Bonjour tout le monde !

J'ai l'honneur de vous présenter enfin un nouvel OS ;) Je vous prévient d'avance, c'est un peu OOC... quoique j'imagine bien Kate péter un câble dans de pareilles circonstances. Enfin bon, chacun sa vie.

Kate et Rick ont rompu depuis un peu plus de sept mois, et notre chère policière est sur le point de fonder une famille. Et si à peu près tout le monde est au courant, ça reste un à peu près... Et Mr. l'écrivain dans tout ça ?

Résumé : Il est de notoriété publique que la meilleure façon d'annoncer à un homme qu'il va être père, c'est de lui passer un coup de fil le jour de l'accouchement. N'est-ce pas, Kate ?

Bonne lecture !


BABY BOOM

Kate soupira et froissa ses draps blancs. Elle avait trop chaud, elle était fatiguée, et, pour couronner le tout, elle s'ennuyait mortellement, depuis un paquet d'heures maintenant. Elle jeta un regard de biais à son portable posé sur la petite table à côté d'elle et pianota brièvement sur le matelas. Elle se redressa difficilement et se dévissa la tête pour voir si quelque chose de plus intéressant se passait dans le couloir. Beckett apostropha une infirmière qui passait à ce moment là, n'ayant cure qu'elle ait l'air passablement occupée.

- S'il vous plaît ? La dame en rose ?

La femme d'une quarantaine d'année s'approcha d'elle.

- Tout va bien ?

- Oui oui, répondit Kate avant de s'empresser d'ajouter : Est-ce que je peux aller faire un tour dehors ?

- Vous… plaisantez ? s'enquit-elle.

- Non, il fait vraiment trop chaud, et je n'ai rien à faire.

L'infirmière toussota pour couvrir ces derniers mots.

- J'ouvre la fenêtre, et c'est tout bon. Vous n'avez personne à appeler ? Un proche à joindre ?

- Si, grommela Kate en détachant son regard déçu de la fenêtre entr'ouverte. Mais il ne répondra pas.

- Vous pouvez toujours essayer, non ? l'encouragea-t-elle avec un sourire que la policière diagnostiqua comme forcé.

Katherine la fusilla du regard dès qu'elle eut tourné le dos, et se laissa retomber sur l'oreiller, dépitée. Eh bien maintenant, en plus de s'ennuyer, elle avait la ferme impression que tout le personnel de l'établissement se fichait d'elle. Bon sang ce que cela l'agaçait.

Elle fixa le petit prospectus abandonné sur la table qui jouxtait son lit. Maternité Mon-Trésor. En-dessous, la photo d'un couple aux anges qui tenaient un minuscule bébé dans leurs bras. C'était ridicule. Est-ce qu'ils faisaient de la pub ? ''Venez chez nous ! Ici, vos bébés sont plus beaux.'' Comme si une personne saine d'esprit pouvait avoir envie de revenir ici. Ri-di-cule.

Kate serra les dents en donnant un coup de poing au matelas. Non, ce qui était ridicule, c'était qu'elle, le Lieutenant Katherine Beckett de la Police de New York, se retrouve cloîtrée là.

Se sentant plus seule que jamais, elle attrapa son portable.

- Lanie ?

- Kate, ça va ? Le bébé est là ?

- Penses-tu. Lanie, tu m'apportes un cadavre ?

- Kate ! s'exclama Lanie.

- Bon. Mais alors viens bidouiller le monitoring pour qu'il arrête de bipper à chaque fois que mon cœur s'exprime… supplia la jeune femme.

- Kate, répéta son amie.

- J'ai essayé toute seule, mais je suis trop loin et le machin s'est mis à sonner comme si j'étais entrain de mourir. Je suis sûre que toi, tu arriverais à tromper sa vigilance.

- Écoute ma chérie, sois patiente. Je passe te voir dans une petite heure.

- En plus, il y a le cœur du bébé qui fait écho. Un bip de temps en temps, ça va. Deux bips un nombre incalculable de fois par secondes, c'est abuser de la tolérance des gens.

- Kate…

- Ma tolérance, par conséquent.

- Kate, tu exagère, je suis sûre que...

Beckett se redressa brusquement et l'interrompit.

- Lanie.

- Euh… La légiste semblait perdue. Oui ?

- Tu étais là, tout à l'heure.

- … Oui.

- Pourquoi tu as profité que je ferme les yeux une demie seconde pour partir ?

La jeune femme ne répondit pas, et passa sous silence le fait que sa disparition ait mis autant de temps avant d'atteindre le cerveau de sa meilleure amie. Elle savait que Kate avait deviné ce qui s'était passé.

- Il y a eu un meurtre, n'est-ce pas ? Il y a eu un meurtre ! Un meurtre, et je n'ai même pas été prévenue !

- Kate, tu es dans une position délicate pour résoudre un crime…

- Une position délicate, dans tous les sens du terme, grogna-t-elle. Il y avait du sang partout ?

La légiste soupira.

- L'ennui fait vraiment ressortir un côté assez glauque chez toi…

- C'est pas de ma faute si je m'ennuie. Bébé veut pas venir. J'y peux rien, mais j'avoue que ça commence à me gonfler sérieusement. Les premières quarante-cinq minutes, ça allait encore, mais faut pas trop pousser non plus… La victime a quel âge ?

- Profite de tes derniers instants de tranquillité, répliqua Lanie en ignorant cette dernière question. Et en parlant de bébé, tu pourrais utiliser tout ce temps perdu à… je ne sais pas, moi… mettre au courant une certaine personne

Seul un grognement frustré lui répondit.

- Je te laisse, j'ai du travail, dit le docteur Parish.

- Lanie ! protesta la future mère.

- Ah non, tu ne vas pas me faire le coup de la gamine capricieuse…

- En parlant de gamin…

- Allez, courage ma chérie. Je passe dans une petite heure. Occupe-toi comme tu peux.

Elle s'interrompit volontairement quelques secondes avant de reprendre :

- Appelle-le.

Beckett avait raccroché, enlevé et remis la batterie de son téléphone une bonne vingtaine de fois, trouvé un très vieux stylo qu'elle avait consciencieusement démonté avant de tenter un tir à l'extérieur via la fenêtre entrouverte, raté lamentablement son coup, fredonné tout un répertoire de chanson agaçantes, essayé une entrée psychologique avec son enfant, regardé le stylo qui avait échoué contre une plinthe dans un coin de la pièce, en avait déduis qu'elle n'était pas douée pour viser, puis s'était rendue compte que tout cela n'avait fait passé qu'une dizaine de minutes effroyablement longues, et elle cru qu'elle allait définitivement trépasser.

Elle n'avait vraiment plus rien à faire. À part... À part l'appeler. Lui. Mais elle refoula soigneusement cette idée.

Une envie pressante commençait à faire son apparition, et elle se leva difficilement du lit, plutôt encombrée par son ventre rond. Changer de position la soulagea grandement, mais le monitoring se mit à hurler. Elle espéra qu'elle avait arraché de manière irréversible quelques fils, mais une infirmière fit éruption dans la pièce avant qu'elle ne puisse se mette debout.

- Voyons… Allongez-vous…

- Besoin d'aller aux toilettes, répliqua Kate.

- Vous auriez dû appeler quelqu'un. Cela vous aurait évité de…

Elle s'interrompit pour contempler les fils.

- Je peux y aller ? s'enquit alors Beckett en lui servant son sourire le plus charmant.

- Bien sûr.

Lorsque la policière sortit de la salle d'eau, la jeune femme était toujours là. Elle l'aida à se ré-installer dans le lit médicalisé, et la re-brancha à la machine. ''Saloperie'' songea Kate, mais ces mots restèrent dans sa tête. Hors de question que son gosse, en plus d'être sérieusement en retard, naisse avec un vocabulaire vulgaire.

- Ne vous inquiétez-pas, la rassura l'infirmière, tout va bien se passer.

- Je n'en doute pas une seule seconde, répondit-elle. Encore faudrait-il que quelque chose se passe.

- Soyez patiente.

Conseil judicieux. Mais Beckett n'avait jamais été d'une nature très patiente, et à ce moment précis, elle avait carrément épuisé ses plus profondes ressources.

Alors, dans un état second, en se disant que même s'il lui raccrochait au nez cela lui faisait une matière de réflexion pour la prochaine heure à venir, elle récupéra son cellulaire et composa timidement un numéro de téléphone qu'elle connaissait toujours par cœur, même si elle ne l'avait plus utilisé depuis longtemps.

- Une revenante, l'accueilla Richard Castle.

- Euh… J'allais dire ''Coucou, c'est Kate'', mais je suis plus sûre que…

- Personnellement, je ne suis plus sûr de rien.

Kate vacilla et ne sut plus quoi dire.

- Arrête de parler, murmura-t-elle

- Quoi ? Tu m'appelles mais tu ne veux pas que je te parle ?

- Tu me déstabilises avec tes mots, répliqua-t-elle.

- Oui, parce-que ce serait quand même difficile de te déstabiliser avec autre chose, étant donné qu'on se téléphone…

Beckett respira lentement. Au moins, cela faisait bien cinq minutes qu'ils se parlaient (l'horloge lui apprit que cela ne faisait que douze secondes -Comme c'est trompeur, le temps !), et pour l'instant, tout se passait bien. Ce ne serait peut être pas si terrible, en fin de compte. Kate fronça le nez. Bien sûr que si, ça ne pouvait qu'être horrible. Tout allait finir dans une mare de sang. Rick dû sentir son trouble.

- Qu'est-ce que tu veux ?

- J'ai un… une… un prob… une nouvelle.

Oui, une nouvelle. C'était à priori le mot adapté à la situation, bien que ''problème'' semblasse convenir aussi.

- Je t'écoute.

Il n'avait pas l'air plus inquiet que ça.

- Euh… Kate hésita.

- Accouche ! la pressa-t-il.

- Justement, tu vas avoir un fils !

L'écrivain resta bouche bée. Kate aussi. Mais pourquoi est-ce qu'elle avait ressenti le besoin de lui balancer la nouvelle comme ça ?

- Un… un fils ?

C'était trop tard pour reculer, maintenant. Au moins il n'y avait plus de secrets.

- Oui, enfin je généralisais. Ça peut aussi bien être une fille, ou un alien avec la chance que j'ai.

- Tu… Tu… Tu es enceinte ? bafouilla-t-il.

- Euh… Oui ? C'est mieux, quand on attend un bébé…

- Mais… tu… tu…

Bon, au moins elle avait l'extrême satisfaction de faire perdre ses mots à l'écrivain le plus réputé des Etats-Unis.

- … de combien de mois ?

Ce fut à elle d'avoir un petit blanc.

- Erm… Neuf mois, lâcha-t-elle.

L'écrivain toussa.

- Neuf… genre… Tu… Tu…Tu accouches quand ?

- Ben…

Kate se mordit la lèvre inférieur.

-… Maintenant…

- QUOI ?

- Enfin, ''maintenant'' , tout est relatif, hein…

- Mais…

Richard reprenait doucement ses esprits.

- Tu ne devrais pas être entrain d'hurler ?

- Disons que ça prend un peu plus longtemps que prévu… Mine de rien, ça fait quatorze heures que je suis là, siffla Kate.

- Tu m'appelais parce-que tu t'ennuyais ? répliqua Rick d'un ton acide.

- Disons que ça m'a influencée.

Le silence les rattrapa.

- J'ai dû lui dire un truc qui lui a pas plu, commença la jeune femme, ou alors il n'a pas envie de passer de 37 à -10°C…

- Tu es entrain d'accoucher toute seule au milieu d'un iceberg paumé ? s'alarma-t-il.

- Euh… Pourquoi tu me demande ça ?

- Rassure-moi, tu es à la maternité ?

- Oui chef.

- Donc il ne fait pas -10°C autours de toi ?

- Non, mais je suis sûre que dehors ça caille. Enfin, je dis ça mais je n'en sais rien, puisque que j'ai pas le droit de sortir. Mais… J'ai vraiment l'air d'être au pôle nord ?

- Étant donné que tu as dit qu'il n'avait pas envie d'attérir dans un environnement d'une température constante de -10°C et que, venant de ta part, plus rien ne m'étonne...

Castle semblait plutôt bien prendre la chose, finalement. Mais Kate découvrit qu'il allait y avoir des conditions.

- J'espère que tu vas me pondre un garçon… souffla-t-il d'un ton rêveur mais qui semblait cacher une certaine menace.

- C'est d'un romantisme, remarqua Kate en arquant un sourcil.

- Un autre truc qui est romantique, c'est de ne pas me dire que je suis papa avant le dernier moment.

- Concrètement je te le dis avant d'accoucher, donc quand je suis enceinte, tu voulais que je te le dise quand ? Avant d'être enceinte ?

- N'empêche qu'un garçon, ça serait chouette, assura-t-il en ignorant sa justification.

- Tout le monde sait que les filles ont un niveau intellectuel plus élevé.

- Tout le monde sait que les filles sont des vraies pleurnichardes. Regarde-toi.

Beckett s'étrangla.

- Pardon ?

- Quoi ? Qu'est-ce que tu dis ? Crchhhh… Je passe dans un tunnel ! hurla l'écrivain en agrémentant sa réplique de bruits censés représenter des interférences d'ondes - dont l'authenticité causa un sérieux doute chez Kate.

- C'est ça, grogna-t-elle.

Il lui manquait. Il lui manquait horriblement. Cette révélation, comme venue du ciel, venait subitement de lui tomber dessus, et elle en perdit momentanément l'usage de la parole. Son cœur s'emballa. Et même si elle savait -ou du moins se doutait- que son portable n'était pas d'assez bonne qualité pour transmettre les battements effrénés de son organe vital à son interlocuteur, elle pu se rendre compte que le monitoring, lui, était bien moins discret.

Mais Castle semblait être préoccupé par autre chose :

- On va être parents… murmura-t-il.

Beckett se força à retrouver un ton sarcastique.

- Ouais, enfin en théorie, parce-que pour ce qui est de la pratique, on est pas prêt de lui mettre des couches…

- Ça va, toi ? s'enquit-il.

- Super. Je. Poireaute. répondit-elle en marquant une pause à chaque fin de mot. Et je n'ai même pas envie de te dire depuis combien de temps, parce-que j'ai le pressentiment que si je regarde l'horloge, je vais faire une crise cardiaque.

- Sois un peu patiente, la réprimanda-t-il en riant intérieurement - et Kate s'étouffa. Tu veux que je fasse quelque chose ? Que je vienne te tenir la main ?

- Comme tu veux, soupira-t-elle.

- Eh bien en faite ça ne me branche pas trop. Pour Alexis, Meredith m'avait arraché le bras. J'ai dû faire appel au meilleur chirurgien plastique de la ville, et j'ai quand même toujours des cicatrices.

-…

- Euh… Je plaisantais, hein. Mais je n'ai plus jamais douté de sa force.

-...

- Euh... sa force... la force de Mérédith, quoi.

- T'es obligé de parler de ton ex femme ? se plaignit la jeune policière.

- Où est le problème ?

- Dans mon cœur, chuchota-t-elle pour elle-même.

- Qu'est-ce que tu as dit ? s'enquit Rick.

- Rien. Tu passais peut-être dans un tunnel ? suggéra la jeune femme.

Il grommela quelque chose d'incompréhensible, et Kate eut le malheur de regarder l'heure.

- Non, mais là y'a forcément un problème quelque part… quatorze heures trente que j'attends, Richard, QUATORZE HEURES ET TRENTE INTERMINABLES MINUTES…

- Bah, quelqu'un va finir par faire quelque chose.

- En tout cas, ils ne sont pas pressés.

Kate se figea brutalement, et Rick pu sentir son soudain raidissement.

- Ça va ? s'inquiéta-t-il. Contractions ? Bébé arriiive ?

- Je te jure que s'ils me font une césarienne… souffla-t-elle en ignorant sa question.

- … Mon bras sera sauvé, cru bon de commenter l'écrivain, malgré tout soulagé.

- Il faudrait déjà que tu sois présent...

- Il y a des bouchons !

- … et je te descendrai, continua Kate imperturbablement.

Il sembla réellement choqué.

- Pourquoi ?

- C'est de ta faute si on est -si je suis- là ! l'accusa-t-elle.

- Objection, il faut être deux pour faire un gosse ! se défendit-il.

- Tu as 75% des responsabilités parce-que tu es le père.

- Foutaises ! s'écria-t-il.

Tous les deux s'interrompirent. L'une comptait désespérément les secondes qui passaient, l'autre se rongeait les ongles au sang (ndla: Ben oui, il a prit un taxi… On conduit pas dans ces situations-là ! Du moins… Pas quand on est millionnaire...).

- Merci, finit par souffler l'homme.

- De quoi ?

- De ne pas avoir avorté.

Kate réfléchit quelques instants.

- Je n'aurais pas pu. Pas en sachant que tu… Tu n'avais pas l'air d'être le genre d'homme qui m'aurait demandé d'avorter, et...

- Tu aurais quand même pu me poser la question. Histoire d'être sûre…

- Eh, répliqua la policière, j'aurais très bien pu ne pas t'appeler !

Elle eut un instant de réflexion :

- C'était pour ne pas passer pour une garce.

- Tu es une garce, répliqua-t-il du tac au tac.

- Je ne suis pas du tout vexée.

- Au fait, s'exclama Rick, tu as des prénoms de bébés ?

Kate eut un léger blanc.

- Moyen…

- Moyen ? répéta-t-il. Tu te fiches de moi ?

- Écoute, j'ai pas eu le temps d'y penser…

- En neuf mois ? Pourquoi j'ai l'impression que tu me prends pour un con ?

- Parce-que tu en es… Je veux dire, je ne vois pas du tout d'où tu sors ça.

- Bon, reprit l'écrivain, alors il faut un prénom, des biberons, un lit, une…

- J'ai déjà un lit, l'interrompit-elle.

- Excuse-moi mais si tu n'a pas été foutue de te pointer le jour de l'accouchement avec un prénom, je doute aussi que tu aies pris un lit bien… C'est mon bébé qui va s'étouffer là-dedans !

- Contente que tu t'impliques, souffla Kate, sincèrement émue.

- Bah… se contenta-t-il de répondre d'un ton bourru.

Kate suivit des yeux la trajectoire d'une mouche - qui se paya lamentablement la vitre. L'insecte vrombissa quelques instants au sol avant de repartir difficilement dans les airs, encore un peu sonnée… Et vola tout droit en direction de la vitre. La future mère se promit de garder cette image dans sa tête à vie, pour se rappeler qu'il y a toujours pire que soit. Elle qui était persuadée que le karma s'acharnait sur elle, elle venait de se rendre compte qu'en réalité, c'était toute la pièce qui était empoisonnée par les mauvaises ondes.

- C'est fantastique ! s'écria-t-elle.

- Qu'est-ce qui est fantastique ? s'enquit-il.

- Rien. J'ai dis ça pour ne pas tomber en dépression.

- Courage. Et, au faite, tu es sûre que c'est moi le père ?

- Non non. Ce matin, je me suis levée et je me suis dit ''Et si j'appelais tout mon répertoire masculin en leur faisant croire que je suis sur le point d'accoucher, pour voir leur réaction ?''. Crois-moi, y'a pas de doute possible. Tu vois, il est même pas né qu'il me gonfle déjà. Ça ne peut qu'être ton descendant.

- Eh ! s'indigna Richard. Tu n'as pas le droit de l'insulter, le pauvre ! C'est ton enfant !

- Je ne l'ai pas insulté, j'ai dit qu'il me pompait l'air. Et tu m'excuseras, mais ce n'est pas toi qui attend en vain.

- Ce n'est pas en vain, Kate, la reprit-il doucement.

- Je sais, soupira-t-elle. Je suis désolée. Je suis fatiguée.

- Je sais, la rassura-t-il.

- Les médecins attendent des contractions plus fortes que les autres.

- Peut-être qu'il ne doit pas naître aujourd'hui, suggéra l'écrivain.

- Si. Ça avait commencé normalement, et d'un coup, plus rien. Retour case départ. Du coup, ils m'ont branchée à environ toutes les machines qu'il y avait dans l'hôpital, pour enfin en déduire que rien d'anormal ne se passait, que le bébé ne voulait juste plus naître.

- Euh… C'est courant ? s'inquiéta-t-il.

- Avec la veine que j'ai, je suis sûre que je suis le premier cas au monde.

- Et du coup, tu attends.

- On peut dire ça comme ça. Mais bébé a intérêt à naître aujourd'hui, sinon j'aurai perdu une journée pour rien.

- Pourquoi ?

- Un super meurtre au 12th District. Je vais me ramener demain au milieu de l'affaire, et je serai complètement paumée.

- S'il ne nait pas aujourd'hui, demain ça m'étonnerait que tu puisse retourner travailler… remarqua à juste titre Castle.

- Et j'aurai perdu deux journées ! réalisa Kate, horrifiée.

- Voir plus, continua Richard. Tu ne vas pas reprendre le travail tout de suite après la naissance, si ?

- Gates a vaguement évoqué quelque chose comme ça… marmonna-t-elle.

- Tu vas pouvoir profiter à fond ! se réjouit l'homme.

- Ouais. Toi aussi, l'informa Kate avant de s'interrompre. Enfin… si tu… si tu veux…

- Bien sûr que je vais m'en occuper, la rassura-t-il. On sera les meilleurs parents du monde !

- Eh bien là, c'est bien parti pour qu'on commence sur une poupée, grogna Kate.

- Ça va être génial, assura-t-il. Je peux lui parler ?

Kate hésita, pas certaine d'avoir compris.

- Au… au bébé ?

- Oui.

- Ben… Si tu veux…

Il la remercia et elle colla son portable à son ventre. Elle devait bien avouer que c'était mignon. Oui, c'était mignon. Un père qui apprenait du jour au lendemain qu'il allait être père, et qui pourtant se comportait déjà comme tel. C'était même trop adorable, et elle se sentit fondre. Elle suspecta fortement les hormones de la rendre complètement gaga et reprit son portable en espérant qu'elle n'allait pas devenir comme toutes ces mères hystériques qui s'attendrissent devant le moindre geste et bruit de leur gamin. ''Tu as vu comme il est a-do-ra-ble ? Il a dit ''Bouh'' ! Quel petit ange… J'appelle tout de suite Gertrude ! Elle, son petit n'a pas prononcé un seul son avant ses 16 mois… Dis ''Bouh'' ! Dis ''Bouh'' à Maman !'' Mon Dieu, rien qu'en envisageant ça, elle se sentait sérieusement mal.

- Tu lui as dit de se dépêcher ? demanda-t-elle à Castle.

- Non.

- Comment ça, non ?

- Tu es toi même partie du principe que s'il n'avait pas envie de pointer le bout de son nez, c'était parce-que tu lui avais dit quelque-chose de vexant -ce qui venant de ta part ne m'étonnes guère. Bref, j'ai donc essayé de rattraper le coup avec plein de mots doux.

Kate soupira et arrangea les draps autour d'elle. Il y eut de l'animation dans la chambre voisine, mais elle n'y accorda pas d'attention. Elle fini par se rendre compte qu'elle avait toujours son cellulaire allumé et collé à son oreille, et elle s'éclaira la voix :

- On dirait que ça n'a pas marché.

- Si, tu verras. Mais je lui ai dit d'attendre Papa.

Kate fut brusquement soulagée et heureuse. Il allait venir. Pour de vrai. Il serait là. Alors qu'au début de sa grossesse, elle était persuadée qu'il l'enverrait balader. Il serait là pour voir son bébé venir au monde.

Quelqu'un frappa à la porte, et Kate se tourna pour voir le médecin arriver. Sauf que ce n'était pas le médecin. Un air supérieur fixé sur le visage, les cheveux en bataille et son téléphone portable en main, dans l'encadrement de la porte se trouvait Richard Castle.

Elle sourit.

- Mon Dieu, tu es là…

- J'ai fais vite, ne put-il pas s'empêcher de se vanter.

- Très vite, lui assura-t-elle.

Il s'approcha du lit et lui prit la main avant de se pencher délicatement sur elle pour lui effleurer la joue des lèvres. Elle cacha sa déception.

- Tu m'as manqué… murmura la jeune flic.

- Pas autant que tu m'as manquée, répliqua-t-il en la serrant dans ses bras.

Et même si ce n'était que quelques mots, qui séparés ne voulaient rien dire et qui concrètement n'avait pas un grand intérêt, tous les deux savaient que c'était une véritable déclaration d'amour. Comme leur histoire d'amour qui avait eu lieu neuf mois auparavant. Sauf que désormais, il y avait un bébé pour sceller leur union.

Brusquement, Kate se crispa. Quelques minutes plus tard, au milieu d'une pièce grouillante de médecins désireux d'assister à la naissance de celui-qui-aurait-dû-naître-des-heures-auparavant, une sage-femme leur annonça que, en effet, bébé n'allait sûrement pas tarder à naître (mais avec Katherine Beckett, rien n'était sûr).

- Je l'avais dit, claironna Richard. Les choses sérieuses commence, et comme toujours c'est moi qui ai réussit à débloquer… tout ça. Il n'y a rien à dire, Richard Castle is the boss !

Kate le fusilla du regard, brisa son délire, et jeta un dernier coup d'œil vers l'horloge. Bébé avait intérêt à être parfait. En tout cas, il avait mis le temps. Et permit à ses parents de se retrouver.

FIN


Alors ? C'est une fille ou un garçon ? A vous de voir, moi je m'arrête ici !

Oubliez pas le petit bouton, là, juste en bas. Il est pas là pour décorer (quoique s'ils ont changé sont design, c'est qu'il doit avoir un impact décoratif, non ?)...

Allez, par pitié, juste un petit mot (je suis sûre que y'en a qui vont me faire le coup -_-') !