FOLIE

Ceci est un essai!


#Faculté de Médecine, une semaine après les examens blancs#

Mike venait de s'asseoir à coté de moi, un paquet de feuilles sous le bras. La tête dans les coudes, je ne n'y portai aucun intérêt, refusant le gobelet de café qu'il me tendait.

"Tu fais vraiment une tête d'enterrement Watson, ça ne va pas ? "

"Ai encore pas réussi."marmonnai-je sans relever les yeux de la table.

"Qu'est ce que tu as dis ?" demanda mon ami en secouant mon épaule.

"J'ai dis, je n'ai pas réussi l'épreuve sur les cadavres, pour la... non attends laisses moi deviner, vingtième, trentaine ou peut être quarantaine !" Crachais- je en tapant du poing sur la table, renversant le contenu du verre en plastique.

Mon camarade me fixait en silence, et comme si je ne venais pas de m'énerver il me répondit: "Bowling samedi." "Bordel Mike je ne peux pas, il faut que je réussisse cette épreuve."

"Tu te prends trop la tête, vas-y les yeux fermés."

"Peux pas! Ce sont des cadavres, c'est... perturbant."

"Je me demande comment tu as validé tes premières années..."

"Laisses tomber j'irai massacrer un énième cadavre ce soir."

"La morgue va être dépouillée."

"Tais toi Mike ça m'arrangerait."

"Je crois que j'ai une solution pour toi." Je tournai la tête vers lui, curieux de savoir ce que ce pauvre idiot était capable de me proposer.

"Tu comptes m'aider ?"

"Oui, vas à la morgue ce soir, vers minuit."

#Morgue, minuit trente#

J'entrai dans la salle stérilisée, enfilant mon unique blouse blanche.

"Mike tu es là?"

Grand silence, j'allumai les lumières appuyant sur l'interrupteur. Les spots clignotèrent quelques secondes, puis éclairèrent la totalité de la pièce. Il n'y avait personne, sauf le corps d'un jeune garçon brun nu sur la table.

"Mike c'est une blague hein? Tu te caches?"

Je m'avançai vers le corps sans vie, droit comme un "i", les bras le long du corps, les pieds placés à 90 degrés. Il émanait de lui une froideur qui me glaçait le dos. Heureusement, il avait les yeux fermés. Je n'aurai pas supporté son regard sur moi, alors que j'allais le charcuter. Cela me désolais presque, de devoir découper un corps parfait. De grandes jambes fines, une silhouette svelte, de longs doigts de pianistes collés au froid de la table. Mes yeux tombèrent sur le dossier à côté de sa tête. Un petit mot y était écrit à la main Bonne chance. Mike Je déballai le dossier, lisant à voix haute les grandes lignes, me persuadant que je n'étais pas seul en compagnie d'un mort.

"Sherlock Holmes, 22 ans, jeune, études non spécifiées, famille introuvable, cause de la mort: overdose, remarque: cicatrice de piqures au niveau des avant bras, drogues fortes."

Je rebaissais les yeux sur le mort, jeunesse gâchée par des addictions plus stupides les uns que les autres. J'aurai voulu l'engueuler, lui exposer les dangers de la drogue, mais il était déjà trop tard. Tout à coup, moi qui pensai ne pas rencontrer ses yeux de toute l'expérience, j'aperçus ses iris claires fixant le vide. Ohla ils étaient pourtant bien fermés il y a encore quelques minutes? Comment? Ils ne venaient quand même pas de les ouvrir. Je sentis l'adrénaline monter en moi, le stress statufier mes muscles. Reculant de quelques centimètres. Tout aller très bien John.

C'était juste ton imagination trop débordante qui faisait des siennes. C'était tout à fait normal d'avoir peur quand on était en pleine nuit en compagnie d'un cadavre. Il devait les avoir déjà ouverts. Voilà, je n'avais tout simplement pas fait attention. Prenant mon courage à deux mains, j'enfilai des gants, saisis mon cutter propre, et entaillai la peau au niveau du torse. Un filet de sang roula sur lui, se séparant en deux ruisseaux lorsque qu'il rencontra son téton. J'observais la rivière rouge sur le tableau blanc. Mon regard se posa de nouveau sur ses yeux. Ses pupilles étaient plus dilatées. C'était un phénomène assez étrange.

Je postai mon visage en face du sien, scrutant chaque détail de son visage impeccable. J'avais entendu d'une légende, disant que plus l'arc de cupidon était prononcé, plus la personne était capable d'aimer. Le sien était si bien dessiné que j'avais envie d'y poser mon doigt, touchant l'interdit. Quand mon doigt se posa sur ses lèvres, chose encore plus effrayante, il cligna des yeux. Et à ma connaissance, aucun, je disais bien aucun mort ne cligne des yeux. Effrayé je m'éloignai en hurlant, plaquant une main sur ma bouche à la dernière minute.

Oh mon dieu oh mon dieu, il était vivant! Il semblait revenir des morts, inspirant un bon coup. Il était aussi paniqué que moi. Mais il ne bougea pas. Je me rapprochai, me penchant au dessus de lui.

"Est ce que ça va?" Il cligna une fois des yeux.

"Ça veut dire oui?" Il cligna une fois encore, une seule.

"Est que tu peux bouger autre chose que les yeux" Il cligna deux fois cette fois ci. NON. J'acquiesçai observant son état, et posai ma main sur la sienne.

"John Watson, je vais t'aider"