La journée avait commencé comme les autres, si ce n'est que sa nuit avait été agitée. Une chose pareille ne lui était pas arrivée depuis des années, mais elle avait fait un rêve des plus explicites, contenant malheureusement quelqu'un qu'elle connaissait bien et surtout qu'elle voyait tous les jours, son supérieur, l'homme le plus sexy de toute la ville, le colonel Roy Mustang.
Et ce qu'il se passait entre eux cette nuit relevait fortement de la cour martiale, et devait même être illégale, sans compter le contexte particulier de l'armée. Elle en fut très surprise elle-même, ne pensant pas être capable d'imaginer des choses pareilles, mais à force de supporter les bavardages scabreux de ses collègues, et de son chef, elle avait dû apprendre pas mal de choses sur le sujet...
Du coup, elle avait du mal à rester concentrée aujourd'hui. Dès qu'elle le voyait, les images de son rêve revenaient en force, et avec elles, des bouffées de chaleur et de sensations, certes agréables, mais plutôt embarrassantes au bureau.
Comme tous les jours, les conversations allaient bon train dans l'équipe, mais elle ne prit pas la peine de les rappeler à l'ordre. Elle-même n'avait pas suffisamment la tête à remplir des rapports pour trouver l'énergie de s'occuper des autres. Le sujet du jour était, comme souvent, les déboires amoureux du lieutenant en second, un grand blond, fumeur invétéré, gentil mais un peu benêt, répondant au nom de Jean Havoc. Un nom qui lui allait à merveille.
Il racontait sa tentative désespérée pour trouver l'âme sœur, pour la sixième fois ce mois-ci, et comme personne ne semblait se soucier de ce qu'il disait à ses collègues, ses propos se firent un peu plus crus que d'habitude. Une phrase retint particulièrement l'attention de la jeune femme.
"Cette fois, les mecs, je ferai ce qu'il faut, mais je suis bien décidé à la mettre dans mon lit !!" Elle le regarda avec surprise, puis regarda son supérieur et les mots résonnèrent en écho dans son esprit. Le colonel crut qu'elle lui demandait d'intervenir avant que ça n'aille trop loin, mais en réalité elle pensait déjà à autre chose.
Elle aussi était bien décidée à le mettre dans son lit ! Enfin, non, non... Pas dans son lit dans le sens où... Oh et puis zut ! Il lui plaisait depuis des années, elle avait sagement attendu qu'il la remarque, mais s'il ne voulait pas faire le premier, tant pis pour lui. Elle en avait assez d'attendre. Les femmes ont des besoins ! Et tant pis s'il la prenait pour une fille facile. Bientôt dix ans qu'elle se retenait, alors elle avait le droit de se faire plaisir, non ?
Non ! Elle secoua vigoureusement la tête. Toute cette histoire était en train de la rendre folle. Non mais qu'est-ce que c'est que ce genre d'idée !! Elle n'allait quand même pas lui sauter dessus, ou lui arracher ses vêtements, l'embrasser et le... Stop ! Le rouge lui montait aux joues. Elle avait l'impression que tout le monde la regardait. Pourvu qu'ils ne sachent pas ce qu'elle avait en tête. Et là, son regard croisa celui de Roy. Elle fondit comme neige au soleil. C'était clair, il pouvait la prendre là maintenant, elle ne discuterait pas. Elle avait vraiment envie de lui. Mon Dieu, mais c'est de pire en pire.
Elle essaya de retrouver son calme et de penser à autre chose, mais de le voir là, en face d'elle la rendait complètement amorphe. Plus aucune volonté. Mais pourquoi avait-elle pensé à son lit... Elle se cacha le visage dans ses mains, et tenta désespérément de passer à autre chose. Elle en aurait pleuré. De rage et de frustration. Enfin quoi, ce n'était pas si important. Mais son ventre lui disait clairement le contraire. Elle se sentait comme une adolescente en proie aux hormones... Ou plutôt comme une chatte en chaleur avec un male dans la même pièce, mais l'impossibilité de l'atteindre.
Elle se leva et se dirigea vers les toilettes. Elle n'entendit même pas en sortant du bureau les questions de son supérieur. Elle devait se calmer, un peu d'eau fraîche lui ferait du bien. Une grande douche froide surtout. Et sans Roy pour lui frotter le dos... Elle accéléra le pas. Ca devenait sérieux.
Arrivée au lavabo, elle enleva sa veste, se passa les mains et tous les bras sous le robinet, puis, après avoir posé sa barrette sur le rebord, se mit la tête sous le jet. Elle resta ainsi un bon moment, puis finit par couper l'eau. Elle releva doucement la tête et ne put retenir un cri en sentant l'eau froide lui dégouliner dans le dos. Ses cheveux étaient trempés et mouillaient complètement son t-shirt, mais elle ne réagit pas pour les sécher. Elle était bloquée sur le visage dans la glace. Roy était là, juste derrière elle. Aïe !
"Vous voulez m'expliquer ?"
Aïe ! Aïe ! Aïe ! Que lui dire ? La vérité ? Plutôt mourir. Un coup de chaud ? Pas très crédible... Vite trouver une idée... Rien, le blanc. Elle était incapable de parler. Le brasier en elle reprit immédiatement. C'était même encore pire maintenant qu'elle était mouillée. Ses sens étaient en éveil, son t-shirt lui collait à la peau, elle était moite, et il ne regardait qu'elle.
Elle était trempée et moulée dans son haut noir. Mais pourquoi fallait-il qu'il soit noir... C'est bien le blanc, c'est joli. Et quand c'est mouillé... Non, ne pas avoir ce genre d'idées à propos d'elle, c'est un lieutenant, tireur d'élite qui plus est. Et sa subordonnée. Mais c'était plus fort que lui. En plus avec ses cheveux ébouriffés, elle était on ne peut plus désirable. Il s'approcha d'elle et poussa une mèche de cheveux collée sur son front. Subitement, il adorait l'humidité, et l'eau en général. Plus aucun soucis pour se mouiller les mains...
Liza paniquait. Son cœur battait à tout rompre. Elle ne savait absolument pas quoi dire. Elle était là, trempée jusqu'aux os dans les toilettes de la base, avec son supérieur, mais surtout son plus grand objet de fantasmes qui semblait ne pas vouloir rester loin d'elle et qui voulait une explication pour son comportement pour le moins inhabituel. Elle était pétrifiée.
"Alors ?" Il s'impatientait. Mais en même temps cette situation l'amusait. Elle avait perdu son masque froid et affichait enfin des émotions. Pour le moment la stupeur dominait, mais il sentait qu'il y avait autre chose, et il était bien décidé à savoir quoi.
Il s'approcha encore un peu, l'obligeant à reculer, mais elle était bloquée par le lavabo. Elle se retourna pour voir ce sur quoi elle butait, mais ce n'était d'aucun secours. Il était beaucoup trop près. Et pourquoi était-il venu la chercher ? Elle n'avait pas du s'absenter bien longtemps... Pouvait-il avoir deviné ce qu'elle ressentait ? Et dans ce cas, pourquoi l'avait-il suivi ? Lui aussi avait envie de... Non ! Oui, enfin, peut-être, les hommes sont toujours partant, mais pas avec elle. Ou alors juste comme ça, pas sérieusement. Remarque, elle s'en contenterait dans l'état actuel des choses. Cette pensée la fit encore rougir. Mais quelle idée ! En plus, il n'avait certainement pas ce genre de pensées à son égard, lui. Elle était juste une collègue de travail, rien de plus.
La voir rougir l'amusa. Il ne savait pas ce qui se passait, mais elle semblait en proie à un grand conflit intérieur, et s'il pouvait enfin la faire réagir autrement qu'en sortant les armes, il n'allait pas rater l'occasion ! Il pourrait même essayer de la séduire... Si elle se laissait un peu aller, elle était agréable à regarder, surtout maintenant qu'elle était trempée, et c'était une jeune femme adorable, intelligente, et belle à mourir.
C'était déjà la deuxième en moins de cinq minutes qu'il pensait à elle comme à une proie, et non plus comme à sa subordonnée. Il se laissait aller. Il faut dire qu'elle dégageait quelque chose de particulier. Déjà le matin il avait remarqué qu'elle était plus... attractive que d'habitude.
Il le regarda en retenant mal son sourire carnassier, et continua à insister :
"Lieutenant, je veux une explication. Vous quittez votre poste sans un mot, et vous restez enfermer ici pendant je ne sais combien de temps et je vous retrouve la tête sous l'eau... Je voudrais comprendre."
Elle était prise au piège. "Je..." Elle n'arrivait pas à parler. Sa voix restait coincée dans sa gorge. Elle ne pouvait pas lui dire. Elle secoua la tête et essaya de retrouver un semblant de dignité. Du calme les hormones !
"J'avais chaud et..." Sa voix sonnait faux, même à ses oreilles. Il ne la croirait jamais. D'ailleurs il la regardait avec surprise et amusement. Il était irrésistible comme ça.
"Lieutenant, je vous en prie." Il s'approcha d'elle en plus, si bien qu'elle sentait son souffle sur sa joue. Il se pencha pour lui murmurer : "Ca restera entre nous, je vous le promets." Il se redressa, pas mécontent du tout de l'effet qu'il lui avait fait.
Elle prit une profonde inspiration, et se lança dans une explication malheureuse et perdue d'avance.
"C'est à cause de ce que racontait Havoc, monsieur. Je crois que toute son histoire m'a mise mal à l'aise et j'ai eu besoin de m'isoler un peu et..."
Elle s'arrêta, se sentant complètement idiote. Pouvait-il vraiment la croire ? Elle était militaire depuis des années, elle en avait entendu d'autres ! Même si ce qu'elle disait n'était pas faux, le problème ce n'était pas tant les propos du sous-lieutenant, que ce qu'ils avaient réveillé en elle. Sa libido, déjà bien développée depuis la nuit passée, et qui n'avait vraiment pas besoin de ça.
Il la regardait l'air sceptique. Il savait qu'elle n'était pas très portée sur le sujet, mais il ne la croyait pas si prude. Elle ne pouvait pas avoir été choquée pour si peu. Il devait y avoir autre chose. Se pourrait-il qu'elle se soit sentie mal à l'aise d'entendre ce genre de commentaires pour une autre ? Pensait-elle qu'on le faisait aussi pour elle ?
"Vous savez, lieutenant, jamais ni moi, ni aucun des autres ne tiendraient un discours pareil vous concernant... Je sais bien que parfois nous disons des choses un peu... indélicates à l'encontre de la gente féminine, mais jamais nous ne dirions ça de vous."
Elle le regarda avec surprise, et eut du mal à ne pas rire. Pourtant, il la sentait plutôt vexée par sa remarque.
"Ne vous inquiétez pas, colonel. Je ne me fais aucun souci là-dessus. Pour tenir ce genre de propos sur moi, il faudra déjà que vous vous rendiez compte que je suis moi aussi une femme."
Elle l'avait dit sans rancune, ni méchanceté, mais il sentit tout de même un fond de dureté dans sa remarque. Il se rapprocha et lui répondit simplement en la regardant droit les yeux : "Mais pour ma part, je n'ai jamais eu aucun doute là-dessus."
Mais pourquoi avait-il besoin de la coller autant. Elle avait enfin réussi à se calmer un peu et à penser à autre chose, et voilà qu'il en remettait une couche.
Il voyait bien qu'il la troublait, et c'était plus parlant que n'importe quel aveu. Elle n'était pas dans son état normal. Non pas qu'il ne lui ait jamais fait aucun effet, mais en général, il en fallait beaucoup plus et la réaction était beaucoup moins violente. Au mieux, il l'avait fait rougir un peu en la complimentant de façon insistante et inattendue.
La plupart du temps, elle semblait indifférente à ses tentatives de séduction, mais aujourd'hui, et maintenant précisément, elle était complètement réceptive. Pourquoi ne pas en profiter ? Mais d'abord, il voulait la faire parler.
"Ecoutez, lieutenant, je veux bien croire que vous n'ayez pas apprécié les commentaires d'Havoc, mais vous êtes dans l'armée depuis suffisamment longtemps maintenant pour ne pas y prêter plus d'attention que ça n'en mérite. Vous n'êtes pas si coincée..." Aïe ! Mauvais choix de mots. En effet, elle se braqua et faillit piquer un fard, mais se contenta à la place de hausser les épaules.
"Je ne vais quand même pas être obligé de vous l'ordonnez, n'est-ce pas ?"
Là, elle paniqua. Elle ne pouvait désobéir à un ordre direct de son supérieur. Elle baissa la tête et commença à se résigner quand une lumière apparut pour la délivrer.
Quelqu'un venait de rentrer dans les toilettes. Une des filles du service téléphonique. Elle fut surprise de trouver ainsi le colonel dans les toilettes pour dames, et encore plus en le voyant coller à son lieutenant. Des rumeurs circulaient sur eux-deux, mais personne n'y croyait vraiment. Sauf que là...
Roy se retourna et regarda l'intruse avec mécontentement. Juste quand elle allait céder !
"Je... je suis désolée, mais..." commença la nouvelle arrivée, mais il ne la laissa pas continuer. Il s'approcha d'elle et lui fit un de ses sourires ravageurs.
"Il n'y a pas de mal, mademoiselle, vous ne deviez pas être au courant."
"Euh... non, enfin, si, j'avais entendu les rumeurs, mais je croyais..." Cette fois la blonde retrouva l'usage de la parole.
"Quelles rumeurs ?"
"Et bien le colonel et vous, vous êtes... comment dire... enfin, là vous faîtes bien..." Elle ne savait pas trop comment exprimer tout cela. La situation semblait claire.
"Vous croyez que le colonel et moi sommes amants ? Mais enfin vous êtes folle !" Bon, c'est pas comme si elle était vraiment contre, mais elle ne pouvait pas accepter que tout le monde pense une chose pareille et chuchote dans son dos alors qu'elle n'en profitait même pas.
"Ecoutez, je crois qu'il y a méprise complète. Je suis en plein interrogatoire et je vais vous demander de nous laisser. C'est de cela dont je parlais." Le colonel ne se laissa pas démonter et resta sûr de lui.
La réceptionniste les regarda tous les deux tour à tour, et remarqua que le lieutenant n'était pas dans son état normal. En effet, s'ils étaient en train de... elle ne serait pas trempée et ils n'auraient pas tous les deux encore leurs vêtements. Mais pourquoi interroger son lieutenant ? Il devait y avoir un problème quelque part. Elle aurait bien voulu en savoir plus, mais devant l'air courroucé des deux protagonistes, elle évita de poser des questions et finit par sortir en s'excusant.
Pour être sûr de ne plus être interrompu, Roy pensa à verrouiller la porte. Puis il rapporta toute son attention à sa subordonnée et sourit.
"Bien, alors, je veux une explication."
Elle le regarda avec frayeur, puis la peur laissa place à l'agacement. Cette fille allait certainement raconter ce qu'elle avait vu dans toute la base, et comment allaient-ils pouvoir se justifier ? Elle ne put retenir sa colère plus longtemps.
"Vous êtes inconscient ? Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait ? Déjà, il y avait des bruits de couloir sur nous deux, mais alors là, c'est bon, dans moins de dix minutes, tout le QG est convaincu que je suis votre maîtresse !"
"Ne changez pas de sujet ! En plus, je ne vois pas où est le problème, il y a pire comme choix, non ?" Il avait encore ce sourire en coin. Si elle ne se retenait pas elle le giflerait. Ou lui sauterait au cou. Il était insupportable, et à la fois, tellement irrésistible. Mais, deux secondes, il ne vient pas de dire qu'il y aurait pire comme choix? Comme choix pour qui ? Pour lui ? Non, il ne voulait sans doute pas dire... Encore que... Il était tout près d'elle, la collait, ne la lâchait pas des yeux...
Elle se calma un peu, et essaya une nouvelle approche. Peut-être finalement qu'elle pourrait le faire passer à autre chose.
"C'est facile pour vous. Je ne serais qu'une fille de plus dans votre tableau de chasse, ça ne pose aucun problème. Mais moi, je tiens à ma réputation. Je n'ai pas envie de passer pour la pauvre pomme qui s'est fait berner par le merveilleux colonel Mustang !"
Merveilleux ?! Non mais qu'est-ce que c'est que ce genre de phrase ? Et en plus, quelle réputation ? Celle de la fille la plus glaciale de la ville. Que personne ne peut approcher, toucher, embrasser...
"Et alors quoi, Hawkeye ? Vous vouliez que je lui dise que vous aviez pété les plombs pour une mauvaise plaisanterie, que vous êtes venue ici toute seule et que je m'inquiétais pour vous parce que vous n'êtes pas du genre à vous laisser aller pour si peu. Je voulais juste que vous m'expliquiez ce qui n'allait pas. Je n'ai fait que lui dire la vérité. Elle croit ce qu'elle veut, on s'en fout !"
"Mais je n'ai pas envie de passer pour ce que je ne suis pas !"
"Quoi ? Une fille facile ? Personne ne croit ça de vous." C'est le moins qu'on puisse dire. Même tout le contraire en fait.
"Non. Je ne veux pas qu'on croit que nous sommes amants " Alors que malheureusement nous ne le sommes pas et le serons sans doute jamais parce que les hormones et les rêves c'est bien beau, mais la réalité, c'est autre chose...
"Si ce n'est que ça le problème, ça peut s'arranger..." Il s'approcha d'elle avec toujours son même sourire et commença à lui caresser la joue. Elle se sentait fondre à une vitesse vertigineuse. Il ne pouvait pas suggérer ce qu'elle croyait. Elle devait se tromper, elle avait du mal comprendre... Il la bloqua contre le mur, collant son ventre sur le sien et enroulant son bras autour de sa taille pendant que l'autre jouait avec une mèche sur sa joue.
"Colonel, je..." Elle hésita. Devait-elle lui dire d'arrêter alors qu'elle en mourait d'envie ou le laisser faire ? Bien sûr une telle occasion en se reproduirait sans doute pas deux fois, mais ce n'était pas vraiment le lieu rêver pour une première étreinte. Surtout avec son supérieur. En plein milieu de la base. A quelques mètres de son bureau.
"Si vous me dîtes ce qui vous est arrivé je vous libère." Il lui avait murmuré au creux de l'oreille, et elle sentait à nouveau son souffle sur son cou. Elle frissonna. Il restait pencher sur elle, ne lui laissant aucun moyen de s'échapper. Si elle lui disait la vérité et qu'il la libérait, elle serait humiliée à jamais, si elle le laissa faire, elle finirait par craquer et l'embrasser. Donc autant parler tout de suite.
"Promettez-moi que ça restera entre nous."
Il ne bougea d'un pouce mais promit.
"Et que vous ne vous moquerez pas de moi."
Il se redressa un peu pour la regarder. Elle avait pris une jolie teinte rosée, et se mordait la lèvre pour ne pas se laisser complètement aller.
"Il y a de quoi rougir ?" Il ne put retenir un sourire en la voyant se mordre un plus fort et acquiescer lentement. Il se pencha à nouveau sur elle pour lui dire : "Je vous promets que rien ne sortira de cette pièce et que je ne ferai rien pouvant vous mettre mal à l'aise. Ca vous va ?"
Elle prit une profonde inspiration, et le regardant droit dans les yeux finit par répondre dans un murmure : "Colonel, j'ai envie de vous..."
Il la regarda avec surprise, et son sourire s'étendit un peu plus. Elle baissa les yeux et sentit les larmes lui brûler les paupières. Pourquoi avait-elle craqué ? Elle ne pourrait plus jamais le regarder en face après un tel aveu... Et en plus, il se moquait d'elle. Elle réussit difficilement à articuler : "Vous aviez promis..."
Il glissa une main sous son menton pour l'obliger à le regarder et lui murmura : "Je ne me moque pas. Et je crois même que je peux résoudre votre problème." Elle détourna les yeux et rougit encore un peu plus puis sentit ses lèvres se poser doucement sur les siennes. Elle resta figée.
Il se redressa et lui dit simplement : "Je ne veux pas passer pour un mufle encore d'avantage, et je sais que je ne vous ai pas encore invité à dîner, mais je vous le dis quand même. Lieutenant, j'ai très envie de vous." Il sourit encore une fois et l'embrassa à nouveau. Cette fois, elle lui rendit son baiser et profita du peu d'espace qu'il lui avait laissé pour glisser une main dans ses cheveux.
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Petite histoire gentillette sur mes deux soldats préférés. Je ferais peut-être une suite, mais je serais obligée de la classer en M... Je verrais suivant l'inspiration et l'intérêt des lecteurs.
A bientôt pour d'autres histoires !
