Bonjour à vous toutes!

Me voilà de retour avec une nouvelle fanfiction qui, je l'espère, vous plaira. Je poste le prologue, juste pour vous mettre l'eau à la bouche et susciter votre curiosité! Du moins, j'espère qu'elle vous donnera envie! Je reste dans le même thème que ma fiction précédente (Le Plan); l'univers policier. Peut-être parce que je me sens confortable dans cet univers? Qui sait? Voilà, j'arrête de papoter et je vous laisse lire!

- MamzelleCaro


~ Prologue ~

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La respiration hachée, la jeune femme courait, légèrement accroupie, suivie par deux autres hommes. Le plancher de marbre reflétait doucement la lumière de la lune à travers les grandes fenêtres du hall pendant qu'ils faisaient leur avancé dans l'immense maison. Ils devaient faire vite. Avec un signe discret, la jeune femme fit comprendre à ses compagnons de la suivre à l'étage. Ils pouvaient voir une lumière qui illuminait avec douceur le deuxième étage. Ils montèrent sans bruit les escaliers, l'oreille dressée, vigilants au moindre bruit. Tout n'était que silence. Dépassant un portrait de grande taille, ils continuèrent leur chemin, attentifs au mouvement dans la noirceur.

Balayant du regard le couloir, un des hommes attira l'attention de la jeune femme et de l'autre homme sur une porte entrouverte, d'où la source lumineuse semblait provenir. Avec précaution, ils avancèrent silencieusement afin d'éviter de se faire repérer. Après plusieurs signes muets, ils se placèrent, attendant l'ordre de bouger. De l'autre côté de la porte, ils pouvaient entendre des hommes discuter calmement. La jeune femme resserra sa main sur son arme pendant que son compagnon la regardait, prêt à bondir, à n'importe quel moment. Elle hocha la tête subtilement et carra ses épaules avant de prêter attention à ce qui se disait derrière la porte.

- …déçu par votre comportement, je dois l'avouer. Je croyais que nous avions un accord. Vous deviez me ramener ceci en moins d'une semaine. Cela fait maintenant deux semaines et demie.

- Je sais, répondit une deuxième voix qu'elle reconnut aussitôt.

Imperceptiblement, elle se tendit un peu plus.

- Cependant, il y a eu quelques…problèmes. La tâche a été plus difficile que je le croyais, continua la deuxième voix, nonchalante.

Il y eut un moment de silence pendant lequel la jeune femme se demandait ce qui se passait. La première voix reprit :

- Je vois… Est-ce que, par hasard, un de ces problèmes seraient derrière la porte en ce moment même?

Avant même qu'ils aient pu penser à bouger, la porte s'ouvrit brusquement sur un homme d'une cinquantaine d'années, au sourire carnassier.

Merde. Ils étaient tellement dans la merde, pensa la jeune femme.

Avec une fausse affabilité, l'homme les invita à entrer dans la pièce. Tendus à l'extrême, ils obtempérèrent et pénétrèrent dans ce qui s'avéra être un salon. L'homme à qui appartenait la deuxième voix leur tournait le dos. Même si elle ne voyait pas le visage de l'homme elle savait pertinemment qui il était. Les mâchoires crispées, elle alla rejoindre ses deux hommes près du bureau de l'homme au sourire effrayant. L'homme s'était rassis, les mains croisées, calme, comme si cette rencontre était normale ou même prévue.

- Oh, oui, je dois l'avouer, je suis réellement déçu par votre comportement. Apporter la police, chez moi…Quel acte ingrat! Moi qui avais confiance en vous…

Il ouvrit un tiroir de son bureau et, avec appréhension, la jeune femme le regarda plonger la main dans le meuble et en ressortir un arme à feu. Il la déposa soigneusement sur le meuble d'allure centenaire, en levant les yeux vers eux.

- J'imagine qu'il ne reste qu'une chose à faire…

Apparus de nulle part, deux hommes à la carrure imposante maîtrisèrent les hommes qui avaient accompagnés la jeune femme dans la maison. Ils tombèrent comme des poupées de chiffon avant même que la jeune femme ait eu le temps de cligner des yeux. Son instinct prit immédiatement le dessus et elle allait sortir son arme pour tirer quand l'homme terrifiant claqua sa langue, irrité.

- Ne faites pas cela, ma chère. Avant même que vous n'ayez sorti votre arme de votre crosse, vous seriez morte.

Calmement, elle retira ses doigts crispés et serra les poings, furieuse. Elle n'allait pas tester pour voir s'il disait la vérité. Parfois dans la vie, il fallait céder. Il se tourna ensuite vers l'autre homme qui était toujours face à lui. Ramassant son arme, il la pointa indolemment vers celui qui se tenait en face de lui. Si cela était possible, la jeune femme se tendit encore plus. Du coin de l'œil, elle l'observait alors qu'il soutenait impassible le regard du vieil homme.

- Vous pourriez vous rattraper, vous savez. Vous n'auriez qu'à faire une seule chose.

D'un regard entendu, il montra la jeune femme du bout de son arme. Elle se raidit à ces paroles et à l'allusion bien plus qu'évidente. Considérant la chose, l'homme réfléchit pendant un moment, sans même bouger ou lui jeter un coup d'œil. Finalement, il s'avança et prit l'arme dans sa main. Il se retourna ensuite vers elle, le visage fermé. Elle tenta, en vain, de capter son regard, mais il semblait éviter ses yeux suppliants. Il s'approcha plus près d'elle et, après plusieurs essais infructueux, elle réussit à capter son regard.

D'apparence froid et calculateur, son regard la fit frissonner. Les deux hommes qui avaient immobilisé ses collègues se tenaient près d'elle, prêts à la retenir à tout moment si jamais elle décidait d'essayer de se sauver. Les yeux dans ceux de celui qui s'apprêtait à la tuer, elle inspira un bon coup, se préparant pour ce qui semblait être inévitable. Silencieusement en bougeant les lèvres, il sembla lui dire : « Je suis désolé. »

Déstabilisée par cette phrase rédemptrice, elle se déconnecta du monde pendant un moment. Tout se passa alors très vite. L'homme tira deux fois, son regard fixé dans celui de la jeune femme. Alors qu'elle s'attendait à ressentir la douleur, elle vit, dans son champ périphérique, deux masses informes s'effondrer par terre. Elle comprit alors. Aussi rapide que l'éclair, il la poussa sur le sol, pendant que l'homme hurlait de rage, en arrière de son bureau. Il sortit un deuxième pistolet et commença à tirer un peu n'importe où. Celui qu'elle avait pris pour un assassin et un traître fit protection avec son corps pour la protéger.

Il la releva précipitamment et ils tentèrent tant bien que mal de sortir de la pièce. Un coup de feu les manqua de près alors qu'ils se rapprochaient de la porte. Un vase éclata, envoyant des milliers de morceaux de verre dans les airs. Avec peine, ils arrivèrent au seuil de la porte. Ce fut à ce moment qu'elle ressentit la douleur sur son flanc. Tiraillante, la douleur l'empêcha de bouger, l'envoyant presque au sol. L'homme jura et accrocha son bras, portant presque la jeune femme. Ils continuaient toujours de courir tandis que les coups de feu se précisaient d'un coup à l'autre. Ils descendirent les escaliers gauchement pendant que des hurlements inhumains les poursuivaient.

Ils étaient enfin arrivés à la dernière marche lorsqu'ils trébuchèrent. Avec un grand cri de douleur, la jeune femme s'affaissa au sol lourdement. L'homme essaya de la relever, mais elle le repoussa.

- Va chercher les renforts, dit-elle avec difficulté.

Elle grinça des dents tandis qu'une vague de douleur déferlait sur elle.

- Quoi? Non! Je te sors d'ici avant!

- Va chercher les renforts, répéta-t-elle, furieuse. Ils sont juste en face. Dépêche-toi! Je peux le retenir pendant un moment.

Elle le poussa pour qu'il s'en aille, mais il resta obstinément près d'elle. Il n'était pas question qu'il la quitte alors qu'elle était blessée.

- Grouille-toi! Il va bientôt rappliquer, le pressa-t-elle.

Un combat faisait rage dans sa tête, il était évident. Elle le remarqua aisément lorsqu'elle l'observa attentivement. Soudainement, il disparut comme s'il n'avait jamais été présent dans la pièce.

Elle sortit avec difficulté son arme et retint sa respiration lorsqu'elle entendit que l'homme descendait les escaliers avec rapidité. Elle tira et manqua son coup. Elle jeta un coup d'œil pour voir où il était et retira sa tête immédiatement. La colonne derrière laquelle elle était cachée prit la balle pour elle. Elle retenta à nouveau et cette fois elle entendit quelque chose de lourd tomber au sol. Pendant quelques instants, elle écouta, attentive au moindre bruit. Une autre vague de douleur la terrassa. Grimaçante, elle appuya sur son flanc afin de retenir le sang qui s'écoulait de sa plaie. La douleur était tout simplement insoutenable. Elle entendit des pas précipités venir dans sa direction. Il y eut une exclamation d'horreur avant qu'elle ne perde conscience et qu'un écran noir recouvre son champ de vision.

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Ce fut un bruissement discret tout juste près d'elle qui la réveilla. Avec peine, elle ouvrit les yeux et tenta de se concentrer sur quelque chose devant elle. Un mur blanc, un plafond blanc et cette odeur aseptisée qui ne trompait pas. Elle était bien à l'hôpital. Elle grogna, tentant de se relever. Il n'était pas question qu'elle reste un moment de plus. Une main douce, mais néanmoins ferme, la retint de bouger. Suivant des yeux cette main, elle rencontra un visage connu.

- Tu restes couchée. Il n'est pas question que tu bouges, ordonna le jeune homme.

Elle le défia du regard pendant un moment, avant de se recoucher. Il était évident qu'il trouverait un moyen de la recoucher.

Affectant l'indifférence, elle se replaça confortablement dans le les draps du lit d'hôpital. Intérieurement, elle fulminait. Avant même qu'un des deux ait le temps de parler, la porte de la chambre s'ouvrit.

Instinctivement, la jeune femme tenta de se mettre au garde-à-vous avant de se souvenir qu'elle était blessée et qu'elle était présentement dans un lit.

- Comment allez-vous Lieutenant, demanda le nouveau venu.

Son ton était professionnel, cependant elle put noter une certaine note de souci. Il était inquiet pour les membres de sa brigade, c'était bien normal.

- Je vais bien, Capitaine, répondit-elle, oubliant la douleur qui la lancinait.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé?

- Il savait que nous étions là, déclara-t-elle, mécontente. Quelqu'un doit l'avoir averti de notre arrivée.

Le Capitaine garda le silence pendant un moment. Elle nota qu'une lueur de fureur dansait dans ses yeux.

- Est-ce que vous l'avez arrêté, l'interrogea-t-elle. Est-il mort?

- Non, il est bien vivant, Lieutenant. Il est seulement atteint à la jambe. Nous allons l'amener au Central une fois qu'il sera remis.

Un sentiment d'alarme commença doucement à naître en elle. Quelque chose clochait. Ils ne lui disaient pas tout. Elle observa les deux hommes qui se tenaient devant elle.

Soudain, cela la frappa. Il manquait quelqu'un dans la pièce.

- Où est-ce qu'il est?

Les deux hommes échangèrent un regard. Un semblait mal à l'aise, tandis que l'autre se retenait pour ne pas exploser.

- Où est-il, répéta-t-elle, légèrement agacée.

- Il…, commença le jeune homme.

Il s'arrêta, ne sachant pas comment lui annoncer la nouvelle. Le Capitaine prit une grande inspiration, pour se calmer. Il lâcha sa déclaration tout d'un coup.

- Il a disparu, Lieutenant.

Ses yeux lançaient des éclairs de colère. Avec attention, elle remarqua que ses poings étaient crispés, les jointures blanchies. Cela la surprit. Jamais elle ne l'avait vu à ce point affecté.

- Quoi, s'écria-t-elle, incertaine d'avoir compris.

- Il a disparu, dit-il à nouveau.

Hébétée, elle les regardait. C'était impossible.

- Ce n'est pas tout, continua-t-il, en enfonçant le clou. Il l'a pris avec lui. Il s'est envolé avec trente-deux millions de dollars.

Le souffle coupé, elle fixait sur son Capitaine un regard perplexe.

- Retrouvez-le, ordonna l'homme. Ou sinon, vous pouvez dire adieu à votre carrière.

- Je vais le retrouver, assura-t-elle immédiatement.

L'indignation d'avoir finalement été trahi la suffoquait presque. Elle avait accordé sa confiance à cet homme et celui-ci l'avait tout bonnement trompée. Elle s'en faisait un devoir de le retrouver. Mort ou vif. Les paroles de son Capitaine résonnèrent longtemps dans sa tête après qu'il eut quitté la pièce.

« Il a disparu. Il s'est envolé avec trente-deux millions. »

Si cela devait être sa dernière mission sur Terre, elle allait retrouver cet homme et lui mettre la raclée de sa vie pour l'avoir bernée.


P.S.: Si vous avez eu quelques difficultés à faire la différence entre les hommes présents dans la scène et le "il".. C'est normal. Je n'allais pas donner immédiatement les noms des personnages. Faut garder un peu de suspense, hein :)