Bonjour, bonjour!
Oh, ma première fic, j'en lacherais presque une larme! ;) Bref, merci d'avoir cliqué sur le lien, et j'espère que cette lecture vous distraira!
Rating: T, pour l'instant, mais il pourrait bien augmenter.
Notes: Ok, déjà, ouiii il s'agit d'une fic avec comme "couple" principal Tom Riddle et un OC... J'ai parfaiiitement conscience que c'est LE piège à Mary-Sue et je prie toutes les divinités ayant jamais existées que Sam n'en soit pas une. Mais si vous voyez quoi que ce soit d'un peu trop... "parfait"ou "agaçant", je vous en supplie, faites-moi signe! Ah et oui, une énième fic de retour dans le passé. Mais j'espère que j'arriverai à la rendre originale.
Ensuite, ce sera une fiction légère. Je sais qu'on parle de Tom Riddle a.k.a Voldemort et que ça devrait être une fic horriblement sombre, ténébreuse etc, mais ça manque, des fics marrantes avec lui en personnage principal ;)
Sinon, désolée pour les fautes d'orthographe qu'il parsèment FORCEMENT ce chapitre... J'ai vraiment, vraiment fait de mon mieux pour les supprimer!
Voilaaa il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne lecture, et franchement, j'accepte volontiers toutes formes de critique. ;) Donc n'hésitez pas à me laisser votre avis!
OULLLAA le DIsclaimer: Alors, rien ne m'appartient évidemment, sauf Sam!
Chapitre 1 : Où c'est finalement plus sympa de finir dans le passé que de mourir égorgée.
« - Attends. T'es quand même pas en train de rompre ? »
Yann ose me regarder l'air désolé. Désolé. Sérieusement, je trouvais mon idée plutôt maligne, moi. Vas-y sort avec un poufsouffle, de toute manière il te brisera pas le cœur ! Tout le monde sait que les poufsouffles sont gentils et compréhensifs et loyaux par dessus le marché ! Mais non, je suis apparemment tombée sur le seul poufsouffle de Poudlard qui est capable de jeter une fille le soir le plus dangereux de sa vie ( si on fait omission du soir où je me suis retrouvée à errer seule dans Londres à quatre heures du matin dans un état peu préconisé par l'Église chrétienne, amen.)
Enfin, l'un des soirs les plus dangereux de ma vie, et tout ça parce que, ce soir – date importante - Vous-savez-qui en personne vient faire un tour dans le château, et je sais pas, mais étant donné mes origines, je pense que j'aurais mieux fait de faire comme Potter et compagnie, c'est à dire : disparaître de la surface de la Terre et tout ça, en douce -bien sûr- . Je suis sûre que le seigneur des ténèbres ne sera pas très content d'apprendre (s'il l'apprend) que quelqu'un de mon espèce (c'est à dire née-moldue, ou si vous préférez sang-de-bourbe) a élu domicile dans son humble maison. Mais sérieusement, j'ai beau être la seule sixième année à avoir des parents moldus, il y en a plusieurs autres chez les jeunes (en quatrième année, ils sont quelque chose comme trois sur quinze!). Je vous le dis, le choixpeau magique s'est un peu ramolli niveau vérification généalogique des élèves.
Enfin bref, toujours est-il que comme je suis la plus vielle de tous ces faux-serpentards, je peux être sûre que je vais trinquer. Et mon pseudo petit-ami qui se la joue genre : « non, non j'ai rien à faire avec elle, Sam ? Jamais entendu parler », le soir où j'ai justement besoin de soutien ? C'est clairement dégueulasse. J'ai l'impression que c'est écrit sur ma tête que je suis une née-moldue. C'est comme s'il y avait des panneaux lumineux clignotant « ses parents sont moldus ! » à chaque fois que j'ouvre la bouche ! Bon... Ce n'est peut-être pas tout à fait étranger au fait que je sois toujours impressionnée en voyant les prouesses que sont capables de faire certaines personnes avec des baguettes. Ouais. Moi, si j'arrive à faire léviter quelque chose, c'est nouvel an. J'entends, la seule branche dans laquelle je ne suis pas totalement nulle, c'est histoire de la magie, simplement parce qu'il n'y a pas besoin d'utiliser sa baguette. (Et parce que, vu que c'est une des seules branches que je suis capable de réussir, je bosse ce cours comme une forcenée. Et oui, j'ai tout compris à la vie, qui sera ministre de la magie dans 10 ans ? C'est S.A.M. Ah, oui, juste, je suis censée mourir ce soir.)
C'est bête, quand même. Quand Zabini m'a prévenue qu'on aurait la visite du grand manitou, j'ai tout de suite su que j'avais des problèmes. J'ai entendu toutes sortes de rumeurs quant à ce qui arrivait aux sorciers d'origine moldue, et franchement j'aurais préféré ne rien savoir du tout, parce que je suis terrifiée à l'idée d'être démasquée. En plus, affront final, je suis à Serpentard. Mais si j'avais moyen de m'introduire dans le bureau de Rogue, là maintenant tout de suite, j'irais régler son compte à cet abruti de chapeau. Je pense que j'aurais tout à fait eu ma place chez les gryffondors. Ou les poufsouffles. Ou les serdaigles. (si on oublie le fait que je suis aussi compétente qu'un feuille morte) ... Pas que je n'aime pas les serpentards. J'imagine bien qu'on doit avoir l'air détestable de l'extérieur, mais franchement, de l'intérieur, on est plutôt sympa. Et on se soutient, il y a une sorte de solidarité. Je sais, par exemple, que si vous-savez-qui apprend que je suis une « sang-de-bourbe », ce ne sera pas à cause d'un de mes camarades. Mais bon, triste vie, je suis sûre que ce type est capable de sentir les antécédents familiaux à quarante kilomètres à la ronde.
« - C'est pas toi, le problème hein ! Je voudrais surtout pas que tu penses que c'est ta faute ! »
« - Yann, la ferme. Tu auras ma mort sur la conscience. »
Il me jette un regard horrifié :
« - Quoi ? Mais je n'en vaux vraiment pas la peine ! Écoute Sam, t'es une fille super, et tu rencontreras un mec bien mieux que moi ok ? »
« - Non mais j'suis pas en train de te dire que j'ai l'intention de me suicider espèce d'imbécile ! » lui dis-je avec force. Loin de moi était l'idée de faire un scandale dans la chambre commune des poufsouffles. Mais bon... « tu-sais-qui s'en chargera très bien tout seul. » et là, bam, regard super dramatique, et soupir à fendre le cœur. N'est-ce pas une jeune poufsouffle que je vois pleurer en arrière fond, horrifiée par ma vie sans espoir? Ah, non. Fausse alerte, je crois que tout le monde se fout que je vais RENDRE L'ÂME DANS MOINS DE TROIS HEURES.
« - Quoi, tu sais qui ? »
Oh. Yann n'était pas au courant ? Mais alors pourquoi est-il en train de m'annoncer qu'il désire cesser notre coopération sentimentale ?
« - Ouhou, Yann, tu-sais-qui, ce soir, dans le château, tu savais pas ? »
Il me regard l'air un peu confus :
« - Ben non, je te ferais remarquer que personne ici n'est dans ses petits papiers. »
« - Ouais ben en attendant, je vendrais poumon et foie pour être « dans ses petits papiers » comme tu dis! Non mais, plus important, si tu savais pas qu'il venait, pourquoi tu romps ? »
Apparemment notre petite dispute/discussion commence à rassembler un bon nombre première année. Et oui les enfants, les serpentards ne sont pas toujours de sales égoïstes qui ne traînent avec des poufsouffles que parce qu'il savent qu'ils ne se feront pas avoir par eux ! ... Hem.
« - Parce que ça ne marche pas entre nous... Tu vois ce que je veux dire ? Il n'y a pas d'alchimie... »
« - Épargne-moi ton baratin scientifique parce que... »
« -Sam, t'es fatigante. »
« - Pardonne-moi ? »
Non, mais il va falloir mettre les choses au clair assez vite, là. Moi ? Fatigante ? Non, non, non, je m'excuse alors, mais platement, jusqu'à poser avec délicatesse ma joue contre le sol... Mais je ne suis sûrement pas quelqu'un qui peut être qualifié de fatigant. Déjà que je suis limite l'incarnation vaudou de la paresse, que je passe mon temps à être assises en regardant les nuages passer dans le ciel, un air mélancolique sur le visage (je précise que ceci est une touche d'humour), je me qualifierais, si on me demandait mon avis, bien que ce ne soit présentement pas le cas, comme quelqu'un de facile à vivre, de pépère, avec qui on ne rechignerait pas de manger un bout de salami tout en écoutant de la musique classique. Alors, le « fatigante », il peut carrément se le foutre dans l'arrière train.
Yann regarde d'un air carrément gêné la foule qui commence sérieusement à s'agglutiner autour de nous. Peut-être que je devrais arrêter d'élever progressivement la voix, parce que hihihi, je pense qu'on doit m'entendre jusqu'au cachot.
« - Écoute, sérieux Sam, je suis désolée, mais je suis pas capable de te supp... »
« - MAIS QUOI ? » Ok, là j'ai peut-être sauté une étape en matière d'escalade vocale. Il vient de dire qu'il ne pouvait pas me supporter ? Alors que ça fait quand même pas une, pas deux, mais bien TROIS semaines qu'on est ensemble ? C'est à dire depuis le début de l'année ? Ce sale petit crétin, il mériterait que je lui envoie tous les sortilèges que je connaisse à la figure. ...
...
Réflexion faite, vu mes talents, ça ne serait pas une très bonne idée. Je ferais mieux de lui balancer une bonne. Vieille. Droite. Dans. La face.
« - Non, non ! Ce pas du tout ce que je voulais dire ! » s'exclame t-il en se pinçant l'arrête du nez. « Mais tu es beaucoup trop... Trop, pour moi ! En toute franchise, je pense qu'il te faudrait un mec capable de te calmer. »
Ok, j'en suis à deux doigts de ne pas le tuer. Me calmer ? Mais déjà que c'est monstrueusement misogyne un truc comme ça, mais en plus, comme je l'ai déjà expliqué en long en large et en impliquant une ribambelle de charabia mathématique, je suis CALME de NATURE. Faut lui faire entrer ça dans la tête comment ?
« - Bon écoute, de toute manière, c'est pas grave. C'est juste malheureux que je doive dès à présent trois gallions à Nott pour avoir gagné son pari. »
Bon d'accord, c'est tout sauf fair-play d'inventer soudainement une histoire de pari pour ne pas perdre la face. Mais mes chers, mon pauvre ego est malheureusement pour lui, déjà en dépression depuis le début de cette conversation. Ce n'est certainement pas le moment de perdre la face.
Inutile de préciser, j'imagine, le silence de la mort déshydratée qui s'est installé dans la salle commune. Enfin, disons qu'avant c'était un silence qui voulait dire quelque chose du genre de : « Oulala, une dispute, vite écoutons ça ! » et maintenant c'est plutôt un silence qui pourrait se traduire par : « Oh mon dieu la salope ! Dire qu'elle n'est sortie avec Yann que pour un pari ! Les serpentards sont tous les mêmes en fait ! Ah, au fait t'as acheté un nouveau rouge à lèvre ? »
Chose amusante, Yann est devenu livide. Ahah, personne ne peut gagner contre moi ! Personne!
« - Comment ça, un pari ? »
C'est le moment que mon attitude de garce-sans-nom, copieusement copiée sur celle de Morgane (ps, Ma trop meilleure amie, quoi lol lol) fasse son apparition. Si les poufsouffles se rendent compte que je suis en train de mentir pour ne pas passer pour la fille qui se fait briser le cœur, ben, c'en est fini de ma réputation.
Bon, je n'ai peut-être pas de réputation, mais ça pourrait nuire à ma réputation future. (quand je serai ministre de la magie par exemple)
« - Yann, Yann. » Je lui dit d'un air condescendant « tu ne crois tout de même pas que je supporterais la présence d'un... » je lance un regard méprisant à la foule, qui à l'air d'avoir envie de me tuer « poufsouffle, volontairement non ? »
Cette fois, j'entends distinctement un : « Sale conne ! » venant de l'assemblée. Est-ce que je viens de me mettre l'intégrité d'une maison de Poudlard à dos ? Je crois bien.
« - Sors d'ici, tout. De. Suite » articule avec peine (sous l'effet de la colère, hein ! Parce que ce ne serait pas lui qui serait triste, puisque MONSIEUR a décidé de me larguer. )
Je lui sourit, fait un petit signe de main à la foule, et disparais le plus vite possible.
C'est officiellement le pire jour de ma vie.
Dès que j'estime être assez éloignée du terrier des blaireaux (mmh, celle-ci est pas mal, il faudra pas que j'oublie de la ressortir) je quitte ma démarche de conquérante (qui doit plutôt ressembler à la démarche d'une abrutie finie) pour passer en stade de mollusque en phase de décomposition finale. A) Vous-savez-qui est de sortie dans Poudlard ce soir, ça craint. B) je viens de me faire larguer, alors qu'en toute honnêteté avec moi-même, j'aimais bien Yann. Ok, j'en étais pas amoureuse, j'avais pas de projet d'avenir sur plus de six mois avec lui, mais... Je l'aimais bien.
En d'autres termes, triste journée pour mourir.
Je soupir en marmonnant le mot de passe de la salle commune des serpentards : « Pura sangis melior est », comme quoi, les Carrow doivent carrément s'amuser en les inventant ces conneries de mot de passe, et me laisse tomber sur un des canapés. Il n'y a personne, évidemment, puisqu'un samedi après-midi, toute personne sensée est dehors en train de s'amuser comme des petits fous. Tout le monde sauf moi.
Je jette un regard désolé sur la salle commune. Adieu, salle commune dans lequel j'ai vécu tant d'aventures extraordinaires... Adieu, fenêtres par lesquelles j'ai regardé ces longs soirs de pluies... Adieu, tapis usé sur lequel je me suis maintes fois allongée pour faire genre que je suis trop bien pour les canapés, quoi. Adieu, tables sur lesquelles j'ai tant sué pour mes devoirs... Adieu... Morgane ma meilleure amie qui me regarde comme si j'étais complètement idiote... ... Morgane ?
« - Sam, il paraît que tu viens de te faire larguer. »
Je laisse échapper un soupire à faire fendre l'âme toute personne normalement constituée, malheureusement pour moi, Morgane est immunisée à mes charmes inter-galactiques.
«- Et que t'as utilisé une histoire de pari pour t'en sortir. »
J'hoche faiblement la tête, toujours en pleine contemplation de mes genoux. Je crois qu'elle commence à être désolée pour moi la coquine !
« - J'arrive pas à croire qu'ils ont marché. Le truc du pari, ça a été fait et refait. »
« - Et hoh ! » Je me redresse, carrément outrée : « Moi je trouve que j'ai plutôt fait preuve d'une ingéniosité à couper le souffle à la personne la plus ingénieuse de la Terre ! »
Morgane hoche la tête en levant un sourcil. Et oui, je l'impressionne. Je fais souvent cet effet sur les gens.
« - Abrutie » je l'entends marmonner. Mais je pense qu'elle a plutôt voulu dire « ahurie » et qu'elle définissait son état d'esprit après avoir entendu ce que j'avais à lui dire.
« - Enfin bref » Elle reprend. « ça va, toi ? Tu l'aimais bien, John non ? »
« - Alors d'abord ma cocotte » Je lui dis d'un ton docte « Il s'appelle Yann, pas John. John, c'est le mec de cet été, qui m'a larguée juste avant qu'il ne parte en vacance en Espagne. Tu te rends compte ? Quel con ce type, mais quel con ! »
« - Oui oui, peu importe » elle me répond. J'hésite un quart de seconde de lui faire remarquer qu'elle n'a apparemment pas été plongée dans la politesse étant petite. Mais je me ravise.
« - Et... Hum. Oui... Je l'aimais bien, enfin il était mignon quoi ! Mais me faire larguer le jour où je vais mourir ! Et mes parents hein ? Quelqu'un va y penser à mes parents ? Ils vont être détruits, oui Morgane, détruits d'apprendre que leur fille chérie leur a été enlevée pour la simple raison qu'ils ont été incapable de foutre la moindre magie dans leurs gènes. »
Morgane hoche la tête et ajoute : « T'inquiètes pas, je pense que tu-sais-qui, va aussi aller régler leur compte rapidement. »
Vu mon air horrifié elle ajoute :
« - Je plaisante, Sam, je plaisante. En plus, je sais pas pourquoi tu te considères dans un tel danger...J'entends si tu étais dans une autre maison, d'accord, mais là, t'es quasiment sous immunité diplomatique. »
La salle commune commence à se remplir, puisque l'après-midi commence gentiment à s'achever, et je remarque avec une certaine dose de fierté que la plupart des serpentards me regardent d'un air désolé. Bon, ils savent forcément que l'histoire du pari n'était pas vraie, et du coup ils savent parfaitement que j'ai le cœur brisé pour le jour de ma mort.
« - Tu rigoles ou quoi ? Je suis une trahison à moi toute seule ! Non je suis condamnée, condamnée. » Je lance un autre soupire tragique, espérant qu'un autre serpentard le remarque. Mais non, tout le monde vaque à ses occupations et moi lalala, je suis détruite de l'intérieur et personne ne s'intéresse à ma vie. Parce que, qui s'intéresserait à la vie d'une pauvre étudiante de sixième année dont le jour fatidique vient d'arriver ? Personne.
« - Je devrais peut-être me planquer dans la forêt interdite et revenir demain matin » je suggère en regardant Morgane.
« - Oui, excellente idée, va donc te faire tuer par toutes les horribles choses qui sont là dedans. »
J'hoche la tête. Elle n'a pas tort. En plus, c'est pas comme si je pouvais me défendre face à ces bestioles.
« - Ou dans les toilettes ? Personne ne va jamais dans les toilettes la nuit ! »
Morgane secoue la tête, et m'informe tout en ouvrant son sac qu'elle va faire ses devoirs plutôt que de m'écouter geindre.
Connasse. Je lui dis.
Salope, elle me répond.
Et ainsi de suite. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur Alice Carrow qui me propose aimablement de la suivre.
Tous les serpentards deviennent silencieux. Et moi j'ouvre la bouche, espérant pouvoir lui répondre quelque chose de bien pensé, mais rien ne sort. J'avais raison. J'avais RAISON. Je vais mourir.
Évidemment, mes camarades ne font rien d'autre que me regarder d'un air outrageusement désolé. Si j'avais été à gryffondor, peut-être que l'un d'entre eux m'aurait genre, sauvé en stupéfixiant Carrow. Mais on est à serpentard. On sauve sa propre peau avant d'aider les autres. C'est triste.
Je me lève donc, en ayant la très nette impression que mes jambes pèsent trois tonnes chacune, me retourne lance un « soyez heureux » d'outre-tombe à toutes ces personnes que j'ai côtoyées pendant six ans, et je remarque avec satisfaction que le visage de Morgane est tordu dans un masque de désespoir. Et oui, fini la meilleure amie, envoyée au paradis avant même d'avoir pu dire « bonjour ! ».
Enfin bref, je quitte la salle, en essayant de traîner les pieds le plus possible, qui sait, peut-être qu'un miracle agira en ma faveur ? Mais peine perdue. Je suis emmenée chez le directeur, et la seule chose que je puisse faire, c'est... me laisser faire.
Une minute plus tard, je suis conviée dans le bureau. Il y a très exactement quatre personnes. Les deux Carrow, Rogue et... Et un charmant monsieur chauve de dos, qui regarde par la fenêtre. Vous-savez-qui est chauve, et il ne s'en cache pas. Décidément, les méchants dans l'univers moldus on carrément plus la classe. J'entends, pas difficile de mettre un masque façon Dark Vador non ?
Et là, je remarque un joli petit serpent d'environ sept mètres de long qui me regarde comme si j'étais son prochain pique-nique.
Hi hi hi.
Hi. ... HI... Hi. Joie divine que je ressens !
Rogue n'a pas l'air très en forme. Peut-être le fait de savoir qu'un élève de sa propre maison va se faire tuer ne l'enchante pas spécialement. Ahaha, petit coquinou, je savais qu'au fond de toi, tu m'aimais bien, et que ta façade de haine n'était que pour préserver l'amour que tu me voues !
« - Maître, vous vous trompez sûrement » Déclare Rogue sans me regarder, ce qui est un mauvais signe, j'imagine. « Il n'y a aucune chance pour que cette ridicule élève, même pas capable de préparer une potion sansonge, puisse représenter une menace ! »
C'est à ce moment que je décide qu'il est nécessaire et très intelligent que j'intervienne :
« - Je suis d'accord avec le professeur Rogue ! Je n'arrive même pas à utiliser Wingardium Leviosa, enfin, peut-être que si j'étais vraiment, mais alors vraiment sous le coup du stress, par exemple, si j'étais au dessus d'un bassin rempli de crocodiles marins n'ayant pas mangé depuis des jours, il serait possible que je... »
« - Silence ! » Finit par siffler l'homme qui regardait par la fenêtre. Et il pivote lentement dans ma direction. Et ce type. N'a. Pas. De. Nez. Si je ne sentais pas littéralement la mort me pendre au nez (sans mauvais jeu de mot), j'imagine que je serais tentée de lui faire une remarque, mais je ne suis quand même pas stupide à ce point. Par contre, il m'est de plus en plus difficile de ne pas tripoter mon propre appendice olfactif.
« - Je suis parfaitement conscient de ton incapacité à faire quoique ce soit. »
Ah, bon. je sens mon visage tomber. J'espérais qu'il serait charmé par mon apparence tétanisée, mais apparemment pas. Triste vie. Il me scrute pendant plusieurs secondes et siffle. Il siffle. Ce type est vraiment, mais alors vraiment bizarre. Si on m'avait demandé de faire un dessin de vous-savez-qui, je pense que j'aurais plutôt pensé à... hum... hum... Enfin à un type avec un nez, des cheveux, qui ne sifflerait pas comme ça, en pleine entrevue.
Je comprends un tantinet tard qu'il vient de s'adresser au serpent qui commence à bouger.
« - Inutile d'assister à ça, Severus, fais la passer dans l'annexe. »
ARRR ai-je envie de crier, peut-être que je pourrais m'enfuir. Mais je suis incapable de bouger, en fait je pense que je suis en mode auto-pilote, et ce mode est encore plus con que mon mode habituel puisqu'il m'entraîne dans l'annexe, AVEC le serpent.
Joie Joie joie, je vais finir mangée par un serpent. Apparemment, Avada Kedavra, c'était bien trop standard pour moi. Il fallait quelque chose de carrément plus horrible.
Une fois dans la petite pièce, qui contient, c'est utile de le préciser quelques livres. Je me tourne pour faire face au serpent.
« - Écoute, toi et moi, je sens qu'il y a un courant qui passe. Alors je te propose un petit deal. Tu me laisses en vie, et je te promet, mais alors la promesse de ma vie, qu'une fois ministre de la magie, je fais des serpents les nouveaux animaux sacrés de Grande Bretagne »
Il siffle. J'imagine que ça ne l'a pas convaincu :
« - Ok, tu pourras même être mon bras droit ? »
Il commence à s'approcher.
« - Bon, si tu as vraiment vraiment faim, tu peux manger ma main. Mais seulement ma main ok ? Et de préférence ma main droite, elle ne m'est pas spécialement utile. »
Il avance toujours. Comprenant que ce sont mes derniers instants, j'essaye de penser à une phrase de fin qui clôturerait ma vie avec classe. Malheureusement, rien ne vient.
Pas plus que la mâchoir du serpent censée me tuer.
J'enlève le bras de mon visage que j'avais mis comme protection, oui, j'ai beaucoup d'illusion concernant la force de mes bras, et constate que je ne suis plus la seule humaine dans la pièce.
Est-ce une bonne chose ? Je n'en suis pas exactement sûre.
« - Écoute mon pote, je sais pas qui t'es, mais je suis sûre qu'il y a un moyen de te corrompre. »
Il hausse un sourcil. Si j'étais pas dans une situation de vie ou de mort, je pense que je serais plutôt occupée à lui faire un sourire débile et à tenter une de ces fameuses phrases qui sont censées être efficaces en drague. Parce que ce type est CANON. Genre cheveux noirs, grand, et tout l'attirail.
« - Bon, Sam, on a pas beaucoup de temps. »
Et le serpent ne bouge plus, il est devant moi comme si c'était parfaitement normal qu'un type se matérialise à ses côtés. ROYAUME DES CINGLES JE VOUS DIS.
« - Sam, je peux savoir ce qu'il y a dans ton sac ? »
Ne me demandez surtout pas pourquoi j'ai eu l'impression qu'il était nécessaire que je prenne mon sac avec moi en quittant la salle commune. Peut-être que j'espérais marchander ma vie contre une plume ? Mystère, quoi qu'il en soit je l'ai avec moi. Je montre à l'inconnu qui connaît mystérieusement mon nom – et il fait un geste agacé de la main :
« - Je ne peux pas le prendre, Sam, montre moi les livres qu'il y a dedans. »
Trouvant tout de même un peu bizarre qu'il ne puisse pas prendre mon sac, c'est un fantôme ce type ou quoi? Je sors les deux livres qui y sont, c'est à dire « histoire de la magie, de l'époque contemporaine à nos jours » et « l'almanach du quidditch de 1901 à 1996 ». Ne me demandez surtout pas ce que je fais avec ce livre sur le quidditch, j'ai une sainte horreur de ce sport. Le fait que je sois littéralement tombée de mon ballet la première fois que j'en ai essayé un, n'y est sûrement étranger.
L'inconnu semble jubiler et il commence à me dire super vite :
« - Je vais te sauver la vie, il faut absolument que tu changes nom, et va directement à l'orphe- »
Je ne lui laisse pas le temps de finir :
« - Quoi ?Pourquoi ? Hein ? » Je demande avec beaucoup d'éloquence.
« - Je vais t'envoyer dans le passé. Tu dois changer de nom, pour ne pas qu'il y ait d'interférences et tu dois absolument aller à l'orphelinat Wool. » Il reprend avec un agacement pas du tout caché.
« - Dans le passé ? Sérieusement ? Mais t'es complètement malade mon pauvre ami ! » Je lui dis en gesticulant les bras pour faire bonne mesure et lui montrer par la même occasion l'étendue de sa folie : « Tu as pensé au continuum espace temps ? Tu y as pensé ? Nom de Zeus, ce serait une catastrophe ! Je pourrais empêcher mes parents de se rencontrer et... »
« - Tes parents se sont rencontré en Pologne, il n'y a aucun risque de ce côté là. »
Je le fixe pendant quelques instants : « Je peux savoir comment tu sais ça ? »
« - Peu importe. Bon souviens-toi, ne dis rien à personne. Invente une histoire qui justifierait le fait que tu n'aies plus de famille, et va à Poudlard, la rentrée est le premier septembre. »
« - Comme nom de famille... » je demande avec d'un air pensif avant qu'un sourire extatique ne prenne le dessus : « Je peux prendre celui de Mcfly ? »
Il sourit et hoche la tête. Qu'est-ce que ce type est canon ! Olalala si seulement j'avais pu le rencontrer dans d'autres circonstances j'aurais TOUT fait, TOUT pour pouvoir l'attirer dans mes filets. (pas dit que j'aurais réussi, par contre. Il est carrément au-dessus de ma ligue. Mais les jeunes filles, c'est fait pour REVER.)
« - Dernière chose » Il ajoute « Tu risques de rencontre quelqu'un me ressemblant légèrement. Ne lui dis absolument RIEN. Quoi qu'il arrive tu ne dois pas lui révéler la vérité tu as bien compris ? Jamais. Si tu parviens à revenir dans le présent un jour, rendez-vous le 28 septembre 1996 devant le magasin Spicy»
... Dans le passé ? ... Un type qui lui ressemble ? Ahahah J'y vais !... Je réfléchis ensuite à son pseudo rendez-vous, et m'offusque :
« - Mais c'est demain ça ! C'est quoi ce délire ? »
« - Fais juste ce que je te dis. » Répond-il abruptement en prenant un air un touuuut petit peu menaçant.
« - Ok, man » Je lui dis en souriant « Comment tu comptes procéder ? »
Il siffle un quelque chose, décidément, je pense qu'il y a un truc qui ne tourne vraiment pas rond chez certaines personnes que j'ai rencontrées récemment, et le serpent recommence à bouger. Et le type a disparu.
Ohhh noooon comme une impression de déjà vu...
Le serpent se redresse et se lance sur moi avant même que j'aie une chance de l'esquiver.
Deux secondes plus tard, à mon grand étonnement, je suis toujours en vie.
« - Euh, mademoiselle, est-ce que tout va bien ? »
Je me redresse, un peu surprise que quelqu'un s'inquiète de mon bien être juste après qu'un serpent monstrueux ait tenté de me tuer, et me trouve face à un monsieur habillé comme un abruti. J'ai carrément envie de rire.
« - Oui, oui, tout va parfaitement bien, je n'ai jamais été aussi en forme de toute ma vie ! »
Je suis en plein milieu de Londres, alors que j'étais à Poudlard il n'y a pas un quart d'heure. Je me tourne vers la personne qui a tenté de m'aider et lui demande :
« - Au risque de passer pour quelqu'un n'ayant pour ainsi dire pas toute ses idées en place, en quelle année sommes nous ? »
L'homme me regarde comme si j'étais complètement folle. Bon, une fille qui débarque habillée en robe en demandant quelle année il est, je pense que ça doit être assez déroutant.
« - Le vingt août 1942... » Déclare-il avant de s'éloigner en marmonnant quelque chose ressemblant suspicieusement à « ces dévergondées, elles sortent même en plein jour... »
J'ai bel et bien été envoyée dans le passé. Bon, c'est une situation carrément catastrophique. D'un autre côté, c'est toujours mieux que d'être à l'intérieur d'un serpent. Je repense à ce que m'a dit le type vraiment trop sexy pour son bien être personnel, et décide d'aller à la recherche de cet orphelinat. Bool, Lool, Fool, Kool, Mool, un truc du genre.
Peut-être que je ferais mieux d'enlever ma robe de Poudlard, parce que c'est pas très discret. Et ma cravate serpentard aussi.
Restons classiques. Uniforme scolaire sans attache à l'une des quatre maisons, c'est une bonne manière de commencer ma vie dans le passé. Ohoho.
Ouais. J'suis peut-être pas morte, mais j'suis carrément dans la merde.
Ah, si quelqu'un reconnait les allusion à un certain film, je l'aimerai jusqu'à la fin de ma vie :)
J'espère que ça vous à plu! Quoiqu'il en soit, n'hésitez pas à laisser un mot!
