'autre répondait à l'étreinte avec empressement. Déjà, les jambes puissantes se refermaient sur ses hanches, tentant avec difficulté de conserver le monopole du rythme de leur échange. Le Juge fit couler sa bouche de la pomme d'Adam jusqu'à ses lèvres, gardant une distance si fine, qu'il pouvait parfaitement frôler celles de l'autre des siennes. Enfin, les yeux de Kanon se posaient réellement sur lui, trahissant son incompréhension, sans être inquiet pour autant quant à sa situation.

Entre eux, le dégout et la répulsion s'étaient finalement effacés, laissant place à l'attirance, et même à la confiance.

Plongeant son regard dans le sien, Rhadamanthe entama un rythme de reins brusque, sentant l'envie de l'embrasser devenir irrépressible. Il acheva de fermer le carcan qu'il venait de créer, étendant leurs bras, coupant Kanon de tout ce qui n'était pas lui, avant de souffler sur sa peau les derniers mots compréhensibles de leur étreinte à venir.

« Mais si tu as besoin, alors nous ferons différemment. »