Hellow chers lecteurs !

Vu le peu de temps que j'ai pour m'investir dans ma fanfic en cours, me revoilà repartie à l'attaque de nouvelles petites parodies de conte. Et cette fois-ci, ce sera au tour de « La Belle et la Bête » !

Ce projet répond toujours au challenge d'Iroko (je vous encourage à visiter sa page FFN si vous aimez bien ce type de concept parodique SnK n_n).

« La Belle et la Bête » est incontestablement mon conte préféré, et je me suis vraiment fait plaisir à écrire cette histoire… J'espère qu'elle vous plaira autant que moi lorsque je l'ai écrite n_n.

Je remercie Going-to-Hell-for-Shipping qui s'est déchainée pour la correction ! Tu dépotes du poney !

Et pour les lecteurs qui se reconnaitront : la prochaine alerte de publication sera bien pour le chapitre 16, promis :p

- J'apprécie toutes les critiques, même négatives du moment qu'elles sont constructives. Merci de signaler les fautes, ce serait rendre service pour corriger ça au plus vite n_n -

Bande-son de cette partie (bande originale du dessin-animé Disney) : 'Prologue' (instrumental)

Bonne lecture !


Première partie

Il était une fois, un riche marchand aux cheveux et sourcils dorés ainsi qu'aux yeux aussi bleus que les cieux. Ce brave homme était père de trois enfants.

La cadette, à la chevelure rebelle et au regard malicieux marronné, était la plus énergique et la plus passionnée. Sa curiosité et son enthousiasme sans pareil étaient reconnus par tous.

L'ainé, aux cheveux blonds comme les blés et aux pupilles vertes comme les plaines, était le plus calme et le plus posé. Bien qu'il parlait rarement et avait l'étrange habitude de renifler chaque nouvelle personne rencontrée, il possédait un extraordinaire odorat et un instinct incroyable.

Le benjamin, à la chevelure aussi sombre que la nuit et aux yeux perçants d'acier, n'était ni le plus aimable ni le plus apprécié de toute sa fratrie. Malgré sa petite taille et sa nature impassible, il était constamment violent et impoli. Sa froideur et sa maniaquerie le rendait tellement intimidant qu'on le surnomma « Le Tyran ». Mais en dépit de ses allures insensibles, seule sa famille savait à quel point il pouvait s'avérer courageux et gentil.

Un beau jour, le père se retrouva sans le sou. Lui et ses enfants s'isolèrent dans une petite maison de campagne, loin de la ville et non loin des montagnes. Heureusement, ces derniers ne se souciaient pas de leur fortune perdue. Le Tyran, lui, dissimulait son enthousiasme derrière son masque de marbre. La ville, c'était puant et salissant, tandis qu'au beau milieu des champs, tout était plus calme et ravissant.

Un matin, leur père partit avec quelques marchandises qu'il devait délivrer. Il demanda alors à ses enfants s'ils voulaient un cadeau.

La cadette demandait un simple livre d'enfants, afin de se divertir dans une lecture tout en rêvassant.

L'ainé souhaitait un beau bouquet exotique, pour mieux humer les nouvelles senteurs dépêchées par les fleuristes.

Le Tyran, quant à lui, réclama du thé noir extrêmement rare.

« Tu ne me pries pas de t'acheter quelque chose d'autre ? » lui dit son père fort bien ennuyé.

« Je ne vois rien d'autre qui m'intéresse, » fit Le Tyran sur un ton fort grinçant. « Si tu n'es pas capable de m'offrir ce que je désire, autant ne rien me demander pour que tu ne sois pas si désolé. »

Le père prit tout de même compte les trois vœux de ces trois enfants, bien qu'il fût embêté pour satisfaire l'avant dernier. Il partit donc vers la cité, en espérant bien négocier tout en trouvant les objets recherchés. Mais malgré un travail rentabilisé ainsi qu'un bouquin et un bouquet récupérés, il lui manquait toujours le thé.

Sur le chemin du retour et à force de multiples détours pour intercepter ce dernier cadeau singulier, il se perdit dans la forêt montagneuse. Alors que la nuit était tombée, il fut heureux de trouver un château qui semblait abandonné. Il y entra et tenta d'appeler les domestiques, mais les lieux demeuraient vides. Il déposa alors son cheval dans l'écurie vide et s'engouffra dans le bâtiment. Quelle ne fut pas sa surprise de découvrir du feu et une table remplie de victuailles. Bien qu'étonné par la découverte de toute cette chaleur et surabondance, le marchand retourna toutefois sur ses pas dans l'air sombre et glacial. Tout cela était trop inattendu et suspect à son goût, c'est pourquoi il préféra faire demi-tour.

Lorsqu'il traversa de nouveau l'allée du château, il aperçut une plante qu'il n'avait pas remarquée un peu plus tôt. Quelle chance inespérée, il s'agissait d'un théier ! Bien que ce ne fut pas tout à fait ce qu'il recherchait, le marchand arracha quelques feuilles pour éviter de se montrer à son second fils avec les mains vides.

Tout d'un coup, il entendit un grand bruit et vit venir un Titan si effrayant qu'il faillit défaillir. Le géant en haillons hurla d'une voix profonde et bestiale, dans des propos si incompréhensibles que le pauvre marchand ne sut comment réagir. C'est alors que le Titan tendit une petite tasse bleutée aux bordures dorées entre ses paumes, qui déchiffra ses propres mots.

« Vous êtes bien ingrat », lui dit-elle d'une petite voix paniquée et criarde. « Mon Maître vous reçoit dans son château, et pour le remercier, vous ne trouvez rien d'autre à faire que de le voler ! Il faut mourir pour réparer votre péché ! »

« Veuillez me pardonner Monseigneur, lui répondit calmement le marchand. Je ne pensais pas vous offenser en cueillant quelques feuilles de thé pour un de mes enfants qui m'en avait demandé. »

Le Titan se mit de nouveau à crier férocement. Son étrange traducteur reprit son travail à cœur.

« Mon Maître n'aime pas les compliments ! Si vous croyez le toucher par quelques flatteries, vous vous trompez lourdement. Par contre il veut bien vous pardonner, à la seule condition qu'une de vos filles ou fils vienne volontairement mourir à votre place. Si aucun d'entre eux ne souhaite se dévouer, vous devrez revenir ici dans les huit jours pour vous faire tuer ! »

Le marchand resta quelque peu hébété mais accepta le marché. Avant de s'en aller, le Titan s'empressa de s'égosiller et la petite tasse d'ajouter :

« Mon Maître ne veut pas que vous partiez les mains vides ! Retournez au château et récupérez un grand coffre vide. Vous pourriez y déposer tout ce que vous désirez avant de repartir dans votre maisonnée ! »

Le marchand s'exécuta, récupérant des pièces d'or et de précieuses étoffes, puis garda son précieux butin tout au long de son chemin. Quitte à mourir, autant ne pas laisser sa petite famille dans le besoin et les laisser périr de faim.

Lorsqu'il rentra chez lui, sa famille se rassembla autour de lui. Au lieu de pleurer sur son sort, il préférait donner l'impression qu'il était toujours aussi fort. Il tendit alors les feuilles au Tyran, tout en lui disant :

« Je suis navré de ne pas avoir pu récupérer les bonnes feuilles de thé. Mais j'espère qu'au prix que je les ai payées, tu pourras ainsi me pardonner. »

Le marchand expliqua sa mésaventure tragique à sa fille et ses deux fils. Alors que l'ainé et la cadette étaient bouleversés, le Tyran restait toujours aussi renfermé.

« Comment peux-tu être aussi froid ? » s'exclama la plus jeune. « Ta dureté va coûter la vie à notre père bien-aimé ! »

« Cela n'a que peu d'importance, » dit-il d'une voix posée. « Pourquoi devrais-je verser des larmes ? Puisque le Titan veut accepter l'un d'entre nous, je trouve normal de prendre sa place. »

Le marchand protesta, refusant catégoriquement que son fils sacrifie sa propre vie pour lui. Mais le Tyran n'en avait que faire. Sans attendre, il subtilisa le cheval pour filer à l'horizon. S'il se référait aux lieux décrits par son père, il n'aura pas de mal à trouver la bonne direction pour atteindre cette abomination.

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Une fois arrivé sur les lieux, le Tyran n'hésita pas à frapper à grands coups de pied la majestueuse porte d'entrée. Il y découvrit le fameux feu de cheminée et la grande table à manger magnifiquement fournie. Le Tyran gardait son calme tout en s'avançant dans l'immense salle.

« Où es-tu affreux géant ? » clama-t-il sur un ton fort agacé. « Qu'est-ce que tout ce débarras ? Est-ce une tentative de m'engraisser pour mieux me manger ? »

Le Titan apparut soudainement, l'air renfrogné, et s'avança vers lui pour mieux l'impressionner. Quelle fut sa surprise de découvrir ce petit Tyran, qui le dévisageait sans réaction particulière. Le Titan baragouina quelque chose, traduit instantanément par une théière à la couleur sombre et à l'anse carmin entre ses mains.

« Qui êtes-vous pour manquer ainsi de respect à mon Maître ? » demanda l'objet avec une voix féminine bien sinistre.

« Je suis le fils benjamin du marchand, » expliqua le Tyran en faisant mine d'être nullement abasourdi. « Je suis venu remplacer mon père. Que voulez-vous faire de moi maintenant ? Me dépecer ou me rôtir ? Faites vite, je n'ai pas envie de perdre plus mon temps ici ! »

Le Titan resta sans voix face à la spontanéité abrupte de cet étrange individu. La théière se mit toutefois à s'énerver, semblant peu apprécier le ton employé par ce jeune homme mal élevé.

« Vous êtes un personnage bien grossier ! Comment osez-vous vous adresser à mon Maître avec autant de vulgarité ! »

Le géant essaya de la ressaisir tant bien que mal en la secouant légèrement. Il lui grogna quelque chose afin qu'elle puisse mieux transmettre ses propres mots.

« Mon Maître est bon et il ne veut nullement vous dévorer », dit-elle avec amertume. « Il respecte votre courage et ne souhaite en aucun cas votre trépas. Il compte bien vous garder sans pour autant vous importuner. »

Le Tyran n'en crut pas un mot, se demandant même si on ne le prenait pas pour un sot.

« Alors qu'attendez-vous de moi si ce n'est ni pour me laisser m'en aller ni pour me dévorer ? »

Le Titan le toisa du regard tout en grommelant, visiblement mécontent de son ton si provoquant.

« Mon Maître vous laissera à vos appartements. Vous pourrez aller et venir ici comme bon vous semble, tant que vous restez dans sa propriété. Tout ce qu'il vous sera demandé en échange sera de vous présenter au diner. »

Le Tyran resta perplexe devant ce marché plutôt singulier. Il accepta, en espérant ne pas se faire servir comme plat. Le Titan le guida silencieusement à ses nouveaux quartiers, tout en lui faisant rapidement le tour de la propriété. Le Tyran fut de nouveau surpris par sa courtoisie, malgré ses gestes brusques et son interprète antipathique.

Une fois arrivé dans sa chambre, le Tyran fut impressionné. Tout n'était que décorations et dorures, ainsi que de meubles finement boisés et sculptés. Le lit était bordé de velours et de soie tandis que l'armoire était comblée de vêtements finement brodés.

« Pourquoi me faire coucher dans une pièce aussi luxueuse ? Un placard ou un cachot me suffirait bien mieux ! »

Le Titan bougonna en fronçant les sourcils. Le Tyran ne savait pas s'il fallait interpréter cela comme un râle ou un soupir.

« Mon Maître prend soin de ses invités », reprit la petite théière. « Vu que vous êtes notre hôte, il est nécessaire pour nous de vous satisfaire. »

« Curieuse façon d'accueillir les gens, tout en les menaçant soit de les séquestrer ou soit de les tuer. »

Le Titan disparut silencieusement, laissant seul le fils du marchand dans ses nouveaux appartements. Ce dernier se posa quelques questions sur ce curieux Titan, au comportement plus brave que bestial.

- A suivre -