Not Quite Friendship

Kisame n'était pas le genre à avoir des amis. Dans sa vision du monde, il y avait des rapports dominant-dominé, ainsi que des rapports prédateur-proie. A l'occasion des rapports prédateur-prédateur, le temps que les deux gars prennent la mesure l'un de l'autre et décident de se sauter à la gorge. Ou pas.

Avec Itachi, les choses avaient démarré sous le rapport prédateur-prédateur. Il l'avait dit franco au morveux – sérieusement, un gamin de treize ans comme partenaire ? Il n'avait pourtant pas une tronche à faire du baby-sitting, putain !

Cela dit, ce n'était pas comme si Itachi avait besoin d'une nounou : le môme ne se plaignait pas, ne récriminait jamais, et il accomplissait consciencieusement les besognes qui lui étaient assignées.

Un partenaire comme ça, on s'en plaignait pas. Surtout quand on comparait avec les deux autres zombies…

Tout de même. Kisame n'avait jamais tout à fait oublié le choc qui l'avait saisi lorsqu'il avait posé pour la première fois les yeux sur l'Uchiwa fugitif. Et de temps en temps, le malaise revenait, surtout lorsqu'il voyait son partenaire fatigué ou blessé.

Un malaise provenant du fait qu'en dépit de son statut de super-criminel – avec les dons qui allaient avec – et son intelligence déroutante, Itachi n'en restait pas moins un gosse avec un visage de petite nana, l'air de nager dans son manteau d'Akatsuki.

Kisame était un monstre. Ça, il ne l'avait jamais nié. On l'avait même encouragé à être un monstre. Mais il ne savait pas pourquoi, ça le travaillait de bosser avec Itachi.

Peut-être parce que le gamin était tout aussi bousillé que lui. Même s'il le montrait de manière différente. Peut-être que c'était ça qui poussait le porteur de Samehada à ne pas trop le bousculer.

Ce n'était pas de l'amitié. C'était juste que Kisame comprenait un peu. Et aussi parce qu'en dépit de tous ses grands airs, Itachi était à un âge où un type normal se souciait plus de se trouver une petite copine que d'échapper aux chasseurs de déserteurs.

Alors si l'Uchiwa avait besoin d'aide, il la lui donnerait. S'il le pouvait, bien sûr, parce qu'il n'était quand même pas supposé être un type bien. Mais il ferait de son mieux.

Il s'agissait de son partenaire, après tout.