Auteur : Tohru-Excel

Genre : Beeeeeeeen ... triste et parfois lent ... chais pas ! Vous verrez !

Imaginez : les G-boys n'ont pas eu le même passé. Ils ne sont pas devenus soldats. Et juste après la guerre, ils ne se connaissent pas encore. Du moins, Heero et Duo ne se connaissent pas encore ...

Le prince et le pauvre.

Nous sommes en l'an AC 196 aux Etats-Unis, à Manhattan, et la guerre vient de se terminer.

Un écran géant en pleine ville : Oz-Romefeller a été dissous après la mort de Treize Kushrenada...

Un clochard : ... bien fait ...

Le clochard part dans la rue. Il porte un habit sale, à moitié déchiré, qu'on croirait en décomposition. C'est un jeune homme d'environ seize ans, très maigre, qui porte une grande tresse emmêlée de couleur châtain foncé. Ses beaux yeux bleus dévoilent la tristesse de sa vie longue et miséreuse. Des cernes marquent son visage creusé par la famine. Il marche faiblement jusqu'à une rue sombre, et trouve un cul-de-sac, bien au fond de cette rue. Il y a à peine un peu d'eau, un peu de pain, et un vieux coussin déchiré, sûrement volé. Il y a trois allumettes, au cas où il faudrait faudrait un feu, et quelques brindilles. C'est chez lui. Il fouille dans un petit sac qu'il avait sur lui, et en sort un petit bout de viande. Il le regarde longuement.

Le clochard : ... enfin un peu de viande ... ça faisait si longtremps ...

Il s'installe, prend une allumettes, la frotte à sa chaussure pour l'allumer, et la pose sur les brindilles. Un petit feu éclaire son domaine. Il met le bout de viande au-dessus et le fait cuire. Un heure plus tard, il a pris une petite couleur dorée. Son ventre, qui a gargouillé toute la journée, se réjouit. Il commence à manger. Doucement, comme toujours, pour profiter de ce plaisir. Après un repas maigre, mais un festin pour lui, le clochard s'endort.

µµµµµµ

Le lendemain, vers 18H, dans un supermarché, le clochard regarde dans les rayons des légumes. Il a repéré des tomates, qui lui donnent faim. Elle sont si rouges. Il regarde autour de lui : personne ne l'observe. Il en prend une grappe, et ça a déjà rempli son sac. Il s'avance vers la sortie et se poste devant.

Le clochard, stressé : ... 3 ... 2 ... 1 ...

Il se carapate dehors. La sonnerie d'alarme s'enclenche. Il est sorti de justesse, mais un client l'a rattrappée.

Le client, prenant la grappe de tomates : Lâchez-ça !

Le clochard, se défendant : Non ! Laissez-la moi !

Le client du magasin lui arrache violemment la grappe de tomates. Le clochard le regarde, désespéré.

Le clochard : ... s'il vous plaît ...

Le client : Vous n'avez qu'à travailler, si vous voulez manger !

Sur ce, il retourne au magasin. Le clochard regarde ses pieds, serrant le poing. Des larmes coulent sur ses joues. Il court vers la rue opposée et traverse la route. Une Rolls, à quelques mètres de lui, freine, et le reverse, avant même qu'il n'aie réagi. Il perd connaissance, sur le coup. Le conducteur sort, affolé. C'est un garçon, de seize ans lui aussi, aux cheveux courts et bruns, aux yeux bleus profonds, pas très grand, de style japonais. Il est habillé d'un costume noir avec une chemise blanche. Il s'accroupit à côté de lui, et le regarde. Le blessé ne bouge pas. Il place sa main au dessus de sa bouche. Il respire. Après un temps d'hésitation, il passe ses bras sous le dos et les genoux et le transporte jusqu'à la voiture. Il le pose délicatement à l'arrière, et part se réinstaller au volant.

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Pov clochard

Le clochard : ... hnnnnnnnnnnnnnn ...

... où suis-je ?... !!! C'est quoi, cette pièce ?! C'est vachement luxueux !!! Je voudrais me lever pour en voir plus, mais mes côtes me font trop mal ... quel chauffard, celui qui m'a percuté !...

Une voix : Vous êtes revenu à vous ?

Je tourne ma tête sur ma droite. Un beau japonais se tient devant moi. Il doit avoir mon âge ... Qu'est-ce qu'il a à me scruter ? Il a eu peur pour moi ou quoi ?

Le japonais : Je suis rassuré ... je ne vous ai pas manqué ...

... alors c'est lui ...

Le clochard : ... vous auriez pu faire gaffe ...

Le japonais : ... vous avez déboulé devant moi et je n'ai rien pu faire ...

Il s'approche et s'installe à côté de moi.

Le japonais : Vous allez bien ?

Le clochard : ...

... c'est la première fois qu'on s'inquiète pour moi ...

Le clochard, gêné : ... beeeeeeeeeeeeeen ...

Le japonais : ...

Le clochard : ... j'ai mal aux côtes ...

Le japonais : ...

... je sens sa main sur mes côtes ... ° ° ... mais ...

Le clochard : Aïe !

Le japonais, retirant sa main : ... ça va aller ... vous avez juste un bleu ...

Le clochard : ... ouais, mais c'est un bleu qui fait mal ...

Le japonais : ... excusez-moi ...

Le clochard : ... OO ...

... il est pas comme les autres ... il est ... gentil ...

Le clochard, tel une tomate : ... pas grave ... vous m'avez récupéré ... quelqu'un d'autre m'aurait laissé sur la route sans scrupules ...

Le japonais : ...

Le clochard : ... c'est quoi, votre nom ?...

Le japonais : ... moi ?... c'est Heero. Heero Yuy ... et vous ?

Le clochard : M... moi ?... ben ...

... comment je m'appelle ?...

Le clochard, un peu confus : ... je n'ai pas de nom ...

Heero : ... hn ...

Il se lève.

Heero : Reposez-vous. Je vous acceuille le temps de votre rétablissement ...

Le clochard : ...

... ne partez pas ... je veux rester avec vous ...

Le clochard : ...Hee...

... il est parti ... merde ...

Le clochard : ...

... aaaah ... et mon ventre qui gargouille ...

Le clochard : ... j'ai faim ...

Je me lève un peu, malgré ma douleur. Je pose un pied à terre, puis deux, et sort du canapé. Elle est vraiment jolie, cette pièce ... très jolie ... bon ... c'est où, la cuisine ?... Je fais quelques pas vers le couloir, en prenant soin de ne pas toucher les affaires de ce "Richard". J'entre dans ce couloir. Il y a des objets d'arts à côté des portes. C'est cool ... tiens ! C'est le japonais ...

Heero : Que faites-vous là ?

Le clochard : ... en fait ... j'avais la dalle et ...

Heero : Il fallait me le dire ... suivez-moi ...

... il est aux petits soins avec moi ... Je le suis de près, pour ne pas me perdre. Il m'emmène dans la cuisine ... ouah ! Y a plein de fruits, de légumes ... un placard ! Je suis sûr qu'il y a du bon chocolat !... et un frigo !...

Le clochard, les yeux brillants : ... c'est le paradis ...

Heero : ... qu'est-ce qui vous fait envie ?...

Le clochard : ... tout ...

Heero : ... je suis désolé, mais il va falloir faire un choix ...

Le clochard, déçu : ...

Mon regard se tourne vers le placard ...

Le clochard : ... vous avez du chocolat ?...

Heero : ... oui ...

Il va vers ce placard ... je m'en doutais qu'il y en aurais !

Heero : Vous préférez au lait ou noir ?

Le clochard : ... au lait ...

Heero : Avec ou sans noisettes ?

Le clochard : ... avec des noisettes, s'il vous plaît !

Il m'en apporte. Il prend un bout de pain au passage, et me casse deux rangées de chocolat. Il s'en prend, lui aussi ...

Heero : Tenez.

Le clochard : Merci !

... c'est superbe ... il a l'air délicieux ... je vais goûter ... Hum ! C'est du pur bonheur !... et avec le pain c'est trop extra !...

Heero : Ca a l'air de vous plaire.

Le clochard, hochant vivement la tête :

Heero, prenant une bouchée : ...

Le clochard : ... vous habitez seul ?...

Heero : Hn ... mes parents ont été tués pendant la guerre ...

Le clochard : ... ah ... désolé ...

... il est orphelin ... comme moi ...

Le clochard : ... mes parents ont été tués pendant la guerre, eux aussi ... quand j'avais 4 ans ...

Heero : ... vous avez vécu en clochard toute votre vie ?...

Le clochard : ... ouais ...

Heero, désolé lui aussi : ... hn ...

... Je finis mon chocolat et mon pain.

Le clochard : ... je crois que je vais partir ... je ne vais pas vous déranger plus longtemps ...

Heero : Ca va aller, pour vos côtes ?

Le clochard, rayonnant : Ca va aller, merci ...

Heero : Je m'excuse encore pour tout à l'heure ...

Le clochard : Ce n'est pas grave ... vous êtes la personne la plus gentille que j'ai rencontré ...

Heero : ...

Il m'accompagne jusqu'au hall d'entrée.

Le clochard : Ben ... au revoir, alors ...

Heero : Au revoir ...

... je le regarde une dernière fois, avant de franchir la porte, avec regrets ...

Fin des povs

Il commence à traverser le jardin. Heero le regarde partir, le regard un peu triste. Le clochard est émerveillé par l'immense jardin. Il arrive à la grille. Il se retourne et fait un petit coucou à Heero, qui lui sourit un peu. Le visiteur sort de la propriété. Il est heureux de cette rencontre. Sur son chemin pour le retour, son regard se fixe sur une église.

Le clochard : ... elle est très belle, cette église ... c'est l'eglise Maxwell, je crois ...

Il a un déclic.

Le clochard : ... mais oui !...

Il fait demi-tour en courant, tout heureux, et arrive à l'entrée de la résidence d'Heero. La grille est ouverte. Il entre, et part frapper à la porte. Elle s'ouvre.

Heero : ... ? ...

Le clochard : Je me suis trouvé un nom !

Heero : Alors ... comment vous vous appelez ?...

Le clochard : Je m'appelle Duo Maxwell !

Heero : ... ok ... Duo ... je suis ravi de vous avoir rencontré ...

Duo : ... ... moi aussi ... je crois que je vais y aller ...

Heero : Hn ... Au revoir.

Il s'apprête à fermer la porte.

Duo : Attendez !

Duo la retient.

Duo : On se reverra, hein ?

Heero : ...

Duo, souriant : ...

Heero, répondant à son sourire : Sûrement.

Duo : ... super ...

Il se retourne et part en sautillant.

Duo : À plus !

Heero : Ouais ...

Cette fois, Duo part pour de bon. Il n'a jamais été aussi heureux de sa vie.

µµµµµµ

De retour dans son repère, il a une impression de malaise. Cet endroit n'a rien à voir avec ce qu'il vient de vivre. Il regrette déjà le luxe. Il a honte. Honte de lui. Honte d'avoir vécu un tel bonheur, alors qu'il n'est qu'une personne sans importance. Il se sent pouilleux, nul, idiot. Il s'agenouille, et s'allonge en serrant son coussin fortement contre lui. Il voulait le revoir, ce Heero Yuy.

µµµµµµ

Chez lui, Heero, devant son bureau, vient de terminer ses devoirs. Il y a passé un certain temps, et il est un peu fatigué. Il se lève et se dirige vers son ordinateur. Il se connecte à Internet. Il arrive sur un site de mangas. Il regarde. Aucunes sorties lui sont intéressantes. Il se déconnecte et quitte la machine. Il part dans le salon, histoire de regarder la télé. Il s'affale dans le canapé et commence à zapper. Rien de l'intéresse. Il l'éteint et reste planté là, à ne rien faire. Il s'ennuie ferme, comme toujours. Sauf qu'une pensée lui vient en tête ...

Heero : ... comment il va ?...

Son quotidien a été bouleversé par ce jeune homme miséreux. Il n'a pas eu de contact de ce genre depuis très longtemps.

µµµµµµ

De son côté, Duo s'endort, pensant très fort à son aventure d'aujourd'hui.

µµµµµµ

Le lendemain, dans une école, Heero monte en cours, une malette à la main. Il entre dans la salle et s'installe. Cours d'Education Civique. Comme toujours, il note, note, et note tout ce qu'il entend. Le cours lui semble long, et deux heures lui ont amplement suffises. Il sort, toujours aussi neutre. C'est la pause. Il passe dans les couloirs. Tout le monde l'observe et font des messes basses sur lui, ou l'évitent. Il ne peut accoster personne.

Une fille dans un coin, à une autre : ... il a l'air bizarre ...

L'autre fille : ... de toute façon, j'aime pas les mecs comme lui ... en plus, il paraît qu'il est homo ...

La fille : C'est vrai !?

L'autre fille : Chut ! Il va t'entendre ...

Heero : ... c'est déjà fait ...

Un homme : Hé, toi !

Heero : ...

L'homme, lui prenant l'épaule, moqueur : T'es libre, ce soir ?

Heero le repousse violemment et fait mine de partir.

L'homme : Quoi ? J'suis pas ton genre ?

Les amis de l'homme : PTDR

Il se retourne et lui colle un coup de poing dans le nez.

L'homme : ... PUTAIN !!! CA VA PAS LA TÊTE !?!

Heero : ...

Il s'éloigne de la masse, et sort dans la cour. Il en a marre de ces imbéciles ...

Un jeune homme passant devant l'entrée de l'établissement, rayonnant : Ah ... bonjour, monsieur Heero !

Heero : ...

Pov Heero

Encore lui ... Je m'approche.

Heero : Bonjour, Duo ...

Duo :

Heero : ...

Duo : Vous n'avez pas l'air bien ...

Heero : Si, si, ça va ... comme d'hab' ...

Duo : ... ah ... ben moi ... comme d'hab' aussi !

Heero, souriant : Alors c'est bien.

Duo : ...

Mon coeur devient plus léger, tout à coup ... Duo regarde l'établissement.

Duo : Wouaaaaaaah ! Vous avez trop d'la chance d'aller dans une école pareille ! Je vous envie !

Heero : ... si vous le dites ... vous avez réussi à récupérer une grappe de raisin, à ce que je vois ...

Duo, regardant avec gêne la grappe de raisin qu'il a à la main : ... ah ... c'est vrai ...

Un agent, au loin : Il est là !

Duo, apeuré : Wouah ! Faut qu'je file !

Il s'enfuit. Les agents arrivent. J'espère qu'il ne se fera pas attraper ... Il est amusant ... La sonnerie retentit. Il faut qu'j'y aille ... pas envie ...

Fin des povs

De son côté, Duo, dans une rue sombre, regarde s'éloigner les agents.

Duo : ... ouf ... j'ai eu chaud ...

Il regarde la grappe de raisin, tout content.

Duo : Trop le pied, du raisin !

Il sort de son coin, de bonne humeur. Il prend un grain et le mange.

Duo : Hum ! Il est sucré !

Il regarde à droite et à gauche, et s'enfuit vers chez lui. Il s'installe par terre, avec le sourire.

Duo : ... aujourd'hui, j'ai revu le "Richard" ... il avait l'air de s'ennuyer ...

Il entame sa grappe de raisin.

Duo : ... un jour, il rentrera en fac, et moi je serais encore en train faire la manche ou de piller les magasins ... et il m'aura sûrement oublié ... ah non ! C'est le premier ami que j'me fais alors j'veux pas !

Un vent passe.

Duo : ... brrrrrrrrrrrrrrrrrrrr ... fait froid ...

Il s'allonge.

Duo : ... je me sens seul ...

Il se met en boule.

Duo : ... si seul ...

Il pleure.

Duo : ...

Plus tard, il sort de son "chez-lui" et se promène dans la rue. Il regarde une télé géante.

La télé : Quatre Raberba Winner, représentant de la colonie L4, a créé une réforme pour...

Duo : ... ah, c'est sûr, on parle toujours des politiques, des stars et des gens comme ça, mais on parle jamais des pauvres gars qui crèvent la faim ...

Il s'intalle à côté d'une banque, pose un gobelet sale et attend, regardant par terre avec désolement. Personne ne fait attention à lui.

Duo : ... personne ne s'y intéresse, de toute façon ...

Un mal de tête commence à le torturer.

Duo : ... non ... pas maintenant ...

Il se penche vers le sol. Il tombe, inconscient.

µµµµµµ

Duo ouvre les yeux. Il est toujours dans la rue. Son coeur s'allourdit. Il aurait voulu se réveiller chez Heero. Mais non. Il est toujours dans ce monde de souffrance. Il lève un peu la tête. Trois hommes, avec un chien, le regardent.

Homme 1 : ... t'as rien à donner ?...

Duo : ... non ...

Il prend le gobelet et cherche dedans.

Homme 1 : C'est vide.

Duo : ...

Homme 2 : Tu penses pas aux autres, un peu ?

Duo : ... le fric qu'on me donne ... il est pour moi ... j'en ai besoin ...

Homme 1 : Ta gueule ! Les gars comme toi, ils n'ont rien à faire là ! Ils servent à rien !

Duo : ... allez vous faire foutre ...

Les hommes : ...

Le premier homme lui donne un coup de pied dans le ventre. Les autres se jettent sur lui, le frappant vivement. Le chien aboie de contentement.

Duo : ... cassez-vous ... j'veux plus vous voir ...

Duo crache du sang. Les hommes cessent.

L'homme : La prochaine fois, t'as intérêt à avoir quelque chose !

Il partent, laissant le mendiant giser sur le sol. Il regarde autour de lui, faible.

Duo :

Une forme passe devant lui, et s'arrête.

Duo : ... monsieur Heero ...

Il tend sa main vers lui, agrippe sa main au sol. Duo ne se trompait pas. La forme, c'est bien Heero, qui accourt vers lui.

Heero, accroupi à côté de Duo : ... Duo ... vous m'entendez ?...

Duo, rassuré : ...oui...

Heero : ...

Duo ne bouge pas : ni le corps, ni les yeux. Le japonais le fait relever.

Heero : ... vous pouvez marcher ?...

Duo : ...

Le mendiant pose un pied au sol et fait quelques pas. Mais c'est trop dur, et il manque de tomber. Il est à bout de force.

Duo : ...peux pas...avan...cer...

Heero : ...

Il passe ses bras sous les genoux du blessé et le transporte, en faisant bien attention de ne pas lui faire de mal. Duo ne sent plus son corps. Il regarde Heero, qui est inquiet. Sur le coup, il s'endort.

µµµµµµ

Heero entre dans la maison. Il traverse le hall, entre sa chambre, et l'allonge sur le lit. Il le regarde longuement.

Heero : ... pourvu qu'il s'en remette ...

Il sort. Duo se réveille.

Duo : ... c'était bien lui ?... alors je n'ai pas rêvé ...

Il regarde autour de lui.

Duo : ... c'est où ?...

Il regarde le lit.

Duo, rougissant de gêne : ... je suis dans sa chambre ...

La porte s'ouvre. C'est Heero, qui a une serviette et une coupelle d'eau à la main.

Duo, un peu rouge : ...

Heero : ...

Il s'assoit au bord du lit et lui passe la serviette imbibée d'eau sur le front.

Heero : ... que s'est-il passé ?...

Duo : ... je faisais la manche ... et y a des mecs qui sont venus m'piller ... j'avais rien alors ils m'ont frappé ... bah ... c'est pas la première fois qu'ils viennent ...

Heero : ... je ne comprends pas ... c'est dégueulasse ...

Duo : ... merci ...

Heero : ... de rien ... j'allais pas vous laisser là-bas ...

Duo : ...

Duo tremble, laisse des larmes couler.

Heero : ...

Il éclate en pleurs, sous le regard désolé d'Heero. Celui-ci réimbibe la serviette et la passe délicatement sur ses joues, sur ses bras, sur les genoux, pour nettoyer les plaies. Le natté continue de se lamenter.

Duo : ... vous ne devriez pas vous soucier de moi ...

Heero : Je me soucie de vous si j'en ai envie.

Duo, pleurant encore plus : Mais pourquoi ?!

Heero : Calmez-vous.

Duo, pleurant toujours : ...

Heero : Arrêtez de pleurer.

Duo : ... oui mais ... oui mais ...

Heero pose une main sur son épaule.

Heero : C'est terminé.

Duo : ...

Il se lève et part vers la porte.

Heero : Je vais vous chercher à manger.

Sur ce, il sort. Duo se retrouve seul dans la pièce. Il se sent en sécurité. Malgré tout, il est un peu tendu et son chagrin lui est resté ...

Duo : ... cet homme ... il est unique ...

Son coeur se met à battre allègrement.

Duo : ... qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Heero entre avec un plateau.

Duo, le regardant, pire qu'un homard trop cuit : ...

Heero : ... vous allez bien ?...

Duo : ... oui ...

Pov Duo

... il vient près de moi, mon coeur s'accélère ... il m'a préparé un bol de nouilles ... c'est une préparation spéciale ... sûrement japonaise ...

Duo : ... qu'est-ce que c'est ?...

Heero : Des râmens.

Duo : ...

... il a même apporté les baguettes qui vont avec ...

Duo : ... je ne sais pas utiliser des baguettes ...

Heero : Je suppose.

Il prend ses baguettes et récupère quelques nouilles. Ca a l'air bon ...

Heero : Ouvrez la bouche.

Il va me nourrir ?!... bon ... pourquoi refuser ?...

Duo, ouvrant la bouche : Aaaaaaaaaaaaaaah ...

Il avance ses baguettes vers moi ... je sens les nouilles se déposer dans ma bouche ... je mâche doucement ...

Duo : ... c'est bon ...

Heero : ...

Il prend une autre pincée et me la donne ... il est si délicat ... mon coeur bat la chamade ... et s'emballe ... Heero continue à me nourrir ... jusqu'à ce que le plat soit à moitié vide ... il repose ses baguettes ...

Heero : ... restez ici ... je vous garde jusqu'à votre rétablissement ...

Duo : ... arrêtez de faire ça ... des clodos comme moi, y en a plein ...

Il soupire.

Heero : Taisez-vous et dormez. Vous êtes fatigué.

... ok ... j'me tais ... elle est grande cette chambre ... c'est marrant, si ce lit n'était pas là, on aurait dit une bibliothèque ... y a pleins de livres ... de BD japonaises, surtout ... comment ça s'appelle, déjà ?... des mangas ?... ouais, c'est ça ... des mangas ... y a aussi un ordinateur ... et un bureau ... la chance ... mais qu'est-ce que je fous-là ? Un mec dégueu dans une pièce pareille ... c'est pitoyable ... Heero se lève ...

Duo : ... monsieur ...

Heero : Hn ?

Duo : ... je ... je me sens très ... très ...

Heero : Très quoi ?

Duo : ... très mal à l'aise ...

Heero : ...

Duo : ... ne le prenez pas mal...

Heero : Je ne le prends pas mal. Vous n'avez pas l'habitude du luxe, c'est normal ...

Duo : ...

Heero : Si vous voulez que je reste ... vous n'avez qu'à me le dire ...

Duo : ...

... mais ... je vais être encore plus gêné !...

Duo, écarlate : ... non merci ... ça ira ...

Heero : ... bien ...

Il sort, refermant la porte derrière lui ... j'essaye de me détendre ... finalement, elle n'est pas si gênante, cette chambre ... elle est agréable ...

Duo : bâille

... je m'endors ...

Pov Heero

Heero, ouvrant la porte : ...

Duo : ... zzzzzzzzzzzzzz ... zzzzzzzzzzzzzz ... zzzzzzzzzzzzzz ...

Il s'est déjà endormi. Il devait être réellement fatigué ...

Duo : ... zzzzzzzzzzzzzz ... zzzzzzzzzzzzzz ... zzzzzzzzzzzzzz ...

... je ne devrais pas le déranger ... mais j'ai envie de l'approcher ... mes pas me dirigent inconsciement vers lui ... il m'attire ... j'ai envie de le toucher ... ma main se tend vers lui ... un de mes doigts frôle sa joue ...

Duo : ... huuuuuuuuuuum ...

... je le dérange ... je retire brusquement ma main ...

Duo : ... zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz ...

... ça va ... je ne l'ai pas réveillé ... je ne sais pas pourquoi ... mais dès que je le vois ... j'ai envie de le protéger ... de le rendre heureux ... d'être avec lui ... pourtant, je le connais à peine ...

Duo : ... zzzzzzzzzzzzzzzzzz ...

... il dort comme un bienheureux ... c'est bien ... Je me retourne, et m'apprête à sortir.

Duo : ... hum ... Heero ...

Heero, se retournant : ...!

... je rêve ou il m'a appellé ?...

Duo : ... partez pas ...

Duo : ... zzzzzzzzzzz ... restez ... zzzzzzzzzzz ... avec moi ... zzzzzzzzzzz ...

... il parle pendant son sommeil ?... ah ... qu'est-ce que je fais ?...

Duo : ... zzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzzz ...

... il veut que je reste près de lui ... c'est ce que je vais faire ...

Heero, s'avançant vers Duo : ...

Je m'installe doucement à côté de lui, prenant soin de ne pas brusquer son sommeil. Je regarde ma montre. 20H. Je n'ai toujours pas fait mes devoirs ... mais si je m'en vais ...

Duo : ... zzzzzz ...

... tant pis ...

Heero : ... bâille ...

... j'suis fatigué ... je devrais me coucher ... mais je ne dois pas quitter Duo ...

Heero : ...

Je me lève pour chercher un matelas, mais je sens une petite main s'accrocher à la mienne ... celle de Duo ...

Heero, le coeur battant : ... OO ...

... je la repose délicatement sur le lit ...

Heero, chuchotant : ... je reviens ...

Je la lâche en glissant un peu mes doigts sur les siens, et m'avance vers la porte.

µµµµµµ

J'ai installé de quoi dormir à côté de mon lit, où Duo dort paisiblement. J'enlève ma chemise et mon pantalon, enfile mon pyjama, et me fourre dans les couvertures. J'éteins la lampe de chevet, nous laissant dans le noir. Je m'allonge sur le côté, posant ma tête sur le coussin, étendant mes bras vers le chevet de Duo. J'entend la respiration de mon "voisin". Elle me berce ...

Pov Duo

... c'est encore la nuit ?... je regarde autour de moi ... y a des vêtements ...! mais ! C'est les vêtements à...

Duo, cramoisi, regardant tout autour de lui : ...

Ah ! Il ... il dort à côté de mon lit !!! ... ah ... mais ... mais euh !... mais il en ... il en profite ou quoi ?!... non ... s'il voulait vraiment en profiter, il se serait installé juste à côté de moi ... faut que j'arrête de m'faire des idées, j'deviens infernal !... mais ... s'il est resté à côté de moi ... c'est qu'il doit s'inquiéter ... je ne peux pas rester ici, je lui cause du souci ... Je lève mon buste.

Duo : Urgh ...

... j'sais pas si j'vais y arriver ... Je pose mes pieds au sol et me lève ... mes blessures me font encore souffrir ... horriblement ... mais ça va aller ... Je commence à faire quelques pas, de manière à ne pas réveiller Heero, et franchit la porte. Je l'ouvre doucement, passe dans le couloir. Heero ne bouge pas ... c'est bon ... Je referme la porte sans la claquer. Allez ... faut qu'je trouve la sortie ... j'dois être à l'étage ... Je me dirige vers la droite et vais jusqu'au bout du couloir ... bingo ! Des escaliers ! Je m'avance vers eux, pose maladroitement ma main sur la rembarde, et commence à les descendre ... c'est dur ... je manque plusieurs fois de tomber ... mais je parviens au rez-de-chaussée ... je suis dans le hall ... la porte est pas loin ... je m'en approche ... ça y est, j'ai saisi la poignée ...

Heero : Qu'est-ce que vous faites là ?

... et lui, qu'est-ce qu'il fout là !?!...

Duo : ... euh ...

Heero : ...

Duo : ... je cherchais les toilettes !

... les bras croisés, il hausse les épaules en soupirant ... je crois qu'il a compris mes intentions ...

Duo : ... je ne peux pas rester ici ... il faut que je parte ... je vous gêne ...

Heero, un peu énervé : ...

Duo : ... vous êtes tout le temps en train de vous inquéter pour moi !

Heero : Peut-être, mais je m'inquièterai plus si vous vous en allez, comme ça, sans rien dire, dans l'état où vous êtes.

Duo : ...

Heero : ...

Duo : ... mais quand même !...

Heero, sincèrement énervé : ... montez, ou je vous remonterai de force ce que je n'ai pas envie de faire ...

Duo, gêné : Ca va, j'vais remonter !...

... j'ai honte ...

Fin des povs

Le lendemain, Duo se réveille. Il est embêté pour ce qui s'est passé la veille. Il se tourne vers sa droite pour parler à Heero. Manque de chance, il est déjà levé.

Duo : ...!

Il se lève et se précipite dehors. Plaquant sa main sur ses côtes ( qui lui font encore mal ), il traverse le couloir, descends, prend le couloir du rez-de-chaussée et va dans la cuisine. Heero prépare le petit déjeuner. Il fait cuire les oeufs au plat car aujourd'hui, c'est breakfast ! ( Tohru : Huuuuuuum ... breakfast ... bave ... )

Heero : ... bonjour Duo ... vous avez l'air pressé ...

Sur ce, il recolle son nez sur ce qu'il prépare.

Duo : ... oui ... bonjour ...

Heero, toujours occupé : ...

Duo : ... c'est juste que je voulais vous dire pour hier soir ...

Il lève sa tête vers Duo.

Duo : ... je tenais à m'excuser ...

Heero : ...

Duo : Vous faites plein de choses pour moi ... et tout ce que je sais faire, c'est les refuser ... j'me sens bête ...

Heero : ...

Il se remet à cuisiner.

Heero : ... ce n'est pas grave ...

Duo : ... oui, monsieur ...

Heero : Tu peux m'tutoyer.

Duo, surpris : Ah ...

Heero : ...

Duo : Oui ... Heero ...

Heero décolle les oeufs du feu et les met dans les assiettes. Il installe ces assiettes sur la table, puis retire une chaise.

Heero : Installe-toi.

À suivre ......... . . . . . . . . .