Résumé : UA. Baltimore, Etats-Unis.
Hannibal Lecter est professeur de musique particulier sans histoire. Afin d'aider une de ces amies d'enfance, qui n'est autre que la principale du lycée Menrick Wood, il accepte de remplacer temporairement le professeur de musique de ce lycée, en congé paternité.
Will Graham, jeune homme de 17 ans, retourne au lycée après un an passé à l'hôpital suite à des problèmes médicaux. De nouveau en proie à une souffrance permanente, il n'envisage aucun avenir et se laisse lentement plonger vers le fond...
Malgré tout ce qui semble opposer ces deux êtres, leur destins vont finir par se croiser grâce à la musique...changeant à jamais le cours de leur existence.
Couple : Hannigram (Homophobes s'abstenir donc)
Rating : M. [Mention d'abus incestueux (et peut-être prochainement présence directe). Présence de troubles psychologiques comme la dépression et de troubles du comportement alimentaire.]
Disclaimer : L'univers, l'intrigue et les personnages d'Hannibal ne m'appartiennent pas.
Notes : Voici ma première fiction ! Elle est assez sombre certes mais cela faisait très longtemps que j'avais envie de franchir le pas.
C'est bientôt la fin des vacances de Noël, et une nouvelle période d'examen approche pour moi donc je ne sais pas exactement à quelle fréquence je posterais des chapitres. J'aimerais essayer de me tenir à 1 chapitre par semaine, mais en période scolaire, je pense que cela sera difficile. J'opterais donc plus vers 1 chapitre toutes les deux semaines en sachant que tous les chapitres ne sont pas encore écrits. On verra bien et je tiendrais au courant de toute manière. J'accepte toute critique constructive ! Elle me permettrait de m'améliorer davantage.
Bonne lecture !
Prologue
« Will ? »
Une voix douce et féminine s'éleva dans la pièce, encore silencieuse il y a quelques minutes.
Soudain, les volets furent ouverts et la lumière du jour éclaira toute la pièce. Elle était de taille moyenne mais largement suffisante pour une personne, ses murs étaient blancs et impersonnels. On aurait pu croire que la chambre était vide s'il n'y avait pas ce sac à dos noir qui traînait par terre au pied du bureau et une masse visible allongée dans le lit.
Une jeune femme rousse, mince et aux boucles prononcées éteignit la lumière avant de se diriger vers le seul lit de la pièce.
« Will, réveille-toi, il est déjà 10h. »
Aucune réponse.
Elle soupira avant de secouer légèrement l'épaule qu'elle réussissait sans mal à distinguer sous les couches de couvertures. Le dénommé Will finit par se tourner face à elle - non sans difficulté - mais s'obstina à garder les yeux fermés. Il ouvrit progressivement les yeux en grognant, mais les referma aussitôt, la luminosité de la pièce frappant de plein fouet ses yeux. Quelques minutes passèrent avant qu'il ne se décide enfin d'ouvrir les yeux, tombant directement sur la jeune femme qui lui sourit affectueusement.
Cette jolie femme rousse aux yeux bleu azur, c'était Freddie Lounds dite « Fred » pour les intimes, une infirmière assez aimée des patients à cause de sa gentillesse et de son écoute. C'était la seule qu'il appréciait. Il l'aimait beaucoup. Lorsqu'il venait d'arriver dans le service, il était perdu et très renfermé. Il refusait toute négociation avec les médecins quant à ses conditions de sortie et n'adressait la parole à personne. Freddie était la seule à avoir cherché à la comprendre, lui et sa détresse, lui et sa maladie et à avoir eu la patience d'attendre qu'il s'ouvre à elle. Depuis, elle avait toujours été là que ça soit durant les bons ou mauvais moments. Elle avait été plus présente que son propre père dans sa vie. Elle arrivait à le comprendre mieux que quiconque.
Il lui en était reconnaissant, mais sa timidité l'avait empêché de lui dire jusqu'à présent.
Will se sentait chanceux de se faire réveiller par elle pour sa dernière matinée à l'hôpital.
« Il est 10h et tu es encore au lit ! Heureusement que c'est moi qui t'ai réveillée. Tu t'imagines si ça avait été quelqu'un d'autre ! » dit-elle d'un ton faussement énervé. Will ressemblait à un enfant de cinq ans lorsqu'il se réveillait : ses cheveux bouclés étaient en bataille et ses yeux gardaient encore un peu de leur innocence, le temps que leur propriétaire n'émerge complètement du sommeil.
Le jeune homme en question fit un demi-sourire à la jeune rousse avant de se redresser difficilement de son lit. Il posa ses deux pieds sur le sol avant de se diriger vers les toilettes. Il avait froid. Comme tous les matins. L'infirmière se leva du lit et hésita à poser la question qui, elle le savait, énervait Will plus qu'autre chose.
Après courte réflexion, Freddie décida qu'aujourd'hui, elle pouvait faire exception et le laisser un peu tranquille.
Elle sorti donc de la chambre, décidée à lui ramener un plateau qui avait 99 % de chance de ne pas être mangé. Elle en avait conscience mais c'était son devoir en tant qu'infirmière et...mère ? Non, plutôt protectrice de lui donner un plateau avec de quoi se nourrir.
Will sorti des toilettes après s'être lavé les mains. Même s'il ne savait pas lui-même ce qu'il était censé prendre au petit-déjeuner, il savait qu'il aurait pu faire des efforts et faire le premier pas. Il s'en voulait, mais il n'y pouvait rien, il n'arrivait juste pas à demander de la nourriture. S'il le pouvait, il serait déjà en train d'aller à l'université comme tout enfant « normal » de son âge et en bonne santé. Et pourtant, 1 an de sa vie était passée ici.
C'était son dernier jour ici et il ne savait même pas s'il devait en être réjoui. La perspective de ce qui l'attendait en dehors ne l'enchantait pas tellement.
Les cours, son père, les...
Il fallait qu'il évite d'y penser. Tout irait bien. Oui, son père avait sûrement changé depuis. Du moins, il l'espérait. Sa psychiatre devait sûrement lui avoir parlé, bien qu'elle ne sache pas exactement tout sur la situation...
Ses pensées furent coupées lorsque Freddie ré-apparut dans la chambre et posa calmement un plateau sur le bureau présent dans la chambre.
Il était composé d'une pomme, deux pancakes ainsi que du beurre et un lait chaud.
Un plateau trop bien garni en somme aux yeux de Will, qui savait d'ores-et-déjà qu'il n'allait pas le manger. Freddie avait décidé de ne pas le réprimander s'il ne mangeait pas aujourd'hui. Elle savait qu'elle devait le faire aujourd'hui encore, comme elle l'avait fait pendant un an mais c'était sa dernière matinée et autant qu'elle se passe le mieux possible pour eux deux. Sans un mot, elle se rapprocha doucement du jeune homme, qu'elle considérait toujours comme un petit garçon malgré son âge et posa ses deux mains sur les épaules encore un peu fragiles du jeune homme.
Elle avait fini par s'attacher à lui. Il était timide certes et il avait été dur de lui parler au début mais avec le temps, ils avaient appris à se connaître. C'était un garçon intelligent qui, elle en était sûre, avait été auparavant vif d'esprit et actif. Il était aussi très ouvert d'esprit, généreux et ne jugeait pas les gens. C'était sûrement le « patient » avec qui elle était le plus proche, si bien qu'elle ne le considérait non plus comme un patient, mais presque comme son fils.
Oui, il allait lui manquer. Mais dans un sens, il valait mieux pour lui qu'elle ne le revoit plus. En tout cas pas ici car cela voudrait dire que Will n'aurait pas guéri. Et c'était la dernière chose qu'elle souhaitait au jeune homme.
Il méritait d'aller mieux.
« C'est le dernier jour hein ? Je suis vraiment heureuse de t'avoir connue, même si on ne peut pas dire que ce soit en de bonnes circonstances. »
Elle sourit tristement et Will lui rendit un demi-sourire. « Mais tu sais que la porte est toujours ouverte ici et que si tu as besoin de parler, tu peux toujours appeler le service, quelqu'un te répondra. Quel que soit l'heure et le jour. Quelqu'un sera là pour t'écouter. Et avec un peu de chance, tu tomberas sur moi. Dans le pire des cas, tu peux me demander. Promets-moi cependant que tu prendras soin de toi et que tu feras tout pour ne pas qu'on se revoit ici. » Elle laissa glisser sa main sur le haut du crâne de Will puis elle caressa lentement la douce chevelure du jeune brun.
Le jeune homme lui répondit : « - Je te le promets. Et toi aussi, prends soin de toi Fred. J'espère que les autres patients ici ne réussiront pas à te rendre folle.
- Ah ne t'inquiète pas, tu as été un assez bon coach dans ce domaine-là je dois dire.
- Hey ! »
Ils s'offrirent des sourires affectueux puis Freddie, un peu hésitante et inquiète quant à la réaction de Will, l'enlaça. A sa plus grande surprise, il lui rendit l'étreinte et la serra fortement. Ils restèrent longtemps enlacés, tel une mère et son fils qui se voyaient pour la dernière fois. Elle lui murmura des mots d'encouragements avant de se défaire de l'étreinte la première. Il lui restait malheureusement du travail à faire et elle détestait dire au revoir à un patient de l'hôpital. Elle trouvait ça particulièrement triste. Elle avait fait exception pour lui.
« Je dois y aller, Will. Ne t'inquiète pas ça va aller. D'accord ? Tu peux même appeler aujourd'hui si ça ne va pas, je suis de journée, ça tombe bien. » Will hocha la tête en guide d'acquiescement. « Merci pour tout Fred. » Sa voix était chevrotante.
Freddie lui sourit tristement, des larmes menaçant de tomber de ses yeux puis finit par retirer sa main et se dirigea vers la porte, sous le regard triste de celui-ci.
La porte claqua et Will semblait revenir à la réalité, petit à petit.
Il était dix heures et quart et à 11h son père viendrait le chercher. Le stress commençait à l'envahir et la seule façon pour lui de le chasser était de penser à autre chose. Il fallait qu'il pense à quelque chose. Il imagina un point fixe sur le mur et le fixa intensément jusqu'à oublier où il était. C'était une technique que l'infirmière lui avait donnée afin de se calmer.
Enfin calmé, il repensa à Freddie qui l'avait laissé quelques minutes avant.
Allait-il la revoir seulement un jour ? Il y avait peu de chances. Il n'était pas du genre à sortir tout le temps et de toute façon, Freddie devait être extrêmement occupée : le service était rempli de jeunes avec des problèmes aussi graves que les siens et il y avait énormément de monde. Il ressentit une pointe de jalousie naître dans son coeur. Il aurait voulu que Freddie ne s'occupe que de lui encore et encore.
Mais Fred n'était pas sa mère, même si elle le lui rappelait un peu et il avait tendance à l'oublier. Elle aussi, elle finirait par l'oublier. Tout le monde l'oubliait, elle avait dû sûrement le prendre en pitié et placer trop d'espoir en une personne était dangereux pour quelqu'un comme lui. Il ne fallait pas qu'il se leurre, c'est ce qu'il pensait et au fond, il s'en voulait de penser ça d'elle. Il reporta ses yeux sur le plateau, ayant déjà une idée de ce qu'il allait en faire. Il devait faire des efforts, se disait-il. Mais une autre voix dans sa tête, plus forte que la raison, lui hurlait presque qu'il ne méritait pas de manger et que le fait que ça soit son dernier jour ici, que Freddie avait apporté le plateau ne voulait rien dire. Il ne devait et ne pouvais pas manger, point.
Après hésitation, il finit par prendre le plateau et alla dans le couloir. Quelques infirmiers passaient par le couloir de temps en temps, mais ils ne semblaient pas remarquer Will, bien trop occupés à rejoindre l'infirmerie afin de régler de la paperasse ou tout simplement aller dans un autre service. Il en profita pour se diriger vers les présentoirs, espérant ne pas tomber sur une des infirmières et encore moins Freddie et posa son plateau avant de marcher rapidement vers la porte de sa chambre. Il devait faire ses affaires, attendre son père avec qui il allait récupérer son téléphone.
Will décida qu'il se laverait une fois arrivée chez lui. Le temps pressait.
