Bien le bonjour chers lecteurs ! Comme vous pouvez le constater, j'ai décidé de prendre un nouveau départ. Après avoir supprimé cette histoire de mon ancien profil et avoir corrigé les chapitres qui avaient déjà été publiés, je lui offre un second souffle ! A partir de maintenant, un chapitre sera publié par semaine, sauf si réel contre-temps il y a. J'espère sincèrement que cette fanfic vous plaira. Sur ce, bonne lecture à tous !


¤ DÉCADENCE SENTIMENTALE ¤

Prologue

Aujourd'hui encore, je me demande quand toute cette histoire a commencé… Selon moi, plusieurs datations conviendraient. Il serrait juste de dire qu'elle a débutée il y a un peu plus de vingt-quatre heures. Il serrait correct aussi de concevoir qu'elle a pris sa tournure il y a six mois. Mais le plus adéquat, au sens véridique du terme, serrait de prétendre que tout a commencé il y a dix-sept ans, le jour même de ma naissance. Ceci étant dit, je m'en tiendrai à la suggestion suivante : toute cette histoire a commencé il y a très longtemps, et ne m'est apparue ouvertement qu'hier…

Je savais beaucoup de chose. Énormément, à vrai dire… Mais l'erreur est facile à tous. J'en ai d'ailleurs commis une monumentale, à un endroit où la légitimité me semblait si évidente qu'elle m'aveuglait complètement. Et le plus drôle dans cette affaire, c'est que j'ai mis presque dix-huit ans à m'en rendre compte ! Mais il est vrai que nul n'aurait pu soupçonner pareille méprise. A par, bien entendu, ceux qui l'avaient orchestrée : mes quatre parents. Oui, j'ai bien dit quatre. Deux adoptifs, et deux génétiques…

On croit se connaître. On croit tout savoir sur nous-mêmes dans les moindres détails, de nos habitudes jusqu'à notre façon d'être. Mais en réalité, on ne sait rien… Moi, Hermione Jean Granger, j'étais confrontée à cette vérité avec l'indiscutable force de l'évidence, car j'ignorais effectivement une chose que je croyais pourtant avoir toujours su : Mon nom.

En l'occurrence, Hermione Thimotéa Nott…


¤ DÉCADENCE SENTIMENTALE ¤

Chapitre I - Identité

Il est parfois des convictions que l'on croit indéniables, des certitudes qui vont généralement de paire avec un manque d'expérience qui nous rend cruellement aveugle et naïf… Aujourd'hui, je réalisais que toutes celles que j'avais portées en moi depuis ma plus tendre enfance possédaient en réalité une consistance bien fragile… Une simple phrase avait suffit à faire basculer mon existence. Une misérable série de petits mots insignifiants avaient réussis à bouleverser tous mes repères, mêmes les plus futiles : « Tu as été adoptée ».

J'étais anéantie. Quelque chose s'était brisé en moi… C'était d'autant plus violent que j'avais appris la nouvelle suite au décès de mes parents, alors que je signais des papiers concernant l'héritage chez le notaire. Nous étions le 15 juillet 1997… Contrairement à ce que l'on eut pu croire, ils n'étaient pas morts à cause de la guerre contre Voldemort, mais dans un accident d'avion. L'appareil s'était écrasé dans une forêt au nord de la Russie, alors qu'il faisait route vers Pékin, tuant les cinquante passagers à son bord, dont mes parents. Ce premier coup avait déjà été rude. L'écho de mon adoption ne fit qu'élargir ma plaie. Surtout lorsque je compris que les membres de ma famille dite « biologique » ne m'étais pas inconnus… Et pour m'expliquer la chose, mes parents ne m'avaient léguée qu'une simple lettre.

Hermione,

Il y maintenant un certain nombre d'années, le monde nous a offert le plus beau cadeau qu'il soit donné d'avoir : toi. Une enfant que les aléas de la vie ne nous permettaient plus d'espérer, un délicieux rayon de soleil qui a redonné un semblant de joie dans notre existence devenue si creuse… Si aujourd'hui tu lis cette lettre, c'est que nous ne sommes plus de cet univers, pour une raison ou une autre. Nos dernières paroles seront donc les suivantes : Nous t'aimons, et ce, quoi qu'il puisse arriver.

Il nous faut cependant te révéler quelque chose, avant que nos âmes ne quittent définitivement ce monde. Sache que si nous l'avons tenu secret durant si longtemps, c'était uniquement pour te protéger. Notre décision te paraîtra peut-être injuste, absurde et cruelle, mais c'est l'amour que nous te portons qui l'a dictée. C'est aussi la promesse que nous avons faîte à tes parents, le jour où tu es arrivée chez nous. Car oui, ma chérie, tu es une enfant adoptée. Nous concevons ta tristesse à l'entente de ces mots, et ta colère à notre égard, mais nous savons aussi que tu te relèveras grandie de cette épreuve… Car quelque soit ton sang, tu serras toujours notre petite fille. Rien ne pourra jamais altérer les sentiments que nous te portons, ni effacer les moments inoubliables que nous avons partagés.

Mais nous nous devons malgré tout de te dire quel est ton véritable nom : Hermione Thimotéa Nott… Oui, tu es l'héritière légitime de la famille Nott, et nous laissons aux membres de cette dernière le loisir de t'expliquer leur choix quant à ton adoption et au silence qui l'a accompagnée.

Nous t'aimons sincèrement, Adieux

Tes parents, Suzanne et John


Comme tous les soirs depuis bientôt un mois, l'image de mes parents me transperça l'esprit. Leurs visages, blanc et creux, empreints de cette allure si mortifiante et si paisible à la fois, me revenait souvent en mémoire, mais c'était avant de m'endormir que la douleur me pénétrait le plus… Et alors que des sanglots brisés agitaient mon corps avec violence, je revoyais encore et toujours le souvenir de nos dernières vacances passées ensembles, juste avant que la tragédie ne survienne.

J'avais encore du mal à réaliser ce qui m'arrivait. C'était comme si toute cette affaire ne me concernait pas : une autre personne vivait la chose, une autre Hermione avait été adoptée, une autre fille avait perdu ses parents. Moi, je n'étais que spectatrice… Cela vous semblera peut-être étrange, mais c'était précisément grâce cette prise de recul, grâce à cette désincarnation, que j'arrivais à accepter tout ce qui était en train de se passer. Jamais, de toute ma vie, je ne m'étais sentie aussi pathétique…

Je ne dormis que très peu cette nuit-là, sachant qu'une fois le matin venu, il me faudrait prendre le premier train en partance pour Londres, afin de rencontrer ma « vrai » famille… Le voyage fut angoissant et beaucoup trop rapide selon moi. Lorsque j'eus débarqué à la gare King's Cross, une irrépressible inquiétude me submergea. Qu'allais-je dire ? Que devais-je faire ? Je ne connaissais absolument rien du monde des sangs-purs, et je ne tenais pas non plus à en faire partie.

Une voiture luxueuse, peinte dans un noir profond et reluisant, m'attendais aux abords de l'entrée principale. Un membre du ministère se tenait là, et me fit signe de prendre place à ses côtés. Je m'exécutai sans plus attendre, à la fois surprise et tourmentée.

« - Miss Hermione Thimotéa Nott, c'est bien cela ? » Me demanda-t-il, alors que l'engin démarrait dans un bruit assourdissant.

« - Oui… » Répondis-je, mal à l'aise, et encore troublée d'être appelée ainsi.

« - Je suis Basil Andryx, de la congrégation des identités magiques. Ravie de faire votre connaissance. » Déclara-t-il, un sourire professionnel au visage. « Le ministère m'a chargé de vous conduire jusqu'à votre nouveau domicile. Si vous avez des questions, c'est le moment de les poser. »

« - Où se trouve le manoir des Nott ? »

« - Nous y serrons dans une vingtaine de minutes. C'est un endroit assez isolé, mais je suis certain que vous vous y plairez. » Répondit-il en avisant le cadrant de sa montre.

Le reste du trajet se fit dans un silence mortuaire. Chaque seconde me rapprochait un peu plus de notre destination, et mon angoisse était telle que je crus bien en vomir à plusieurs reprises. Puis nous arrivâmes bientôt devant un immense portail en fer blanc. La voiture stoppa sa course et je compris que nous étions arrivés lorsque Basil descendit du véhicule en m'invitant à faire de même. Le chauffeur nous assura que mes bagages avaient déjà été acheminés jusqu'à la demeure et c'est donc les mains vides que je pénétrais dans l'immense jardin qui succédait au portail.

Basil me conduisit jusqu'à l'entrée. Mon cœur battait à tout rompre. Un brouhaha étonnant me parvenait depuis le palier et j'eus l'horrible pressentiment que j'étais la cause de tout ce remue-ménage. Il semblait que la nouvelle de mon retour s'était répandue avec la rapidité d'un éclair. Mon guide frappa énergiquement contre la porte, et bientôt, elle s'ouvrit dans un grincement sinistre. J'aperçus alors une tête bosselée aux oreilles trouées et au regard vitreux : un elfe de maison.

« - Bienvenue chez vous, jeune maîtresse. » Déclara-t-il poliment en me faisant une révérence. « Le maître et les autres membres de la famille vous attendent dans le séjour. Méphisto va vous conduire à eux. »

A ces mots, je me surpris à éprouver une étrange sensation, tellement contradictoire que cela m'étonna : d'une part, j'étais rongée par l'inquiétude, sachant très bien que dorénavant ma vie allait changer pour de bon. Mais d'un autre côté, la curiosité de rencontrer enfin mes véritables parents, même s'ils étaient d'exécrables sang-purs, me tordait le ventre. J'avais envie de voir leurs visages. Je voulais connaître la vérité, j'avais besoin de comprendre…

C'est donc déchirée entre le désir de prendre mes jambes à mon coup, et celui de me précipiter vers le salon, que je suivis le dénommé Méphisto, pleine d'impatience et de crainte… Des chuchotements à peines audibles me parvinrent bientôt, et se dissipèrent brusquement lorsque l'elfe ouvrit la porte vitrée qui devait menée au living-room. Tétanisée, je m'avançai d'une démarche ankylosée dans la pièce, osant à peine lever les yeux. Un raclement de chaise attira mon attention.

Là, devant moi, à quelques mètres seulement, se trouvaient mon père et ma mère. Lui était grand et bien bâti, avec des cheveux noirs comme de la suie et des yeux pareils aux abysses. Sur les traits virils et sévères de son visage, je pouvais distinguer une forte émotion : celle de la stupéfaction mêlée à un bonheur endigué. Ma mère quand à elle, était d'une beauté extrême. La tenue droite, le port altier, elle avait des yeux en amande couleur miel, et des cheveux bruns incroyablement bouclés qui cascadaient légèrement jusqu'au niveau de ses hanches. Contrairement à mon père, que l'orgueil typique des gens hauts-placés semblait retenir, elle ne cachait pas son émoi, et une expression heureuse lui étirait les pommettes.

« - Hermione, j'ai l'honneur de vous présenter vos parents : Mrs Irina Valentine Nott, et Mr Michaelis Gabriel Nott. » Déclara alors Basil, voyant que ni moi ni eux n'étions disposés à engager une conversation.

Ma mère fut la première à s'approcher. Sur l'ovale parfait de son visage, je pouvais distinguer un mélange surprenant de ravissement et de crainte. Elle était certainement autant gênée que moi. Et, avec la maladresse qu'engendre la première rencontre, elle leva une main hésitante jusqu'à mon visage pour effleurer doucement ma joue…. Irina devait être une femme extrêmement douce : Je percevais très nettement toute sa gentillesse, et tout l'amour qu'elle me portait déjà – sans m'avoir jamais vu pourtant – dans ce geste prudent.

« - Hermione… » Déclara-t-elle dans un murmure.

Je crus un instant qu'elle allait pleurer tant ses yeux brillaient, mais la fierté des sang-purs l'en empêchait. Elle retira sa main, et me sourit tendrement. Je remarquais alors que mon père s'était lui aussi approché. Il était troublé et hésitant. Nous nous fixâmes durant de longues minutes, indécis quant à l'attitude à avoir. Ses yeux noirs étaient insondables, mais n'importe qui aurait pu y voir danser une profonde mélancolie.

« - Nous sommes heureux de te rencontrer enfin, Hermione. » Avança-t-il, la voix chargée d'émotion.

« - Je… Je le suis également. » Assurais-je en retour.

« - Vous devez avoir beaucoup de choses à vous dire… Je vais donc vous laisser en famille. Mr Nott, nous nous verrons lundi au ministère, afin de finaliser le dossier de réinsertion de votre fille. » Déclara Basil.

« - Oui, bien entendu. Au revoir Mr Andryx. » Répondit mon père, toujours chamboulé.

En une fraction de seconde, Basil disparu grâce au transplanage. Je me tournai de nouveau vers mes parents, qui firent appeler un elfe de maison. Méphisto se précipita maladroitement dans le séjour, et demanda en quoi il pouvait nous être utile. Michaelis lui ordonna de m'accompagner jusqu'à ma chambre.

« - Le… Le voyage a dû être fatiguant. Va te reposer quelques heures. » Dit-il, en m'indiquant de suivre la créature. « Nous aurons tout le temps de discuter lors du dîner de ce soir. » Ajouta-t-il, certainement pour me rassurer.

« - Merci. »

J'emboîtai le pas à l'elfe hideusement vêtu, soulagée de pouvoir me retrouver un peu seule. Et alors que je grimpais les escaliers en colimaçon, la voix de mon père, légèrement étouffée par l'épaisseur des mûrs, me parvint :

« - Elle te ressemble Irina… Vous avez les mêmes yeux. »

J'eus un sourire… Méphisto me conduisit dans l'aile ouest du manoir, celle où résidaient apparemment les membres de la famille. Ma chambre était spacieuse, décorée dans des tons assez sobres. Le violet pourpre des rideaux et des couvertures s'accordait pleinement aux tons beiges des commodes en bois de chêne. Je m'étais attendue à ce que le manoir des Nott soit lugubre et inquiétant, mais il dégageait finalement une chaleur particulière – assez étrange, certes, mais belle et bien conviviale.

Mes valises avaient été déposées dans un coin de la pièce. Je décidai alors que les déballer serrait un passe-temps assez long pour m'occuper jusqu'au souper… Cependant, au bout de trois heures, j'avais finit, et même si la soirée était déjà bien entamée, je savais que nous ne dînerions pas avant huit heures. Je m'assis donc près de la fenêtre, et commençai à examiner le parc.

Lorsque j'étais arrivée, le stress de devoir faire face à mes géniteurs avait été tel que je n'avais même pas réalisé à quel point cet endroit était grandiose. Le jardin n'était pas excessivement grand, mais je devinais sans grand peine que la forêt qui en marquait la limite devait aussi appartenir aux Nott. Les fleurs et le gazon avaient des couleurs éclatantes. Il devait en falloir du monde, pour entretenir un tel domaine !

Des bruits de pas dans le couloir me sortirent de ma rêverie. Quelques secondes plus tard, on frappa à ma porte de chambre. Cette dernière s'ouvrit dans un léger cliquetis de ferraille, laissant apparaître Irina. Elle s'approcha de moi, enjambant avec précaution les quelques cartons que j'avais entassés au milieu de la pièce.

« - Ta nouvelle chambre te plaît ? » Demanda-t-elle.

« - Beaucoup, oui. Elle est parfaite. » Répondis-je franchement.

« - Nous… Nous ne savions pas vraiment comment la décorer. » Avoua-t-elle, en scrutant les environs. « C'est Théo qui nous as conseillé de la peindre ainsi. »

Mon cœur rata un battement. Bien évidemment, j'avais de nombreuses fois songé au fait que Théodore Nott était mon frère. C'était logique après tout, puisque nous avions les mêmes parents. Mais l'envisager directement m'était encore impossible… Je n'avais pas spécialement une mauvaise image de lui. Bien au contraire, je le savais intelligent et altruiste. Du peu que j'en avais vu à Poudlard, il n'était pas du genre à se vanter ou à dénigrer les élèves qui lui étaient « génétiquement » inférieurs. Parfois, il traînait avec la bande à Drago Malfoy, mais la plupart du temps, il restait seul – et ce de son plein gré.

Son caractère n'était donc pas un problème en soit… Mais je ne pouvais malgré tout pas estimé que ce garçon put être mon frère. C'était juste impensable, beaucoup trop bizarre et consternant.

« - Je vois… Et où est-il ? » Ne pus-je m'empêcher de lui demander.

« - Il avait entraînement de Quidditch cet après-midi. Tu le verras ce soir. »

J'acquiesçai pensivement. Ma confrontation avec lui ne m'angoissait pas autant que celle avec mes parents. Elle me semblait d'ailleurs plus étrange qu'autre chose. Et puis, c'était différent, étant donné que nous nous connaissions déjà, si je puis dire… Cependant, une question me turlupinait l'esprit depuis qu'Irina avait évoqué son nom. Je me risquai donc à la posée.

« - Irina… Théodore et moi avons le même âge. Est-ce que nous sommes… »

« - Jumeaux ? » Acheva-t-elle à ma place, un sourire encourageant aux lèvres. « Non, vous ne l'êtes pas. La vérité c'est que vous n'êtes même pas complètement frères et sœurs. »

« - Vraiment ? » M'étonnai-je, ses paroles défiant toute logique.

« - Oui… Car vois-tu, je ne suis pas la mère de Théo. Il est le fils d'Alicia et de Michaelis. » Expliqua-t-elle, l'air mélancolique.

« - Je ne comprends pas… Vous voulez dire que… Michaelis a deux femmes ? » M'étranglai-je, choquée.

Elle eut un rire cristallin. Cela me fit tout de suite comprendre que mon père n'était pas polygame, mais que cette histoire résultait d'autre chose. Irina continua à rire pendant un instant, devant mon air pantois. Puis, elle vint s'asseoir à mes côtés, sur le rebord de la fenêtre, et observa pensivement le jardin fleurit.

« - C'est une longue histoire… D'ailleurs, c'est à cause de ça que nous avons dû t'envoyer dans une autre famille. » Commença-t-elle, la voix triste.

« - J'aimerais savoir… Il faut que je sache. » Certifiai-je, déterminée.

« - C'est bien normal. Rester dans l'ignorance ne plaît à personne. » Plaisanta-t-elle, avant de se rembrunir. « Ca remonte à presque vingt-ans… Michaelis venait d'être marié à Alicia Wilt, une sorcière de haute lignée. Cette union était prédite depuis leur naissance. C'était comme on dirait, tellement évident que les choses n'auraient pas pu en être autrement. Ils n'avaient pas le choix. Pourtant, ils ne s'aimaient pas plus que comme des amis… » Commença-t-elle, l'air perdue dans de lointaine pensées. « C'est seulement un ans après ce mariage que j'ai rencontré Michaelis. »

« - Et vous êtes tombés amoureux. »

« - Oui. » Confirma-t-elle, un sourire tendre au visage. « Nous nous sommes côtoyés pendant quelques mois en cachette. Et un jour, j'ai découvert que j'étais enceinte… »

« - Ca a dû être un véritable scandale. » Fis-je remarquer.

« - Oh, pour sûr, ça en aurait été un si quelqu'un l'avait appris. J'aurais été reniée de ma famille, et Michaelis aurait tout bonnement été tué par le père d'Alicia. D'autant plus qu'elle était également enceinte à cette époque… Les Nott voulaient un héritier, et les Wilt ne crachaient pas sur cette idée non plus. Ils les avaient donc encouragés à en avoir un. »

« - C'est atroce… »

« - C'est ainsi qu'est l'univers des familles nobles… » Soupira-t-elle tristement. « Au début, je pensais avorter. C'était la solution la plus sage et la plus expéditive. Tout serrait rentré dans l'ordre. Mais, je n'en ai finalement pas été capable. Et Michaelis ne le voulait pas non plus… Nous avons donc décidé de garder cet enfant, en le cachant aux yeux du monde. »

« - Moi… »

« - Oui. » Affirma-t-elle, dans un murmure chargé d'émotion. « J'ai prétexté un voyage de plusieurs mois en Amérique afin que ma famille ne pose pas de questions. Tout s'est déroulé dans le plus grand secret. Et lorsque tu es née, nous t'avons confiée à Mr et Mrs Granger. Te placer dans une famille moldue était la meilleure chose à faire. Ainsi, personne n'aurait pu faire le rapprochement entre toi et les Nott. » Expliqua-t-elle encore, alors que la nuit commençait à poindre.

« - Et comment avez-vous finis par vous marier ? » Osai-je demander, rongée par une intense curiosité.

« - Alicia est morte en enfantant. » Répondis une voix grave, à l'entrée de la chambre.

Irina sursauta brusquement et je faillis tomber à la renverse par la fenêtre grande ouverte. Après avoir repris mes esprits, je remarquai que mon père se tenait dans l'encadrement de la porte et nous fixait. J'ignorais depuis combien de temps il était là. Je ne savais pas non plus s'il en voulait à ma mère pour m'avoir conté toute cette histoire. Mais voyant que celle-ci ne paniquait pas le moins du monde, je compris qu'il n'en était rien.

« - Elle a donné naissance à Théodore, mais n'a pas supporter l'accouchement. Elle était déjà faible avant ça, et toute la douleur qui en a découlé a suffit à l'entraîner loin du monde des vivants. » Continua-t-il, la voix étrangement sereine et triste. « Quelques années ont passé, et finalement, j'ai pu me marier avec Irina. »

« - Nous ne pouvions cependant pas aller te chercher pour te ramener parmi nous… Les gens auraient compris et il était encore trop tôt. Aujourd'hui c'est différent. » Reprit ma mère, presque mélancolique.

« - Nous ne sommes plus reliés à nos familles respectives, étant donné que nos prédécesseurs sont morts. Tu peux donc être une Nott sans que personne ne s'en indigne Et nous en sommes très heureux… » Acheva Michaelis.

J'étais encore sous le choc. Moi qui espérais juste savoir si Théodore était mon frère jumeau, je venais d'entendre les raisons de mon adoption. Ca faisait beaucoup en une fois, mais j'étais malgré tout soulagée. Le sentiment d'ignorance, presque de colère, qui m'habitait depuis presqu'un mois s'envola en un battement de cil. Cette révélation était finalement l'histoire de mes origines, et j'étais vraiment heureuse de pouvoir enfin la connaître. J'avais d'ailleurs la nette impression qu'une barrière entre mes parents et moi venait de se briser : celle du secret.

« - Merci… J'y vois plus clair maintenant. » Admis-je, en leur souriant timidement.

Ils semblèrent étrangement soulagés. Certainement devaient-ils craindre que je leur en veuille de m'avoir infligée ça. Mais je comprenais… C'était d'autant plus limpide qu'une histoire d'amour en était à l'origine. A leur place, j'aurais certainement fait la même chose. Ils avaient agit dans leur intérêt, mais aussi pour mon propre bien. Et, qui sait, en me faisant adopter, ils m'avaient peut-être même sauvé la vie. Je n'osais qu'à peine imaginer ce que les Wilt auraient pu me faire, s'ils avaient appris mon existence…


Voilà ! J'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre. Je ne fais que poser les jalons de mon histoire, ce pourquoi il n'y a pas beaucoup d'action pour l'instant. Le prochain chapitre serra certainement plus fort en émotions, et donc plus intéressant. J'espère que vous n'hésiterez pas à me faire part de vos avis, qu'ils soient bons ou mauvais. A très bientôt pour la suite =)