Bien le bonsoir! Cela fait pas mal de temps que je pense m'inscrire et vraiment comprendre le fonctionnement du site, parce que je veux savoir ce que vaut ce que j'écris! Alors je vous présente ma première nouvelle sur Sherlock Holmes, bien évidemment je ne détiens pas les droits des personnages, même si les 50 premières histoires sont passées dans le domaine publique, je prends mes précautions.

Etant donné que je ne sais pas où commencer et finir les chapitres, j'ai préféré laisser ma nouvelle ainsi en espérant qu'elle vous plaira! De plus, je l'ai imaginé avec les acteurs Robert Downey Jr et Jude Law!

ENJOY! or not...

Cette histoire démarra quatre mois auparavant, elle ne fut pas de tout repos pour mon ami Sherlock Holmes et moi-même. Pour tout vous avouer, je ne pensais pas m'en sortir, mais il faut croire que le grand détective avait plus d'un tour dans son sac et c'est, en partie grâce à lui que je suis actuellement en état de vous écrire. A l'heure où tout corps qui ne répond plus est considéré comme mort, je lui dois une fière chandelle. Laissez-moi vous narrer cette nouvelle, et certainement ultime enquête qui nous a occupés ces dernières semaines et dont j'espère que vous comprendrez les péripéties qui l'habitent.

Le nouveau millénaire allait bientôt commencer. Quoi de plus plaisant que de le passer en compagnie de ma charmante épouse, Mary. Elle a toujours su tout accepter de moi. Il en était tout autrement de mon meilleur ami et compagnon d'aventures, Sherlock Holmes. Je venais d'allumer la cheminée dans notre grande maison, Gladstone était couché juste devant, se réchauffant auprès du feu. L'arbre de Noël que nous avions fait préalablement venir de la forêt d'Ashdown, dans le Sussex, avait magnifiquement été décoré grâce aux bons soins de Mary. Nos chaussettes ornaient la poutre de la cheminée et la couronne de sapin était accrochée à la porte. Mary me demanda d'aller chercher du bois dehors pour faire de la réserve. Alors que je me dirigeais vers le tas que j'avais accumulé il y a deux mois, je ne pouvais cesser de penser à Holmes, tout seul dans son appartement à Baker Street. Il neigeait, ces flocons blancs me faisaient retomber en enfance comme chaque hiver et je m'émerveillais toujours autant. Holmes dirait que c'est une perte de temps, moi je pense que c'est un moyen de se détendre. Il trouverait encore à redire là-dessus comme à chaque fois. Éclairé par la lumière de la maison, je me saisis de quelques bûches de bois. Alors que je relevais ma tête, je pus distinguer une forme s'approchant de la forêt. Je crus tout d'abord qu'il s'agissait d'un simple cerf ou d'un autre cervidé, puis j'entendis Mary m'appeler et me retournais et rentrais au chaud. Un regard interrogateur se posa sur moi, elle m'observait et savait que j'avais la tête ailleurs. Commença alors, une discussion désagréable.

« Tu penses encore à lui n'est-ce pas ? demanda-t-elle.

- Comment pourrais-je ne pas y penser en cette période, Mary ? J'ai vécu près de dix ans à ses côtés, il est devenu un frère pour moi. Tu ne vas tout de même pas m'en vouloir ?

- Tu devrais un peu plus penser à moi. Il ne fait plus partie de ta vie, John, tu es marié maintenant, tu as une femme qui a plus besoin de toi que lui.

- Je le sais bien. Mais…

- Mais quoi ? Tu vas encore me sortir une de ses théories ? Quand vas-tu cesser de penser à lui ?

- Je ne peux pas arrêter de penser à lui du jour au lendemain ! Je suis revenu de guerre, je n'avais rien à faire, aucun logement.

- C'est une très belle histoire mais, contrairement à lui, tu as changé de vie et tu gagnes bien ta vie désormais.

- Écoute, Mary, je n'ai pas envie de reparler de ça avec toi ce soir. Tu sais très bien ce que je pense de Holmes, ce que je ressens également.

- Tu pourrais au moins l'oublier pendant les fêtes ! cria-t-elle. Il n'a de cesse de t'envoyer dans des trous perdus où tu risques ta vie pour lui ! »

Elle s'en alla dans la cuisine, me laissant seul dans le salon avec mes rondins dans les bras. Oui, j'étais marié avec Mary et je l'aimais, mais pour rien au monde je n'aurais pu oublier cet homme qui au final avait tout fait pour moi. Il m'avait appris tant de choses durant toutes ces années. A ne former des théories qu'à partir de faits, pour ne pas commettre l'erreur de mettre de côté certains faits pour les faire correspondre à notre théorie préalablement schématisée dans notre esprit. Les occasions où il m'appelait à l'aide, où il avait besoin de moi, se faisaient de plus en plus en rares. Cela faisait maintenant plus d'un an que nous nous étions parlés, et je n'avais aucune idée de ce qu'il devenait. J'aurai dû prendre des nouvelles, mais je ne l'avais pas fait, bien trop occupé avec mes patients venant même me déranger aux heures perdues. Mary en avait assez et voulait que je devienne comptable, mais ma passion restait la médecine. Je me souvenais alors de toutes les fois où j'avais sorti Holmes du pétrin. Incompétent, il ne l'était pas, loin de là, il était juste incapable de se soigner tout seul. Il ne connaissait que les drogues, et quand elles ne le plongeaient pas dans un coma ou une léthargie inquiétante, il était chanceux. Mme Hudson m'avait demandé de la rejoindre au plus vite un matin, s'inquiétant pour la santé de Holmes. Lors de mon arrivée, je fus surpris par la pâleur de mon ami, mais il m'avait formellement interdit de l'approcher, tout cela pour m'empêcher de faire capoter son plan. Il était rusé pour ce qui était d'être convaincant. Il savait comment s'y prendre avec moi.

Alors que je regardais fixement la cheminée et que je sentais les odeurs du dîner qui se préparait, j'entendis frapper à la porte. Je me demandais bien qui cela pouvait être à une heure pareille, surtout ce soir-là. Mary, portant son tablier se dirigea dans le salon en me demandant de bien faire attention. Je me saisis de mon pistolet et j'ouvris lentement la porte pour y découvrir un visage très familier aux allures de mort-vivant. Holmes ! Devant moi, se tenait mon meilleur ami, après un an d'absence. Je souriais gauchement en le voyant, c'est seulement quand il heurta mon épaule que je compris la raison de sa venue. Je le soutins du mieux que je pus.

« Holmes ? Est-ce que vous m'entendez ? Holmes, répondez-moi ! lui hurlai-je dans l'oreille tout en le déposant sur le canapé bordeaux qui occupait le salon. Mary ! Va me chercher ma trousse, des serviettes aussi, s'il te plaît.

- Jamais il ne nous fichera la paix donc... murmura-t-elle en se rendant dans la salle de bain à l'étage. »

Je regardais le visage de mon ami, puis ses vêtements. Il portait un long manteau marron, un gilet noir et une chemise blanche qui avait virée au rouge, en raison du sang qu'il perdait. J'appuyais fortement sur ce que je pensais être un trou causé par une balle, de petit calibre à première vue, au niveau de son abdomen. Holmes était mal en point. Il n'était pas rare de le voir dans des situations tout aussi délicates. Il avait le teint pâle, ce qui signifiait qu'il avait reçu ce coup depuis plusieurs heures, et qu'il avait perdu beaucoup de sang. Et à en juger par la froideur de ses mains et la couche de neige sur son manteau, il avait dû marcher depuis le centre de Londres pour me rejoindre ici. Je le pensais fou, mais à ce point, certainement pas. Il ouvrit lentement les yeux et me fixa. J'observais s'il n'y avait pas d'autre blessure et apparemment c'était le cas, puis je me concentrais sur mes mains et je vis sa figure, tournée vers moi. Je n'avais jamais vu la peur sur le visage de Holmes, ou peut-être bien seulement lorsque nous avions arrêté Stappleton, celui qui perpétuait la légende du chien des Baskerville. Il semblait perdu et désemparé. Il ne savait quoi faire, il devait être à bout de force. Je le suppliais de rester éveillé, de continuer à me regarder.

« Vous n'êtes pas si beau que ça tout de même Watson, me dit-il d'une voix presque inaudible. »

Je ne pus retenir un sourire. Même dans les situations les plus dangereuses il savait trouver les mots, pouvant guérir un lépreux pour sûr. J'entendis Mary descendre les escaliers très rapidement. Elle me tendit ma trousse et je commençais à découper soigneusement les vêtements du détective de Baker Street. J'apercevais la blessure à travers le sang qui avait commencé à sécher. Il fallait que je lui nettoie cette plaie et que je lui retire la balle. Avec de la chance, elle ne serait pas bien loin. Je me rendis d'un pas rapide vers la cuisine, me lavai les mains, pris une bassine, la remplis d'eau et la pris avec moi près de Holmes. J'imbibai le coton d'eau et nettoyai très soigneusement la blessure. J'attrapai une carafe de whisky et en donnai une lampée à Holmes. A peine eut-il bu que je lui tendis ma ceinture et lui ordonnai de la mordre à pleines dents. Il s'exécuta, sachant parfaitement ce qui l'attendait. Après cela, je me saisis d'une pince assez fine. Je relevai ma tête pour voir s'il était toujours conscient. Il l'était. Mon courage entre mes mains, j'enfonçais la pince dans l'orifice. Je pus voir la douleur que Holmes ressentait sur son visage, peut-être aurais-je dû laisser tomber, malgré mes compétences de chirurgien. Je heurtais quelque chose d'un peu plus dur dans la chair de mon ami.

« Il va falloir vous accrocher, cela risque de faire encore plus mal.

- Retirez-moi cette maudite balle, Watson ! »

Je fis le plus vite et le plus précisément possible pour attraper et retirer l'objet. Il me regarda et jura presque la bouche pleine. Holmes n'était pas du genre à se plaindre pour quoi que ce soit. Alors, s'il se plaignait, c'était vraiment en dernier recours. Je ne savais pas ce qu'il faisait chez moi à cette heure-ci, et je ne voulais pas le savoir, il lui fallait du repos. J'appliquais de l'alcool dilué dans de l'eau sur une compresse et lui fit un bandage. Comme par enchantement il s'endormit sur le canapé sans que je m'en aperçoive. Je lui passai une couverture sur les épaules pour la nuit. Dieu seul sait comment il était parvenu jusqu'à notre maison. Mary n'était pas vraiment ravie de sa présence. Elle semblait vraiment incommodée de le voir ici. Il avait parcouru facilement cinq kilomètres à pied, sans compter le bois à traverser… Mais bien sûr, le bois ! Lorsque j'étais sorti plus tôt dans la soirée, c'était Holmes que j'avais aperçu et non pas un cerf !

« Comment ai-je pu ne pas le reconnaître ? Même de loin ?

- L'improbabilité de sa présence, sans doute, rit-elle. Maintenant qu'il est là, et qu'il dort, pourrions-nous dîner, John ? Ou veux-tu rester à ses côtés comme un brave Saint-Bernard ?

- Tu ne t'arrêteras jamais ? Il aurait fait la même chose pour moi !

- Cet égoïste ? J'ai bien peur qu'il n'en soit pas capable. Il pense bien trop à lui-même pour pouvoir se soucier de toi !

- Mary ! Sans lui, je ne serais probablement pas présent aujourd'hui. »

Je savais que j'avais raison. Elle me faisait encore une de ses crises de jalousie dont elle avait le secret. Je n'avais aucune idée de pourquoi Holmes était venu me trouver et surtout, de comment il avait été blessé. Les questions fusaient dans mon esprit et je ne trouvais pas de réponses. Il fallait que j'attende le réveil de mon ami pour le savoir. Je ne comprenais pas les actes de Holmes la plupart du temps, mais il savait, et cela depuis notre rencontre, qu'il pouvait compter sur moi à tout moment. Celui-ci n'allait pas déroger à la règle. Il lui faudrait sûrement une bonne nuit de sommeil.

Je le quittais pour rejoindre Mary, déjà attablée. Tout le long du repas elle ne dit mot. Je ne m'inquiétais pas plus que cela, je savais que le lendemain ce serait vite oublié, ou tout du moins, je l'espérais, car la présence de Holmes l'insupportait. Et ce depuis leur première rencontre. Que pouvais-je dire ? Rien, il était lui-même, comme d'habitude, et elle avait voulu jouer. Ils y avaient perdu tous les deux. Il avait gâché notre lune de miel, mais je ne lui en avais pas voulu. Sur le moment je pensais vraiment le pousser hors de ce maudit train et puis je m'étais ravisé. Il était venu pour nous sauver après tout. Mary me sortit de mes rêveries en me demandant combien de temps j'avais l'intention de rester assis sur cette chaise. Je me levai, et me dirigeai vers le salon pour vérifier le pouls et la respiration de Holmes. Tout était stable, et le sang avait cessé de couler. Je pouvais aller dormir en paix, bien qu'une autre discussion houleuse avec ma femme m'attende dans la chambre. Je n'en attendais pas moins de sa part. Concernant mon passé commun avec Holmes, c'était toujours la même chose. Elle ne comprenait pas que j'eusse trouvé en lui un mentor, quelqu'un sur qui prendre exemple, quelqu'un d'intelligent et dont la perception du monde dépassait parfois celle des plus grands philosophes. Oui, j'étais impressionné par cet homme et sa soif de vérité, fabriquant mille et mille remèdes à ses heures perdues, botaniste, violoniste, boxeur hors pair. Il était capable de se réveiller en pleine nuit et de composer un morceau ou de vous battre dans un duel à mains nues, à l'épée ou bien à la canne. Mary ne voyait en Holmes que le cynique, narcissique et hypocrite personnage qu'il était. Il avait ses moments comme chaque être humain et il fallait prendre le temps de l'écouter attentivement car il avait toujours le don d'ironiser ses dires. La discussion dura près d'une heure et Mary se coucha. Je fis de même. La tête sur mon oreiller, je fermais lentement les yeux, ayant pour dernière image, celle de mon ami, allongé sur le canapé, le visage toujours aussi pâle que lorsque je l'avais quitté.