Voici ma première cherik ! J'ai vu les films X-Men mais je ne maîtrise pas forcément l'histoire en son intégralité.

L'histoire se déroule après les évènements de « Days of Future Past » et avant l'ouverture de l'Institut pour jeunes surdoués.

Donnez-moi vos avis ! Bises et BONNE LECTURE !

TITRE : A JAMAIS …

#AVEU#

Charles se retournait dans le canapé depuis plus d'une heure à présent. L'orage grondait dehors signe de son approche imminente. Il dirigea son regard vers l'immense fenêtre, fixant l'obscurité dans laquelle les branches des arbres dansaient par le vent fort naissant. Il mourrait d'envie de se lever et de parcourir son manoir pour se changer les idées. Lesquelles étaient continuellement en action, il entendait de nouveau les voix, les pleurs ou les rires qui l'avaient tourmentés enfant. Beaucoup de choses qui ne provenaient pas de sa tête. Il était revenu à ses neuf ans, à l'âge où il se pensait fou et seul au monde. Les capacités psychiques d'un gosse de neuf ans dans le corps d'un adulte d'une vingtaine d'année cloué sur place. A l'instant il souffrait le martyre, il sentait la douleur s'infiltrer dans chaque muscle de son dos et du bas de son corps qui était paralysé. Un genre de symptôme du membre disparu. Il y trouvait de la douleur alors que plus aucune sensation n'en venait. Chienne de vie, même quand elle lui ôtait tout ce qu'il aimait, elle lui en faisait baver.

Il se redressa sur les coudes et aperçu de loin la porte entrouverte de son bureau dans lequel se trouvait ce qui pouvait atténuer la douleur. Le sérum que lui avait préparé Hank, celui qui faisait dormir ses gènes mutants. Il en avait tant besoin mais il avait promis à Logan et à Erik de ne plus en prendre, il avait promis de s'en sortir par ses propres moyens ! Plus facile à dire qu'à faire quand la moitié de votre corps vous cloue sur place, faisant de vous un infirme dépendant de quelqu'un à vie ! Et de toute façon, s'il en prenait un tout petit peu, juste de quoi le soulager ce soir … ce ne serait pas rompre sa promesse ? Mais pour ce faire, il n'appellerait pas Hank, il ne le dérangerait pas ce soir ni aucun autre jour. Il lui serait toujours reconnaissant des moments où il l'avait aidé mais cela ne serait plus jamais comme ça !

Charles attrapa le bras gauche du fauteuil et le tira pour qu'il cogne contre le canapé marron, il le fit mettre à l'oblique pour qu'il puisse s'y assoir. Il réussit à se hisser par la seule force de ses bras sur le fauteuil mais au moment où il allait amorcer la rotation de son buste afin d'être en position assise, son bras gauche défaillit en tremblant et il chuta au sol. La chute ne fut pas haute mais pas moins douloureuse tant mentalement que physiquement.

« - ET MERDE ! » cria-t-il à lui-même comme à cette puissance supérieure qui avait choisi de faire de sa vie un enfer incommensurable.

Les larmes lui montèrent aux yeux, la honte qu'il refoulait depuis plusieurs semaines refit surface et il ne se sentit jamais autant misérable qu'en cette instant. Il n'était plus le mutant qu'il avait été et il s'estimait être moins qu'un humain. Après tout l'Homme était fait pour marcher ! Dans le semi obscurité qui régnait dans le salon, Charles pleurait. Ses plaintes se mêlant au crépitement du feu de cheminé.

« - Je vous hais … TOUS ! » ne peut-il s'empêcher de sangloter.

Les images le submergèrent.

Le bonheur. Raven enfant dans la cuisine du manoir et la joie qu'il ressentie quand cela confirma qu'il n'était pas le seul à être différent. Les moments de purs bonheurs qu'ils avaient vécus ensemble. La rencontre avec Erik dans l'eau glaciale. Leur amitié puissante qui avait pris forme durant la lutte contre Shaw.

Comme le pire. La douleur de la balle qui brise sa colonne vertébrale. La perte de ses jambes. Le départ de Raven. L'abandon d'Erik. Et la dépendance au sérum.

Pris d'une soudaine rage, il tendit un bras, puis l'autre. Ainsi de suite par la seule force de sa volonté et avançait tant bien que mal vers le bureau.

Juste un peu … Je veux juste être apaisé ….

Réduisant peu à peu la distance qui le séparait de sa délivrance, il tendit un bras pour prendre appui sur la sellette où se trouvait divers bibelots en bois et en métal. Il surestima la solidité de la table qui bascula laissant les objets tombés sur lui. Charles ferma les yeux et attendit mais rient ne vint. Les objets étaient maintenus en l'air. Charles savait ce que cela représentait mais il refusa de tourner la tête vers la porte. Honte ou appréhension, il n'aurait su le dire précisément mais il ne voulait pas être confronté à celui qu'il considérait comme son égal.

« - Je peux savoir ce que tu fous à terre, Charles ? » dit une voix grave qu'il ne connaissait que trop bien.

Ce fut comme un électro-choque, Charles se tordit le cou pour regarder dans la direction de son ami. Erik se tenait appuyé au chambranle de porte, les bras croisés sur la poitrine. L'eau dégoulinait sur sa peau et de ses vêtements. Il dégageait une prestance en toute situation, ce qui avait le don d'énerver Charles lorsqu'ils cohabitaient tous au manoir. Cela faisait un certain temps qu'ils ne s'étaient pas vus mais il n'avait pas changé.

Erik s'avança vers Charles tendant les bras afin de le soulever mais Charles recula tant bien que mal butant contre la sellette tombée. Erik se stoppa et lui lança un regard interrogatif.

« - Tu me hais tellement que tu ne supportes plus ma proximité ? » cracha-t-il.

La peine et le regret se sentaient dans cette constatation. Charles leva les yeux vers lui.

« - Non, excuse-moi. C'est juste que … »

Charles lança un regard honteux à ses jambes, désespérément inertes. Erik s'avança de nouveau et pris prise sous les genoux et dans le dos de Charles afin de l'installé du mieux qu'il put dans son fauteuil. La réalité le frappa de plein fouet. Depuis que Logan avait disparu, il n'avait pas recontacté le manoir à par un coup de téléphone. Il ne savait pas vraiment pourquoi il était venu mais il avait délibérément attendu la nuit afin que le Fauve ne tombe pas sur lui … Mais il ne s'attendait certes pas à retrouver Charles par terre dans le salon. Il savait qu'il lui avait promis de ne plus prendre de sérum mais les regrets l'envahirent la seconde même où l'image de Charles en fauteuil roulant se grava dans ses rétines. Erik s'agenouilla devant Charles. Posant les mains sur les genoux de son ami.

« - Je suis tellement désolé mon ami …wenn Sie wüssten, dass [si tu savais] …

- Tu n'as pas à être désolé, Erik. Lui répondit calmement Charles.

- Je t'ai cloué dans cette chaise ! Comment ne peux-tu être en colère Charles ! Cria Erik au bord des larmes.

- C'est pour cela que tu es venu ? Pour te faire pardonner alors que tu m'as abandonné ?! répondit le Télépathe sur le même ton. »

Voilà. Ils y étaient. Charles posa sa main droite sur l'épaule de son ami qui fixait le sol. Ce geste eut pour mérite de reporter son attention sur lui. Leurs yeux bleus se rencontrèrent et ils restèrent ainsi quelques secondes. Erik se noyant dans le bleu si tendre de Charles et Charles se perdant dans les différentes nuances aciers d'Erik. Si semblable et pourtant si différent.

« - Tu ne comprends pas. Je ne souhaite pas vivre de regrets et …

- C'est pour cela que je t'ai trouvé rampant au sol en larmes ? grinça Erik, amer. »

Charles n'était peut-être pas le meilleur pour les discours sur les regrets et la vie. Mais après tout Erik n'avait vu qu'une partie de sa misère et puisque c'était lui le télépathe et non Erik …

« - Il nous arrive toujours de céder à nos angoisses, mais je ne te l'apprends pas ! »

Erik ricana, lui qui était si adepte des regrets !

« - Un verre ? » demanda Charles, certain qu'Erik ne résisterait pas.

Ce dernier se retourna et ouvrit le bar en guise de réponse. Il en sortit une bouteille de bourbon et deux verres avant de les servir. Il tendit un des récipients au télépathe qui le remercia en inclinant légèrement la tête. Charles alla dans le bureau suivit de près par Erik qui fut meurtrie de le voir s'éloigné en « roulant ».

« - J'imagine que tu n'es pas venu pour me faire ton discours sur le « problème mutant » ?

- Ce n'est pas nous le problème, tu le sais Charles, ce sont les humains qui nous martyrisent, qui nous envient et par ce seul fait veulent nous voir disparaitre ! le coupa Erik.

- On ne va pas repartir là-dessus, à chaque fois cela se termine sur des mots que l'on regrette …. Souffla Charles. »

Erik faillit lancer un « Parles pour toi ! » mais il se ravisa. Son cas était encore pire car si Charles regrettait souvent des choses qu'il disait sous le coup de la colère, Erik regrettait ses gestes comme cette fois-là sur la plage de Cuba où il priva son meilleur ami de ses jambes pour le reste de sa vie durant. Erik secoua la tête, il devait garder les idées claires. Charles le regarda en buvant une gorgée de l'alcool brun. Le manipulateur de métal inspira un grand coup.

« - Mystique m'a demandé de venir …

- Bien entendu … Dit Charles. »

Erik se demanda si son esprit ne lui jouait pas de tour. Etais-ce de la déception ou de la tristesse ? Il ne s'étendit pas sur sa réflexion, il n'avait pas le temps pour ça.

« - Elle ne va pas bien. Elle a besoin de toi. »

Charles fit claquer sa langue en un son réprobateur. Erik ne comprenait pas bien, Charles tenait sa sœur en haute estime en temps normal alors pourquoi cette réponse l'avait-elle agacée. Et puis de toute façon, ne devrait-il pas être inquiet ?! Erik attendit une réponse qui visiblement ne viendrait pas sans insistance.

« - Suis-je obliger de répéter, mon ami ?

- Non, rassure toi (Erik détestait répéter). Que veux-tu que ça me fasse ? » cracha-t-il.

Erik était outré. Il en resta estomaqué. Charles qui se prenait la tête avec quiconque faisait du mal à sa sœur venait de dire ouvertement qu'il n'en avait rien à faire !

« - Elle veut rentrer, Charles. Elle en a assez de fuir tous les jours et de devoir justifier ses intentions auprès des autres mutants de la confrérie. Tu lui manques …

- Et je te le répète Erik, que veux-tu que ça me fasse ?! Cria le télépathe. Elle a choisi de te suivre ! Elle a choisi de m'abandonner sur cette putain de plage ! Et oui, j'y pense toujours malgré les évènements qui se sont passés entre temps. On a peut être sauvé le future de tous les mutants ensemble avec l'aide de Logan mais mon future à moi, comment le vois-tu Erik ? »

Erik savait que cela le rongeait, comment cela pourrait-il en être autrement. Cela le rongeait aussi comme de l'acide que l'on injecterait dans son corps. Il ne répondit pas, seul son regard dériva sur la chaise de métal qui soutenait son ami. Il vit ses jambes plus fines qu'avant dû au manque d'exercice, inerte. Ce que Charles ne manqua pas.

« - Exactement mon ami ! Cloué dans un fauteuil ! Je ne pourrais plus jamais marcher et vous ne m'avez pas soutenu ! Ni toi ni Raven ! »

Erik manqua de le rectifier sur le nom de la jeune femme mais ce n'était certainement pas le moment. Charles vidait son sac sur lui, cela lui était nécessaire. Erik voulait qu'il le fasse, cela ne suffirait pas à sa rédemption mais il voulait contribuer au rétablissement de Charles.

« - Est-ce que tu imagines seulement l'enfer que j'ai vécu, je n'avais que Hank sur qui me reposer et le pauvre en a pris pour son grade. Supportant mon humeur de Chien et lunatique par-dessus le marché ! Il a marché sur des œufs pendant 11 ans et pourtant il n'est jamais parti lui ! J'ai été infecte et je le sais mais je voulais haïr, j'en avais besoin mais les personnes que j'aurais dû haïr n'étaient pas là figure toi ! »

Charles avait lâché son verre qui s'était renversé sur lui et tombé mollement sur la moquette. Il était essoufflé et fulminait littéralement. Maintenant c'était au tour d'Erik de parler.

« - Tu as fini ? répondit Erik la gorge noué. »

Charles le regarda dans les yeux, il déglutit une fois et secoua la tête en guise d'acceptation. Le trouble d'Erik ne lui avait pas échappé. Il avait voulu lui faire mal mais maintenant il trouvait ces propres paroles dures. C'est ce qu'il avait pensé ou qu'il pensait quand la douleur le prenait mais il ne savait pas pourquoi lorsque cela concernait Erik ou Raven, il n'arrivait pas être réellement sincère dans ces doléances. Il mourrait d'envie de voir la peau bleue de sa sœur et de caresser ses cheveux rouges tandis que ses yeux dorés lui rendraient son amour fraternel. Et Erik ? il devait être honnête tout du moins avec lui-même. Quand avait-il cessé de le considérer uniquement comme un ami ? Au début ils l'étaient ami, mais au fur et à mesure il avait ressenti d'autre sentiment. Bien entendu il pensait que cela était dû à la frustration, il n'avait pas eu vraiment le temps de fréquenter une femme depuis un certain temps. Mais il avait vraiment pris peur la nuit où il avait rêvé de lui faisant l'amour avec le contrôleur de métal. Cela allait trop vite à son goût d'autant qu'Erik ne semblait s'intéresser qu'aux femmes dont Raven, sa sœur. Ce qui le mettait d'autant mal à l'aise qu'elle ne semblait pas insensible. Il avait donc décidé de tout garder pour lui.

« - Il y a beaucoup de chose que tu ne sais pas Charles ». Commença Erik. « Mys-Raven s'est mis la confrérie à dos à force de faire cavalier seul. Elle en a assez et elle souhaiterait rentrer mais elle est trop fière pour te le demander directement, tu connais ta sœur. Et je dois avouer que cela semble être une particularité de la fratrie Xavier … Non laisse-moi finir. Il n'y a pas qu'elle qui souhaiterait revenir … »

Erik détourna le regard, il ne savait plus vraiment s'il avait eu raison de venir mais il voulait changer de vie. Charles le regardait intrigué et très intéressé maintenant. Erik espéra un instant qu'il n'allait pas le décevoir car il ne supporterait pas de voir cette lueur dans ses yeux s'éteindre. Les mains du télépathe tremblaient, il se retenait de prendre le sérum de malheur qui était enfermé dans le bureau massif. Erik était fier de lui, dieu seul sait ce que Charles aurait fait s'il ne l'avait pas trouvé se tortillant au sol. Certes ses jambes inertes lui rappelaient sans cesse sa trahison mais il était prêt à payer son erreur en prenant soin de lui jusqu'à la mort pour cela.

« - Je le voudrais aussi … » puis comme s'il avait peur de ne pas être compris il rajouta « Je voudrais revenir au manoir, Charles. »

Le jeune homme en face de lui semblait troublé, mais ce qu'Erik ne savait pas c'était qu'il avait tout compris de travers. Pour le pauvre cœur tiraillé du professeur Charles Xavier, si Erik voulait rentrer c'était uniquement pour rejoindre sa sœur. Mais malgré les voix qui le torturaient à longueur de journée, il n'avait pas oublié ses sentiments envers le polonais. Et sa jalousie le dégoutait. Lui et sa sœur aimait le même homme. Il fallait pourtant qu'il réponde quelque chose, mais les voix revenaient de plus belles par vagues successives. Lui meurtrissant l'esprit comme un milliard de couteaux. Il n'y tenait plus. Ses mains prirent son crâne et serrèrent le plus qu'elles pouvaient. S'il ne pouvait les arrêter, il pouvait se procurer une douleur plus vive que celle-là. Sans trahir sa promesse. D'ailleurs pourquoi s'efforçait-il de respecter des promesses alors que personne ne prenait la peine de le faire !

Erik voyait l'homme en face de lui se presser la tête et plisser les yeux dans un rictus de souffrance. Il s'agenouilla près de lui et tendis une main vers son visage pour la poser sur la sienne. Il n'était pas sûre de ce qu'il faisait et il avait peur du rejet de Charles mais il devait – non – il voulait le faire.

« - Charles. Écoute-moi, ne fait pas attention à elles. » Lui dit-il d'une voix dure pour se faire entendre. Cela sembla fonctionner car Charles ouvrit ses yeux bleus et le regarda semblant faire un effort surhumain pour se concentrer.

« - Lis dans mon esprit. »

Par cette simple phrase, Magneto venait de se livrer totalement au télépathe. Il lui ouvrait les moindres recoins de sa tête et de sa vie. Charles parut paniqué plus qu'il ne l'était déjà et secoua la tête en une vive négation.

« N-N-NON ! Je ne sais pas si j'arriverais à me contrôler Erik. Je ne contrôle plus rien depuis longtemps ! Ton esprit pourrait se briser et je ne veux pas être responsable de ça ! »

Mais il n'était pas contre le fait de lire en lui nota Erik. Ce dernier renforça sa prise et colla son front à celui de Charles.

« - Ce n'est pas une demande. »

Le ton était sans appel mais Charles rechignait toujours. Les voix le harcelaient sans cesse depuis des jours, il ne maîtrisait plus Cerebro ni même sa propre vie alors de là maîtriser l'esprit d'un autre !

« - Je ne te dis pas de forcer mon esprit, abruti. Cesse de faire le fier, je t'ouvre ma Vie. Je veux que tu voies tout ce que j'ai vu, tout ce que j'ai ressenti. Je veux que tu me connaisses entièrement. »

Malgré l'état déplorable dans lequel se trouvait Charles, ce dernier ne put s'empêcher de rougir à l'évocation très nuancée de son point de vue de « Je veux que tu me connaisses entièrement ». Mais l'heure n'était pas aux allusions perverses. Le jeune mutant hocha la tête de haut en bas puis posa ses doigts sur sa tempe.

*** Esprit d'Erik ***

~ Erik sentit l'esprit de Charles s'insinué dans sa tête comme un serpent. Il était consentant mais l'impression n'en était pas moins étrange. Charles ne savaient pas vraiment quoi voir et où aller, donc il décida de lui ouvrir les portes. La première fut sa vie au camp de concentration sous la domination nazi en Allemagne. Il lui montra la force avec laquelle on l'avait séparé ses parents « MAMA ! PAPA ! NEIN ! ». Le moment où il avait fait la première expérience de sa mutation et les séances avec Shaw « Lassen Sie uns ein Spiel spielen, Erik.Ich zähle bis drei, und Sie tun den Raum bewegen. [on va jouer à un jeu Erik. Je vais compter jusqu'à trois et tu vas faire bouger la pièce]. Quand Charles l'avait sauvé de l'eau glacé de l'Océan. « Tu n'es pas seul … ». Leur cohabitation au manoir Xavier, il dévoila tout. Même les sentiments honteux qu'il refoulait depuis toutes ces années. Son amour pour lui, la force avec laquelle à chaque fois qu'il était avec lui, il aurait voulu l'embrasser, le prendre dans ses bras. (Néanmoins il passa sous silence, son imagination fertile. Il allait déjà le regarder comme un monstre, l'image du « détraqué sexuelle » pouvait attendre). Puis le point de non-retour : CUBA. Le plaisir de vengeance qui l'avait emplit quand la pièce de métal avait traversé la cervelle de Shaw, la détermination qui l'anima à sauver la race mutante, la fureur quand la balle causa l'irréparable « C'EST VOTRE FAUTE ! – Non Erik, c'est ta faute pas celle de Moira ». La douleur de le quitter mais il ne pouvait reculer, pas maintenant. Mystique et les autres devaient être guidés. Puis la meurtrissure de son être quant à ses agissements envers celui qu'il prétendait aimer. Et sa décision de venir, de se racheter, de l'aimer comme il aurait dû le faire bien avant. ~

*** Esprit de Charles ***

~ Charles entrait dans l'Esprit de son aîné. Il sentit une légère peur. Avait-il tant de chose à cacher ou plutôt à dévoiler ? Il ne savait pas où aller. Quand il entrait dans la tête de quelqu'un, l'esprit de la personne ressemblait à ce qu'on pouvait appeler un palais mental. Mais celui d'Erik était trop … vaste, trop complexe pour que Charles s'y retrouve. Toutefois les voix s'étaient tût et il ne remercierait jamais assez Erik pour cela. Soudain il sentit la présence de son ami à ses côtés. Ce dernier lui désigna des portes au fur et à mesure de sa progression. La première montrait son enfance aux camps. La séparation d'avec ses parents et la découverte de son pouvoir. Et dire que pendant ce temps, Charles se trouvait dans un manoir anglais à mille lieux de là sans se douter du malheur que le petit Erik vivait. Puis il vit les scènes d'entrainement avec ce montre qu'était Shaw et un « PAN ! » le fit presque sursauté mentalement : on venait d'assassiner sa mère. « NEIIIIIIIIIIN ! ». Le soir où il s'était déshabillé pour sauter à l'eau et le sauver de la noyade qu'il se provoquait à force de vouloir retenir le sous-marin de Shaw. « Je pensais être seul … ». Et à sa grande surprise, il découvrit les sentiments que couvait Erik à son égard. Il en était à la fois surpris car il avait été persuadé qu'il ne s'intéressait qu'aux femmes et à la fois heureux, car il sut que quelque chose pouvait naître des cendres de leur récent passé. Puis la myriade d'émotion qui envahit le jeune Magneto à Cuba : vengeance (Charles se souvenait avec horreur la douleur de la pièce dans sa tête) « Non ! Erik, ne fait pas ça ! », Fierté « Mes frères et sœurs mutants ! », Fureur « C'est de votre faute ! », Rage « Ces humains veulent nous voir mort ! », Honte « C'est de ma faute … », douleur « ADIEU, Charles. » et tristesse « Je voudrais tellement le revoir ». N'a-t-il jamais été heureux ? Charles n'en douta pas. ~

La connexion se brisa. Les deux mutants étaient essoufflés. Erik fixait Charles et Charles le regardait en retour. Ils avaient tellement de choses à se dire mais si peu de mots pour leur donner vie. Charles était perturbé par ce qu'il avait vu. Il avait ressenti le malheur d'Erik et il voulait l'y en sortir. Erik se releva pantelant et allait reculer quand le télépathe lui agrippa le poignet.

« - Erik … » commença le plus jeune.

Mais l'autre le coupa doucement comme dans un souffle.

« - Non, je veux que tu réfléchisses à tout ce que tu as vu. S'il te plait …

- Vas-tu repartir ? demanda Charles inquiet.

- Pas ce soir, je – je vais récupérer ma chambre si tu me le permets.

- Vos chambres vous attendent depuis votre départ … à toi et Raven. »

Erik émit un faible sourire avant de quitter la pièce laissant un Charles déboussolé qui s'aperçut du calme qui régnait dans sa tête que lorsqu'il sonda le manoir afin d'attendre qu'Erik soit dans sa chambre pour monter lui aussi dans ses quartiers. La nuit promettait d'être très courte, à peine trois heures avant le lever du soleil, mais il allait les mettre à profit pour réorganiser sa vie, son Esprit et son cœur.