« L'histoire d'une vie»
Titre : L'histoire d'une vie
Auteur : Julia R.
Catégorie: Drama
Personnages : Principalement Julia Ogden.
Résumé : il arrive que dans la vie des événements vous marquent à jamais, qu'un détail vous touche si profondément qu'il dictera toutes vos décisions à l'avenir, et ce, pour toujours.
Disclaimer : La série Murdoch Mysteries ne m'appartient pas. Je ne fais qu'emprunter les personnages .Je ne touche aucune somme d'arge nt pour cette histoire.
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Il y a une chose qui m'a toujours apaisé, quelque chose qui m'a fait oublier qui j'étais, comme si, il suffisait de fermer les yeux pour pouvoir m'éloigne r de tout et m'envoler, loin.
L'arbre est bien haut,c'est le plus haut de toute la propriété. Bien des fois je me suis demandée quelle pourrait être la vue du sommet, et souvent une voix m'appelait pour m'obliger à cesser de rêver, de reprendre mes leçons ou mon point de croix.
Mais cette journée est trop belle pour rester enfermer avec Claire, ma nourrice, ou encore Mère, toujours plongée dans un livre épais. Martin, le fils de notre jardinier m'a donné une de ses chemise et un pantalon que je me suis empressée d'enfiler afin de grimper dans cet arbre qui m'a toujours fasciné. Je suis restée là, pendant de nombreuses minutes, en bas du tronc, le visage levé vers les branches majestueuses. J'ai inspiré profondément, je devais êt re courageuse car j'ai enfin l'occasion de réaliser cet exploit. Maintenant ou jamais.
L'écorce est dure sous mes doigts, mes paumes me brûlent, mes jambes trem blent, je mors mes lèvres tant l'ascension est difficile. Je me sens faiblir, mais je continue, encore et encore, une banche après l'autre, pour finalement a rriver à une que je juge assez solide et haut perchée.
Le sommet est encore loin, mais j'ai déjà bien assez peur de ne pouvoir rede scendre. Je me glisse doucement sur la branche, remarquant à peine que mon pantalon s'est accroché. Un coup sec suffit à le libérer, le déchirant sur ma cuisse.
Eh bien, tan pis, le jeu en valait bien la chandelle. La vue est superbe. Notre propriété se trouve sur une colline, je peux ainsi voir la ville s'étendre à mes pieds. Le vent souffle un peu, mais ce mois de juillet est très chaud et je ferme les yeux, m'imaginant m'envoler avec lui, découvrir du ciel le monde entier. Rencontrer des bêtes féroces en Afrique. On dit que la-bas les hommes sont aussi noirs que la nuit et qu'ils portent d'immenses colliers d'os auto ur du cou. Claire me raconte aussi que par delà l'océan se trouvent des personnes aux yeux si petits qu'ils ne sont que de simples fentes sur leur visage , et que des femmes ont peur du soleil et se cache derrière d'immenses paravents.
Je rêve de pouvoir découvrir le monde et voir toutes ces choses, sur le dos d 'un oiseau.
-JULIA ELIZABETH OGDEN.
Cette voix ne présage rien de bon et j'ose à peine imaginer le visage en colè re de ma mère qui se trouve en bas de l'arbre.
-Mère?
-Descendez immédiatement.
J'aurai dû me douter qu'à un moment ou un autre quelqu'un allait s'apercevoir de mon escapade. Je ne sais, de mon père ou de ma mère, lequel est le plus conciliant à mon égard, mais je ne vais pas tarder à le savoir car je le vois , lui aussi, approcher.
Je descend péniblement, pour venir me tenir devant eux, n'osant pourtant pas les regarder.
-Puis-je savoir ce que vous faisiez là haut miss?
-Je regardais la ville et les nuages.
-Cela nécessitait il que vous mettiez votre vie en danger? Murmura mon père de sa voix grave.
-Je n'étais pas en danger.
-Ne levez pas les yeux au ciel, gronda ma mère, regardez-vous un peu, on d irait un garçon.
Je n'ai pas le temps de répondre qu'elle glisse déjà ses mains dans mes chev eux pour en retirer des feuilles et tenter de discipliner les mèches qui s'échappent de ma natte.
-Et vous avez déchiré le pantalon de Martin.
-Nous lui en achèterons un autre, soupirais-je.
-Sûrement pas, lança mon père, vous allez le recoudre vous-même.
-Je incapable de coudre, c'est d'un ennui total.
-Eh bien, vous apprendrez et comprendrez que chaque acte a des conséquences.
J'acquiesce simplement. Que pourrais-je répondre? Je sais que lorsqu'il emploie ce ton, rien n'est à rajouter.
Ma mère me prend la main en soupirant avant de se tourner vers lui.
-Et ne songez pas à monter sur cet arbre Édouard, vous pourriez vous briser la nuque.
-Mais je n'y songeais pas, dit-il en souriant.
-Vous êtes un piètre menteur, je sais parfaitement de qui notre fille tient ce caractère d'aventurière.
-Espérons que Ruby soit sage comme vous l'êtes, très chère.
-A l'âge de deux ans Ruby ne part pas seule explorer les combles de la demeure, soupira ma mère en me regardant, alors elle ne devrait pas escalader le plus haut arbre de la propriété à peine ses sept ans fêtés comme Julia le fait.
-Pardonnez-moi, Mère.
Je vois la colère disparaitre de ses yeux avant de voir finalement un sourire
se dessiner sur ses lèvres.
-Rentrons et allons vous mettre des vêtements qui conviennent mieux à une jeune fille.
-Oui Mère.
Je la suis docilement en silence avant de finalement me retourner une dernière fois pour voir mon père face à l'arbre, les mains dans le dos.
MON arbre, celui qui m'a appris un mot dont je me souviendrai toute ma vie : Liberté.
A suivre...
