Agnyeong !

Donc voici ma toute première histoire, et bien que j'aurais voulu commencé par une fanfic sur un manga ... Relire les livres de Mercy Thompson m'ont fait craqué et j'ai commencé à écrire sur ce genre là !

Voilà le résultat! :)

Le genre ? Un Yaoi ( pour ne pas changer :p ) donc homophobes s'abstenir, s'il vous plait.

De quoi ça parle ? Du fils d'Adam et Mercy, parce que je trouve qu'il n'y a vraiment pas assez de fanfic la dessus et que ces livres sont un chef-d'oeuvre ! Bon dieu !

Les personnages ? Les principaux sont tous deux des OC, donc le couple fait OC/OC, tout droit sortis de mon imagination un poil trop fertile !

Interdit au moins de 12 ans ! Je dis ça juste au cas ou j'écrirais des scènes un peu plus explicites ( qui risquent d'arriver :p ) et violentes.

Et euh ... Ah ! Je ne sais pas si vous avez lu Alpha et Oméga ( du même auteur ) mais vous serez un peu largué sur ce n'est pas le cas ... désolée ! Mais ne fuyez pas, peut-être que vous allez vous y retrouvé facilement ! :)

Bref, le monde appartient à Patricia Briggs et si parfois vous croisez des noms inconnus au bataillon, c'est normal, j'ai implanté des personnages de mon imagination pour le bien de l'histoire !

Brefouille, enjoy ! Bonne Lecture !


Chapitre 1

- Tu es méchant !

- Je sais. Grommelais-je.

C'était sa réplique favorite, étant étranger et ne sachant pas parfaitement maîtrisé l'anglais lors de sa première année en Amérique, sa seule insulte avait été celle-ci.

Il me la répétait tellement de fois en une seule journée qu'il la murmurait même dans son sommeil.

-Allez … S'il te plait … Juste une petite bouchée ?

-Va crever. Refusais-je en enfournant le dernier morceau de bacon.

Son visage se décomposa graduellement avant qu'il ne me saute dessus dans un hurlement guerrier. Un large sourire étira mes lèvres alors que je l'esquivais d'un simple bond.

Des têtes se relevèrent à l'entente de notre remue-ménage habituel, j'entendis même certaines personnes soupiraient d'épuisement, me faisant rire un peu plus.

- Reviens là, Satan ! Clama-t-il en me menaçant d'une fourchette.

- Laisse tombé, tu n'avais qu'à pas t'empiffrer avec tout ce qui traînait par là !

- J'ai un gros estomac … Se justifia-t-il en jetant un coup d'oeil a ce dernier, plat et musclé, comme d'habitude.

- Et moi je n'ai que ça le matin.

- Fais toi autre chose !

- C'est toi qui me dis ça ? M'insurgeais-je.

Il me tira puérilement la langue, et je me sentis obligé de lui rappeler son âge :

- Shin, tu as 25 ans, tu t'en souviens j'espère ?

- Techniquement et physiquement, j'en ai 17. Rétorqua-t-il avec un léger sourire amusé.

Ah oui, c'est vrai. Condition lupine !

- Donc tu me dois le respect, jeune homme. Reprit-il d'une voix se voulant autoritaire et mature. Tu dois respecter tes aînés !

- Et toi tes supérieurs hériarchiques. Fis-je, teintant mon ton du Loup.

Il ne tressaillit même pas, se contentant de pencher légèrement la tête en signe de soumission. Les autres personnes de la pièce – soit Darryl, Warren et un petit dernier, faisant partis des rangs depuis à peine 2 mois … Megan je crois – me jetèrent un coup d'oeil vaguement intéressé, plus curieux pour ce dernier.

Il devait prendre le temps de me connaître. Pour le moment, les nouveaux ne me voyaient que comme le fils de l'Alpha de la Meute du Bassin de Colombia et du célèbre Coyote, Mercedes Thompson.

Et oui, leur progéniture, c'est moi, et je peux vous dire que ce n'est pas tous les jours de tout repos !

Ceux qui pensent que c'est facile d'être à ma place, je les défies de le faire.

Même avant que je ne ne sois né, j'avais faillis perdre la vie plus d'une fois ! Et sortis du ventre de ma mère, j'ai subis trois tentatives d'enlèvements, rappelons le fait qu'à ce moment, je n'avais que 1 mois pour la première, 9 pour la seconde et finalement, 2 ans pour la dernière.

Et jamais pour la même personne … Vouloir attenter à la vie d'un bébé ! Faut vraiment être malade !

La seule chance que ma condition … particulière me fournissait était la protection étroite et effroyablement efficace de mon entourage.

Mais finalement, au fil de ma croissance, c'était devenu particulièrement étouffant. J'avais 18 ans à présent, et mes sorties étaient toujours scrupuleusement suivies.

Par Shin en personne, un Loup asiatique venant tout droit du Japon. Il s'était fais changer par un Solitaire en quête d'une meute, mais il s'était rendu compte que ce cabot mal lêché ( c'est affectueux comme surnom, je vous assure ! ) n'était pas vraiment normal …

C'était un Dominant, et il l'était un peu plus que le Loup en manque d'amour fraternel.

Bref, il avait été rapidement expédié dans la région – pour une raison inconnue qu'il n'avait jamais voulu me dire – et avait rencontré mon père.

Nous avions grandis ensembles … ou plutôt, j'avais grandis pendant que lui stagnait physiquement. Ce qui n'empêchait pas le fait qu'il soit particulièrement gamin !

Lorsque j'étais plus jeune, il s'extasiait devant ma croissance fulgurante à grands renforts de mimiques féminines, trop pour paraître dénuées de moquerie.

Bon, pour en revenir à ma condition. J'étais né avec énormément de pression sur ma partie animale. Mes parents souhaitaient que je sois Coyote ou Loup, humain n'aurait pas été une option envisageable, je pense. La déception aurait été grande.

Coup de chance – le seul que j'ai jamais eu dans ma vie pour le moment – j'avais bel et bien des gênes lupins. Mais le Coyote interférait aussi.

Résutlat de ses mélanges génétiques ? Je me transformais aussi rapidement et facilement que ma mère, et j'étais un grand Loup tout en muscles et fourrures, comme mon paternel.

On me qualifiait beaucoup de « Prototype parfait », lorsque les Loups de la meute se mettaient en tête de me charrier gentiment – ou moins, ça dépendait de la personne.

Les Louveteaux – les petits nouveaux de la meute, si vous préférez – avaient arrêté de chercher la bagarre lorsqu'à l'âge de 12 ans, je m'étais mis en tête d'apprendre le Taekwondo et le Judo en profondeur et de long en large.

Ma condition lupine étant particulièrement agréable concernant l'apprentissage de ce genre de discipline. Et puis, ils avaient compris que je n'étais pasle fils du couple Dominant pour rien.

Moi aussi, j'avais un instinct bien placé dans la hiérarchie de la meute.

Pourtant – et étrangement – je ne ressentais pas d'impulsions à faire se soumettre tout le monde devant moi. Et je n'étais pas un Oméga – même s'il y eu un doute pendant un long moment – c'était juste le côté pacifique et tranquille du coyote qui régulait l'impulsion de son grand cousin.

Du même coup, les dominants ne se méfiaient pas de moi et me laissais – généralement – tranquille.

- Arrêtez de faire les gamins … soupira Adam, descendant l'escalier avec flegme.

Mauvaise nuit, visiblement.

- C'est lui qui a commencé ! Fis-je en pointant Shin d'un doigt accusateur.

Certes, il ne semblait pas d'une humeur ravissante, mais ça n'empêchait pas le fait que j'ai hérité du caractère de ma mère et que – du même coup – faire doucement rager mon père était parfois trop tentant pour que je refoule une occasion.

Warren eut un léger sourire amusé en comprenant ma réaction, contrastant avec le visage exaspéré de Darryl.

- Caem. Gronda-t-il doucement en réponse à mon exclamation.

Je grimaçais et frappais l'épaule d'un Shin hilare du plat de la main.

Caem était mon prénom, et n'était pas d'une sonorité étrange pour rien. Il était tiré du gaélique, la langue maternelle de Bran, Samuel et Charles. C'était d'ailleurs même le Marrok qui m'avait appelé ainsi, après l'accord de mes parents, c'était devenu mon nom officiel.

Cela signifiait doux, beau, et je crois même que c'était plus celtique que galois … mais bon, ça ne faisait pas vraiment de différence !

Heureusement pour moi, mes parents étaient plutôt beaux, et je n'étais pas laid. J'avais hérité des cheveux noirs et brillants de Mercy, et d'iris dorés qui venaient du Loup d'Adam. Oui, je sais, encore une bizarrerie génétique !

Ça me donnait un regard légèrement effrayant, ils étaient vraiment intenses, même me regarder dans le miroir trop longtemps me flanquais parfois une chair de poule monstre !

J'avais une seule et unique fossette qui piquait ma joue droite lorsque je souriais – c'est à dire souvent. Et un corps bien formé de part ma condition. J'avais des traits plutôt fins mais qui restaient tout de même masculins.

Et une aura étrange qui m'enveloppait constatement. Le nombre de fois où on m'avait demandé – timidement pour la plupart – si j'avais rencontré un ennemi potentiel était beaucoup trop grand pour que je puisse m'en rappeler précisemment. Mon Loup – couplé au Coyote – était plutôt passif, même complètement blasé, mais il me garantissait une sécurité invisible avec ça, comme une sorte de brouillard protecteur qui disait clairement « Je suis sympa mais ne me cherchez pas trop ».

Ma partie lupine se fondait complètement dans ma propre personnalité, pas comme Charles qui avait Frère Loup, mais elle avait des sortes de périodes où elle se révélait plus indépendante. Généralement, c'était en présence d'un danger que je n'avais pas encore sentis et lorsque la Pleine Lune était proche.

- Bonjour les jeunes … Nous salua amicalement Mercy en aparaissant derrière Adam.

- Bonjour ! Répondimes nous, Shin et moi même, étant les seuls concernés par cette salutation familière.

- Bonjour. Fit-elle en direction des autres présences dans la cuisine.

- Salut Mercy, bien dormie ? S'enquit Warren.

- Pas vraiment … ( Un long baîllement appuya sa réponse.) Adam n'a pas arrêté de grogner.

Je me sentis vaguement concerné par le manque de sommeil de mes parents. J'avais passé la nuit chez un ami que je n'avais pas vu depuis deux ans, et mon père était particulièrement irritable lorsque je m'éloignais trop de la maison et d'un de ses Loups.

Mais je n'allais pas imposer Shin alors que Luc – ce fameux ami – ne le connaissait même pas !

- Je jure que je n'ai pas fais de bêtises. Fis-je avec sérieux avant de rire doucement. J'ai trop la flemme d'en faire de toute façon.

- Ta feignantise m'étonnera toujours. Pouffa Shin, mes parents sourirent de concert avec les trois autres Loups.

Détendre l'atmosphère était l'une de nos principales fonctions depuis que ma grande sœur, Jesse, avait quitté le nid familial pour aller s'installer à New York. Elle arrivait sur ses 28 ans à présent, et elle était partie vers l'âge de 21 ans.

Ça avait été dur de la voir prendre cet avion et nous laissés seuls responsables de l'ambiance détendue et zen. Les Loups n'étaient pas vraiment des partisans de la cool attitude.

- Qu'est ce que tu as fais chez Luc, alors ? M'interrogea Mercy en piochant dans une panière de brioches.

Je m'installais sur une chaise de l'ilôt pendant que Shin s'asseillait en tailleur sur le carrelage frais de la cuisine, s'attelant à mettre ses converses grises.

- On a joué aux jeux-vidéos … des trucs de mecs quoi. On a discuté sur sa vie en France. Il m'a dit que son père avait gagné un petit paquet d'argent au loto et qu'ils comptaient faire le tour de l'Europe.

- Ah, c'est sympa ça. Remarqua-t-elle dans un acquiescement appréciateur.

- Ouaip, surtout que maintenant que sa conne de …

- Caem. Me reprit Adam mâchinalement, lisant le journal.

J'envoyais une grimace ridicule à son encontre qui fit glousser ma mère.

- Sa … euh … ( Je me tournais vers Shin.) Maintenant je ne sais pas quoi dire pour la qualifier.

- Insupportable ? Irracible ? Incompètente ? Perfide ? Sadique ? Énnonça-t-il, se démenant avec ses lacets.

- Ah ! Perfide ! Approuvais-je. Sa perfide de belle-mère s'est faite renvoyer de leur maison, elle avait en tête de partir avec l'argent gagné.

- Pas très intelligent. Grogna Warren.

- Nop. Elle est maintenant à la rue, et Luc est abandonné sans Maman !

- Maman Maman Maman ! Chantonna Shin, amusé.

Je lui rendis son sourire.

- Il n'est pas trop malheureux, n'empêche, le bougre ! Il est bourré de tunes maintenant !

Oui, mon langage laissait à désirer, mais c'était surtout parce que je savais que ça taper sur le système de mon très cher père et qu'il aimait bien me faire une petite leçon de moral après. J'avais appris – avec les conseils de Jesse – que nous étions tous deux des enfants sans réels ambitions de vivre une « crise d'adolescence ». Peut-être parce que nous avions été élever dans un milieu où on n'avait pas le temps pour ce genre de futilité.

Mais Adam en avait besoin pour qu'il ne culpabilise pas trop de ne pas nous apprendre toutes ces petites choses qu'un père normal devrait faire naturellement.

J'avais donc pofiné ma technique d'adolescent en crise – de 18 ans maintenant, je pourrais enfin quitté cette habitude – pour son bien être. Mercy le voyait bien, et elle ne disait rien, souriant doucement dans l'ombre lorsqu'elle voyait que je faisais exprès de faire mon malheureux de la vie.

Il m'envoya d'ailleurs un regard lourd de sens, je mimais la culpabilité à merveilles, changeant même mon odeur.

Quand je vous dis que c'est toute une technique !

- Je ne le verrais sûrement plus. Ajoutais-je, baissant les yeux vers mes mains bronzées.

- Ne dis pas ça, je suis sur que tu pourras le revoir. Me réconforta Shin en sentant ma véritable tristesse.

Il tapota ma joue du dos de la main dans un geste fraternel, je lui montrais les dents avec amusement, feignant l'agacement.

Mercy pencha la tête et demanda :

- Au fait, c'est quand que tu reprends les cours ?

- Dans deux semaines. Fis-je en levant le même nombre de doigts. Pourquoi ?

Elle regarda Adam, attendant qu'il continue mais il lui fit signe de le faire à sa place.

Mon interrogation grandie, accompagnée d'un soudain intérêt.

- On aurait voulu t'envoyer chez Bran, ça fait longtemps que tu n'y as pas été. M'expliqua-t-elle.

Shin se redressa brusquement, mais jugula sa question pour éviter de manquer de respect envers mes parents.

- Hmm … D'accord … et … j'irais seul ?

- Non. On avait penser – même si ce n'est pas dangereux- que Shin aurait pu t'accompagner. Avoua Adam.

Mon ami lupin se décontracta et sourit joyeusement :

- Pas de problèmes ! J'ai hâte de gambader dans la neige !

- Vous ne venez pas ? M'étonnais-je.

Ils se jetèrent un coup d'oeil et je compris brusquement ce qui se tramait.

Il y avait un problème, et ils ne voulaient pas m'y impliquer. Le léger sentiment d'anxiété que je sentis du côté de Warren, Darry et Megan m'y persuadais. Cela me vexa et je me renfrognais. Même si j'étais leur fils, je restais un combatant non négligeable. Ma rapidité de transformation rajoutait dans le poids de mon utilité.

J'ouvris la bouche, prêt à refuser catégoriquement leur proposition mais Shin fut plus rapide. Il sauta sur ses pieds – toujours sur le sol – et ébouriffa ma tignasse noire en bataille.

C'était une habitude qu'il avait pris lorsque – plus jeune – je me faisais mal ou je n'étais pas prêt à lacher l'affaire avec quelque chose qui ne me plaisait pas.

Une manière bien à lui de désamorcer mon humeur de chien … qui marchait tout le temps, malheureusement.

Ce doux contact familier effaça mon envie de refus, je le fusillais du regard pour lui faire comprendre qu'il regretterait son geste plus tard.

Il sourit légèrement mais – étant son dominant – présenta sa gorge pour excuse.

Les personnes dans la pièce analysèrent l'échange avec intérêt. Je savais qu'être tactile entre Loups n'étaient absolument pas étrange – et le contraire aurait même était plus anormal – mais notre relation avait toujours été une énigme pour les autres.

Mélange étrange d'amitié franche et fraternelle avec un rapport constant de Soumis/Dominant.

Seuls nous, arrivions à faire une différence et savoir où était la limite. Elle était très, trèèès loin, et n'avait été franchie qu'une seule fois.

Shin n'aimait pas s'en rappeler puisqu'il avait beaucoup souffert de ma petite piqure de rappel sur qui était supérieur dans la hiérarchie de la meute.

- On part quand ? Grognais-je en lorgnant sur une brioche.

J'avais encore faim, après le petit déjeuner bien costaud que je venais de m'enfourner … je me déséspérais moi-même parfois.

Un soulagement collectif s'éleva dans la pièce en voyant que je ne posais pas d'autres questions plus délicates.

- Demain, si tu veux. Fit gentiment mon père même si je voyais que ce n'était absolument pas mon bon vouloir qui allait être pris en compte.

J'étais obligé d'être dès demain chez Bran.

- Je vois qu'on veut se débarasser de moi pour pouvoir faire des cochonneries hein ! M'exclamai-je brusquement, ne pouvant m'empêcher d'afficher un sourire plein de sous-entendus. S'il vous plait, pas de petit frère ni de petite sœur, je ne supporte pas les bébés !

- Tu es sûre ? Je t'aurais bien vu avec une petite sœur. Répliqua Mercy, hilare.

Je lui tirais puérilement la langue en guise de réplique.

Adam secoua la tête en riant et se servit une bonne grosse plâtré de bacons frétillants. Le ventre de Shin gronda et j'arquais un sourcil dans sa direction.

Il fit une moue piteuse et posa une main sur ses abdos :

- Je n'ai pas mangé beaucoup à cause de toi.

- Oh, pauvre petit chat ! Raillais-je.

- Miaou ? Tenta-t-il.

Je fis un « Tch » légèrement amusé quoique désespéré et me tournais vers mon paternel :

- Tu peux faire une autre tournée de bacon, s'il te plait ? Le chat a faim.

- Je crois qu'il reste de la pâté de Médée dans le placard. Annonça ma mère, sa voix prenant une légère fliction nostalgique.

Cette bonne vieille chatte était morte il y a de ça quelques années, et tous l'avaient réellement appréciés par la fait qu'elle n'ait pas peur des Loups.

- Bonne idée ! Ricanais-je, voyant le visage de Shin se décomposait.

Il savait que j'étais vraiment capable de le faire – s'en effraya.

Warren annonça qu'il devait partir retrouver son compagnon et Darryl s'éclipsa avec Megan pour aller au travail qu'ils faisaient dans la même société.

- Tu n'es pas sérieux ? Murmura mon ami.

-Si … J'attendis quelques secondes avant de pouffer. Bien sur que non, crétin.

Je lui frappais doucement la tête, même s'il était un peu plus grand que moi de quelques centimètres, il ne s'en ventait que très rarement. C'était pourtant tout a fait de son caractère mais pas avec ça, étrangement.

Le fait que je sois plus haut dans la hiérarchie devait sûrement avoir un lien.

- Mais tu sais que c'est pas mauvais !

- Parce qu'en plus tu as déjà goûté ? ( Shin éclata de rire.) Qui peut se dire une seule fois dans sa vie qu'il veut goûter de la nourritude pour chat ?

- Bah quoi !

- Il s'est trompé, il croyait que c'était une boîte de ragout. Avoua Mercy avec un sourire au coin.

- Aaaah … Arrête de faire comme si c'était fais exprès, tu es grillé.

- Mamaaan ! Geignis-je.

Elle se contenta de rire.

- Bon. Il faudrait peut-être mieux que vous alliez préparer vos affaires pour demain. Nous suggéra Adam en laissant tomber quelques bouts de bacons grillés dans l'assiette devant Shin.

Il s'inclina pour le remercier – il restait asiatique avant tout – et ses yeux bridés brillèrent d'envie.

- Merci papa, avec ça, je vais jamais réussir à le décoller de la cuisine !

- Mais si. Sourit-il. Le chantage est un bon moyen d'arriver à ce que l'on veut avec lui.

- Ah ! Tu n'aurais pas laisser ton doudou en haut ?

Je commençais à grimper les marches avant que Shin ne se rende compte de ce que je venais de dire. Il fondit sur moi en hurlant :

- Pas !

Le voyage en voiture avait été long. Et finalement, à une heure de la destination et sous l'accord de Mercy, j'étais sortis de l'habitacle pour me tranformer illico, bousillant au passage une chemise que j'avais reçu à mon anniversaire. Je ne m'en faisais pas trop pour ça jusqu'à ce que je me souvienne qui me l'avait offerte.

J'étais retourné sur mes pas en grognant de frustration. Je n'aimais pas blesser les gens, et je n'avais pas envie que Jesse soit triste à cause de cette foutue chemise …

Même si je me doutais qu'elle se contenterait de rire de bon cœur. Elle se fichait de ce genre de problèmes.

Mais je ne pouvais pas m'empêcher de culpabiliser.

J'étais donc arrivé à Aspen Creek sous forme lupine. Mon Loup avait la couleur la plus étrange du monde. Ça n'avait même aucun rapport avec le Coyote !

J'étais complètement blanc, sauf le bouts de mes pattes, mon museau et ma queue qui étaient roux. Oui j'ai bien dis ça, roux.

Mais ce n'était pas moche, loin de là. Et j'en étais plutôt satisfait.

Bon, l'inconvénient c'est que je ne ressemblais pas du tout à un Loup, même sous cette forme. On aurait plutôt dis … Un très, très gros chien avec des pattes aussi musclées et imposantes qu'un ours.

Ce qui expliquait pourquoi je me trimballais tranquillement dans la rue. La chose la plus étrange était sûrement les bouts de tissus que je tenais dans ma gueule.

Seul vestige de ma chemise grise à carreaux.

- Tiens … Ce serait pas Caem ? Fit une voix masculine.

Je dressais les oreilles et tournais seulement mon visage dans la direction de l'inconnu … que je reconnus immédiatement. C'était Asil, un Loup très âgé et ami avec Bran. Il était appelé le Maure et était craint, sa réputation n'était plus à refaire.

Moi, je l'avais toujours vu comme une sorte d'oncle un peu loufoque et taré sur les bords. Une personne marrante entre autre.

-Ah, je me disais bien que je t'avais reconnu. Une couleur aussi bizarre, ça n'aurait pas pu être quelqu'un d'autre.

J'éternuais, similant un rire. Il comprit mon ironie et sourit tranquillement. Il s'approcha et n'eut aucun besoin de s'accroupir pour caresser ma tête, au contraire.

Je lui atteignais facilement le bas du torse, mais je n'étais pas du tout effrayant pour lui, surtout avec des bouts de tissus dans la gueule.

- Qu'est ce que tu fais là ?

Je faillis lui grogner dessus pour lui faire remarquer que je ne pouvais pas parler.

Ma mère et Shin arrivèrent en renfort, les mains chargées de bagages.

- Ils viennent visiter la région. Ironisa Mercy.

Elle me lança un regard en biais en apercevant ma chemise détruite et camoufla un fou rire derrière une quinte de toux.

- Bran doit être chez lui, je pense. Expliqua Asil en répondant a la plaisanterie de ma génitrice par un léger sourire.

- Qu'est ce que tu fais avec ça ? S'enquit Shin en s'accroupissant pour être plus bas que moi.

Il prit du bout des doigts un bout de tissus qui dépassait et tira dessus. Je fis rouler un grognement dans ma gorge pour le mettre en garde, comme un jeune chien joueur.

Il m'offrit un sourire et … le prit à deux mains pour tenter de m'arracher de la gueule.

Je ne lâchais pas sous l'oeil blasé d'Asil et celui désespéré de ma mère.

-Au lieu de jouer à qui est le plus crétin des deux, dépêchez vous d'aller avertir Bran … même si je me doute qu'il l'est déjà. Grommela Mercy.

- Oui, Madame. Tout de suite, Madame. Fit Shin en imitant un salut militaire.

Il avait brusquement lâcher ma chemise et j'avais faillis tombé en arrière sous la pression. Je lui lançais un regard mauvais, renforcé par mes pupilles où brillaient toujours le Loup.

- Et plus vite que ça ! Rajouta-t-elle alors que nous marchions tranquillement vers la maison du Marrok.

Bran n'avait pas été particulièrement tendre avec moi lorsque – plus jeune – je m'étais mis en tête d'aller gambader avec les autres Loups. Je passais souvent mes vacances ici avant, avant que j'ai passé mes 14 ans et que je ne sois plus aussi friand des bois humides d'Aspen Creek qui avait perdu toute la majesté qu'un enfant pouvait leur trouver.

Bref, j'avais commis l'erreur d'aller courir et chasser avec les nouveaux. Ils n'étaient vraiment pas tendres avec moi, surtout en sachant que la plupart étaient là contre leurs grés. Charles m'avait vu passé rapidement à côté d'eux, les dépassant tous et hurlant comme un fou, gorgé d'excitation et du plaisir le plus lupin du monde : celui de courir dans les bois en quête d'une proie potentielle. Le Loup faisait entièrement partis de moi, bien plus intimement que ceux qui avaient du accepter la bête.

J'étais né avec lui, je n'en avais pas peur. J'aurais pu naitre complètement Loup – sans part d'humanité – que ça n'aurait rien changé, j'étais autant Loup qu'humain. Il n'y avait jamais de distinction. Enfin si, lors des soirs de Pleine Lune, et lorsque ma partie Coyote se faisait un plaisir de rappeler qu'elle était là, elle aussi. Plus pacifique, elle demandait moins d'attention mais la notion de territoire était beaucoup plus importante pour elle, étrangement, que pour le Loup.

Pour en revenir au fait qu'à mes 9 ans, j'étais passé sous le nez d'une meute en pleine chasse, Charles n'avait pas eu le temps de me rattrapper – il avait bien essayé pourtant – et j'avais été tout naturellement pris dans une sorte de jeu … barbare.

Les Louveteaux m'avaient suivis pour me punir de ma petite escapade et je l'avais amèremment regretter. Surtout que Leah menait la meute et que Charles était partis chercher Bran pour régler cette affaire en me laissant liguer à moi-même. Mais le Marrok – même s'il avait fait fuir mes poursuivants – s'était chargé de me faire bien retenir la leçon, histoire que je ne recommence plus.

À partir de là, mes relations avec lui avaient été quelques peu tendues. De mon côté, je lui en voulais beaucoup de ne pas s'être avant tout occuper de mes « agresseurs » et le Loup, en vieillissant et gagnant beaucoup plus en maturité que moi, gardait une très forte rancune.

Du sien, j'étais presque sur qu'il l'avait enterré dans un petit coin de sa mémoire et qu'il n'y pensait plus. Mais à l'âge de 9 ans, j'étais facilement blessé dans ce monde où tous me considéraient comme un priviligié et me traiter avec un cruel injuste pour un gamin innocent.

Autant dire que mon enfance n'avait été des plus roses.

J'avais finalement laissé cet épisode de ma vie de côté, mais ce n'était pas le cas de ma partie lupine. J'étais un dominant, on n'avait pas le droit de me remonter les bretelles pour une faute que j'avais commise par simple manque de maturité.

- On est arrivés. Fis-je après avoir pris forme humaine, nu.

Shin riva ses prunelles sur mon menton avec une intensité effrayante. Sa culture asiatique le rendait extrêmement pudique et il était mal à l'aise avec tout ce qui touchait à ça. Même dans son adolescence, il avait toujours été particulièrement farouche sur ce genre de choses. Le fait qu'il soit un Loup-Garou et qu'être nu était extrêment fréquent – voir peut-être même plus qu'habillé – ne l'avait pas aidé.

- Tiens.( Il me tendit sa veste en voyant que je ressentais légèrement le froid ambiant.)

Je le remerciais d'un mouvement de menton et farfouillais dans mon sac pour y dénicher un pantalon. Bran sortit de sa large maison après que j'ai finis de me changer et je devinais qu'il l'avait fais exprès. Il nous sourit gentiment en nous invitant à entrer.

Mercy arriva juste à ce moment et déposa un lourd sac dans le salon en soupirant bruyamment :

- Il est à qui ?

- Moi. Avoua Shin en levant la main d'un air coupable.

- Dis moi, tu as caché un cadavre à l'intérieur ?

- J'aurais bien aimé, ça m'aurait fais un encas pour la route. (En voyant ma mère faire les gros yeux, il s'éclaircit la voix.) Y a des armes.

- Des armes ? (Ce fut à mon tour de faire une mimique effarée.) Pourquoi ?

Bran ne s'occupait plus de nous – s'attelant à préparer un thé aux fruits rouges, vu l'odeur –, même si je me doutais bien qu'il écoutait tout très attentivement. On ne rentrerait pas chez lui avec des armes, surtout s'il ne savait pas à quoi elles allaient servir.

- Je dois m'entraîner, j'ai un tournoi de tir dans à peu près trois semaines. Je tiens à garder mon titre de champion tu sais. Et puis, c'est toujours rassurant.

- Un Loup n'a pas besoin de ça. Rétorquai-je. Tu as des crocs au cas où tu l'ignorais.

- Merci Caem, j'avais oublié ! Ironisa-t-il.

Mercy calma la légère tension qui persistait à s'installer en nous demandant d'aller ranger tout ça dans la chambre d'Hotel qui nous était attribuer.

La numéro 9, celle la plus proche de la maison de Charles et Anna.

Je sortis rapidement dehors. Une frustration intense me submergea sans que je n'en sache la raison. Elle me prit par surprise et je dus tourner en rond dans la neige pendant plusieurs minutes pour la faire disparaître. La vue devait être très amusante vue de l'intérieur puisque Shin sortit en ricanant doucement :

- Tu as du mal à te calmer ?

- À cause de qui, rappelle moi ?

Son air s'adoucit et il s'approcha un peu de moi.

Physiquement, mon ami asiatique était vraiment beau. Avec des cheveux décolorés qui lui tombaient dans les yeux, eux, d'une chaude couleur chocolat. Il avait un sourire rassurant et une présence charismatique. La condition lupine lui conférant un corps parfait, ce qui ne gâchait rien.

Je m'étais toujours interrogé sur le fait qu'il n'ait aucune compagne – et que j'en ai jamais entendu parler. Apparemment, il n'était pas intéressé par ça.

C'était vraiment étrange, on m'avait appris qu'un Loup cherchait une compagne, c'était presque viscéral. Alors pourquoi pas lui ?

- Désolé. Mais c'est aussi pour te protéger que …

-Me protéger ? Une colère sourde grimpa dans mes veines.

J'étais le plus Dominant, c'était à moi d'assurer sa protection. Il n'avait pas à s'en faire pour moi.

Il écarquilla les yeux en se rendant compte de son erreur et tenta de poser une main apaisante dans mes cheveux. Je l'esquivais d'un pas.

- Me protéger. Repris-je d'une voix menaçante. Tu ne me fais pas confiance pour te défendre dans le même sens ?

- Je n'ai jamais dis ça ! (Une lueur de panique alluma son regard et je vis le Loup se glisser dans ses yeux.) Caem, je n'ai jamais dis ça …

Je serrais les dents pour ne pas jurer comme un charretier et le regretter. Shin était mon ami, et je n'avais aucune envie de le blesser. Mais mon côté Dominant était profondément offensé.

Il ne me faisait pas confiance.

- Caem, je-

- Ferme là. J'ai compris. Aboyais-je, faisant volte face et me dirigeant vers la forêt.

Mes nerfs étaient trop à vifs, j'avais besoin de prendre de la distance.

J'avais horreur lorsque cette partie de moi ressortait, comme un défaut que je devais exposer de force. La honte de faire mal à un ami me fit courir un peu plus vite en direction des arbres, ignorant les appels de Shin.


Fin. ( Nooon je rigole, ce n'est que le premier chapitre, c'est pas encore finis ! )

Voilàààààà ! Alors Alors Alors ?

Je ne sais pas ce que vous en pensez, et j'espère ne pas vous avoir déçus ... Si c'est le cas, j'essayerais de m'améliorer à l'avenir !

Les commentaires sont toujours un petit encouragement mais ne vous sentez pas obligés, ce n'est que le premier chapitre ! :)

( Un auteur qui ne demande pas de commentaires ?! Oui je sais, c'est bizarre, mais les commentaires au début me stressent, parce que je ne sais pas ce qu'on va en dire et que ... bah je stresse :p Mais ils sont tout a fait appréciables donc n'hésitez pas ! )

Bonne journée/soirée/matinée !