Disclaimer : Ils sont à Tokita/Yadate/Tomino je les emprunte et j'essaye de ne pas les abîmer, en tout cas, ils ne se sont encore jamais plaints. Les autres personnages ne faisant pas partie de l'univers de GW sont ma propriété.
Genre : Hurt/confort/Amitié, tranche de vie.
Lectrice 01 : Arlia Eien.
Acteurs : Heero, Duo, Wufei, Quatre, Hilde, Lady Une.
Note de l'auteur : Vision de Duo de Ne fais pas la sourde oreille. L'histoire reprend au chapitre 19
Début d'écriture 24 avril 2012
Ecoute-moi
Tout en préparant le repas pour Wufei qui va bientôt arriver pour passer le week-end avec lui. Maxwell repense à sa vie, surtout ce qu'elle est devenue depuis l'attentat qui a ôté l'ouïe à Heero. Dire qu'il a fallu ce grand malheur pour son ami pour que lui trouve un certain équilibre qu'il recherche depuis la mort de Solo.
Il peut enfin rendre tout ce que l'ex-01 lui a apporté durant la guerre en ne l'abattant pas. Il peut maintenant le soutenir en étant ses oreilles.
C'est aussi durant l'hospitalisation d'Heero à l'époque de l'attentat que Wufei est entré dans sa vie pour lui amener ce qui lui manquait. Une oreille attentive et compatissante. Quelqu'un capable de le comprendre sans devoir se justifier. Quelqu'un qui le soutient sans jamais lui demander des comptes.
La présence du Chinois, tout le week-end, est reposante, il peut à nouveau profiter de son amitié pour Hilde sans devoir avoir des relations sexuelles avec elle.
Il sourit en repensant à sa première nuit avec Wufei. Ce dernier était dans son appartement afin de reprendre l'enquête d'Heero et voir s'il y avait un lien avec son attentat. Chang avait entendu les ébats qu'il avait eu le week-end avec Quatre. Il connaissait aussi les bruits de couloir du QG de Sank, alors il avait pris son courage à deux mains pour venir lui demander de lui faire l'amour afin de retrouver des sensations qu'il avait vécues avec une personne qu'il aimait, même s'il n'était pour cette dernière qu'un exutoire.
C'était comme cela que tout avait débuté. Wufei n'avait jamais osé aborder quelqu'un d'autre que lui pour revivre ses souvenirs.
Depuis, Duo avait réussi à refiler Quatre à Rachid. Il faut dire que Maxwell n'appréciait plus de devoir faire l'amour avec Winner, ni sa façon de débarquer, ni sa façon de venir le chercher parfois pour simplement le culbuter n'importe quand. Toute cette histoire commençait à tuer le respect qu'il avait pour son ami.
Maxwell secoue la tête et retourne les steaks hachés. Il ne veut pas penser au négatif. Ne plus avoir Winner dans ses amants était aussi du positif apporté à sa vie depuis l'attentat sur Heero.
D'un autre côté, il était mal dans sa peau de devoir son bonheur à ce malheur. Il ne pourrait pas vivre comme Heero toujours dans le silence. Et par son attitude, sa façon de traverser l'épreuve, il avait encore plus de respect pour Heero.
En tout cas, il peut aussi remercier Lady Une qui a accepté qu'ils travaillent ensemble. Depuis huit mois maintenant c'est beaucoup plus facile pour lui de seconder son ami. Ils éveillent encore moins l'attention en étant dans le même bureau.
Etant donné qu'ils sont aussi productifs qu'avant leur supérieure n'a jamais rien eu à leur reprocher. Pour Duo, c'est le principal, il peut côtoyer au quotidien le métis, profiter de sa présence.
Depuis qu'il a aidé Heero à trouver un loisir, le sien a encore plus de valeur à ses yeux. Avant, il faisait du vélo pour l'effort physique, éliminer les toxines ingurgitées par sa présence au bureau plusieurs jours semaine. Il pouvait ainsi bouger, rencontrer des gens complètement différents qui ne savaient même pas pour la plupart ce qu'était une arme.
Maintenant, il regardait différemment la nature dans laquelle il avalait des kilomètres, il n'était plus continuellement le nez dans le guidon. Il prenait plaisir à découvrir les envrions, il repérait des endroits qu'il pourrait conseiller au métis, qu'il pourrait montrer également à Wufei.
Ce dernier voulait l'accompagner durant ses randonnées en vélo et il n'y voyait pas d'inconvénients, il serait même un barrage à Batiste qui avait tendance à un peu trop le coller et redemander des relations sexuelles. Duo avait envie de profiter des aires de repos pour discuter avec l'un ou l'autre et pas toujours devoir s'isoler avec lui pour le satisfaire.
Deux bras viennent se mettre autour de son ventre, Maxwell se laisse aller en arrière, tourne la tête pour embrasser Wufei.
Toutes ses préoccupations s'éloignent, le week-end commence. Il va pouvoir laisser sortir l'homme qui dort en lui pendant la semaine pour laisser travailler le militaire.
-« Cela a été ta semaine ? » Demande le Chinois.
Puis il dépose sa tête sur l'épaule de son amant qu'il puisse finir sa sauce à spaghetti.
-« Oui, ça fait trois jours qu'on ne fait plus que des dossiers immigrés, il doit y avoir un gros coup en préparation pour Heero et moi. » Répond-il.
-« En tout cas, je n'ai rien entendu dire, cela doit à nouveau être spécifique à Sank. »
-« Et toi ? Pas trop gonflant de surveiller la paix ? » S'informe Duo en ajoutant un filet d'huile d'olive à sa sauce.
-« Non, je ne voudrais pas changer. C'est pour cela que je me suis engagé. Surveiller les agitateurs, gérer les interventions, recouper les informations. »
-« On va faire un tour de barrage dimanche avec le groupe, c'est assez plat, pour une première balade ça devrait te convenir. »
-« Je ne suis pas non entrainé Duo. Je dois pouvoir faire trente kilomètres de vélo. »
-« Je resterai avec toi de toute façon, Hilde aussi, on ira à ton rythme. » Sourit Maxwell.
-« Tu fuis Batiste ? » Sourit Chang.
Il lâche son homme pour mettre la table.
-« Il viendra réclamer à un autre moment. »
-« Samedi, j'ai vu qu'il y a une exposition sur Magritte. »
-« C'est le peintre de Ceci n'est pas une pipe ? » Demande Duo en égouttant les spaghettis.
-« C'est ça ! »
-« J'aime encore bien son style. »
-« Je sais depuis le temps que ce n'est pas la peine de te trainer voir des impressionnistes. J'y vais à Pékin avec Sally ou un collègue. » Avoue le Chinois. « J'ai vu partir Heero avec un paquet cadeau ! »
-« La femme de son ami Gary vient d'accoucher, il va voir le bébé dont il est le parrain. »
-« Tu le connais ce Gary ? Il ne nous l'a jamais présenté. » Réalise Chang.
-« C'est celui qui est venu le chercher le jour du bowling l'année passée. C'est la seule fois que je l'ai vu. » Rétorque-t-il en venant avec son plat de spaghettis.
Puis il retourne chercher les steaks hachés qu'il a préparés pendant que Wufei sert les pâtes. Ils mangent en continuant de discuter.
Le week-end est toujours trop court pour Maxwell. Dimanche soir, il voit repartir son amant avec beaucoup de tristesse. Avec Wufei, ils partagent tellement de choses, il n'a jamais besoin de se justifier. Il se sent protégé, tout en gardant les rênes de sa vie.
Il ne sait pas pourquoi il a tellement besoin de tout contrôler, tout en ayant besoin de se sentir en sécurité. C'est pour cela qu'il apprécie Heero, c'est une force tranquille. En plus, avec lui, il n'y a jamais eu ce problème de relation sexuelle.
Parfois, il se demande également pourquoi on le poursuit tellement pour cela. Au moins avec Wufei, c'est autant un acte de tendresse que de l'amour physique. Tous les baisers, toutes les caresses ne finissaient pas toujours au lit ou par une relation contre un mur dans un coin.
µµµ
Lundi matin, les jeunes gens sont à peine dans leur bureau que le téléphone de Maxwell sonne afin de demander la présence des deux Preventers dans le bureau de Lady Une.
Ils s'y rendent rapidement, après y être entré, Lady Une commence à exposer le dossier.
-« Dans le milieu du cinéma, on a reçu plusieurs plaintes de personnes ayant tourné un bout d'essai non rémunéré, qui n'ont pas signé l'accord de la diffusion d'images. Pourtant les films sont sortis, ce sont eux, mais ce sont des noms d'emprunt aux génériques. Cela se passe dans le cinéma X, c'est souvent des scènes violentes, fessées, scènes de tortures. Elles ne peuvent pas réellement porter plainte pour la violence, les jeunes femmes étaient d'accord. Mais sans contrat, c'est complètement illégal. Il faut trouver les coupables et empêcher qu'il y ait d'autres victimes. » Explique-t-elle.
Plus le discours de Lady Une se fait, plus la sueur coule le long du dos de Duo. Il n'a pas envie d'avoir ce dossier. Qu'est-ce qu'il pourrait trouver pour le refuser ? Il ne peut pas dire que le sujet sexuel le dérange. Lady Une la déjà surpris avec un Preventer dans les toilettes. Avec Hilde, qui est la nounou de Marie-Meiya, il a déjà passé plusieurs nuits dans son appartement et pas pour jouer aux cartes. Elle sait que Wufei est son amant également.
Il ne peut pas dire que le sujet les met mal à l'aise, surtout qu'Heero n'a pas l'air de broncher, il « écoute » le regard fixe.
Il faut aussi dire que la violence a toujours fait partie de leur vie. Il faut trouver autre chose, ils ont déjà traité des sujets plus dégradants que cela.
Les pensées dans le cerveau de Maxwell sont interrompues quand Lady Une dit.
-« Voilà » en tendant le dossier.
Yuy avance et le prend, il commence à le parcourir rapidement. Duo lui donne un coup de coude, il tourne la tête légèrement pour lire sa réponse sur ses lèvres.
-« Je suis preneur mais je ne sais pas si le Capitaine est intéressé ? »
-« On prend ! » Tranche Yuy.
Il faut toute la maitrise qu'il peut avoir pour ne pas laisser sa mâchoire s'ouvrir tellement il est surpris par l'accord. Heero n'a pas compris qu'il était réticent.
-« Rompez ! » Ordonne Lady Une en leur montrant la porte.
Yuy fait demi-tour, Duo sur les baskets, il traine des pieds, il a un goût de fiel dans la bouche. Devant ses yeux reviennent des scènes qu'il a vues dans son enfance.
Solo attaché à un crochet, un client le frappant avec sa ceinture jusqu'à ce que le sang coule des plaies. Il entend encore les cris du jeune garçon quand l'homme le prenait de force sans aucune préparation. Duo avait beau, à l'époque, se boucher les oreilles de ses doigts, il ne pouvait pas fermer les yeux. Il devait observer les alentours pour le cas où un policier arriverait afin de donner l'alerte.
C'est un peu surpris que Maxwell entend gronder Heero.
-« Ferme la porte. »
Il s'exécute directement, le métis dépose le dossier à sa place et relève la tête pour regarder son collègue qui est resté debout de l'autre côté du bureau.
-« Il y a un problème avec cette mission ? »
-« C'est dans le cinéma Ro' ! » Lâche-t-il.
Il ne veut pas dévoiler ce qui le met si mal à l'aise.
-« J'ai lu ! » Réplique Heero avant de faire un résumé rapide.
-« Qu'est-ce que tu sais du spanking ? » Questionne mal à l'aise Duo.
-« Séances de fessées. Pourquoi me poses-tu cette question ? » Interroge-t-il en plissant le front.
-« C'est ce que font les acteurs, il y a parfois des viols et ils disent qu'il y aura une prime. » Expose Maxwell.
Du moins c'est ce qu'on disait à Solo pour qu'il se débatte.
-« Où est le problème ? » Insiste Yuy.
-« Ok, le sujet ne te gêne pas. » Soupire-t-il en baissant le regard vers le bureau.
-« Toi bien on dirait, vu ta réaction. »
-« Ça se rapporte à des mauvais souvenirs non personnels, je vais gérer. » Rassure sans vraie conviction Duo.
-« On s'y met ? »
-« Oui » Soupire-t-il une nouvelle fois en s'installant à son bureau.
-« Duo, quand tu ne veux pas d'une mission, joue le méchant, je te suivrai. » Dit Heero en mettant le nouveau dossier au milieu du bureau.
Ils doivent encore finir les recherches des immigrés qu'ils faisaient avant d'être appelés.
-« Tu n'as rien lu ! Pourtant elle était devant toi. » S'étonne Maxwell.
-« Dans la position dans laquelle elle était, elle aurait pu être de dos, c'était la même chose pour moi. » Avoue-t-il.
-« Je l'ai joué trop subtile ? » Questionne Duo un sourire sur les lèvres.
Il vient de réaliser que son ami ne l'avait pas fait exprès.
-« Oui, quoique je ne vois pas ce que j'aurai pu donner comme contre-argument pour ne pas la faire. » Rétorque le métis en reprenant ses recherches.
-« Sévices de J. » Sourit-il.
-« Je n'ai pas subi de sévices personnellement. J voulait m'endurcir, surtout en touchant aux gens que j'aimais pour qu'on ne puisse pas faire pression sur moi. » Admet d'une voix monocorde Yuy.
-« Je suis désolé Ro', c'est aussi pour ça que tu ne t'attaches pas facilement. »
-« Oui, on s'y met. » Insiste-t-il.
Duo lui sourit et s'active, mais il savait qu'il en aurait encore pour la journée si pas demain. Il ferait durer ses recherches pour repousser. Une idée lui traverse l'esprit, il fait un mouvement de main pour attirer l'attention de son collègue.
-« Tu veux que je finisse les deux recherches pendant que tu dégrossis l'autre mission ? »
-« Elle te gêne tant que ça cette mission ? » Réalise Heero.
-« Non, je ne sais pas trop sur quoi on va tomber c'est plus ça qui m'inquiète. Ni jusqu'où on va remonter. » Avoue-t-il en fuyant du regard.
-« Duo ! » Gronde le Capitaine.
-« Je ne veux pas en parler. »
-« Alors ça ne sert à rien de repousser, il vaut mieux aller de l'avant. Je ne sais pas ce que je peux faire pour te protéger, pallier, puisque tu ne parles pas. »
-« Si je te donne certaines recherches à faire, tu ne cherches pas à comprendre. » Propose Maxwell un rien mal à l'aise.
Seulement il est heureux de savoir qu'il veut aussi le protéger.
-« Si c'est dans le cadre de la mission. » Lâche Heero en haussant les épaules.
-« Bien sûr Ro'. » Sourit-il. « Qu'est-ce que tu es en train d'imaginer que je vais te faire faire des recherches privées ? »
-« On ne sait jamais. D'accord, je le ferai. »
Sachant que Heero ne verrait pas d'un bon œil qu'il se mette à traîner, Duo se remet au travail convenablement. En fin de journée, il va porter les deux dossiers de demandeurs d'asile. Il préférait le faire afin de diminuer les risques que Heero ne se fasse surprendre.
Maxwell a donné ses clefs de voiture au métis pour qu'il puisse déjà l'y attendre. Cette semaine c'est lui qui joue au chauffeur. Dans l'ascenseur, il regarde sa montre, il a encore le temps d'aller chercher une pizza à manger dans la voiture avant d'aller retrouver Marco à son appartement.
C'est un ancien amant qui lui a demandé de passer par SMS tout à l'heure parce qu'il venait de se faire plaquer et qu'il avait besoin d'attention. Le jeune homme n'avait jamais été envahissant. Ce n'était pas la première fois qu'il servait d'appât pour attiser la jalousie de son ex.
Le SMS est vraiment tombé au bon moment, il est content de pouvoir évacuer les tensions de la journée et la mauvaise surprise de cette nouvelle mission. Il espère vraiment qu'elle sera rapidement clôturée, même s'il y a un doute.
Vivement qu'il puisse se mettre devant la télévision et parler avec Wufei. Ils aiment encore regarder le même programme et en discuter. Ils ont ainsi l'impression d'être moins seul.
µµµ
Dès le lendemain, les deux jeunes gens se mettent au travail sur le nouveau dossier. Après une lecture plus approfondie, ils doivent bien admettre qu'il n'y a pas grand-chose à l'intérieur. Duo préférant pouvoir se concentrer sur des faits et ne pas laisser son esprit trop vagabonder sur des scènes de son enfance qu'il croyait oubliées.
Pour bien le signaler à son collègue qu'il va faire cette partie-là, il sort son matériel, de toute façon s'il n'a pas ses sigles de couleur il est vite perdu dans un dossier, il aime voir les éléments qui lui sautent aux yeux, il n'a encore rien trouvé de mieux qu'une couleur par plainte.
Il a tracé les colonnes suivant les éléments que veut trouver Yuy, lieu de tournage, qui a diffusé les images, s'il y a eu un contrat et comment elles ont été contactées.
Le Capitaine se trouve sans travail le temps que son collègue ait étudié le premier dossier, après il pourra chercher les éléments manquants.
C'est un travail de fourmi, toutefois à la fin de la semaine les Preventers y voient plus clair, ils ont même réussi à élaborer un plan d'action et commencer à auditionner les jeunes femmes pour compléter leur déposition.
Si tout se passe comme ils l'ont imaginé, ils demanderont à des collègues féminines de jouer le rôle d'appât. Mais pour cela, ils leur manquent la façon dont elles ont été contactées.
Les jeunes gens veulent avoir tout préparé pour lundi, ils sont pris dans leur dossier à régler les derniers éléments.
Maxwell relève la tête à un raclement de gorge, il plisse le front surpris de trouver Wufei. Il regarde sa montre et est étonné de voir qu'il est vingt-une heures. Yuy relève la tête en voyant bouger celle de son collègue.
-« Désolé Wufei, on n'a pas vu l'heure tourner. » S'excuse le métis.
Le Lieutenant empêche pourtant son Capitaine de refermer son portable.
-« On finit, c'est trop con. »
-« On ne sait pas faire beaucoup plus, tous les lieux de rendez-vous sont différents. Il faut savoir comment les contacter, on ne peut pas les trouver sans ça. » Précise Yuy en enlevant la main de son collègue pour refermer son ordinateur.
-« Oui mais où ont-elles trouvé l'annonce ? » Interroge Duo en regardant le métis après avoir remis sa main sur l'épaule de ce dernier puisqu'il était penché pour ranger le portable dans sa sacoche.
-« On verra ça lundi, on cherchera les annonces auxquelles elles ont répondu. On tentera d'en trouver d'autres du même style. Rentre chez toi. » Ordonne-t-il.
-« Il faut que tu nous ramènes. » Sourit Maxwell.
-« Wufei n'est pas venu avec ta voiture ? » S'étonne Yuy.
-« En ayant mes clefs sur moi, j'ai un doute. » Ricane Duo.
-« J'arrive. » Précise le métis en rangeant rapidement ses affaires.
Maxwell se lève pour retrouver Wufei de l'autre côté du bureau, ce dernier n'a pas bougé, son regard s'est légèrement durci. Quand Duo veut lui passer un bras autour des épaules, Chang esquive le geste.
-« Je vous attends au parking. » Lâche le Chinois.
Duo soupire mais ne tente plus de gestes d'approche, plutôt que de partir avec son amant, il attend son collègue, celui-ci se dépêchant de tout ranger.
-« Pourquoi n'es-tu pas parti avec lui ? » Questionne le métis en arrivant à sa hauteur.
-« Il fait sa crise de jalousie. » Rétorque Maxwell en haussant les épaules.
Le trajet de retour se fait dans le silence. Vu l'heure, Heero dépose les deux jeunes gens devant l'immeuble.
-« Je vais me chercher une pizza. » Précise Yuy afin d'expliquer pourquoi il ne va pas au garage directement.
Wufei ouvre la bouche pour la première fois.
-« Le repas est prêt, froid ça ne sera peut-être pas très bon. » Baragouine-t-il en quittant la voiture.
-« Tu me dis ça parce que tu veux une pizza ? » Interroge Duo en sortant de la voiture mais gardant la porte ouverte que Heero ne démarre pas.
-« J'ai mangé chaud. » Répond Wufei en partant vers la porte de l'immeuble.
Maxwell s'accroupit devant la portière ouverte et fait un rapide résumé au métis.
-« Tu veux que je t'en ramène une ? » Propose Heero.
-« Tu es gentil, je vais manger ce qu'il m'avait préparé. Il n'a déjà que les week-ends, si je rogne dessus, il la trouve mauvaise, c'est normal, même si je n'apprécie pas. » Admet Maxwell avant de se redresser pour refermer la portière.
Il court jusqu'à la porte où Wufei l'attend un regard posé sur la voiture qui s'en va. S'il pouvait Duo courrait bien derrière le véhicule pour échapper à la tension et la dispute qu'ils vont sûrement avoir.
Toute la semaine, il avait eu des cauchemars où il voyait Solo subir les pires tracasseries pour ramener un peu d'argent. Duo avait rêvé de ce week-end pour se noyer dans les bras de Wufei, pour s'y sentir en sécurité, pour qu'il l'aide à gommer le passé et faire revenir les scènes heureuses.
Il ne voulait pas prendre conscience de certaines réalités. Il veut rester dans le monde qu'il s'est créé où rien de mal ne peut arriver. Ce qui était stupide rien qu'au métier qu'il faisait. D'un autre côté, il n'avait pas vraiment le choix. C'est près de Heero qu'il veut travailler, c'est pour cela qu'il était venu à Sank. C'est pour cela qu'il avait accepté cette place dans la section spéciale de résolution d'affaires multiples ou dites 'à classer'.
Toutefois en y pensant, il s'y trouvait bien mieux que s'il avait dû déjouer des complots contre la paix et voir réellement que la paix est menacée et qu'ils devront peut-être un jour repartir au combat pour la réinstaurer. Il ne supporte plus les conflits, pourtant il sait que celui qui va avoir lieu est inévitable.
Alors qu'il s'installe à table pour regarder le repas que son amant lui a préparé. Il ne peut s'empêcher de sourire. Steak haché, purée et petits pois et carottes, tout se réchauffe facilement au micro-onde.
Le Chinois s'est installé contre l'évier, les bras croisés sur son torse, le regard accusateur sur son amant.
Prenant l'assiette, Duo va jusqu'au four, il met deux minutes et l'enclenche. Pendant ce temps, Wufei continue de le dévisager les traits fermés.
Le repas chaud, Duo s'installe, toujours en silence, à table pour manger le contenu de son assiette.
Voulant détendre l'atmosphère, comme il arrive à la moitié de son assiette, Maxwell dit en souriant.
-« C'est encore très bon, même réchauffé. »
-« Ce n'est pas une raison pour faire des heures supplémentaires le vendredi soir. Ce n'était même pas un cas d'extrême urgence. » S'indigne Chang.
Il est toujours appuyé contre l'évier où sa vaisselle sèche.
-« On n'a pas vu le temps passer, me râler dessus ne changera rien au passé. » Lâche-t-il cinglant en mangeant de moins bon appétit.
-« Qu'est-ce qu'il y a entre vous ? Pourquoi le touches-tu tout le temps ? » Demande Wufei de plus en plus paniqué.
-« Il n'y a rien, c'est mon collègue, mon binôme de travail, mon meilleur ami. » Rétorque Maxwell.
-« Justement, je te fais déjà remarquer que tu as fait ou fais l'amour à plusieurs de tes meilleurs amis. »
-« Ce n'est pas un de mes amants ! Et bien même nous le serions en quoi ça te gêne ? »
-« Tu n'agis pas avec lui comme avec les autres. »
-« Et ? » Demande-t-il en repoussant la fin de son assiette.
-« Je ne demande pas mieux que tu trouves ton équilibre. Que tu trouves quelqu'un que tu puisses aimer à nouveau… » Commence Wufei.
-« Mais ? » Questionne Duo en voyant que son amant ne poursuit pas.
-« Je vais venir m'installer à Sank, demander ma mutation. » Tranche Chang.
Il n'arrive pas à dire autrement ce qu'il a sur le cœur.
-« Si ça t'amuse, mais n'oublie pas de te trouver un appartement. » Rétorque Maxwell en partant vers la douche.
Quand il revient, le Chinois a rangé la cuisine, Duo est en tenue d'intérieur, à presque vingt-deux heures, il est trop tard pour sortir de toute façon.
-« Tu viens te coucher ? » Demande-t-il.
-« Duo ! On n'a pas fini ! »
-« J'ai fini, tu l'as toujours su. C'est suivant mes conditions ou tu dégages ou je trouverai le moyen de te faire dégager comme Quatre. » Rappelle-t-il.
-« Mais Heero ? »
-« C'est mon collègue. Je ne mélange pas, sentiments, cohabitation et sexe. Je n'en veux plus, il n'y en aura plus. Tu fais ton choix. Moi, je vais dormir. » Lâche-t-il en clapant presque des pieds en marchant.
Maxwell se couche sur le dos, les deux mains derrière la tête. Il n'aime pas le changement, il n'a jamais aimé. Si Wufei vient vivre à Sank, il va devoir réorganiser sa vie, il va faire souffrir son amant. Il va voir que certains jours, il ne rentre pas ou qu'il ressort.
Il sait bien que Wufei a fini par tomber amoureux de lui. Il est beaucoup plus tendre dans ses gestes, il cherche plus de tendresse qu'au début. C'est son prénom qu'il dit en faisant l'amour et pas celui de son ancien amant comme au début.
Si au départ, cela lui a fait plaisir, cela l'a rassuré et il a accepté de le mettre en tant que personne de contact s'il avait un accident cependant, il ne veut pas que le Chinois s'attache de trop. Il a beaucoup de sentiments pour lui mais il ne l'aime pas, il ne veut pas l'aimer.
Il ne veut pas souffrir à nouveau de la main de quelqu'un de cher, il ne veut pas devoir réapprendre à vivre sans quelqu'un qui ferait battre son cœur car elle disparaitrait une fois de plus.
À force de rester sans bouger, Duo glisse dans un sommeil profond.
À Suivre…
