Poudlard d'une nuit d'ete
Catégorie Romance/ humour
Rating : K
Couple : HP/DM.
Résumé: Dumbledore, toujours pour tenter de rapprocher les maisons, décide de faire jouer nos amis dans une pièce de théâtre...
Disclamer :Tout appartient à JK. Rowling… Et la majeure partie du texte du second chapitre est de Shakespeare (ben oui, je me suis pas foulée et en plus, je n'ai fait que reprendre une de mes fics Stargate en changeant noms et en la retravaillant) , mais à la sauce Poudlard. J'ai arrangé, donc, le texte et coupé certains passages de la pièce de théâtre originale. Pour ceux qui connaissent la pièce, ils reconnaîtront, les autres, je vous engage à la lire, c'est une oeuvre fabuleuse, l'une de mes préférées.
Chapitre 1: Les répétitions
Le banquet venait de se terminer. C'était le jour de la rentrée. Le brouhaha de la Grande Salle s'était tu, quand Dumbledore, se levant, avait frappé dans ses mains pour réclamer l'attention de ses étudiants :
« Chers élèves, commença le directeur, merci de m'accorder quelques minutes d'attention. Comme nous l'a encore rappelé le Choixpeau, l'alliance entre les maisons est primordiale, car seule l'union nous permettra de gagner cette guerre… Donc, les professeurs et moi-même avons eu une réunion sur le meilleur moyen d'obtenir une cohésion entre vous et faire cesser les rivalités qui n'ont pas lieu d'être. Nous avons donc décidé de mettre en place une soirée théâtrale inspirée d'une pièce de Shakespeare, un auteur moldu, que vous devrez adapter à votre façon, en la transposant à notre époque, et en la situant à Poudlard. La pièce sera en priorité montée par les élèves de sixième année, vu qu'ils n'ont pas d'examens, mais rien n'interdit à des élèves des autre années de se joindre à eux si le besoin se fait ressentir. Vous déciderez tous ensemble du choix de la pièce, parmi les quatre qui sont sur cette liste, termina t-il en leur montrant un parchemin. Je demanderai aux préfets de venir les récupérer.Tous les élèves de sixième années sont donc priés de se retrouver demain après le dîner devant la Salle sur Demande, près de la tapisserie représentant Banabas le Follet apprenant l'art de la danse aux trolls. »
Un préfet de chaque maison se leva pour aller récupérer la liste.
Le lendemain soir, tous les élèves de sixième année attendaient devant la salle. Minerva McGonnagall les fit entrer avant de les laisser. La Salle s'était transformée en une grande salle de réunion, avec en son centre une table ronde immense avec le nombre de sièges nécessaires autour.
«C'est une idée complètement stupide, dit Malfoy une fois que tout le monde eut pris place. Je ne vois pas pourquoi on va jouer une pièce moldue. »
« Nous n'avons pas le choix, Malfoy, lui rappela Hermione en lui lançant un regard noir. Dumbledore, en nous remettant les parchemins hier soir, nous a bien fait comprendre que ce projet commun serait noté et compterait pour vingt pour cent de notre note annuelle… »
A ces mots, des exclamations étonnées fusèrent de toute part. En effet, seuls les préfets avaient été mis au courant de ce détail qu'ils devaient transmettre aux autres élèves.
« C'est une catastrophe, gémit Ron. »
« Quelles sont les pièces proposées ? voulut savoir Dean. »
« Voyons voir, fit Padma Patil en jetant un coup d'œil à la liste… Le songe d'un nuit d'été, Hamlet, Roméo et Juliette, ou la mégère apprivoisée… »
Seuls les élèves connaissant le monde moldu avait une idée de ce qu'ils entendaient. Hermione décida d'expliquer.
« Il y a deux genre de pièces dans le choix qui nous est proposé: d'abord, les tragédie, puis des comédies. Deux tragédies et deux comédies. Je vous résume. Roméo et Juliette, qui est l'histoire dramatique de deux amants dont les familles sont ennemies. Ils s'aiment, malgré la haine qui oppose leurs familles. Ils contractent un mariage secret, mais les parents de Juliette veulent la marier à son cousin, alors que Roméo est envoyé en exil pour le meurtre d'un membre de la maison de Juliette. Alors que Roméo est au loin, Juliette met au point un stratagème pour échapper au mariage forcé. Roméo, croyant qu'elle est morte se suicide. Juliette finit par se tuer quand elle comprendra que Roméo n'est plus. »
« Ça doit être affreusement dégoulinant de sentiments. C'est une histoire qui pourrait coller avec ce que nous demande Dumbledore, admit Pansy Parkinson. »
« Ce n'est pas faux, admit Hermione. Ensuite, il y a Hamlet. Cette histoire se déroule au dix septième siècle, au Danemark. Le fantôme du père du prince Hamlet sème la terreur au château: il eut à dire à son fils que son frère, Claudios l'a assassiné avec l'aide sa femme et lui demande de le venger. Mais il ne sait pas s'il doit le faire, parce qu'il amoureux d'Ophélie, la fille de l'un des fidèles de Claudius. Tout au long de la pièce, on se demande si Hamlet est réellement fou ou s'il simule, et le tout se finit dans un bain de sang. »
« Pas facile de l'adapter à notre époque et à Poudlard, remarqua Hannah Abbot.
« Elle marque un point, dit Seamus. »
« Quels sont les autres choix ? Demanda Blaise Zabini. »
« Nous passons au domaine des comédies. Le Songe d'une Nuit d'été raconte l'histoire de deux couples d'amants, Lysandre, Demetrius, Hélène et Hermia. Hermia veut épouser Lysandre, mais son père veut qu'elle se marie à Démétrius dont est amoureuse Hélène. Lysandre et Hermia s'enfuient dans une forêt, poursuivis par Démétrius, lui-même poursuivi par Hélène. Pendant ce temps ce temps, dans la forêt, le roi des fées ordonne à l'un de ses sujets, Puck, de verser une potion magique sur les yeux de sa femme pour qu'elle tombe amoureuse de la première créature qu'elle verra. Puck est gentil, mais fait un peu les choses de travers, et une grande confusion très drôle régnera toute la nuit dans la forêt. La reine des fées, par exemple, tombera amoureuse d'un mauvais comédien ayant mis une tête d'âne sur la tête. »
« Ridicule, renifla Draco. »
« Et la dernière, continua Hermione comme si elle n'avait pas été interrompue, est l'histoire deux soeurs: l'aînée, Catherine, une jeune femme au caractère impossible, qu'on surnomme la Chipie. La seconde, Bianca, aimable et qui a beaucoup de prétendants, mais le père a déclaré qu'il ne marierait pas sa fille cadette tant que Catherine ne sera pas mariée. Se présente alors Petruchio, attiré par la fortune de Catherine qui lui fait la plus ridicule des cours ; elle le croit fou, alors qu'il se joue d'elle, autant qu'elle se joue de lui. C'est d'abord un chassé-croisé amoureux, avec en toile de fond le caractère fougueux de Catherine. Ils se marient et Petruchio entreprend dès le jour du mariage de mater l'orgueil de sa femme. Il finira par la dresser, après bien des déboires, et ils tomberont finalement amoureux. »
« Connaissant Dumbledore, il s'attend à nous voir choisir Roméo et Juliette, déclara Susan Bones, de Serdaigle. C'est trop facile: la principale raison de cette pièce est de réunir les maisons. Or, les deux plus grandes maisons rivales de Poudlard sont, il faut l'admettre, Gryffondor et Serpentard. Choisir cette pièce est le plus facile, car la situation est toute trouvée pour la transformer, en mettant par exemple Harry et Draco dans les rôles principaux. »
« Quelle horreur! Dirent en même temps les deux concernés. »
« Alors, il faut le surprendre, décida Théodore Nott. Faire le projet en choisissant une pièce à laquelle il n'a pas pensé. »
Pour la première fois, tous les élèves de toutes les maisons furent d'accord. Ils décidèrent de choisir entre les deux comédie, et ce fut le Songe d'une Nuit d'Eté qui l'emporta. Hermione, Pansy, Ernie McMillian et Anthony Goldstein furent chargés de la réécriture de la pièce : ainsi, le travail était partagé entre un membre de chaque maison.
Une semaine plus tard, des exemplaires de la nouvelle pièce furent donnés aux élèves la veille d'une réunion afin qu'ils puissent la lire.
La réunion du lendemain soir fut houleuse. La plupart des élèves avaient ADORE la pièce qu'avaient écrite les délégués des quatre maisons à partir de celle de Shakespeare. Mais d'autres étaient moins ravis.
« Jamais mon père ne se conduirait comme ça. Je refuse même que son nom soit nommé dans la pièce, s'insurgea Draco Malfoy. S'il a vent de tout ça, c'est nous, qu'il mettra en pièces. »
« Là où il est, ton père ne risque pas de nous faire grand-chose, assura Ron en lui lançant un regard meurtrier. »
« Et moi je refuse de dire à Malfoy que... beurk, ajouta Harry. Vous êtes tombés sur la tête d'avoir écrit un truc pareil ? »
« C'est ce qui ajoute au comique de la pièce, Harry, puisque tout le monde sait à quel point vous vous détestez, raisonna Susan Bones. »
« Justement, il est inutile de nous faire nous débiter des mots d'amour, répliqua Draco. »
« Ne faites pas vos têtes de mules: ça compte pour la note, n'oubliez pas. Passons aux choses pratiques, dit Hermione comme si la question était réglée. Pour ceux qui jouent leur propre personnage, pas de problème. Il nous a fallu choisir ceux qui feront les professeurs. »
Anthony Goldstein prit alors la parole.
« Voilà à quoi nous avons pensé. Dans le rôle de Dumbledore: Justin. »
« Cool, sourit le Serdaigle. »
« Pour Rogue: Théo : nous nous sommes dit que mettre un Serpentard dans son rôle préviendrait les représailles. McGo: Lisa Turpin. Le père de Draco: Ernie. »
« Nous avons déjà vu avec Dobby, il est d'accord lui aussi. »
« C'est bien une idée d'Hermione de faire jouer un elfe de maison, murmura Ron à l'oreille d'Harry. »
« Et, ajouta Blaise avec son plus grand sourire Serpentard, comme vous l'avez remarqué, le choix de la pièce nous a permis une petite revanche sur Dumbledore qui voulait nous inciter à jouer Roméo et Juliette. »
Cette fois, tout le monde sourit. Même les deux Princes de Poudlard. Ils organisèrent le planning des répétitions en fonction des emplois du temps de chacun et des entrainements de Quidditch. Ce ne fut pas facile de trouver le bon créneau, mais ils optèrent finalement pour le lundi soir et le samedi après-midi.
Les répétitions donnèrent lieu à des crises de fou-rires générales, notamment les scènes où Dobby donnait la réplique à Ron, et celle où ceux qui jouaient « la pièce dans la pièce »devaient se forcer à jouer le plus mal possible. Certains jours, ils en pleuraient tous de rire.
Dobby jouait plutôt bien à la surprise de tout le monde. Il y eut un incident qui apporta une autre dose de comique à la situation:
« Dobby ne peut pas dire 'ma maîtresse', Hermione Granger ! Dobby est un efle libre ! »
« Je le sais, Dobby. C'est juste un rôle, ce n'est pas pour de vrai. »
« Dobby reste libre? »
« Oui ! Et tu auras un beau costume tout neuf. »
« Avec des chaussettes? »
« Dépareillées, affirma Hermione d'un ton de docte. »
Insensiblement, le travail commun, grâce au rire, liait les élèves sans qu'ils s'en rende compte. Hermione et Théo avaient pris en charge l'organisation tandis que Blaise réglait la mise en scène avec Susan Bones. Ils avaient tous appris des choses les uns sur les autres, notamment qu'ils possédaient assez d'humour les uns les autres pour accepter l'autodérision que comportait la pièce telle qu'elle avait été réécrite.
Un lundi soir, ils restèrent tous dans la salle après les répétitions, demandant à Dobby de leur monter des bièrauberre et des en-cas. Ils firent une petite soirée festive, où des petits groupes parlaient avec animation, toutes maisons confondues tandis que d'autres dansaient.
Harry se servait un plateau de petits pâtés. Draco se rapprocha de lui et saisit une biéraubeurre sur le buffet dressé.
« Alors, amour de ma vie, railla Draco. Que penses-tu de cette pièce ? »
« Tu veux la vérité, mon coeur ? Je la trouve amusante, finalement. »
« Moi aussi, admit Draco. Te professer mon amour éternel, alors que je te hais est des plus divertissant. »
Harry resta songeur. Puis, il regarda son rival dans les yeux.
« Tu me hais vraiment, Malfoy? »
Draco fut surpris par la question. Harry continua en montrant les autres du menton.
« Regarde-les. Ils ont réussi à passer le cap de la rivalité puérile. Ils ne sont pas encore amis mais je pense que cela ne saurait tarder. Qui aurait pu dire un jour que Pansy et Hermione seraient écroulées de rire ensemble, comme elles le sont en ce moment parce qu'un élève de Poufsouffle est en train de faire le pitre ? Que Neville et Goyle pouvaient avoir ensemble une conversation civilisée? Et les autres... Tous. Sauf nous. »
« Il nous est aussi arrivé de rire ensemble, contra Draco. Je me souviens même de la répétition d'une scène où tu pleurais de rire sur mon épaule, la semaine dernière. »
Flashback
Ils répétaient l'une des toutes premières scènes, l'un des duos de Harry et Draco. Ils se faisaient face. Harry tenait le visage de Draco entre ses mains. Une lueur amusée brillait dans leurs yeux, alors qu'ils s'échangeaient les répliques. A un moment, cette lueur se changea en quelque chose de plus profond, qu'ils mirent sur le compte de leur entrée dans leur personnage:
Harry: Hélas ! Rarement l'amour vrai a connu un cours facile. (…)
Draco: Si les vrais amants ont toujours été contrariés ainsi, supportons ces épreuves.
Les autres avaient éclaté de rire à ce moment-là. La scène n'étant pas sensée être comique, mais plutôt émotionnelle, les deux acteurs s'étaient tournés vers leurs amis, étonnés.
« Quoi ? Demanda Draco de son air le plus hautain. Ce n'était pas assez mélodramatique, pour vous? »
« Oh si, au contraire, affirma Blaise. Vous auriez dû vous voir: deux amoureux transis. »
« Vous avez mis une conviction dans ces deux dernières tirades qu'il est difficile d'égaler, continua Ron entre deux rires. »
« A croire que les épreuves de ces dernières années qui n'ont vraiment pas été faciles n'étaient que le reflet de l'amour vrai, renchérrit Pansy. »
Harry et Draco eurent le même réflexe: sourire. L'un avec ironie, l'autre avec amusement.
« Nous sommes démasqués, amour de ma vie, dit Draco dans un geste tragique en mettant sa main sur son coeur. »
« Que faire, mon coeur ? Fit Harry de la même façon en entrant dans le jeu. »
Ils s'étaient écroulés de rire l'un sur l'autre.
Fin du Flashback
Depuis, il leur arrivait fréquemment de se donner ces deux surnoms pour plaisanter.
« Ecoute, Potter. Pour répondre à ta question, c'est non. Mais je ne sais pas si je suis prêt à être ton ami. »
« Je ne le suis pas non plus. Cependant, je crois que nous pouvons vraiment faire des efforts. Après tout, nous nous amusons bien. »
Il y avait deux baisers entre eux dans la mise en scène. Pour alléger l'ambiance et leur permettre de bien appréhender leurs personnages avant un réel contact physique, Hermione avait décidé d'attendre les deux dernières semaines pour les répéter. La troupe prit l'habitude de rester ensemble après les répétitions pour boire quelques bièraubeurres et discuter.
Les deux mois de répétition avait achevé de consolider le lien entre les élèves. Même Harry et Draco étaient parvenus à une certaine complicité. Les autres avaient noté un rapprochement entre les deux dont eux-mêmes n'avaient sans doute pas conscience: les regards qui se cherchaient de plus en plus souvent, soit complices, soit amusés, le besoin fréquent de se toucher, même en dehors de leurs rôles, les plaisanteries bon enfant qui fusaient entre eux deux. Ils partageaient le même sens de l'humour ce qui faisait que les réparties volaient avec la même facilité que celles qu'ils utilisaient autrefois pour se batte. Ils semblaient parfois se créer un monde qui n'appartenait qu'à eux, ce dont ils étaient les deux seuls à ne pas se rendre compte. Le plus souvent, ils se retrouvaient assis l'un à côté de l'autre, quand ils attendaient leur tour, leurs bras se frôlant en permanence.
Assis sur un canapé de velours rouge, ils regardaient une scène entre Hermione et Ron, échangeant des commentaires à voix basse.
« Ils se rendent compte qu'ils sont vraiment à se chamailler comme ça aussi dans la vie? Demanda Draco. »
« Je ne pense pas. C'est marrant qu'Hermione ait utilisé ce prétexte là pour justifier la guerre des fées: Ron était vraiment furieux, il y a deux ans pour cette raison là. »
« Hermione étant une fille intelligente, je doute que ce soit vraiment un hasard, dit Draco en surprenant Harry par l'emploi du prénom de son amie. Je suis étonné de comment tout ça se déroule, avoua Draco. Au début, je n'étais pas du tout d'accord. Merlin, je te jure que mon père me tuerait s'il savait que j'accepte de jouer dans une pièce où il est ainsi parodié, lui, THE Malfoy par excellence. Il s'échapperait d'Azkaban rien que pour me lancer trois ou quatre Doloris. »
« Entre nous, tu peux m'appeler Harry ou Potter, si tu veux. Merlin, ça fait un peu pompeux. »
Draco croisa le regard d'émeraude qui pétillait d'humour. Les lèvres de Draco se retroussèrent en un sourire franchement amusé. Harry éclata d'un rire presque silencieux. Ils reportèrent leur attention sur les acteurs. Presque inconsciemment, le brun s'appuya contre le Serpentard. Il se mit vraiment à l'aise, la tête sur l'épaule du blond quand ce dernier facilita leur position en passant son bras sur le dossier du canapé, leurs mainsse rejoignant, l'une sur l'autre au bout. Ils restèrent ainsi en silence pendant une quinzaine de minutes, essayant vainement tous les deux de masquer leur sourire idiot, jusqu'à ce Blaise intervienne:
« Eh, les tourteraux, c'est à vous. »
En dehors des répétitions, les relations conviviales entres les sixièmes années des quatre maisons continuaient. Le reste de l'école était étonnné de croiser parfois dans les coulors Serpentards et Gryfffondors à discuter calmement, Serdaigles et Poufsouffles rire ensemble... Le plus étonnant était de voir Harry Potter et Draco Malfoy déambuler dans un corridor pour se rendre ensemble à un cours commun, parlant de Quidditch ou des derniers devoir, un sourire sur les lèvres. Les rumeurs allaient bon train sur le sujet de la pièce.
Un vendredi soir, alors qu'ils sortaient de la Grande Salle après le dîner, Draco interpela Harry.
« Potter! »
« Oui? »
Les autres étant de parler entre eux, habitués maintenant à la cordialité entre les deux jeunes hommes, Draco tira Harry vers un coin plus reculé. Il n'avait pas l'air à son aise.
« Que veux-tu, Malfoy? »
« Demain, nous devons... tu sais... »
« Oui, nous répétons. Tu as un problème ? »
« Potter ! Tu n'as pas oublié le truc spécifique sur lequel nous travaillons demain? »
« Oh ! » Harry rosit.
« Oui, ça... Euh, écoute... Nous ne serons pas à l'aise, devant les autres, pour... faire ça pour la première fois. »
« Non, je suppose que non. »
Draco trouva soudain les ongles de sa main gauche très intéressants.
« J'ai pensé que ce serait peut-être mieux, pour éviter de nous retrouver comme deux idiots demain, de commencer à s'entrainer à cette épreuve. Je veux dire tous seuls: ils seront tous là à regarder ça, je ne sais pas si nous sommes capables de le faire sans... vomir ou je ne sais quoi. »
« Oui, je comprends... s'entrainer, avant de répéter. »
« Oui.C'est tout à fait l'idée. »
« Harry, Draco, qu'est ce que vous manigancez ? Cria Pansy depuis le groupe formé des plus proches amis du brun et du blond. »
« Partez devant, on vous rejoint. »
Les six nouveaux amis avaient prévu de passer la soirée ensemble dans la Salle sur Demande. Haussant les épaules, les autres décidèrent d'y aller.
« On va où? »
« La première salle de cours qu'on trouvera, proposa Draco. »
Il s'agissait de la salle de métamorphose. Malgré l'espèce d'intimité corporelle qu'ils avaient développée récemment, ils ne savaient pas comment aborder le problème.
« Bon, se décida Harry. Autant en finir maintenant. On n'y arrivera jamais, sinon. Je propose qu'on fasse la scène depuis le départ, ce sera plus facile. »
« Ok, approuva Draco.Donc, on commence au moment où les autres quittent la scène. »
Ils se placèrent face à face, comme ils l'avaient déjà fait auparavent.Le brun était le premier à parler.
Harry: Qu'y a t-il, mon amour ? Pourquoi ta joue est-elle si pâle ? Les roses se fanent-elles si vite ?
Draco: Peut-être faute de pluie. Et je pourrais bien en faire tomber un orage de mes yeux.
Retenant sa respiration, Harry prit le visage du blond entre ses mains. Depuis quelques temps, ils arrivaient à faire passer toutes les émotions de leurs personnages.
Harry: Hélas ! Rarement l'amour vrai a connu un cours facile. (…)
Draco: Si les vrais amants ont toujours été contrariés ainsi, supportons ces épreuves.
Harry: Sage conseil ! Ecoute-moi, Dray. J'ai un ami qui m'aime comme un fils et qui a une cabane dans la forêt interdite… là-bas, nous passerons la nuit avant de fuir dans le monde des moldus où ton père n'a plus aucun droit sur nous… Ainsi, si tu m'aimes, évade-toi avec moi, demain soir. Retrouve-moi près du lac, et nous irons dans cette immense forêt .
Harry rapprocha son visage de celui du Serpentard. Draco avait l'impression que le brun agissait avec une lenteur insupportable. Leurs lèvres se frôlèrent, tremblantes. Ils hésièrent à approfondir le baiser. Harry finit par poser plus fermement sa bouche sur celle du blond. Soudain, ils perdirent tout contrôle de la situation, s'embrassant comme si l'avenir du monde en dépendait, leurs langues dansant fièvreusement l'une contre l'autre. Les mains d'Harry se perdirent dans la chevelure blonde, tandis que celles de son partenaire lui prodiguaient le même genre de caresses passionnées. Ils se séparèrent à bout de souffle. Ils mirent quelques sencondes à réaliser ce qui venait de se passer. Le choc se lisait sur leurs visages. Au bout d'un silence insupportable, Harry dit à mi-voix:
« Je... je suppose qu'on pourra le faire sans... vomir, comme tu disais. »
« Oui... Il valait quand même mieux... euh... vérifier... »
« Je crois qu'on est bons, alors. »
« Oui... Nous pourrions faire carrière, avec ce don d'acteurs... On va rejoindre les autres? »
Tout le monde était plus ou moins nerveux à la répétition du lendemain. Chacun se demandait comment cela allait se passer. La raison principale était la tension entre les deux acteurs principaux, à savoir Draco Malfoy et Harry Potter. Alors que les jours précédents, une certaine complicité s'était développée entre eux, ils ne se regardaient même pas, ne s'approchant l'un de l'autre que pour les scènes où ils jouaient. La veille, déjà, quand ils les avaient rejoints dans la Salle sur Demande, Blaise, Pansy, Ron et Hermione avaient senti que quelque chose s'était passé. Quelque chose de définitivement pas bon !
« En fait, dit Susan, j'aimerais surtout travailler les deux scènes finales, les autres étant mieux maitrisées. On va commencer par la scène du réveil dans la forêt. Tout le monde en place. Après, il faudra que... euh... Harry et Draco travaillent aussi sur la première scène de baiser. Vous incluez le baiser dans celle-ci aussi. »
Ils s'installèrent chacun à leur place pour répéter la scène du réveil. La tension s'intensifia quand Pansy lança son avant-dernière réplique sur cette scène:
Pansy : Êtes-vous sûrs que nous sommes éveillés ? Il me semble, à moi, que nous dormons, que nous rêvons encore. Ne pensez-vous pas que Dumbledore était ici et nous a dit de le suivre ?
Draco: Oui ; et mon père, aussi.
Harry : Et Dumbledore nous a dit qu'il nous marierait, amour.
Tout le monde se tendit, attendant qu'Harry et Draco suivent les indications scéniques. Puisant dans sa réserve de self-control, le Draco de comédie envoya à son fiancé – de comédie – le plus radieux des sourires. Son vis-à-vis, jouant parfaitement le bonheur le plus intense, lui rendit ce sourire, alors, Draco lui sauta au cou, et l'embrassa à pleine bouche.
Leurs amis en eurent le souffle coupé. Ils avaient osé le faire, sans hésitation aucune ! Aucun d'eux ne fut conscient de la bataille intérieure des deux jeunes hommes, pour garder ce baiser au niveau où il devait rester: un jeu pur et simple d'acteurs. Ils le brisèrent au moment opportun.
«Génial ! S'exclama Hermione. Jouez comme ça le 31 et ce sera tout simplement parfait. »
Les autres scènes se passèrent dans une ambiance plus détendue, sauf pour les deux anciens ennemis, qui continuaient le même manège qui consistait à s'éviter le plus possible et à maintenir leurs hormones au plus sous contrôle. Les deux semaines qui suivirent, la situation ne s'améliora pas. Les deux princes de Poudlard s'évitaient au maximum et quand ils n'avaient pas le choix de se retrouver ensemble parce que leurs amis avaient décidé de se voir, ils restaient à l'écart l'un de l'autre. Tout le monde se demandait ce qui avait pu se passer, bien que certains avait une vague idée de ce qui leur arrivait.
Le grand soir arriva. Le soir d'Halloween, tous les élèves de l'école étaient réunis dans la Grande Salle transformée pour l'occasion en théâtre. Dans la salle, les conversations allaient bon train en attendant l'ouverture du rideau.
Dans les coulisses, les acteurs étaient des plus nerveux. Entre ceux qui jouaient le rôle des professeurs et qui craignaient la réactions de ceux-ci, Pansy qui était au bord de la crise de nerfs parce qu'elle avait peur d'oublier son texte, Hermione qui se rongeait les ongles en se demandant quelle note ils allaient avoir, la tension était forte.
« Mon costume ne veut pas tenir, se plaignait Ron. Que quelqu'un m'aide ! »
Dans toute cette agitation, Blaise aborda Harry et lui dit qu'il devait lui parler avec Draco. Ce dernier, paisiblement assis sur un banc, affichant son air le plus aristocratique.
« Harry, Draco, commença Blaise. C'est la dernière ligne droite. Quoiqu'il se soit passé entre vous, au nom de tout le monde, je vous en conjure, essayez de le régler pour que tout se passe pour le mieux. A la générale, vous étiez trop tendus et ça se voyait. Essayez de retrouver cette complicité du début, s'il vous plait. »
Là-dessus, il les laissa. Harry se mordait la lèvre. Draco baissait les yeux. En courageux Gryffondor, le brun décida que c'était à lui de se lancer, sachant que son... euh... son... partenaire de scène, oui, ça c'était parfait, son partenaire de scène, donc, ne ferait pas le premier pas.
« T'es mort de trac, mon coeur, fit-il comme entrée en matière en s'asseyant à côté de lui, choisissant à dessein la plaisanterie habituelle. »
« Comment tu le sais? s'étonna Draco en le regardant enfin. »
« Je sais lire derrière ton masque ; du moins la plupart du temps. Moi aussi, je suis anxieux. Je crois qu'on l'est tous, en fait. »
Draco lui fit un petit sourire et lui donna une tape réconfortante dans le dos.
« Haut les coeurs, dit le blond en haussant les épaules. Nous n'avons pas fait tous ses efforts pour rien. »
« Draco... »
« On en parlera plus tard, Harry. Promis. Ecoute... »
Les bruits dans la salle venaient de diminuer pour finir complètement. La voix de Dumbledore, amplifiée par un SONORUS s'éleva de l'autre côté du rideau.
« Chers élèves et chers professeurs, il est temps de découvrir maintenant la pièce que nous ont préparés vos camarades. J'ignore moi-même laquelle ils ont choisie. Je vous demande de leur faire une ovation. »
Une vague d'applaudissement retentit de l'autre côté. Quand elle se tut, Dumbledore continua:
« Maintenant, je leur laisse la place. »
Il descendit de la scène et rejoignit son propre siège. Les trois coups traditionnels furent frappés de manière magique. Quand Hermione lança le sortilège qui fit apparaître le nom de la pièce, le directeur fut surpris. Il s'attendait à ce qu'ils choisissent Roméo et Juliette, qui semblait, à ses yeux, la plus facile à transposer dans le monde de Poudlard. Et son côté désespérement romantique aurait adoré voir les deux princes de l'école jouer les rôles principaux...
A suivre ...
