Hola todos! Non, ce texte est bien en français, restez un peu!
Bref... Je vous présente ma toute première fic sur Hetalia-Axis Power, que j'adore profondément même si j'ai toujours pas vu tous les épisodes... En même temps, y en a un sacré paquet, me direz-vous! Mais je m'égare... Par nécessité de rendre l'histoire plus sombre, les personnages sont assez... OOC, et je vous présente mes plus plates excuses si jamais ceci vous cause un quelconque désagrément.
Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture!
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Dix-neuf décembre. La nuit tombait sur le village, étouffant davantage le paysage déjà couvert de neige. Le ciel était trop nuageux pour que la lune puisse éclairer ne serait-ce qu'un peu la terre glacée. Chaque bruissement de feuille, chaque cri d'animaux, chaque murmure du vent semblaient s'être tut. Ou alors c'était que le monde entier s'était décidé à dormir. Enfin, pas entièrement. Un peu à l'écart de la commune, une maison était encore faiblement éclairée. Une petite maison allemande typique, rustique même, mais chaude et confortable, douillette pour certains.
Enveloppé dans une grande cape noire pour contrer la température négative, l'homme marchait vers l'habitation, faisant craquer la couche de givre qui recouvrait la neige. Il s'empêtra un instant dans les pans de son vêtement et lâcha un juron en Allemand, avant de se redresser et de reprendre sa marche, suivant une sorte de chemin, voie invisible recouverte d'un épais tapis de flocons.
Dans le salon, Ludwig lisait, incapable de trouver le sommeil. A ses pieds, ses chiens dormaient tranquillement, la grosse tête de Blackie bien calée contre son mollet. Il aimait l'hiver pourtant. Les fêtes de fin d'année, la neige, ce genre de chose, comme la plupart des gens. Il réfléchissait déjà aux cadeaux qu'il devrait acheter, aux décorations qu'il n'avait pas encore installées, à la neige qu'il devrait déblayer… Mais ce n'était pas ça qui l'empêchait de dormir. Il plaqua de nouveau ses cheveux blonds en arrière. Il n'arrivait pas à se plonger dans son livre, Max de Sarah Cohen Scali, malgré le thème accrocheur et les pages qui défilaient sous ses yeux. Il finit par le reposer et soupira, résigné. Ça n'avait pas de sens. Cela faisait bien des années à présent. Il repoussa doucement la tête de son chien, le gratouillant entre les oreilles au passage, et se leva. Les ressorts de son vieux canapé grincèrent, et il tendit l'oreille, craignant d'avoir réveillé le petit Italien endormi dans sa chambre. Heureusement, il n'entendit qu'un léger « Vé » endormi, ce qui le rassura. Il se dirigea vers la cuisine pour remettre un peu d'eau aux trois énormes boules de poils roulées en boule près de la cheminée. Il avait eu du mal à glisser son petit ami amateur de pâtes dans les bras de Morphée, tout excité qu'il était par les fêtes qui approchaient. Dans le temps, Ludwig avait vraiment aimé Noël, avant… avant tout ça.
Il s'appuya contre l'évier, les yeux perdus dans la vaisselle à faire, et dans les restes de sauce tomate mêlés à l'eau savonneuse. Il ne pouvait en vouloir à Feliciano. Il était doué en cuisine et en art, pas en tâches ménagères –peut-être devait-il lui offrir un Rumba. Et c'était comme ça qu'il l'avait choisi. En gamin innocent et irresponsable, provoquant autant de catastrophes que de sourires attendris. Et cuisinant divinement bien. Certes, les pizzas n'avaient rien à envier niveau matière grasse à ses bonnes vieilles patates, mais la différence de saveur se posait là. Convaincu qu'il ne trouverait pas le sommeil, et ne voulant pas avoir de travail en retard, le grand blond se mit à frotter assiettes et couverts avec vigueur, tout en restant le plus silencieux possible. La corvée terminée, il s'essuya le front de son avant-bras, soufflant de soulagement. Il ne lui restait plus qu'une machine à mettre en route pour qu'ils aient des vêtements propres dans les jours à suivre, et il aurait fini. Par chance, le lave-linge se trouvait bien à l'opposé de la chambre à coucher. Ludwig s'y rendait en s'essuyant les mains dans un torchon douteux, lorsqu'il crut entendre quelqu'un donner un petit coup contre la porte. Il s'arrêta au milieu du salon, tournant la tête vers l'entrée. Comme le bruit ne se répétait pas, il haussa les épaules et repartit. Un violent tintamarre l'arrêta net, et il bondit presque vers sa porte, priant pour que Feliciano ne se réveille pas. Il ouvrit brutalement, se préparant déjà à hurler –le plus discrètement possible- sur l'inconscient venant harceler les gens à cette heure. Il ouvrit la bouche, mais son cœur cessa de battre. Son expression changea de tout au tout, faisant face au sourire étrange du visiteur. Sa chaude capuche avait beau lui manger le visage, Ludwig le reconnaissait entre mille. Sa voix, qu'il avait préparée furieuse, se teinta d'incompréhension et de rancœur lorsqu'il murmura:
-Qu'est-ce que tu fais chez moi, Gilbert ?...
Le rire caractéristique de l'albinos lui répondit, légèrement étouffé alors qu'il rejetait sa capuche, protégé des flocons par le porche.
-C'est comme ça que tu accueilles ton grand frère, West ?
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-Une bière, je suppose.
-Tu supposes bien !
Installé et détendu sur le canapé, Gilbert ne se froissa pas le moins du monde du ton glacial de son petit frère. Le froid, il en avait l'habitude. Ce qui l'avait vraiment vexé, c'était de voir que son cadet le dépassait d'une bonne demi-tête. En même temps, des années avaient passé. Depuis quand n'avait-il pas posé ses fesses sur ce divan pourri ?
-Hé, c'est le vieux Fritz qui t'a refilé la maison ?
Ludwig acquiesça simplement en lui tendant sa bière, peu enclin à démarrer une conversation avec l'albinos. Contrairement à ce dernier.
-La déco est sympa. J'aurais sûrement fait mieux, mais tu n'es pas mon petit frère pour rien. J'avoue que je comprends pas trop pourquoi t'es ici, et pas au manoir… Question d'espace à gérer, peut-être ?
Il décapsula sa bouteille d'un geste expert, et avala la moitié de son contenu sans s'arrêter. Enfin satisfait, il rejeta la tête en arrière pour reposer son crâne contre le dossier usé, et lâcha un bruyant soupir. Ludwig lui adressa aussitôt un regard réprobateur.
-Essaie de ne pas faire trop de bruit. Il y en a qui dorment.
-Des gosses ?
-En quelque sorte.
-Oh, Hetalia ?
-Arrête de l'appeler comme ça.
Gilbert se redressa, les yeux brillants et ses mains toujours cramponnées à sa bouteille entre ses cuisses.
-J'ai vu juste !
Il but une nouvelle gorgée, regardant son frère enfin attaquer la sienne, avec plus de retenue cependant. C'était peut-être dû aux années passées sans se voir, mais Ludwig ne pouvait s'empêcher de penser qu'il y avait quelque chose… de différent chez son frère. Cependant, il était encore trop tôt pour déterminer quoi que ce soit.
-Alors… commença l'albinos porta le goulot à ses lèvres. Qu'est-ce que j'ai raté ? Mariage ?
-Nous, non. Feliciano a juste emménagé ici.
Le blond haussa ses larges épaules, et laissa entendre d'un ton badin :
-Ça me fait mieux manger.
-Et mieux dormir aussi, ricana Gilbert avant de finir sa bouteille.
Ludwig observa sa descente d'un œil désapprobateur.
-Tu vas être saoul rapidement si tu bois comme ça.
Nouveau ricanement, plus tendre cette fois.
-Oh, ne t'inquiète pas pour ça. J'ai pris l'habitude des alcools forts. C'est pas ça qui va me mettre minable.
Il reporta son regard de rubis sur sa bouteille, la faisant doucement tourner entre ses mains.
-T'as grandi, West. T'avais quel âge, la dernière fois, quinze-…
-Treize ans. J'avais treize ans lorsque…
-Plus longtemps que ce que je croyais…
Quelque chose avait changé. La distance dans les mots de Gilbert, son regard plus calme. Et toujours ce malaise. Ce malaise qui donna envie à Ludwig de le faire disparaitre à coup de conversation.
-Tu n'as pas changé, toi.
L'ainé releva la tête, son sourire goguenard aux lèvres.
-Toujours jeune et beau, c'est ce que tu veux dire, n'est-ce pas ?
Ludwig n'aimait pas l'admettre, mais il fallait avouer que Gilbert possédait toujours ce visage fin, presque adolescent, et des yeux pétillant de vie. Pourtant, ils avaient une sacrée différence d'âge, et Ludwig avait maintenant dépassé la vingtaine. Il grimaça un peu, et lâcha :
-En quelque sorte…
Il y eut un long silence, durant lequel chacun s'occupait à fuir les yeux de l'autre. Le regard de Gilbert se posa alors sur un cadre, posé de travers sur un meuble. Il déplia lentement ses jambes, s'étirant paresseusement, et sauta presque sur ses pieds, agile comme un chat. Ludwig le suivit du regard, et fronça les sourcils lorsqu'il caressa du bout des doigts la vieille photographie.
-Comment va Roderich ?
Surpris par sa question, le grand blond mit une bonne quinzaine de secondes à répondre.
-Bien. Enfin il me semble. Il s'est marié l'an dernier.
-Elizaveta ? Je m'en doutais.
L'albinos soupira, vaguement mal à l'aise, et se massa le crâne au souvenir des nombreux coups de poêle reçus lorsqu'ils étaient enfants.
-J'ai toujours du mal à croire que ce… cet être… est une gonzesse.
Ludwig sourit légèrement. L'index de Gilbert s'attarda alors sur l'un des deux adultes présents sur cette étrange photo de famille.
-Ça faisait longtemps que j'avais pas vu sa tête.
-Qui ça ? fit le cadet en se levant pour rejoindre son frère.
Il s'assombrit en reconnaissant le personnage. Gilbert tapota le visage miniature.
-Le papy. Ça fait un bail. Je suis pas encore retourné voir sa tombe.
Il fit la moue, et reposa sa main sur le meuble.
-Tu t'en souviens peut-être pas trop. J'avais quoi sur cette photo, sept ans ? Toi t'étais qu'un bébé. Regarde-ça, comment il te tenait contre lui.
Un sourire amer étira ses lèvres.
-Et le vieux Fritz qu'était obligé de me tenir pour que je remue pas trop au moment de la prise.
Fronçant le nez, il s'écarta, les mains dans les poches de sa veste.
-Et le clan ? Comment tu t'en…
-Gilbert, gronda sèchement Ludwig, sentant l'ambiance changer, la tension montant d'un coup.
-Quoi ? Je me renseigne, rétorqua l'aîné en perdant tout sourire. Je veux savoir comment mon petit frère gère le fait de m'avoir tout pris.
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Ouiiiiiiii, mes chapitres sont désespérément courts, désolée! Hem... En dehors de ça, je suis contente de voir que vous avez pris la peine d'aller jusqu'en bas. J'espère de tout cœur vous retrouver dans les prochains chapitres!
