Titre : Streets of Karakura

Centric : Shuuhei

Rating : M

Disclaimer : Les personnages utilisés dans cette fic appartiennent à Tite Kubo, la chanson qui m'a inspiré cette fiction, Streets of Philadelphia appartient à Bruce Springsteen.

Note : Me revoilà (enfin !) avec ma nouvelle fiction, promise depuis si longtemps. Je suis pour le moment incapable de vous prédire le nombre de chapitres qu'elle contiendra. Autre fait important : je suis dans l'incapacité de promettre une publication régulière, je ferai de mon mieux, promis ! Et sachez que je termine ce que je commence, alors quoiqu'il en soit, cette fic aura une fin. Je retrouve mes premières amours : l'angst, je vous préviens tout de suite que cette histoire traitera de sujets assez durs. Sur ce : bonne lecture et merci d'être toujours présent(e)s !

Warning : /

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Prologue

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« Alors Shuuhei, comment tu vas aujourd'hui ? »

Le jeune homme regarda la personne qui venait de s'adresser à lui. A son attitude, on aurait pu penser qu'il était en train de réfléchir et de peser ses mots, mais il n'en était rien. Il savait très bien ce qu'il allait dire à Retsu Unohana, il avait simplement envie de faire durer un peu le suspense.

« Tu connais très bien la réponse. Moins bien qu'hier mais mieux que demain.

- Ce n'est pas une réponse ça.

- Et pourtant c'est la seule que j'ai à te donner. Et la seule réponse correcte de toute façon. Tu as eu mes résultats, ils parlent d'eux-mêmes. »

Le médecin secoua la tête, comme résignée. De toute façon, elle avait su, à l'instant où Shuuhei avait posé un pied dans son cabinet, qu'elle n'en tirerait rien de bien concret aujourd'hui. Même son chaleureux sourire n'avait pas réchauffé le cœur du brun, depuis quelques temps maintenant, il semblait de plus en plus sombre. Il avait tout simplement arrêté de lutter et cela lui faisait de la peine.

« Oui j'ai eu tes résultats Shuuhei, ils n'ont rien d'alarmant cette fois, en fait, tu vas même un peu mieux que le mois dernier. Alors ne te laisse pas aller. Pas maintenant.

- Retsu... »

Unohana lui lança un regard réprobateur qui lui demandait clairement de se taire. Elle ne voulait pas entendre le même discours une fois de plus. De par sa profession, elle était habituée à ce genre de situation et elle avait pris sur elle pour toujours être honnête envers ses patients, même quand elle avait la pire des nouvelles à leur annoncer. Elle en avait vu des hommes et des femmes se laisser aller, mais elle ne voulait pas voir Hisagi sombrer dans la même attitude.

Peut-être parce qu'elle connaissait le jeune homme depuis sa petite enfance. Elle avait toujours été son médecin de famille, depuis que ses parents avaient emménagé dans la région avant même que le petit Shuuhei ne soit né. Alors elle s'était attachée à ce gosse, elle l'avait vu grandir, elle avait soigné ses rhumes et ses grippes, s'était occupée de ses petits bobos, elle était même allée jusqu'à lui faire un petit câlin de temps en temps quand il pleurait dans son bureau.

Mais maintenant... Maintenant il devait faire face à la dure réalité de la vie. Et même si dans les premiers temps, il y avait cinq ans de cela, il semblait rester fier et fort, voilà maintenant un peu plus de six mois qu'il lui paraissait de plus en plus maigre et fatigué.

Elle devait l'avouer, elle avait peur pour lui. Quelque chose lui tiraillait le cœur, le lui tordait dans tous les sens à chaque fois qu'elle le voyait dans cet état. Parfois même, elle versait une larme ou deux en rentrant chez elle le soir après l'avoir eu en consultation.

Et comme quand il était petit, elle avait envie de le prendre dans ses bras et de le serrer très fort, pour lui montrer qu'il n'était pas seul, qu'il comptait encore pour quelques rares personnes sur cette planète. Que même s'il n'avait plus de famille, il pouvait la considérer comme une mère.

« Je te fais la prescription habituelle, tu n'as pas besoin de plus.

- Okay.

- Tu sais Shuuhei, tu n'es pas obligé de te renfermer sur toi-même, il y a des personnes à qui tu peux parler.

- Je n'ai pas l'intention de me rendre dans un groupe de parole et de commencer à déblatérer sur ma vie pour ensuite faire une thérapie par le câlin en chialant sur le premier inconnu qui se trouve sur ma gauche. Je ne suis pas Edward Norton, on est pas dans Fight Club et j'ai pas l'intention de m'inventer un Tyler Durden de substitution.*

- Arrête avec tes grands airs, pas avec moi. Je ne te parle pas de te retrouver dans un truc genre alcooliques anonymes, je te parle de personnes qui sont là pour t'écouter, t'apporter un soutien et peut-être même te conseiller. Pas de réunion publique, juste toi et cette personne. Un psy par exemple... Ou même moi si tu veux.

- J'ai Renji pour ça.

- Bien. Comme tu voudras. »

Résignée, Unohana retourna son attention vers son ordinateur pour établir la prescription des médicaments qu'elle allait lui administrer. Non, elle n'en tirerait vraiment rien aujourd'hui. Avec un peu de chance, peut-être que le mois prochain il aura repris un peu de poil de la bête.

Elle imprima la feuille et encaissa le règlement de sa consultation. Se levant de son fauteuil pour accompagner son patient jusqu'à la porte de son bureau, une dernière tentative s'imposa à son cerveau.

« Même pas un travailleur social ? Un de mes meilleurs amis exerce dans ce domaine et je suis sûre qu'il pourrait vraiment être une oreille attentive pour toi. Je t'assure Shuuhei, même si ça n'aide pas médicalement parlant, parler peut faire énormément de bien.

- Une assistante sociale ? Non merci. Pas envie de sermons et de fausses promesses pour me remettre dans le droit chemin.

- Ma parole tu es le garçon le plus borné que je connaisse ! Je ne te parle pas d'une assistante sociale, je te parle d'un travailleur social. Quelqu'un qui est simplement là pour t'écouter et t'apporter un soutien.

- Non merci. Je t'ai déjà dit que j'avais Renji pour ça.

- Soit. Prends bien soin de toi, on se revoit le mois prochain. »

Retsu lui serra chaleureusement la main. Ses doigts s'attardèrent un peu trop longtemps autour de ceux du brun, essayant de lui insuffler un peu de chaleur humaine. Puis sans un mot supplémentaire, Hisagi tourna les talons et ressortit du cabinet de son médecin traitant.

Il s'arrêta un instant dans la salle d'attente étonnamment déserte pour réfléchir aux paroles de la brune. Prendre soin de lui ? C'était un peu trop tard pour ça maintenant. C'est quelque chose qu'il aurait du faire il y a cinq ans de ça. Faire attention.

Il n'avait pas pris la peine de lui répondre, son humeur noire des derniers jours n'aurait fait ressortir que des sarcasmes. Et puis dans quel état serait-il le mois prochain ? Peut-être totalement incapable de se déplacer, qui sait ?

Shuuhei secoua la tête pour se remettre les idées en place puis sortit doucement hors de la maison qui abritait le cabinet médical. Le vent lui fouetta le visage et l'air frais de l'extérieur comparé à la douce chaleur qui régnait à l'intérieur lui fit tourner la tête.

Il prit une grande inspiration et se concentra de son mieux pour respirer normalement. Parfois ses poumons le faisaient atrocement souffrir. Pris d'un vertige, il s'adossa au mur dans son dos et ferma les yeux un instant. Surtout rester concentré et penser à autre chose, la douleur partirait.

Sa raison et son bon sens lui criaient de retourner voir son médecin, après tout, il n'avait pas encore fait un seul pas pour s'en éloigner. Mais Shuuhei était une de ces têtes brûlées qui veulent toujours pousser les choses à leur maximum, quitte à s'écrouler là sur le trottoir en suffoquant.

Parfois il se maudissait intérieurement. Il maudissait son égo sur-dimensionné qui le poussait à faire de telles bêtises, mais après tout un homme est un homme et on ne pouvait pas lui enlever sa fierté.

Il rouvrit péniblement les yeux et regarda autour de lui. Subitement, tout lui apparaissait différemment, plus rien n'était pareil. Il était perdu. Il se sentait perdu. Il voyait les gens passer devant lui, des personnes qui ne lui prêtait absolument pas attention, qui ne se doutaient pas une seule seconde de qui il était, de ce qu'il faisait et de ce qu'il allait devenir. Des gens qui, s'ils connaissaient son histoire, se détourneraient immédiatement de lui.

Il n'était plus qu'un étranger dans l'environnement qui lui avait été si familier pendant son enfance. Pourtant tout était pareil, chaque maison était toujours à sa place, la rue n'avait pas bougé d'un pouce. Mais dans sa tête, tout était désormais différent.

Cette simple constatation lui ancra un nœud dans la gorge et il eut énormément de mal à réprimer ses sanglots et à garder ses larmes cachées dans ses yeux. Il avait tellement envie de pleurer. Mais il ne le ferait pas. Pas ici. Il attendrait d'être rentré chez lui.

Au moins là-bas il pourrait retrouver son ami, le seul qui lui restait. Renji. Sa bouée de sauvetage. Ironique quand il pensait que s'il ne l'avait pas rencontré il n'en serait pas là où il en est aujourd'hui. Mais Abarai était le seul qui ne lui avait pas tourné le dos et il lui en était reconnaissant.

A chaque coup de blues, à chaque fois qu'il en ressentait le besoin, il n'avait qu'à traverser le petit couloir de leur appartement et de se glisser près de lui dans son lit. Sa seule chaleur suffisait à lui remonter le moral.

Il devait se reprendre, au moins le temps d'arriver chez lui. Au bout de nombreuses minutes, il réussit enfin à faire taire la douleur lancinante dans sa poitrine et c'est dans de lents mouvements qu'il prit la direction de son quartier.

Il ne marchait pas depuis dix minutes qu'une voiture se stoppa à ses côtés. Une voiture qu'il connaissait très bien pour être monté à l'intérieur un bon nombre de fois. La vitre du côté passager s'ouvrit et laissa apparaître le propriétaire du véhicule.

« Hey Shuu ! Tu viens faire un petit tour chez moi ? »

Un petit sourire forcé, un léger hochement de tête, pas un seul mot, il se contenta d'ouvrir la portière et de s'installer sur le siège libre. Tant pis, il parlerait de ses malheurs à Renji un peu plus tard.

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* Fight Club, un film de David Fincher avec dans les rôles principaux Edward Norton et Brad Pitt... Un petit chef-d'œuvre que je vous conseille vivement si vous ne l'avez pas déjà vu...

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Note 1 : C'est court, c'est court, je sais, je vous avais habitué à plus long, mais ce n'est qu'un prologue, je ne fais que poser l'ambiance de l'histoire... Et oui, c'est déjà assez lourd. Le chapitre 1 sera consacré au passé de Shuuhei.

Note 2 : Je sais aussi que normalement, j'aurais du publier 3 OS avant d'entamer cette fiction, mais que voulez-vous, elle me trotte en tête depuis au moins six mois... Et j'en suis arrivée au point où je ne pouvais plus rien écrire d'autre à part ça... Ne vous inquiétez pas, les OS ne sont pas oubliés, ils sont juste repoussés à une date ultérieure.

Note 3 : J'attends bien évidemment tous vos avis, vos suppositions quant à la suite, vos idées et peut-être même vos envies, qui sait, cela pourrait peut-être me donner une inspiration supplémentaire.

Note 4 : A bientôt !