Chapitre 1

Disclaimer: L'univers et les personnages ne m'appartiennent pas, ils sont à JK Rowling.

Deux mois de paix.

C'était ce que se disait Hermione Granger en se regardant dans le miroir. Il était 7h30 et dans quelques heures, elle serait dans le Poudlard Express qui l'emmènerait à son collège pour qu'elle puisse refaire sa septième année en compagnie de ses amis Harry Potter, Ginny et Ronald Weasley. Elle était partie, avec ses amis, à la recherche des Horcruxes pendant près de dix mois avant de pouvoir tuer Voldemort. La bataille finale avait fait de nombreux morts dans les deux camps, mais heureusement pour la jeune fille, personne de ses amis proches ou de sa famille n'avait été touché. Cependant, de nombreuses personnes avaient frôlé la mort comme par exemple Severus Rogue. Cet homme était un miraculé de la guerre! Voldemort l'avait appelé dans la Cabane Hurlante l'avait tué et était parti. C'était à ce moment qu'Harry, Ron, et Hermione étaient intervenus. La jeune fille s'en souvenait très bien.

Hermione et Ron suivirent Harry à l'intérieur de la Cabane Hurlante. Celui-ci était accroupi à côté de son ancien professeur et le regardait dans les yeux. Rogue lui donna ses souvenirs, dans son dernier soupir et Harry et Ron partirent. Quant à Hermione, elle hésitait entre partir avec ses amis ou rester tenter de sauver cet homme. Car oui, elle avait une idée pour le sauver, mais d'une part elle ignorait si ça allait marcher et d'une autre, elle ne savait pas si elle devait sauver son ennemi. Sa conscience emportant sur sa raison, elle chercha une fiole de larmes de phénix dans son sac brodé de perles, se pencha sur l'homme désormais inconscient et appliqua les larmes sur son cou ensanglanté. Elle retint sa respiration, puis voyant sa blessure se refermer, souffla un coup priant pour que cela marche. Puis, décidant que les autres s'inquiétaient pour elle, la jeune femme fit léviter le corps de son ancien professeur et l'amena à l'étage où elle le laissa se reposer sur un vieux lit. Se retournant une dernière fois depuis la porte, elle partit en priant Merlin pour que cet homme survive.

Et cela avait marché! se dit Hermione qui continuait sa contemplation dans le miroir de sa chambre.

Après la bataille et sachant désormais la vérité sur lui, elle était allée voir s'il était toujours vivant et quelle ne fut pas sa surprise en voyant son torse se soulever au rythme de sa respiration. Elle l'avait amené à l'infirmerie de Poudlard à présent en ruine et avait supplié Mme Pomfresh de lui soigner ses autres blessures. Elle lui avait également demandé de ne pas lui dire que c'était elle qui l'avait sauvé. Hermione revint dans le présent en entendant deux petits coups frappés à sa porte suivis de cris de sa mère:

- Hermione! Dépêche-toi! Tu vas être en retard.

Hermione soupira et cessa sa contemplation pour s'habiller et descendre déjeuner. A 10 heures, ils entrèrent dans la voiture et se dirigèrent vers King's Cross. En arrivant là-bas un quart d'heure en avance, Hermione chercha Harry, Ron et Ginny des yeux, tandis que ses parents déchargeaient la voiture. Ce fut seulement après qu'ils aient passé le mur menant à la voie 9¾ qu'ils les virent. Hermione sauta tout de suite dans leurs bras. pour exprimer la joie de les revoir. Ils saluèrent leurs parents et montèrent dans le train. Malheureusement tous les compartiments étaient pleins. Quand finalement ils arrivèrent au dernier, ils virent qu'il n'y avait qu'une seule personne et se réjouirent. Mais leur joie disparut aussitôt en voyant l'identité de la personne. Severus Rogue. Les jeunes adultes se regardèrent comme pour se demander si cela valait la peine de passer le voyage avec lui, mais ils savaient au fond qu'ils n'avaient pas le choix.

- Qui veut bien entrer et lui demander si on peut s'assoir? demanda Ginny.

- Tu veux dire qui serait assez fou pour entrer et déranger le diable. Quelqu'un est d'humeur à subir ses sarcasmes? demanda Ron

Ron est vraiment...Ron, se dit Hermione. Il ne changera jamais.

Voyant que personne ne se portait volontaire, elle soupira:

- Poussez-vous.

La jeune fille entra et commença à parler:

- Excusez-moi professeur, est-ce qu'on peut s'assoir ici? C'est que tous les compartiments sont...

Mais elle ne put aller plus loin, car Rogue plongea ses yeux onyx dans les siens, noisettes. C'était la première fois qu'il la regardait depuis qu'il avait failli mourir. Il la regardait intensément, empêchant Hermione de faire un moindre geste ou de dire quoi que ce soit.

- Professeur? demanda Ginny coupant ainsi l'échange.

Rogue regarda Ginny et sans rien dire, retourna à la lecture de son livre. Prenant ceci pour une affirmation, Hermione s'assit en face de lui, suivie par les autres.

- Alors, commença Ginny une fois que tout le monde fut installé. Comment ont été vos vacances?

- Indispensables, fit Hermione sans hésiter.

- C'est vrai, acquiesça Harry. Je crois qu'on avait tous besoin de temps pour se reposer après tout ce qui s'est passé.

- Oui, affirma Ron. Vous croyez que cette année sera tranquille?

- Bien sûr que non! s'exclama Hermione. Une année à Poudlard sans danger, vraiment? C'est pourquoi j'ai longuement hésité avant de revenir. J'en ai un peu marre de toutes ses aventures.

- Quel pessimisme Hermione! s'exclama Ginny. Moi je dis que tout ira bien. Après tout, Vous-Savez-Qui est mort et les Mangemorts les plus dangereux sont à Azkaban. Que pourrait-il nous arriver de plus?

- Je ne sais pas. C'est juste que j'ai pris l'habitude de voir une année à Poudlard comme une année pleine d'aventures. Je n'arrive pas à concevoir l'idée de rentrer à Poudlard et d'en ressortir sans avoir dû échapper à la mort ou autre fantaisies.

- C'est pas faux, affirma Harry en souriant.

Le sujet fut clos et Hermione regarda la personne en face d'elle. Rogue était le même que dans ses souvenirs. Personne n'aurait pu croire qu'il avait échappé à la mort. Mais que faisait-il ici? Le Poudlard Express était réservé aux élèves, alors pourquoi il s'y trouvait aussi? Hermione hésita à lui demander. Mais ça ne la regardait pas. Elle s'imagina deux secondes, Rogue en tenue d'écolier, un sac beaucoup trop lourd pour lui, allant en cours. L'image la fit rigoler mentalement. Finalement, sa curiosité l'emporta et elle demanda avec le plus de politesse possible:

- Monsieur? Pourquoi êtes vous là? Je veux dire le Poudlard Express est réservé aux élèves, donc...

Rogue quitta son livre pour la regarder dans les yeux. Il eut un rictus moqueur et Hermione se prépara mentalement au sarcasme qui suivrait.

- Tiens donc, voilà enfin quelque chose que Miss Je-Sais-Tous ignore. Votre année buissonnière vous a-t-elle enlevé le peu d'intellect que vous aviez? Bientôt vous deviendrez aussi stupide que vos amis. Croyez-vous vraiment qu'on va laisser une bande d'adolescents dirigés par leurs hormones seuls dans un train pendant des heures? Ce serait un miracle s'il n'y a aucune mort. Il faut quelqu'un pour vous surveiller. Surtout avec Potter, Weasley, Londubat et Finnigan dans le train. Ils pourraient le faire exploser.

Hermione sentit la colère monter en elle et vit Harry et Ron serrer les poings pour s'empêcher de répondre. Voyant Ginny qui s'apprêtait à lui dire ce qu'elle pensait des voyages en train, Harry la devança et demanda:

- Comment savez-vous s'il y a un problème?

- Ma baguette se chauffe à chaque fois qu'il y a un problème. Maintenant si j'ai satisfait votre curiosité, pouvez-vous me laisser tranquille? Et ne me dites pas que vous ne saviez pas déjà tout cela. Si mes souvenirs sont bons et je ne doute pas que c'est le cas, je ne suis pas le premier enseignant que vous voyez dans le Poudlard Express. Vous m'avez juste fait perdre du temps.

Harry, Ron, et Ginny se regardèrent interrogativement, tandis que Hermione se mettait à réfléchir. 6ème année? Non. 5ème? Non plus. 4ème? Sûrement pas. La 3ème? Mais oui!

- Remus, dit-elle.

Les visages de ses amis s'éclaircirent pour s'assombrir immédiatement. En effet, Remus avait été un ami proche et fidèle malheureusement parti trop tôt. Il venait juste de connaître le bonheur d'avoir un fils et une femme, qu'on lui avait arraché la vie.

Au moins il avait connu l'amour, soupira Hermione dans sa tête.

Elle regarda par la fenêtre et grimaça en se rendant compte qu'à presque 19 ans, elle n'avait toujours pas connu l'amour. Elle connaissait tous les amours de ses amis. Ron avait été amoureux d'elle et était sorti avec Lavande. En ce moment, il n'aimait personne. Harry était sorti avec Cho et en ce moment il sortait avec Ginny, qui était elle-même sortie avec plusieurs garçons. Mais Hermione... personne ne semblait s'intéresser à elle. Bien sûr, il y avait bien quelqu'un qu'elle aimait, mais jamais ses sentiments ne seraient réciproques. La jeune fille regarda le paysage défiler pour finalement s'endormir.

Elle rêvait de la Bataille Finale. Tant de corps par terre! Des anciens camarades, d'anciens professeurs, des membres de l'Ordre du Phénix... Puis, un corps tombant juste devant elle. Le corps de Harry. Puis un autre. Celui de Ginny. Un autre. Ron. Ses parents. Et puis Rogue.

- Non! cria Hermione en se réveillant les larmes aux yeux.

- Hermione, ça va? demanda Harry inquiet.

Celle-ci se ressaisit et en s'apercevant que c'était un cauchemar, rassura ses amis.

- Où est Ginny? demanda-t-elle.

- Au toilettes, répondit Ron.

Hermione regarda finalement le professeur Rogue plongé dans son livre en face d'elle et se permit de le détailler. Il était très maigre et portait ses éternelles robes noires. Ses cheveux noirs éternellement gras encadraient la peau pâle de son visage. Elle s'apprêtait juste à repenser à son cauchemar quand l'ancien Mangemort lui dit:

- Veuillez cesser de me fixer immédiatement Miss Granger.

Hermione rougit jusqu'au oreilles et s'excusa dans un murmures. Elle avait espéré qu'il serait plus aimable avec elle, étant donné qu'elle avait témoigné à son procès pour l'innocenter, mais elle avait oublié qu'il s'agissait de Severus Rogue. Il ne l'avait même pas remerciée. Ginny revint enfin et Hermione put s'éclipser aux toilettes. Elle entra dans la cabine et se regarda dans le miroir au-dessus du lavabo. Elle était un peu pâle, ce qui était normal vu le cauchemar qu'elle venait de faire. Elle n'arrêtait pas d'en faire depuis la fin de la guerre. C'était toujours des cauchemars différents, mais ils montraient tous la mort de quelqu'un qu'elle appréciait. Elle espérait que bientôt elle pourrait dormir en paix. Elle se demanda ce que Rogue venait faire dans son cauchemar. Ce n'était pas qu'elle ne l'aimait pas - bien au contraire, elle l'admirait pour son courage - mais elle ne l'appréciait pas autant que ses parents ou ses amis. Bien sûr, elle avait été très perturbée en le voyant quasiment mort dans la Cabane Hurlante, mais elle pensait que c'était aussi le cas de Harry. La jeune fille se passa un peu d'eau fraîche sur le visage et sortit des WC. Alors qu'elle s'apprêtait à rejoindre son compartiment, une main se posa sur son épaule et le retourna brutalement en la plaquant contre la vitre du train. Hermione ouvrit ses yeux qu'elle avait fermé pas réflexe et pâlit en découvrant l'identité de la personne qui la tenait fermement. Blaise Zabini. Son pire cauchemar. Hermione referma les yeux, un flot de souvenirs qu'elle aurait souhaité oublier lui revenant dans la tête. Le manoir Malefoy. Bellatrix Lestrange la torturant. Zabini l'avait aussi torturé. Ils s'étaient rencontrés à la bataille finale et Hermione avait pu se venger en lui laissant une cicatrice sur la joue. Elle revint dans le présent en sentant une main claquer contre sa joue, puis la douleur imminente. Elle gémit de douleur en songeant au bleu qui apparaîtrait plus tard. Elle ouvrit péniblement les yeux pour rencontrer le regard glacial de son agresseur.

- Alors Granger, comment vas-tu depuis notre dernière rencontre?

Hermione ne répondit pas, trop occupée à ne pas gémir de douleur. En effet, Zabini lui tenait les poignets appuyés derrière son dos contre la fenêtre. Enfin, quand elle fut sûre que si elle ouvrait la bouche ce serait pout parler et non pour crier de douleur, elle lui répondit péniblement:

- Mieux que toi je suppose. Comment va ton père? Les cellules d'Azkaban lui conviennent-elles?

Zabini serra les dents de colère et mis les bras d'Hermione au dessus la tête de celle-ci, de façon à pouvoir tenir ses poignets d'une seule main. Puis il posa sa main libre autour du cou de sa prisonnière qu'il commença à serrer doucement.

- Attention à ce que tu dis Granger. N'oublie pas lequel de nous deux est en position de faiblesse.

L'air commençait à manquer dans les poumons de la jeune fille et elle sentait qu'elle ne tiendrait pas longtemps. Soudain son agresseur la relâcha et elle tomba par terre inconsciente.

Hermione ouvrit péniblement les yeux et se rendit compte qu'elle se trouvait dans un compartiment. Elle tenta de se souvenir de ce qu'il s'était passé. Elle s'était rendue aux toilettes suite à un énième cauchemar mettant en scène la mort des personnes qu'elle aimait. Puis tout lui revint d'un coup. Zabini. L'agression. Se relevant d'un coup, elle chercha automatiquement sa baguette dans sa poche et se rendit compte qu'elle ne l'avait pas.

- C'est ça que tu cherches Granger? demanda une voix qu'Hermione connaissait très bien.