Je suis désolée, mais je me sens mal depuis quelques temps. Et lorsque je vais mal, je n'ai que des idées noires, et je n'arrive pas à écrire quelque chose d'assez optimiste. Au contraire, je n'arrive pas à m'empêcher d'écrire des choses sombres.

Du coup, je ne pouvais m'empêcher de poster cet os assez déprimant, je dois vous avouer, mais je vous préviens dès le début que ce sera triste, alors pour ceux qui sont habitués à la légèreté de ma fiction et qui la suivent, croyez-moi, ce ne sera pas aussi simple que quelques problèmes. Donc pour ceux qui sont allergique à tout ce qui peut être assez dramatique, passez votre chemin;

Pour ce qui est des autres, je vais tout de même vous souhaiter une bonne lecture.

Ps: je pensais que ce serat qu'un simple os, mais l'imaginaion oblige, j'ignore encore si ce serait un Two-Shot ou un Three-Shot.


Stiles Stilinski était un adolescent que tout le monde connaissait comme étant qu'une espèce d'intello hyperactif gay.

Personne ne restait ami avec lui plus de trois mois. Personne ne le supportait. Il était trop renfermé, trop distant, trop froid. Même son meilleur ami, aujourd'hui co-capitaine de Lacrosse, s'était éloigné de lui depuis déjà trois ans à cause de son changement de caractère depuis leur entrée au lycée.

Il se contentait de suivre ses cours, faire tous ses devoirs, fumer trois fois par jour et boire jusqu'à en crever toutes les semaines.

En bref, la vie de ce pauvre garçon renfermé ne pouvait être plus "normale". Sans imprévus. Sans réels problèmes.

Il se contentait simplement de vivre. Sans rien demander. Sans rien recevoir. Sans rien accepter, et ce, peu importe les efforts du Sheriff Stilinski pour retrouver son fils.

Parce que ce pauvre veuf et père de famille avait l'impression d'avoir complètement perdu son fils. Et le pire, c'est qu'il ignore quand sa descente avait commencée. Il avait vu son fils se refermer de jours en jours, jusqu'à ne plus le voir.

Et son Stiles lui manquait.

Lors de la mort de sa femme, Stiles s'était enfermé dans un mutisme, il y a de cela trois ans, et son père l'avait emmené voir un psychiatre pour qu'il puisse recevoir de l'aide.

Ce médecin lui avait pourtant bien dit de faire attention à son fils, qu'une certaine maladie commençait à apparaitre et qu'il fallait tout faire pour l'éviter, mais il avait échoué. Il était sûr que c'était trop tard. Que cette maladie, pourtant faible il y a trois ans, s'était développé malgré lui dans l'esprit de son fils.

Il le voyait tous les matins descendre, ne prenant même pas la peine de manger un morceau - alors qu'ils se disputaient quand le Sheriff osait y aller sans rien avaler - et sortir, allumant déjà une cigarette au pas de la porte. Il ne le revoyait pas avant minuit, montant dans sa chambre sans même un regard pour son père.

Qu'était-il devenu?

Aujourd'hui était l'anniversaire de la mort de Claudia, et John savait que son fils allait boire comme un trou, comme chaque année depuis son décès. Et il voulait réagir. Il veut être là pour son fils. Il veut l'aider, le sortir de là. Tenter une dernière fois de retrouver son petit hyperactif rigolant et criant comme l'enfant qu'il avait toujours été.

" - Stiles. " l'interpelle son père au pas de la porte, le stoppant de sa routine, sans pour autant se retourner.

" - Tu veux qu'on aille à la tombe de Claudia ensemble?

- Non. " Et il sortit, sans rien dire d'autre alors que son paternel se contentait de prendre sa tête dans ses mains.

Il ne pouvait y réfléchir plus longtemps que son cellulaire se mit à sonner. Malheureusement, son devoir l'appelait.


Scott venait à peine d'arriver au lycée qu'il croisa son ex-meilleur ami écraser son mégot de cigarette face à lui, sans même le regarder.

" - Stiles! "

Il se fit totalement ignoré par ce dernier, le laissant afficher une moue triste au visage.

D'un côté, il avait toujours eu l'impression d'être coupable de ce qu'était arrivé à celui qu'il considérait comme son frère. Il avait été un mauvais meilleur ami. Il n'avait même pas remarqué la dégradation de son meilleur ami, trop occupé à roucouler avec Kira, sa nouvelle petite amie. Et maintenant qu'il l'avait perdu , il ne savait plus quoi faire pour le retrouver. Ou le retrouver dans son cercle d'amis proches. Bien qu'il était désormais considéré comme un populaire, il ne pouvait oublier son ami d'enfance. Ils avaient presque partagés les couches ensembles!

Et maintenant, ils étaient presques étrangers. Comme si tous leurs souvenirs ne voulaient rien dire. Comme s'ils n'avaient jamais existés.

Il avait pourtant parlé au Sheriff, il lui avait demandé ce qu'il pouvait faire pour retrouver son frère, mais il apprit que ce dernier était dans la même incapacité de communication avec l'hyperactif que lui.

En somme, personne ne pouvait parler à Stiles.

Pas même Lydia Martins, son amoureuse depuis sa primaire. On lui avait demandé à ce qu'elle aille parler au garçon, mais même ele s'était faite ignorée par ce dernier. Elle n'avait pas cherché à aller plus loin.

Stiles ne parlait plus à personne.

Mais Scott savait qu'aujourd'hui n'était pas n'importe quel jour. Il savait qu'aujourd'hui était le quatrième anniversaire de la mort de Claudia, et qu'il se devait d'essayer d'être aux côtés de son meilleur ami, et non pas le laisser le fuir comme les deux années précédentes.

Il allait obliger Stiles à supporter sa présence. Peut être qu'ainsi, il pourrait retrouver son meilleur ami.

" - Stiles! " il courut vers le casier du concerné qui ne lui jeta pas un seul regard, se contentant de vider son sac.

" - Stiles, je suis désolé. Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de Claudia, alors -

- Alors quoi Scott, tu comptes venir me soutenir comme tu penses si bien pouvoir le faire? " ricane le garçon en le regardant enfin, mettant mal à l'aise le co-capitaine par sa froideur et son sarcasme.

" - Stiles.

- Fous-moi la paix. "

Il s'éloigna sous son regard peiné.

N'y avait-il donc aucun espoir qu'il ne retrouve son meilleur ami?


Derek Hale eut de nouveau un soupire en voyant le Sheriff entrer, son éternel air déprimé au visage. Il n'était là que depuis l'année dernière, et il n'avait jamais vu une seule fois son patron joyeux et sérieux comme le lui avaient décrit ses coéquipiers. Apparement, le fils de ce dernier était la cause principale de son chagrin.

Il n'y pouvait rien. Il se contentait de faire son travail sans rien demander en échange.

" - Hale s'il te plait, dans mon bureau. " lui souffle John en entrant dans sa chambre.

Tout le monde le regardait, brusquement intéressé. Derek Hale n'avait jamais été dans le bureau du Sheriff, alors il n'y avait que deux possibilités pour cet évènement : ou il allait se faire renvoyer, ou il allait avoir une mission spéciale.

Mais le concerné ne s'en occupait guère et entra simplement dans le bureau, refermant la porte dans son dos puis s'asseyant lorsque son patron lui indiqua de le faire.

" - Alors? " finit par demander l'homme aux cheveux sombres en voyant le Sheriff Stilinski se masser le front.

" - Je vais te confier une mission, Hale. Occupe-toi du commissariat aujourd'hui, s'il te plait. Je prends ma journée.

- Ok.

- Il faudra que tu fasses les tournées nocturnes également.

- Pas de problème.

- Je suis désolé. Je voulais te tenir au courant et je vais prévenir les autres pour éviter les surprises. Tu es le Sheriff aujourd'hui.

- Parfait.

- Parfait. " répète-t-il en se levant. " Je vais m'en aller.

- C'est votre fils encore? "

Il ne comprenait pas ce que ce maudit gamin pouvait faire pour mettre John dans cet état. Il ne s'intéressait pas à la vie privée de son patron. Son môme l'inssuportait tout simplement. Comment pouvit-on rendre triste un membre de sa famille à ce point sans jamais essayer de changer son comportement?

Ou sans même avoir un peu de considération pour son entourage?

Il n'était pas vraiment un modèle pour les relations humaines, mais jamais, oh non, il n'oserait rendre volontairement son entourage malheureux.

" - C'est l'anniversaire de la mort de ma femme. " chuchote-t-il presque, les yeux rivés sur son bureau, un sourire triste au visage. " Je veux essayer d'être proche de lui au moins pour cet évènement. "


Il n'avait pas été à la tombe de sa mère. Il n'y voyait plus l'intérêt. Elle était morte. Disparue. Il y avait été durant trois ans, et rien n'avait changé. La pierre tombale était toujours la même, la terre recouvrant son corps sans doute déjà décomposé, les fleurs toujours bien arrosées et bien entretenues. Stiles avait l'impression qu'elle lui échappait chaque fois qu'il venait face à cette pierre où reposait simplement le corps inerte de sa mère. Son esprit commençait déjà à oublier le visage de la seule femme qu'il n'avait jamais aimé. Et il s'en voulait pour ça.

Elle l'avait élevée, et il suffisait qu'elle disparaisse pour qu'il se mette à l'oublier.

Il se détestait tellement. Et cette raison en fait partie. Une parmi les centaines qui lui traversaient l'esprit.

Il savait bien que son père devait désespérément l'attendre devant la tombe. Espérer qu'ils puissent partager un pauvre moment bref et simple entre eux. Mais il n'avait plus la force pour affronter son paternel.

Il avait trop honte de ce qu'il était devenu. Il ne voulait pas faire honte à son père, ou à Scott, ou même à Lydia. Il ne voulait pas qu'ils soient mêlés à lui, qu'on se moque d'eux parce que merde, ils sont pote avec le déséquilibré de Beacon Hills!

Un déséquilibré. C'est ce que son psy lui avait dit après la mort de Claudia. On lui avait dit que les tests étaient encore trop flous pour déterminer un type précis de trouble psychique, et on lui avait simplement dit qu'il n'était pas vraiment normal dans sa tête. Et ça lui avait suffit pour qu'ils comprennent ce qu'on refusait de lui dire. Il était intelligent. Il comprenait les pensées des personnes par leur simple regard. La pitié et la désolation qu'il avait lu dans les yeux de son médecin lui signifiait clairement qu'il n'y avait plus aucun espoir consernant sa personne.

Il ne voulait pas être un fardeau pour eux. Il ne voulait plus personne avec lui. C'était peut être cette foutue maladie qui commençait à lui faire perdre les pédales, mais il refusait désormais tout contact avec n'importe qui.

Bien qu'il adorait cela auparavant. Les contacts, les crises de fou rires, les disputes, les câlins, les journées passées entre amis en n'ayant pas vraiment grand chose à dire ou faire. Il ne les méritait plus.

Il pensait ne plus les mériter.

Il va se contenter de se saouler cette fois encore. Puis prendre le volant.

Avec un peu de chance, qui sait, peut-être que quelque chose pourrait enfin l'aider à passer au travers de toute cette merde.

Alors qu'il refusait toujours l'aide de n'importe qui, il espérait silencieusement que quelqu'un puisse un jour avoir la force et la détermination de rester à ses côtés, insistant et ce, quoiqu'il puisse dire.


Il détestait les tournées nocturnes. Notamment le vendredi soir. C'était là où il devait pratiquement faire la course avec des imbéciles ivres ayant prit le volant. Et Derek détestait ça. Il ne comprenait pas comment l'être humain pouvait-il être aussi con. Comment peut-on simplement prendre le volant, complètement défoncé, en rigolant, sachant très bien tous les risques que l'on pouvait encourer avec ça.

Mais on dit toujours que l'humain est con. Et tester les limites de son physique et son mental faisaient parti de ses conneries.

La journée s'était plutôt bien déroulée depuis le départ de John. Il était parvenu à gérer tout le commissariat et l'équipe de garde, et il était plutôt fier de lui.

Même s'il lui restait trois heures de service.

Il venait à peine de garer sa moto qu'une Jeep Bleu fonça à toute vitesse devant ses yeux. Lorsqu'il jeta un regard sur son compteur de vitesse, il ne put qu'être surpris et de rouler à la même vitesse pour rattraper cet inconscient.

Cet ivrogne roulait à 210km/h sur une route limitée à 90. Il allait faire un accident. Il fallait qu'il arrête ce fou avant que quelque chose d'horrible ne se déroule devant ses yeux.

Il parvint, avec beaucoup de mal , certes, à rouler à hauteur de la fenêtre du conducteur et il frappa violemment dessus, surprenant ce dernier qui tourna brusquement vers la droite, fonçant dans le ravin.

L'accident fut inévitable.

" - Et merde. " siffle-t-il, sautant presque de sa moto pour parvenir le plus rapidement possible sur le lieu de l'accident.

Il descendit rapidement dans le ravin lui aussi, essayant d'ouvrir la portière.

" - Hé, vous m'entendez!? " crit-il à l'intention du garçon brun à l'intérieur qui semblait inconscient, du sang coulant de sa tête.

Il entendit un grognement lorsqu'enfin, la portière céda. Il put ainsi observer les dégâts potentiels causés sur le corps du conducteur. Son genou saignait abondamment, pareil pour sa tempe, son arcade droite s'était ouverte et son coude gauche était tordu de manière à laisser comprendre à Derek qu'il était fracturé.

" - Hé, tu m'entends? " répète-t-il de nouveau, posant prudement sa main sur l'épaule de l'adolescent.

Ce dernier lui lança un regard.

" - Fils de pute, tu m'as fais peur.

- T'avais qu'à pas rouler si vite, connard. Descends de cette voiture.

- Et comment Einstein? " siffla le garçon avant de grimacer en se mordant furieusement la lèvre, une douleur invisible semblant le terasser.

" - Passe moi ton bras.

- Me touche pas.

- Tu comptes rester ici et crever peut-être? Quelle bonne idée.

- Meilleure que celle de te supporter.

- Et un petit rebelle, manquait plus que ça. " soupire-t-il en prenant place au sol, attendant patiemment que cet imbécile décide enfin à coopérer. Il ne force jamais la main à qui que ce soit.

Surtout pas aux ivrognes au volant. Il les détestait plus que quiconque. Et généralement, il préférait les laisser réagir plutôt que cogner son poing à leur figure.

" - Tu t'appelles comment? " lui demande Derek en sortant la paperasse de constatation d'accident.

" - Qu'est ce que ça peut te foutre?

- La paperasse, connard, c'est pas toi qui va la faire dans ton état. Alors me les brise pas et donne moi ton nom.

- Super agréable, en plus.

- Me soule pas.

- Stiles Stilinski. "

Il se fige et fixe brusquement l'adolescent qui essayait d'enelver sa ceinture de sécurité en sifflant.

C'était le fils de son patron. C'était lui, le gosse stupide qui causait de la merde à son entourage.

" - Je vais appeler ton père. "

Il vit un changement radical sur le visage du garçon aux cheveux bruns. Il venait de le regarder, les larmes aux yeux, attrapant rapidement sa main qui contenait son téléphone, manquant de tomber au sol.

" - Non, s'il te plait, non.

- Tu deviens docile maintenant?

- S'il te plait, pas aujourd'hui. L'appelle pas. L'appelle pas.

- Tu coopères?

- Oui mais ne l'appelle pas, je t'en supplie ne l'appe -

- ça va j'ai compris, je ne l'appelle pas. "

Il prouva ses dires en rangeant son cellulaire dans sa poche, détendant rapidement l'adolescent qui ne lâcha pas son emprise de sa main malgré tout.

Au contraire, il la serra plus fort encore.

" - J'ai mal putain. Sors moi de là.

- Ton bras. "

Il porte le bras de Stiles sur ses épaules et le tira légèrement, provoquant un hurlement.

" - Arrête j'ai mal connard, tu me fais mal putain!

- Mais ferme ta gueule et laisse moi faire! "

Il tente de nouveau, récoltant un deuxième hurlement et des insultes, ce qui commençait sérieusement à l'énerver.

Au bout d'un moment, il finit par plaquer sa main contre la bouche du garçon, le fusillant des yeux.

" - Maintenant tu vas fermer ta gueule et arrêter tes caprices ou je te promet que je te cogne et là, t'auras une bonne raison de chialer, c'est clair?! "

Il hocha simplement la tête comme simple réponse et siffla de douleur lorsque Derek passa ses mains sous ses jambes pour pouvoir le porter. Il grimaça de nouveau lorsque sa tête tomba sur le torse musclé du policier - trop dur pour son mal de crâne - et souffla enfin lorsqu'il respira l'air frais, se faisant allongé dans l'herbe mouillée aux côtés de sa Jeep détruite. Stiles fixait des yeux le policier l'examiner du regard, tenant son menton de sa main et faisant doucement tourner sa tête pour évaluer les dégâts sur son corps.

Il se redresse d'un bond, provoquant en lui une douleur atroce et une nausée importante, lorsqu'il vit le policier sortir de nouveau son téléphone.

" - Non pitié, n'appelle pas mon père! " le supplie-t-il de nouveau, surprenant l'homme aux cheveux noirs.

" - J'appelle une ambulance.

- Non s'il te plait.

- Tu as des blessures au crâne qui semblent graves.

- Ils vont me demander une personne majeure pour payer et mon père ne dois pas savoir, tu entends?! Il ne doit pas savoir, n'appelle personne!

- Je me ferais passer pour le responsable légal, maintenant ta gueule et rallonge toi.

- Tu vas payer?

- Oui.

- Et tu vas rester avec moi?

- Je te jette dans ta maison et je rentre.

- Non! "

Il commença à pleurer sous le froncement de sourcils de Derek. Bordel, ce gosse était beaucoup trop saoûl. Il ne contrôlait plus rien. Et malgré ses nombreux appels, il ne se calmait pas.

Il faisait une crise d'angoisse. Comme sa soeur dans le passé.

Il fit alors la même chose qu'il faisait à Cora. Il posa son front contre le sien, le forçant à le regarder.

" - Hé tu m'entends? Calme toi et regarde mes yeux. Stiles regarde mes yeux. "

Il eut enfin l'attention du garçon tremblant sous lui.

" - Calme toi, tu me reconnais?

- Non.

- Le policier qui t'as sorti de ta voiture, tu te rappelles?

- Oui.

- C'est moi. Respire. Je vais rester avec toi. Aussi longtemps que tu le voudras, ok?

- C'est vrai?

- Je te le promet. Je suis là. Respire. Aller, ça va aller. Tout va bien se passer. Tu sais ce qu'on va faire maintenant? "

Il entendait déjà les sirènes des ambulances au loin.

" - On va à l'hôpital. " murmure l'adolescent, ne lâchant pas le regard de Derek.

" - Et tu sais pourquoi? "

Les tremblements du garçon se calmaient peu à peu.

" - Parce que j'ai mal.

- Tout à fait. Et tu sais ce qu'on fera une fois là-bas? "

Il fit signe aux ambulanciers de patienter un instant sans lâcher des yeux l'adolescent.

" - On va me soigner et on part.

- Tout à fait. Là je vais te laisse -

- Non! "

Ses tremblements reprirent de plus belles lorsque le front du policier se décolla du sien, et il s'empressa d'attraper la nuque de ce dernier pour ne pas s'éloigner de lui.

" - Stiles calme-toi je vais nul part tu le sais! " siffle le policier en rallongeant le fils de son patron. " Calme-toi, je suis à côté, on va juste te soigner.

- Pars pas.

- Je te tiens la main non? Je pars pas. Les ambulanciers vont s'occuper de toi et je serai à côté.

- Promis?

- Promis. Lâche mon cou et laisse les faire leur travail. " Il effectue une légère pression sur sa main. " Je te tiens la main. Tu sens?

- Oui. "

Il se détendit enfin, laissant les secouristes faire leur travail.

" - Qui vous êtes pour le garçon? " lui demande une secouriste.

" - Comment ça?

- Personne ne peut être à ses côtés à moins de faire partie de son entourage.

- Je suis son petit ami.

- Parfait. Vous pouvez monter. "


Pourquoi était-il encore dans ce foutu hopital, attendant patiemment dans cette maudite salle d'attente depuis maintenant deux heures? Pourquoi avait-il ce foutu café dégueulasse dans les mains? Pourquoi restait-il encore ici?

Ce gosse était bourré. Son taux d'alcoolémie était 1,2g/l de sang, soit largement la quantité autorisée.

Mais il l'avait supplié.

Il avait un regard trop brisé. Trop triste pour que ce ne soit qu'un effet de l'alcool.

Il n'avait pas eu le coeur de le laisser seul ici, ou d'appeler son père, alors que ce dernier devait sûrement pleurer devant la tombe de sa femme défunte. Il ne voulait même pas de son père. Il ne semblait vouloir personne de ses proches.

Et il n'y avait aucun contact figurant dans son téléphone. Pas un ami. Personne. Il n'y avait même pas le numéro de son paternel. Qui pouvait-il appeler pour venir le remplacer?

Il semblerait presque qu'il avait été contraint de rester ici.

Et faire croire aux médecins qu'il était son petit-ami!

Vraiment Derek, tu as de l'imagination! Il ne pouvait dire faire partie de la famille, ils ne se ressemblent pas. Le seul point commun qu'ils pouvaient avoir était leur sexe. Pas sûr qu'il aurait été accepté. Le cousin éloigné aurait été viré, considéré comme membre pas proche de la victime.

Il n'y avait que cette solution. La encore, il avait été contraint à ça.

Mais ça ne le dérangeait pas. Ou du moins, pas beaucoup.

A moins de quelques mètres se situait une personne comme il n'en avait jamais rencontré. Celui qui met son chef dans un état pitoyable. Celui qui semble causer beaucoup de peine et de problèmes pour ce dernier.

Mais aussi un gamin aussi détruit qu'il en avait jamais vu. Et même s'il ne portait pas ce gosse dans son coeur, il ne pouvait s'empêcher de vouloir connaitre son état de santé.

Sa curiosité avait finit par l'emporter. Il partit à l'acceuil et demanda à voir le dossier médical du garçon, mentant en disant que c'était pour une enquête afin d'y avoir rapidement accès.

La secrétaire lui donna sans insister, le laissant le feuilleter.

Stiles Stilinski, 19 ans, mère défunte et père John Stilinski.

Il vit une feuille d'un psychiatre parmi celles des suivis médicaux et la lut.

" - Garçon à profond choc traumatique. Crises d'angoisses douloureuses et fréquentes. Se met légèrement en danger. Commence déjà à couper les liens avec son entourage, malgré le fait qu'il semble leur vouer une profonde affection. Début de Borderline. A surveiller. "

Borderline? Il ignorait même l'existence de cette maladie.

" - Monsieur Hale? " l'interpelle une infirmière, laissant le policier redonner le dossier médical à la secrétaire. " Monsieur Stilinski est réveillé, et il vous demande.

- J'arrive. "

Il allait devoir mener son enquête consernant cette maladie. Ce gosse était un mystère trop important pour le laisser seul désormais.


Il entra en silence dans la chambre blanche, se contentant de lancer un regard à l'adolescent dans le lit tout en prenant place sur un siège à ses côtés.

" - Mon père va arriver. " finit par dire le garçon au bout d'un quart d'heure de silence.

" - Non.

- Tout le monde le connait dans cette ville. Il va le savoir tôt ou tard.

- Sans doute.

- Qu'est ce que tu fous encore là? " demande-t-il en lançant un regard mauvais à l'homme en tenue de travail.

" - Laisser un gosse à moitié mort dans un hôpital n'est pas dans mes habitudes. " siffle-t-il, répondant à son regard.

" - Ils m'ont fait un lavage d'estomac.

- Médicaments et alcools ne font pas bon ménage.

- Il parrait ouai.

- Tu as envie de dormir?

- Je ne peux pas dormir. " souffle Stiles, fixant droit devant lui alors que ses mains commençaient déjà à trembler.

" - Pourquoi ça?

- Parce que je ne peux pas, c'est tout! J'y arrive plus!

- Tu as essayé les somnifères? " lui demande le jeune homme, ayant compris que le garçon n'était pas vraiment en forme pour tenir une longue joute verbale.

" - ça ne marche pas. " répont-il, les larmes aux yeux. " Rien ne marche avec moi. " souffle-t-il alors que les larmes commençaient déjà à rouler sur ses joues. " Pourquoi rien ne marche avec moi? " demande-t-il en direction de Derek, laissant ce dernier appercevoir une douleur sans nom dans ses yeux brun.

" - Je ne sais pas. " finit-il par répondre une fois ayant avalé sa salive pour effacer la boule qui se formait dans sa gorge.

" - Comment je fais? Comment je vais faire pour devenir comme les autres?

- Pose ta tête sur le coussin.

- Non.

- Fais ce que je te dis, Stiles.

- Monte avec moi.

- Pardon?

- Viens. S'il te plait. " le supplie presque le malade, lui faisant une place dans son lit d'hôpital.

Il ne sait toujours pas ce qui lui a prit de monter dans le lit. L'adolescent s'était empressé de s'installer dans ses bras, le serrant comme s'il avait peur qu'il ne disparaisse brusquement. Sa tête était bien calée contre son torse, sa main étant également posée dessus, et il semblait enfin reprendre un rythme respiratoire normal.

" - Pourquoi tu ne parles plus à personne? " ose demander le policier.

" - Je te parle. " réplique le garçon, laissant son doigt trainer sur les muscles du policier, le regard rivé sur son index.

" - Aux autres.

- C'est mieux pour eux.

- Comment tu peux le savoir? "

Il se redresse en grognant, aidé par l'homme à ses côtés afin de pouvoir le fixer, prenant bien la peine de lui faire face.

" - Je le sais. Tu ne serais pas là si tu n'avais pas pitié de moi. Je ne veux pas qu'ils aient pitié de moi. Le psy m'a fait comprendre que j'étais devenu fou, que je perdai les pédales, et je veux pas que les autres se moquent d'eux pour rester avec le fou de Beacon Hills! Je veux pas leur poser de problèmes. Ils méritent pas ça. Je les méritent pas. Je les-

- Calme-toi, tu recommences une crise de panique. "

L'adolescent tente de son mieux de retrouver sa respiration, ses mains commençant déjà à trembler.

" - J'y arrive pas. " suffoque-t-il, les larmes reprenant de plus belles leur course sur ses joues sous le regard impuissant de Derek.

Ce dernier s'empresse de poser une main sur sa nuque, attirant son visage pour poser son front contre le sien.

" - Stiles, calme-toi, respire. "

Il lui attrape la main et la pose contre son torse, exagérant ses mouvements de respiration.

" - Respire comme je le fais et regarde-moi. Regarde-moi Stiles. "

Le garçon obéit, essayant d'imiter la respiration de l'homme face à lui, ce qui eut le don de le calmer.

" - Je n'ai pas pitié de toi. " voyant que l'adolescent allait répliquer, il l'interrompt. " Ne dis rien. Tu ne sais pas ce que je pense. Et je n'ai pas pitié de toi. Okay?

- Okay. " souffle le garçon, pas très convaincu, reprenant sa place contre le torse de Derek qui se contenta de lui frotter le dos sans rien dire.

Il ne savait pas dans quoi était-il tombé cette fois-là, mais il était décidé à ne pas abandonner le garçon.

Il ne pouvait tout simplement pas.


Le Shériff n'avait pas cru Mélissa lorsque cette dernière l'avait appelé, lui annonçant que son fils se trouvait à l'hôpital avec un de ses coéquipiers.

Il était encore devant la tombe de sa femme lorsqu'il avait reçu l'appel, et clairement, il ne s'y attendait pas du tout.

Il avait foncé à l'hôpital, la mère de Scott l'attendant devant l'entrée du bâtiment. Dès qu'elle le vit, son fils à ses côtés, elle courut lui faire le bilan.

Accident de voiture. Multiples fractures. Lavage d'estomac.

S'en était beaucoup trop pour lui. Trop en une journée. Il avait perdu sa femme ce jour-là. Et il a failli perdre son fils. Le même jour.

" - Où il est? " demande-t-il d'une voix tremblante, essayant au maximum de ne pas se laisser aller.

" - Je vais t'y emmener. "

Il suivit l'infirmière sans un mot, la main de Scott essayant de le réconforter. Comment la situation ait pu autant lui échapper? Comment se faisait-il qu'il perdait sa famille si vite?

Il ne pouvait plus rien faire. Il n'avait plus aucun contrôle. Plus rien.

Il n'avait plus rien.

" - C'est là. " lui souffle Melissa, lui lançant un regard inquiet. " Tu es sûr de vouloir aller le voir?

- C'est mon fils. " répont-il simplement, osant affronter son regard. " Je voudrais le voir pour rien au monde. "

Il posa sa main contre la poignée de porte, prit une grande inspiration et ouvrit, s'attendant déjà au pire.

Mais il ne put retenir ses larmes en voyant son fils, endormi, dans les bras de Derek qui se contentait de le fixer sans rien dire.

" - Il dort? " murmure-t-il à peine à son officier.

" - Oui. " dit-il en haussant un sourcil, ne comprenant pas pourquoi il avait à confirmer cette évidence.

" - Il dort? " répète-t-il, s'approchant du lit où étaient allongés les deux hommes. " Pour de vrai? Tout seul? Sans médicaments?

- Oui. " confirme de nouveau l'homme aux cheveux noirs, ne comprenant pas la situation alors que Scott venait d'entrer à son tour dans la chambre.

" - Oh mon Dieu. Oh mon Dieu. " souffle le Shériff, sa main posée contre le visage de son fils, ignorant ses blessures, pleurant à chaudes larmes face à son officier qui ne savait vraiment plus quoi faire. " Oh mon Dieu. Comment?

- Je l'ai retrouvé blessé au bord de la route. " mentit l'homme, ignorant s'il devait ou non dire la vérité, de peur de dégrader la relation qui semble déjà fragile entre Stiles et son père.

" - Je pense qu'il faut le laisser seul. " soupire Melissa, attrapant le bras de John pour l'aider à se redresser, le gardant contre son épaule lorsqu'il se remit à pleurer de plus belles. " Monsieur Hale?

- J'arrive. "

Il se détache délicatement et suivit le reste du groupe sortir de la chambre, lançant un dernier regard au garçon blessé endormi sur le lit.

Dans quoi s'était-il vraiment embarqué?