L'enfant attrapa le long manteau de sa mère, effrayée par la vision d'horreur qui lui faisait face. Son père, étendue sur le sol baignant dans son propre sang. L'adulte s'agenouilla près de la fillette et du cadavre non loin, et ne semblait pas surprise de la vision apocalyptique en face d'elle.
- Ils sont venus te chercher.
Elle rongeait ses ongles, pas du tout rassurée par les paroles de sa génitrice. Celle-ci lui jeta un regard à vous fendre l'âme.
- Aurevoir, Kiara.
Sur ce, elle abandonna la fillette à son triste sort, la laissant là : le visage ravagé par les larmes qui coulaient désormais abondamment sur ses joues.
La jeune fille à présent plus âgée se réveilla en sursaut dans sa paillasse,. Le froid lui mordait les joues et elles sentaient ses mains glacées contre son corps maigrelet. Elle se redressa lentement en pestant contre elle-même, le même maudit cauchemar la tourmentait à chaque fois qu'elle fermait les yeux pour s'assoupir.
Elle se redressa, ses yeux s'habituèrent rapidement à la pénombre et elle sentit un corps près du sien mais suffisamment loin pour ne pas distinguer ses traits. Kiara se relevait prestement, en élevant la voix.
- Il y a quelqu'un ?
L'inconnu ne se manifestait pas, Kiara en oubliant même sa présence. Elle soupira en caressant l'encolure d'un cheval non loin d'elle, les écuries était sa demeure. L'adolescente empestait le crottin et la paille néanmoins elle n'en avait cure. Elle avait la charge des travaux les plus ingrats et ne rechignais pourtant jamais.
Kiara, sous la crasse et ses différentes cicatrices et ecchymoses, était d'une beauté singulière. Ses cheveux noirs aux reflets violets tombaient en cascades dans son dos, ses yeux sombres noirs comme la nuit ressortaient majestueusement avec sa peau diaphane . La jeune fille était plutôt grande, une taille de guêpe quoique un peu trop maigre. La mauvaise habitude de ronger ses ongles ne l'avait pas quitté, et l'inconnu se manifesta enfin.
-Kiara ?
Elle leva les yeux au ciel, reconnaissant la voix. La demoiselle aurait dû se douté de son identité vue l'odeur. L'homme, beaucoup plus vieux qu'elle, tirait sur son bras pour l'attirer contre son torse. L'enfermant dans une étreinte de fer. Le jeune homme était d'une beauté à vous couper le souffle, des cheveux tirant sur le miel toujours en bataille, un nez fin et délicat et des lèvres tellement pulpeuses et si parfaitement dessinés qu'elles semblaient appartenir à une femme.
-Réveille toi !
Kiara fronça les sourcils, le visage de son ami devenant de plus en plus flou. Elle porta une main à son front en retenant un cri.
