Disclaimer : Les personnages et l'univers de l'œuvre "Harry Potter" ne m'appartiennent pas. Ils sont la propriété exclusive de la talentueuse J. K. Rowling. Je me contente de les lui emprunter un court instant et de les faire évoluer dans une fanfiction qui est le fruit de mon imagination et qui elle seule m'appartient. Je n'en tire aucun revenus ni avantages quelconques, autres que le plaisir de vous divertir et de recevoir vos précieux retours. Merci d'avoir la correction de solliciter mon autorisation et d'attendre une réponse de ma part avant de la publier sur une plateforme autre que Wattpad ou FFNET.
- AVADA KEDAVRA ! S'écria-t-il.
Un jet de lumière verte s'échappa de sa baguette et vint heurter avec violence le Directeur de Poudlard, Albus Dumbledore, en pleine poitrine. Avant de basculer lourdement en arrière et de tomber dans le vide, ce dernier vacilla dangereusement, comme s'il avait tenté de retarder sa chute l'espace d'un court instant. Dans ce laps de temps, son regard légèrement voilé, animé par un ultime éclair de conscience, accrocha celui de Severus Rogue qui lui faisait face. Il le remercia par la pensée d'avoir accédé à sa supplique, de lui avoir obéit, malgré ce que cela lui avait coûté, avant de se laisser aller dans les bras de la faucheuse.
Harry, dissimulé sous sa cape d'invisibilité voulut hurler de toute la force de ses poumons mais le sortilège d'immobilisation que lui avait jeté un peu plus tôt le vieil homme l'en empêcha. Aucun son ne franchit donc la barrière de ses lèvres qui s'entrouvrirent sur un cri silencieux. De grosses gouttes de sueurs perlaient sur son front et son coeur martelait douloureusement son thorax. Il avait du mal à respirer devant le spectacle d'horreur qui venait tragiquement de se jouer sous ses yeux sans qu'il ne puisse rien faire pour intervenir et empêcher ce terrible drame de survenir... Pourquoi ?!
Un peu plus loin, dans l'ombre, Hermione était profondément choquée par ce à quoi elle venait d'assister. Incapable de dire quoi que ce soit ou de faire le moindre geste, elle ne pouvait détacher ses yeux de l'homme qui avait prononcé l'impardonnable et l'avait dirigé vers l'illustre Directeur de Poudlard qui lui avait pourtant, seize années auparavant, accordé toute sa confiance, tout comme elle-même l'avait fait quelques mois plus tôt, mais qu'il venait de faire voler en éclats de la plus vile des façons. Comment Severus Rogue avait-il pu se rendre coupable d'une telle ignominie ?
Elle ferma les yeux. Des larmes dévalèrent ses joues, y traçant un sillon humide, tandis que ses pensées la ramenaient quelques heures en arrière.
Un peu plus tôt dans la soirée, comme elle en avait pris l'habitude depuis plusieurs mois, elle était descendue dans les cachots en espérant pouvoir trouver refuge dans les appartements chaleureux de son ancien Professeur de Potions, qui enseignait désormais la Défense contre les Forces du Mal. Ils partageaient effectivement depuis peu une relation étrange : à la fois intime et distante, mais néanmoins bien différente du simple lien conventionnel censé unir un Professeur et son élève.
Tout avait commencé après qu'Hermione eut écopé d'un mois de retenue pour avoir eu l'incroyable audace de défier l'autorité de l'homme austère à l'occasion de l'un de ses cours en répondant à une question alors qu'il ne lui avait pas donné l'autorisation de prendre la parole. Elle avait trouvé cela cher payé mais, ne voulant pas aggraver son cas un peu plus, elle avait pris sur elle et tenté d'accepter son sort. Rogue l'avait alors contrainte à rejoindre son bureau tous les soirs après ses cours de la journée. Au début, il lui avait confié un nombre incalculable de tâches plus ingrates les unes que les autres qui consistaient à récurer plusieurs chaudrons à mains nues (sans l'aide la magie), à mettre à sécher les peaux d'animaux plus visqueux les uns que les autres ou encore à inventorier les nombreux ingrédients du stock qui lui permettait de préparer des potions pour l'infirmerie - mission qu'il avait conservée malgré son changement de poste -. Lorsqu'elle avait le malheur de ne pas exécuter une tâche exactement comme il l'avait exigé, l'homme ruinait tous ses efforts d'un sévère coup de baguette magique et lui faisait tout recommencer.
Puis, sans qu'Hermione n'en saisisse ni ne puisse en expliquer la raison, il s'était progressivement adoucit. Cessant de lui confier des tâches pour le moins avilissantes, il lui avait ordonné de lire différents ouvrages concernant les poisons et leurs antidotes ou encore des manuels recensant des sorts de défense contre les forces du mal très puissants, puis de lui en parler. Il attendait qu'elle lui explique de la manière la plus détaillée possible ce qu'elle en avait retenu. Lorsqu'elle ne mettait pas suffisamment l'accent sur les passages qu'il jugeait les plus importants, il les lui faisait relire attentivement et parfois même méticuleusement recopier.
Un soir, alors qu'elle l'avait retrouvé comme convenu dans son bureau, l'homme lui avait offert de le suivre. Sans se poser de questions, elle lui avait emboîté le pas. Il l'avait alors conduite dans ce qu'elle avait deviné être ses quartiers privés. Elle avait découvert avec surprise des appartements plus chaleureux qu'elle n'avait jamais pu se l'imaginer, bien loin de l'image de l'homme dur et froid qui les habitait, et que ce dernier avait décoré avec beaucoup de goût à l'aide de cuirs, boiseries et tentures de qualité. Elle n'avait pu retenir un franc sourire en découvrant un pan de mur de son spacieux séjour complètement occulté par une immense bibliothèque débordant de livres.
- Choisissez-en un, asseyez vous et lisez, Miss, lui avait ordonné l'homme avec un ton sec contrastant avec l'attitude plus indulgente qu'il adoptait désormais.
Il s'était quant à lui installé à son bureau et plongé dans la fastidieuse correction d'une montagne de copies.
A chaque nouvelle retenue, ce qu'elle considérait désormais comme un rituel s'était reproduit. Il la laissait lire tandis que lui travaillait tantôt sur ses cours ou ses corrections, tantôt lisait un livre à l'autre bout du canapé où Hermione avait élu domicile. Les moments qu'elle passait en compagnie de son Professeur étaient tout bonnement surréalistes et il lui arrivait souvent de se demander si elle n'était pas en train de rêver pour échapper aux tâches plus pénibles qu'il continuait en fait à lui confier en réalité... Mais non.
Malgré ce changement notable de comportement qui troublait profondément la jeune femme, l'homme, taciturne, ne lui adressait pas la moindre parole et demeurait aussi stoïque qu'à l'accoutumé. Un soir, n'y tenant plus, elle s'était donc risquée à briser le silence qu'elle commençait à trouver pesant en engageant la conversation au sujet du caractère atypique d'un des personnages principal du roman qu'elle tenait entre les mains. Rogue avait alors lentement relevé les yeux vers elle, les sourcils froncés. Il avait attentivement écouté Hermione développer le fil de sa pensée. Lorsqu'elle s'était enfin tu, il avait reniflé avec un tel dédain qu'elle avait réellement cru, à ce moment-là, qu'il allait violemment lui reprocher de l'avoir troublé dans ses occupations mais il n'en fut rien. Il se contenta de donner sobrement son point de vue sur le personnage en question, avant de se replonger dans sa besogne. Depuis, à chaque fois qu'elle revenait, elle l'interpelait régulièrement en soulevant des interrogations ou en formulant des commentaires à propos de ses lectures.
Le mois de retenue arriva ainsi bien trop vite à sa fin aux yeux d'Hermione qui avait fini par apprécier ses soirées passées en la compagnie de son Professeur. Aussi, n'y tenant plus, après un soir passé à mortellement s'ennuyer dans la salle commune des Gryffondors au milieu des soeurs Patil et de Ginny qui devisaient à propos de leur petits amis respectifs et d'Harry et Ron qui s'affrontaient férocement au cours d'une partie d'Echecs version sorcier, elle avait fini par retourner, le surlendemain soir, dans les cachots.
Lorsqu'il avait ouvert la porte de son antre, c'est avec un étonnement non feint qu'il avait découvert son étudiante dans le couloir.
- Votre mois de retenue est arrivé à son terme avant-hier soir, Miss, lui avait-il fait remarquer, perplexe.
- Je le sais, avait alors soufflé Hermione. Mais..., avait-elle hésité une seconde, je n'ai pas terminé l'ouvrage que j'ai commencé avant-hier soir justement et je dois vous avouer que je brûle d'envie d'en connaître la fin.
- Soit, avait consenti l'homme au visage fermé avant de s'écarter pour la laisser entrer dans ses appartements.
Et elle était revenue, obstinément, chaque soir, se débrouillant toujours pour ne jamais terminer les livres dont elle initiait la lecture et pouvoir revenir les reprendre là où elle s'était arrêtée. Rogue l'avait laissé troubler sa tranquillité, à chaque fois, alors qu'elle pensait, sans l'ombre d'un doute, qu'il finirait par perdre patience et lui claquer la porte au nez. Un jour, alors qu'elle était penchée sur un traité d'études des législations pénales sorcières qui s'étaient succédées au cours de l'histoire, l'homme avait pensé tout haut en lui faisant remarquer qu'il était tout à fait surprenant qu'elle préfère la proximité d'un vieux Professeur acariâtre plutôt que celle de ses amis. Alors Hermione lui avait avoué avec une spontanéité qui l'avait surprise elle-même que sa présence et leurs brefs échanges lui étaient profondément agréables et que le seul soir où elle n'était pas venue, cela lui avait cruellement manqué. Par ailleurs, elle avait glissé à voix basse, pensant qu'il ne l'écoutait plus, qu'il avait une bien curieuse conception de la vieillesse... L'homme s'était alors soudainement mis à l'observer d'un drôle d'air pendant quelques instants, les yeux éclairés par une lueur qu'elle n'avait encore jamais vu briller dans son regard et qu'elle ne sut définir mais qui l'ébranla fortement.
Quelques semaines plus tard, un soir, tout avait basculé.
Ce soir-là, Hermione avait lu si tard qu'elle avait fini par s'endormir sur le bras du fauteuil dans lequel elle s'était confortablement installée. Quand il s'en était rendu compte, Rogue avait bien tenté de la réveiller, mais sans succès. Après réflexion, il avait écarté l'idée de la ramener dans son dortoir de peur de croiser un élève ou un collègue qui ne manquerait pas de se demander ce qu'une étudiante et un Professeur pouvaient bien faire ensemble à une heure si tardive. Il l'avait alors soulevée dans ses bras et portée jusqu'à sa propre chambre où il l'avait couchée dans son lit. Il lui avait retiré ses chaussures et sa robe de sorcière ne lui laissant que l'uniforme qu'elle portait en dessous et avait remonté sur elle les couvertures avant d'aller s'étendre sur le canapé de son salon.
Il avait eu du mal à trouver le sommeil cette nuit-là mais avait néanmoins fini par parvenir à se lover dans les bras de Morphée jusqu'à ce que des gémissements apeurés provenant de sa chambre ne l'en tirent brusquement. Il s'était alors relevé et dirigé vers celle-ci. Il avait entrebâillé la porte et avait remarqué que la jeune femme qui y dormait faisait vraisemblablement un cauchemar. Il s'était alors avancé près du lit et s'était évertué à tirer Hermione de son mauvais rêve. Celle-ci avait fini par se redresser sur sa couche en sueur, la respiration haletante. Bouleversée, elle s'était alors naturellement laissée aller contre le torse massif de son Professeur. Ce dernier, surpris, n'avait esquissé aucun mouvement. Puis, il avait fini par écarter précautionneusement la jeune femme de lui qu'il avait examiné avec soin, l'air soucieux.
- Vous êtes en nage, avait-il constaté. Venez...
Il lui avait attrapé le poignet et l'avait entraînée derrière lui. Il l'avait conduite dans la salle de bain attenante à sa chambre et lui avait indiqué qu'elle pouvait retirer ses vêtements imprégnés de transpiration et se rincer si elle le souhaitait, il allait lui porter un vêtement propre et sec. Il était revenu et avait déposé une de ses chemises sur le rebord du lavabo avant de s'éclipser.
Elle était revenue quelques minutes plus tard, alors qu'il l'attendait, assis au bord du lit. Il s'était levé avec l'intention de quitter la chambre et de la laisser se recoucher tranquillement mais elle l'avait retenu. Elle lui avait demandé s'il voulait bien rester auprès d'elle afin de la réveiller si elle faisait un nouveau cauchemar. Semblant livrer un rude combat en son for intérieur, il avait fini par capituler après quelques minutes et était venu se glisser sous les draps, près d'elle.
Dans la nuit, Hermione était venue rejoindre les bras de l'homme étendu à ses côtés, trop tendu pour réussir à retrouver le sommeil. Il ne l'avait pas repoussée.
L'aube approchant, elle avait commencé à s'agiter de nouveau et il l'avait sentie émerger des brumes du sommeil. Il n'avait pas bougé. Elle ne s'était pas détachée de lui, comme il s'y était pourtant préparé. Croyant qu'il dormait, elle était au contraire venue passer un de ses bras autour de la taille du Professeur pour mieux se blottir contre lui. Un frisson avait électrisé ce dernier. Le sentant, elle avait relevé les yeux vers lui.
Une puissante attraction mutuelle contre laquelle ils n'avaient su lutter les avaient alors rapprochés. Leurs lèvres s'étaient cherchées et avaient fini par se trouver. Ils avaient échangé de longs baisers langoureux, ne s'écartant que pour mieux reprendre leur souffle, tout en laissant leurs mains partir à la découverte du corps de l'autre. D'abord avec retenue, puis avec plus d'empressement. Puis ils s'étaient aimés avec ardeur jusqu'au matin.
Depuis cette nuit, Hermione n'était plus allée se coucher un seul soir dans le dortoir des Gryffondors. Elle avait réellement pensé trouver auprès de son Professeur et amant, un amour véritable, même si l'homme ne s'épanchait jamais et ne lui avait jamais formellement exprimé ses sentiments. Elle y avait sincèrement cru, jusqu'à ce dernier soir où les certitudes qu'elle s'était forgées avaient brutalement volé en éclats.
Elle était venue le trouver comme en chaque fin de journée mais il lui avait barré l'entrée de ses appartements. Il lui avait demandé, en proie à une vive fureur, de dégager et de lui foutre la paix. Peu habituée par tant de familiarité venant de la part de l'homme, cela avait fortement déstabilisé la Gryffondore. Notant qu'il avait l'air soucieux et inhabituellement agité, elle s'était permise d'insister.
- Severus, que se passe-t-il ? L'avait-elle interrogé. Je ne comprends pas...
Il s'était alors brusquement rué vers elle et l'avait violemment empoignée par le col de sa robe, la soulevant presque de terre.
- Je ne te permets pas de m'appeler par mon prénom, je ne te permets plus ! Avait-il grondé. Et c'est pourtant simple... Je t'ai demandé de foutre le camp immédiatement !
- Mais...
- Ma pauvre Hermione... Les moments que j'ai passé avec toi étaient, pour ainsi dire... Délectables ! Avait-il craché. Ils ont rendu ma mission qui était de faire taire la méfiance de ce sombre idiot de Potter à mon égard par ton entremise des plus agréables !
La jeune lionne avait perdu toutes ses couleurs. Elle avait reçu les mots de son Professeur comme de tranchants coups de poignard dans le coeur. Comment avait-il pu ? Comment avait-il osé ? Elle lui avait tout donné ! Sans qu'il le sache elle lui avait même offert une des plus belles choses qu'une femme puisse donner à un homme... : son innocence. Et maintenant, il la piétinait sans vergogne. Comment avait-elle pu se tromper sur l'homme qui lui faisait face à ce point ?
Elle croyait savoir ce que cela faisait d'avoir mal. Mais elle avait réalisé à ce moment-là qu'elle s'était complètement fourvoyée. En réalité, elle n'avait jamais su. De toute sa vie, Hermione n'avait jamais pensé qu'il soit possible d'éprouver une telle souffrance. Chaque centimètre carré de son corps était douloureux. Les mots de l'homme s'étaient révélés aussi brutaux que si on l'avait roué de coups. Elle avait mis des mois à se frayer un chemin jusqu'à son coeur et il avait mis quelques secondes à briser le sien. Elle ne pouvait pas croire que c'était le même homme qui lui avait fait l'amour avec tant de douceur à plusieurs reprises qui prononçait des mots si durs. Des larmes inondaient son visage qui traduisait les signes évidents de la détresse à laquelle elle était en proie. Elle était pâle comme la mort. Elle lui avait tout donné. Il lui avait tout pris et il avait fini par la mettre à genoux.
Sans s'émouvoir le moins du monde de l'état de choc de son étudiante, Severus l'avait écartée de la porte de son antre sans ménagement et avait pris d'un pas vif la direction de la tour d'Astronomie, sans se rendre compte que la jeune femme lui avait mécaniquement emboîté le pas. Le voir assassiner Dumbledore en lieu et place de son filleul puis prendre la fuite aux côtés de plusieurs mangemorts avait fini de l'achever. Il lui avait fallu quelques interminables secondes pour sortir de sa torpeur et venir délivrer Harry, toujours figé par le sort jeté par Dumbledore. Puis elle s'était élancée à ses côtés à la poursuite de leur désormais ennemi commun.
À suivre...
