Posté le : 10 Décembre 2011.


Genèse du projet :

Déjà des mois que j'avais envie d'écrire un ouvrage sorcier en empruntant la plume de Bathilda Tourdesac. Voilà chose faite. Je poste ici les premières ébauches du projet qui, normalement, sera disponible sur un blog avec des illustrations.

Pour le moment, je fais profiter à toutes et à tous mes lubies qui m'ont conduites à pousser un petit raisonnement sur la société sorcière ; J'ai essayé d'apporter des réponses à quelques questions que nous nous sommes probablement posées au cours de notre lecture. Il ne s'agit pas d'un livre officiel, mais d'une fanfiction en prenant la forme.

Il n'y aucune prétention scientifique, sociologique ou historique derrière - étant donné que je ne suis pas sorcière (et si je l'étais, je ne serais certainement pas autorisée à divulger nos secrets sur Internet).

J'espère juste que vous aurez l'illusion de "voyager" dans ce bouquin et, peut-être, vous utiliserez quelques détails pour vos propres fanfictions ! Les lieux, les noms et objets appartiennent au monde de J.K. Rowling et j'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop d'ajuster des éléments pour que cela colle ici. J'ai inventé le contenus du livre en me servant de la base fournie par la saga.

Etant donné que je n'ai pas encore accès à Pottermore pour compléter mon étude, je devrais me satisfaire de ce que je sais déjà, même si des éléments sont susceptibles d'être modifiés dès que j'aurais lus ces nouvelles informations.

Si vous avez des contestations sur les faits ici relaté, vous pouvez m'en faire part lors d'une review, idem pour des encouragements. Je vous poste le début, en espérant vous revoir pour la suite. En tout cas, je vous souhaite une bonne lecture.

Dairy's Scribenpenne


Un soir, aux alentours de vingt heures, un hibou Grand Duc aux plumes mordorées fendit l'air moite de l'été et atterrit dans le jardin du 4 Privet Drive.

Pétunia Dursley était, à ce moment précis, en train de récupérer le caleçon rayé de son mari de la gueule d'un chat errant. Le strigidé se posa sur la corde à linge tendue dans le jardin, et fixa la ménagère de ses grands yeux jaunes vitreux. Il oscilla la tête et tendit une patte où un colis rectangulaire y était attaché.

Profitant de cette apparition, le chat tigré s'enfuit et emporta le large caleçon avec lui. Pétunia Dursley, encore à genoux dans l'herbe tondue, regarda le hibou et se rappela que ces derniers servaient de services postaux à ce monde si étrange auquel appartenaient sa défunte sœur et son mari.

Impatient, le hibou claqua du bec et se déplaça le long de la corde à linge.

La jeune femme sursauta légèrement et regarda autour d'elle pour vérifier si personne n'observait ce curieux spectacle. Les genoux légèrement humides et terreux, Pétunia Dursley se releva et tendit une main tremblante vers la patte du strigidé qui resta parfaitement immobile.

Elle détacha rapidement le nœud qui entourait le colis, et l'oiseau s'envola, en un claquement d'ailes majestueux. Pétunia eut un mouvement de recul et regarda l'hibou ne devenir qu'un point dans le ciel encore clair. Elle resta là, le paquet enveloppé dans du papier kraft, coincé entre ses doigts manucurés et peints de vermillon.

La respiration anormalement hachée, Pétunia Dursley se dépêcha de récupérer les derniers vêtements - dont deux tee-shirt informes et gris qui servaient d'uniforme pour l'école primaire de Harry. Pétunia plia soigneusement le jean de son fils Dudley après l'avoir secoué plusieurs fois puis, cachant le colis parmi la pile de linge.

Depuis le jardin, on entendait le murmure grésillant de la télévision du living-room qui chantait les premières notes du jingle de la météo. Pétunia Dursley prit la corbeille de linge propre et jeta un regard circulaire au jardin propret et éclairé. Le lampadaire du voisin au numéro 6 clignota brièvement et, enfin, sa lumière aveuglante se stabilisa.

La jeune ménagère tourna le dos au jardin et entra dans la véranda où son fils unique s'amusait à éclater une à une toutes les alvéoles du papier-bulle qui entourait le vase livré dans l'après-midi.

Pétunia Dursley fila vers la buanderie, ferma brusquement la porte derrière elle et sortit le paquet. Son regard s'arrêta un instant dessus et constata qu'une carte l'accompagnait où une écriture fine et penchée vers la droite la parcourait.

Afin de justifier sa longue présence ici, elle saisit des vêtements sombres au hasard et s'apprêtait à les fourrer dans le tambour de la machine à laver lorsqu'elle empoigna - par inadvertance - une touffe de cheveux noirs. Horrifiée, Pétunia Dursley poussa un cri et le petit visage encore joufflu d'Harry jaillit de la pile de linge sale.

- Je t'ai déjà dit au moins une centaine de fois de ne plus te cacher ici. Allez, file !

Harry - encore âgé de sept ans - ne se le fit pas dire deux fois et disparu. Lorsqu'il ouvrit la porte, les voix de deux présentateurs du petit écran s'engouffrèrent dans le havre de paix qu'était la buanderie.

Par mesure de sécurité, Pétunia Dursley ferma les stores comme si elle couvrait un horrible crime particulièrement sanglant. Son mari s'était endormi devant la télévision et ne se réveillerait pas avant vingt-et-une heures, les narines titillées par l'odeur du dîner.

La lumière blafarde de la pièce éclaira le paquet rectangulaire enroulé de papier kraft. D'abord, la jeune femme lut le mot qui l'accompagnait avec une avidité et une rapidité déconcertante :


J'offre cet ouvrage à Pétunia Dursley qui a toujours voulu savoir, avec beaucoup de retenue, tout ce qui concernait le monde sorcier. Je sais qu'au fond de vous, vous avez toujours espérée être sorcière, comme Lily. Mais les choses ne sont pas aussi simples qu'il n'y paraît - surtout lorsqu'il est question de magie. Je ne doute pas un seul instant que vous auriez pût être une magicienne formidable.

J'espère que cette compilation d'informations vous permettra de vous échapper - l'espace de quelques instants - en-dehors de votre quartier de Little Whinging, dans le Surrey. Vous serez grée de transmettre ce livre au petit Harry peu avant son onzième anniversaire pour qu'il découvre, comme vous, la richesse et la complexité du monde sorcier.

Mes humbles salutations,

Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore


Rouge écrevisse, Pétunia Dursley constata l'horreur de son acte : elle venait de porter intérêt aux gens bizarres, les sorciers. Le contenu de ce paquet devait être tout autant désagréablement surprenant, supposa-t-elle.

Malgré ses aprioris, Pétunia griffa l'emballage, dévoilant alors la couverture d'un livre assez mince, de plusieurs dizaines de pages environ. La jeune femme au foyer se tourna vers la lumière de l'abat-jour suspendu au plafond et les lettres dorées formant le titre brillèrent légèrement :


Guide sur le mode de vie des sorciers à l'usage des Moldus

Par Bathilda Tourdesac


La couverture verte olive laissait place à des illustrations toutes plus étranges les unes que les autres pour un œil moldu ordinaire. Mais, Pétunia, savait déjà quelques petites choses grâce aux contacts prolongés qu'elle avait eut avec le monde sorcier via sa sœur Lily. Elle soupesa le maigre volume, les yeux perdus sur l'étagère remplie de lessives en tout genre. Avec une curiosité innée et en se drapant d'un furieux dédain, elle lut la quatrième de couverture :


Vous êtes Moldu et vous ne savez peut-être pas encore ce que signifie ce terme ? Ce livre est donc fait pour vous. Ici, Bathilda Tourdesac s'est amusée à retranscrire avec ingéniosité et malice les rapports houleux et complexes entre sorciers et, surtout, ceux qu'ils entretiennent avec la communauté moldue. Cet ouvrage réservé aux personnes s'intégrant ou liées de près ou de loin à la sorcellerie sauront - en un condensé de 81 pages - tout ce qui est à savoir de nos us et coutumes.

Ce guide pourra aider ces jeunes personnes qui ont décidé d'épouser une sorcière ou un sorcier, ou ces parents découvrant la magie en leur enfant, ou ces moldus infiltrés travaillant secrètement pour notre communauté (facteurs, enseignants, politiciens, vendeurs de vêtements etc.).

Avec un regard neuf, Bathilda Tourdesac nous offre une grille de lecture innovante destinée à ces personnes avides d'informations sur ce monde ensorcelant. Après avoir lu cet ouvrage, vous saurez l'essentiel de notre culture passant de l'organisation de la famille, trouver un emploi, le sport, la religion, l'éducation, la musique, les moyens de transports, notre système politique, notre alimentation, nos débats récurrents. Passant de sujets légers, à ceux plus délicats, vous voyagerez avec célérité dans un monde qui ne vous paraîtra plus obscur pour très longtemps.

L'intégralité des sommes récoltées par l'ouvrage seront reversées à l'orphelinat des enfants sorciers de Mulborton et à l'avancée de la recherche pour les Cracmols.

(ndrl : Avec l'approbation du Bureau de Liaison aux Affaires Moldues Britanniques et Internationales.)


Le gargouillement de la machine à laver fit sursauter Pétunia alors qu'elle ouvrait le livre. Plusieurs pages entières étaient consacrées à la prise de note. Pétunia tomba ensuite sur la page de garde et se surpris à caresser distraitement le papier parcheminé tandis qu'elle s'asseyait sur le couvercle en osier de la corbeille de linge sale. Des citations - plus ou moins courtes - de sorciers couvraient le verso :

« Bathilda Tourdesac nous offre un livre simple d'accès et succinct à l'usage des Moldus. Cet ouvrage, que nous attendions tous, est une pépite pour les historiens et sociologues qui peuvent, dès à présent, nous pencher sur la question des rapports entre les deux communautés. Garnis de quelques témoignages de sorciers et Moldus, ce guide nous permet d'avoir une vision d'ensemble sur ce système global et en constante fluctuation », Wilhelm Wigworthy, auteur de Vie domestique et habitudes sociales des Moldus britanniques.

« Mérite d'être feuilleté », Rita Skeeter, chroniqueuse pour la Gazette du Sorcier.

« Un best-seller chargé d'informations mettant en lumière les quiproquos les plus fréquents entre sorciers et Moldus. Une Bible en papier pour les curieux en tous genres. », Sorcière Hebdo, numéro 765.

« Une question de point-de-vue abordée avec simplicité. Intéressant pour l'usage des petits sorciers voulant approfondir l'Etude Moldue », Charity Burbage, enseignante à l'école de Sorcellerie Poudlard.

Pétunia Dursley, désormais imperméable aux gargouillis provenant de la machine à laver, tourna la page et s'installa plus confortablement, roulant en boule le pantalon de Vernon pour s'en servir de coussin. Elle poursuivit sa lecture :


À propos de l'auteur

Bathilda Tourdesac est l'historienne émérite de la communauté sorcière britannique. Elle incarne pour des générations de sorcières et sorciers un savoir et une source inépuisable d'histoires et d'anecdotes concernant notre patrimoine. Elle a, entre autre, rédigé durant plusieurs années le fastidieux Histoire de la Magie qui est depuis inclassable et demeure l'ouvrage phare en la matière pour nombre d'enseignants. Bathilda Tourdesac s'est prématurément intéressée aux rapports entre communautés sorcières et moldues et a notamment travaillé avec le sociologue Mordicus Leufcoq.

Enseignante en Histoire de la Magie à l'université de Paddington depuis 1956, Bathilda Tourdesac a offert sa révérence l'an passé et s'est retirée dans son cottage familial à Godric's Hollow. Depuis, elle partage son temps entre son village du sud-ouest du pays, et les conférences historiographiques d'Europe. Elle a notamment contribué à la thèse confirmant la déportation de milliers de Gobelins en Italie du nord dans les années 1880.

Bathilda Tourdesac a aujourd'hui pour projet de constituer un musée avec toutes ses trouvailles et objets de valeur pour que tous - y compris les apprentis sorciers - puissent découvrir les secrets et les beautés qui colmatent notre culture hétérogène actuelle.


Prise par sa lecture, Pétunia Dursley ne tordit pas son cou jusqu'à la fenêtre de la cuisine - comme chaque soir - afin de vérifier si tous les voisins avaient bien garé leur voiture. Elle se contenta de serrer le livre contre sa poitrine lorsque le vrombissement d'un moteur la tira hors de sa lecture.

La vieille horloge indiquait vingt heures et vingt-six minutes. Pétunia Dursley feuilleta rapidement le livre et supposa qu'elle avait assez de temps pour en lire le début.


Préface

- Maman, c'est quoi un Moldu ?

Cette question innocente, c'est mon fils cadet Elton, alors âgé de six ans, qui me l'avait posée un jour alors que nous traversions le comté du Wiltshire en train. Je dois dire que je fus assez prise au dépourvu par cette interrogation, et bien que je sois une sorcière expérimentée, il m'était difficile - je l'avoue - de définir exactement ce qu'était un Moldu.

Elton me regardait avec son air légèrement curieux et m'expliqua qu'il s'était toujours demandé ce qu'était un Moldu, et en quoi ils étaient si différents de nous. J'ai dû expliquer que les Moldus étaient nos semblables mais qu'ils ne possédaient pas une once de magie en eux. Atterré, Elton m'a alors demandé comment ils faisaient pour se débrouiller.

- Ils ont leur magie à eux, fut la seule réponse valable que je pus lui apporter.

C'est alors qu'en moi naquit le désir d'en savoir davantage sur cette communauté sœur, proche physiquement mais éloignée culturellement.

Avec cet ouvrage, vous prendrez alors conscience de ce jeu de miroir, même s'il est destiné - à prime abord - aux Moldus. J'ai effectué de nombreux voyages dans le monde Moldu et ait récolté plusieurs témoignages d'individus de milieux différents afin de compléter mon étude. Ce livre est découpé par thématique. J'espère qu'il vous apportera les informations que vous attendiez.

B. Tourdesac.