Bonjour à tous! Me revoilà, avec une nouvelle fiction. L'idée m'est venue en lisant la fiction de Nathalea, Sunlight, qui pourtant n'a pas grand chose à voir avec celle-ci. Si vous avez le temps (et le cœur bien accroché) n'hésitez pas à aller lire sa fiction qui est tout simplement géniale. Enfin bref, parlons plutôt de l'histoire que je vais vous faire partager! Elle se compose de onze (ou douze je ne suis plus certaine) chapitres. La trame de l'histoire est écrite mais je n'ai rédigé pour l'instant que les trois premiers chapitres, du coup ne vous étonnez pas si à partir du quatrième chapitres ceux-ci sont publiés moins régulièrement (et puis avec la rentrée qui va arriver je vais avoir moins de temps à consacrer à l'écriture malheureusement). Je pense poster un chapitre par semaine (ou toute les semaines et demies si jamais je manque de temps). Sur ce, je vous laisse avec le premier chapitre et nous nous retrouvons à la fin!


« La solitude n'est pas l'absence de compagnie, mais le moment où notre âme est libre de converser avec nous et de nous aider à décider de nos vies. » Paulo Coelho


CHAPITRE I.

Six mois de solitude

Drago Malefoy avait toujours été habitué à la solitude. Depuis sa plus tendre enfance il était, la plupart du temps, seul. Il n'avait jamais aimé la compagnie d'autres personnes, pas même celle de ses 'amis' à Poudlard, pas même celle de ses parents. Il aimait être seul, se retrouver avec lui-même, sans personne pour le déranger. Il aimait pouvoir se plonger dans ses propres pensées, pouvoir explorer tous les recoins de son esprit. Il détestait parler ou même écouter quelqu'un lui parler. Il était bien mieux seul. Etre enfant unique ne l'avait pas non-plus aidé à devenir sociable. S'il voulait quelque chose, il n'avait qu'à demander à son père et il l'obtenait. Son père ne lui avait jamais rien refusé, et encore moins sa mère. Il avait toujours été traité comme un roi. Il avait toujours été un prince. Jusqu'à la guerre.

La guerre qui avait pris fin un an et demi plus tôt, l'avait changé. Complétement. Désormais, il n'était plus ce petit garçon pourri gâté qui prenait tout le monde de haut. Il n'était plus le garnement qui n'en faisait qu'à sa tête, qui n'obéissait à personne d'autre qu'à son père. Non, cette personne était loin derrière lui, morte. Perdu à jamais dans le néant de l'existence. Perdu parmi des milliers d'autres enfants comme lui. Il avait laissé partir l'enfant qu'il était afin de pouvoir survivre. Afin de rester en vie, il était devenu un jeune homme terrorisé, obéissant à des ordres qu'il n'avait pas envie d'accomplir. La guerre l'avait brisé. Elle l'avait fait grandir trop vite, elle lui avait pris son innocence et le peu de ce qui restait de bien en lui. A la fin de la guerre, Drago aurait dû se sentir soulagé que tout cela soit fini, mais ça n'avait pas été le cas. A la place, il avait l'impression de n'être qu'un monstre. Il ne cessait de repenser aux victimes qu'il avait vu mourir, par sa faute ou non. Il avait leur sang sur les mains et ne pourrait jamais s'en débarrasser. Lui et son nom, si précieux à son cœur, étaient salis à jamais. Il ne pourrait plus jamais vivre comme il avait vécu avant la guerre. En quelque sorte, il faisait lui aussi, partie des victimes.

Après la bataille de Poudlard, qu'il avait déserté avec ses parents, étudiants et professeurs s'étaient attelés à la rénovation du château, espérant pouvoir le réparer complétement avant septembre afin qu'une nouvelle année puisse commencer, afin de pouvoir oublier toute l'horreur qui y avait eu lieu. Ils s'accrochaient à cela. Ils pensaient tous que rénover le château leur ferai oublier les morts. Ils s'accrochaient à quelque chose d'inutile. Drago savait très bien que cela ne servait à rien. Il savait qu'une fois le château de nouveau en bon état, personne ne serait capable d'y vivre normalement. Chaque couloir leur rappellerait un proche décédé. Chaque recoin leur rappellerait l'horrible bataille.

Drago n'avait pas pris part aux travaux. Il n'avait pas voulu sentir le regard des autres peser sur lui. Il n'avait pas voulu entendre tout ce qu'ils auraient raconté sur lui ou ses parents. Le professeur Mcgonagall lui avait pourtant envoyé un hibou, lui demandant de venir prêter main forte, mais il n'y avait même pas répondu. Il savait que même si elle déclarait le contraire, la directrice de Poudlard lui en voulait. Jamais personne ne pourrait le pardonner d'avoir été du côté du Seigneur des Ténèbres. Personne. Même lui n'arrivait pas à se le pardonner. Il n'arrivait pas à se pardonner d'avoir été aussi faible, de ne pas avoir eu assez de courage pour se rebeller. Il s'en voulait d'avoir plié sous les ordres de Voldemort, d'avoir fait le mal autour de lui. Ce n'était pas ce qu'il voulait. Il fallait être fou pour vouloir cela.

Durant tout l'été, il était donc resté au manoir avec ses parents. Le manoir, dans lequel il devenait de plus en plus difficile de vivre. La bâtisse dans laquelle Drago avait grandi avait servi de repère au Mage Noir. Il n'avait jamais vraiment eu de bons souvenirs d'enfance là-bas, mais après la guerre, c'était cent fois pire. Il ne supportait plus de rester dans l'immense salon qui avait servi de salle de torture sur des innocents. Il ne voyait plus que les victimes qui gisaient là, quelques mois plus tôt. Il revoyait Hermione Granger se faire torturer par Bellatrix. De toutes les fois où il avait vu quelqu'un se faire torturer, cette fois-ci avait été la pire. Voir la jeune femme se tordre sous les doloris de sa tante, l'entendre hurler, la voir pleurer, résister, cela avait été un calvaire pour Drago. Il n'appréciait pas la Gryffondor, loin de là, mais il la connaissait et c'était suffisant pour rendre le spectacle plus atroce encore que si elle avait été une inconnue.

Tout l'été, en faisant de son mieux pour ne pas penser à toutes ses horreurs, il avait attendu son procès qu'il savait proche. Seulement, aucune date ne lui avait été communiquée. Ce fut donc, malgré lui, qu'il était retourné terminer sa septième année à l'école des sorciers. Sa mère l'avait forcé à y aller. Elle lui avait dit que cela serait bon pour lui, que cela l'aiderait à reprendre une vie normale. Mais elle se trompait. Cela ne l'avait en aucun cas aidé. Il ne pouvait pas avoir une vie normale à nouveau, et encore moins à Poudlard. Mais, pour faire plaisir à sa mère, la seule personne sur Terre à l'aimer réellement, il été retourné à Poudlard, là où tout avait commencé.

Pendant toute l'année scolaire, il avait été insulté, regardé de travers, et même parfois battu, par les autres élèves qui ne lui avaient pas pardonné ses actes. Il avait souffert mais avait tout gardé secret. Il n'avait pas voulu en parler à un professeur, car au fond de lui, il était persuadé de mériter tout cela. La haine qu'il avait engendrée, il la méritait. Aussi, toute l'année, à chaque lettre qu'il recevait, il avait tremblé, de peur que ce ne soit une lettre du ministère, lui indiquant la date de son procès. Il savait pourtant que cela finirait par arriver. Indéniablement. Il avait été un mangemort, il portait la Marque. Il serait jugé quoi qu'il advienne.

La première lettre du ministère qu'il avait reçu, avait été pour lui annoncer que le jugement de son père, Lucius Malefoy, avait été prononcé. L'ancien mangemort avait été condamné à recevoir le baiser du Détraqueur. A la lecture de cette lettre, dans la grande salle du château, il s'était retenu de pleurer mais il avait croisé le regard d'Harry Potter, qui lui-même venait de recevoir une lettre du ministère. Alors, il avait fondu en larmes devant une centaine de jeunes sorciers. Certains avaient compris, d'autres pas, mais dans les deux cas, personne n'était venu le réconforter. Mais de toute façon, si quelqu'un était venu, il l'aurait repoussé. Il ne voulait pas de la pitié des autres. Selon la lettre, son père serait exécuté à la fin de la semaine et il pouvait y assister s'il le voulait. Evidemment, il n'y avait pas été. Il n'aurait certainement pas supporté de voir l'âme de son père être arrachée par ces créature monstrueuse. Cependant, il n'avait pas pu s'empêcher de se demander ce qu'avait fait sa mère. Avait-elle assisté à cela ou était-elle restée au manoir à pleurer sur le sort de son mangemort de mari ?

Deux mois plus tard, en mai, le moment tant redouté était arrivé. Un hibou, le même qui avait porté la lettre à propos de son père, était entré dans la grande salle au moment du petit déjeuné et avait déposé, dans son assiette encore pleine, une enveloppe violette portant le cachet du ministère. Alors qu'il lisait, il pouvait sentir les yeux des autres élèves posés sur lui, et particulièrement ceux du fameux trio, qui savaient pertinemment ce que contenait la lettre. Son procès aurait lieu le lendemain et des Aurors viendraient le chercher afin de l'y emmener. Il savait ce qui l'attendait. Il savait qu'il recevrait le même châtiment que son géniteur, c'était une évidence pour lui.

Le lendemain, il n'avait pas pleuré lorsque l'on l'avait emmené au ministère en lui donnant des coups de pieds aux endroits les plus douloureux et en le traitant de mangemort. Il n'avait pas pleuré en voyant sa mère, tout de noir vêtue, un mouchoir essuyant ses larmes, assise parmi l'assemblée de témoins et de spectateurs trop curieux. Non, il réservait ses larmes pour plus tard.

Drago n'avait pas été surpris de voir Potter, Weasley et Granger dans la salle d'audience. Celui à la cicatrice avait un regard insondable, sérieux. Le roux avait l'air mal à l'aise et pressé de repartir. Quant à la née-moldue, elle avait l'air encore plus anxieuse qu'à la veille d'un examen. Elle se tordait les mains dans tous les sens et se mordait la lèvre inférieure nerveusement pour me pas que l'on remarque que ses lèvres tremblaient, comme si elle était sur le point de pleurer. Drago ne comprenait pas le comportement de la jeune femme. Elle allait voir son ennemi, celui qui n'avait rien tenté pour la sauver alors qu'elle hurlait de douleur dans son salon, être jugé et ensuite recevoir le baiser mortel, elle n'aurait pas dû être dans un tel état.

Drago savait que les trois héros de la guerre étaient là pour témoigner, seulement, il ne savait pas si c'était en sa faveur ou non. La logique aurait voulu qu'ils ne plaident pas en sa faveur. Ils étaient tous les quatre ennemis depuis leur rencontre, mais il sentait que cela ne passerait pas comme cela. Quelque chose dans l'attitude de la sorcière lui indiquait qu'ils n'étaient pas là pour aggraver son cas. Et il ne s'était pas trompé. Lorsque Potter s'était levé, et avait pris sa défense, il avait compris qu'il était sauvé. Personne n'oserait jamais contester l'avis de l'Elu. Le brun proposait que Drago finisse son année à Poudlard, puis soit transféré à Azkaban pour un an. Des cris de protestation avaient aussitôt jailli dans la salle d'audience. Des insultes également, mais par-dessus tout, un mot : « Mangemort ». Potter s'était alors assis, calmement, attendant le verdict, sachant très bien quel serait ce dernier. Comme Drago s'en était douté, le ministre n'avait pas contesté la volonté de l'Elu. Le marteau s'était alors abaissé et Drago était rentré à Poudlard, sous le regard surpris des autres élèves qui s'étaient sûrement attendus à ne plus jamais le revoir.

Il avait ensuite attendu qu'on vienne, deux mois plus tard, le chercher pour l'emmener à Azkaban. Bien sûr, il avait déjà entendu de nombreux récits sur la prison, que ce soit par son père ou bien par Bellatrix, mais jamais il n'aurait imaginé être aussi loin de la vérité. Cela faisait six mois qu'il était enfermé mais il avait l'impression qu'il était là depuis une éternité. Sans cesse, de jour comme de nuit, il était entouré de fous, qui hurlaient et riaient sans raison apparente. Pour les détenus qui étaient là depuis longtemps, ils n'avaient même plus rien d'humain. Ils se comportaient comme des animaux en cage, feulaient et crachaient sur quiconque passait devant leur cellule.

Ici, Drago n'était pas traité comme il en avait eu l'habitude. On le faisait se doucher une seule fois toute les deux semaines, à l'eau froide, en compagnie d'autres détenus. Le soir, on lui balançait sa nourriture, un bol de purée et un verre d'eau tout juste potable, comme on le ferait à un chien. Le premier mois avait été le plus difficile. On l'avait lâché parmi les prisonniers, tel un agneau parmi les loups. Dès le début il s'était senti vulnérable. Même si les autres détenus étaient les pires criminels qui soient, Drago n'était pas le bienvenu. Ils ne voulaient pas d'un mangemort chez eux. Durant les trente premiers jours, il s'était fait insulté et battu, sans qu'aucun gardien sorcier n'intervienne. Même eux ne voulaient pas de lui ici. Désormais, tout cela était fini mais il pouvait toujours voir la haine dans le regard des autres prisonniers.

Aucun traitement de faveur ne lui était accordé. Il n'avait même pas le droit de recevoir de visite ni de courrier. De toute façon, qui aurait envie de venir ici, pour le voir, ou même de lui envoyer du courrier. La seule personne susceptible de faire cela était morte il y a des mois… Un soir, un gardien était venu devant les barreaux de sa cellule de trois mètres carrés, et avait annoncé, sans ménagement : « Ta mère est morte sale enflure, assassinée. Tu es seul maintenant. Quand tu seras libéré, j'espère que tu subiras le même sort qu'elle. » Le gardien était parti et alors, Drago avait fait couler les larmes qu'il avait mises de côté durant son procès. Sa mère était morte. La seule personne qu'il ait aimé et qui l'ait aimé tout autant en retour était morte. Morte. Comme son père. Il n'avait plus personne. Plus de famille.

Depuis l'annonce de la mort de Narcissa, Drago n'éprouvait plus aucune envie de sortir d'Azkaban. Il serait aussi seul dehors qu'ici. Dans six mois, personne ne serait dehors à l'attendre. Il n'avait pas d'amis, pas de petite amie qui l'aime. Personne. Dehors, il n'avait plus que des ennemis, plus que des gens qui n'attendaient que de pouvoir lui faire subir le même sort que sa mère. Il préférait mourir ici plutôt que dehors. Au moins, ici, il était déjà en enfer.

Il maudissait Potter de l'avoir envoyé ici. Une fois le jugement prononcé, il avait cru qu'un an passé à Azkaban ne serait pas si terrible, qu'il valait mieux cela que de recevoir le baiser du Détraqueur comme Lucius, mais il s'était trompé. Il avait même remercié l'Elu d'avoir témoigné en sa faveur. Il n'aurait pas dû. Au bout d'une demi-année à Azkaban, Drago aurait tout donné pour recevoir ce fameux baiser. Il voulait quitter ce monde. Il était seul et ne le supportait pas. Bien qu'habitué à la solitude, celle-ci n'était plus supportable. Parmi les autres prisonniers, il avait l'impression d'être le seul à avoir encore toute sa tête. Mais l'avait-il vraiment encore totalement. Ne fallait-il pas être fou à lier pour préférer recevoir le baiser du Détraqueur plutôt que d'être libéré dans six mois ?

Un après-midi, alors qu'il ruminait dans sa cellule, le même gardien qui lui avait annoncé la mort de sa mère, vint lui ouvrir la porte. Que voulait-il encore ? Ne pouvait-il pas le laisser penser et déprimer tranquillement ? Drago se redressa sur sa paillasse, énervé et craintif à la fois, mais aussi curieux de savoir ce que l'homme avait à lui dire. Même pour lui annoncer le décès de sa mère, il ne lui avait pas ouvert la porte…

« Bouge-toi. Tu as de la visite. »

Mais qu'est-ce qu'il racontait ? Il n'était pas autorisé à recevoir de visite et puis de toute façon, qui voudrait venir le voir, lui, Drago Malefoy ?

« Je croyais que je n'étais pas autorisé à en avoir. » cracha le blond.

L'homme en face de lui lui lança alors un regard noir dans lequel on pouvait lire toute la haine qu'il lui portait.

« Faut croire qu'avoir l'Elu de ton côté est un avantage. Debout maintenant. »

Il entra dans la cellule du blond et le tira violemment par le bras, le faisant sortir de force de la minuscule pièce miteuse.


Alors? Qui vient rendre visite à notre Drago chéri? (je suppose que c'est évident mais bon...). Pourquoi cette personne vient-elle le voir? Dites-moi vos idées et vos impressions sur ce premier chapitre, que j'espère, vous avez aimé. A bientôt^^! -Plume224