« Kent est intéressé par toi. » Une voix déclara avec un très grand intérêt.

« … » En réponse, pas de réaction quelconque.

« Pas qu'intellectuellement mais physiquement et certainement sexuellement. C'est l'instinct animal qui parle, tu es une femme attirante, cependant, je pense aussi que c'est ta personnalité, il semblerait qu'une femme qui ait du caractère attirent un type d'homme. » Insista calmement Maura qui s'assit près de sa meilleure amie, celle-ci était affalée sur le canapé à dévorer avec la plus grande attention les informations sportives à la télévision.

« …. Ouais, ouais… »

« Jane ? Est-ce que tu m'entends ? Tu ne devrais pas être aussi concentré sur un écran, cela pourrait abimer ta vision. »

« Ouais, ouais. » Exaspérée par une telle inattention, la légiste prit la télécommande qui était sur la table basse et éteignit la télévision, au plus grand désespoir de celle qui la regardait.

« Maura ! Je regardais quelque chose d'important ! » Couina la détective en levant les mains en l'air.

« Jane ! Je pense que nous n'avons pas la même notion du mot important ! Des hommes qui courent après une balle, ce n'est existentiel comme tu le penses. » La dite se retourna finalement vers son interlocutrice, elle n'aurait pas le dernier mot, bien qu'elle ne souhaitât pas s'attarder sur ce sujet qui l'intéressait point.

« Il semblerait bien ! Oui je sais, je sais. Kent est intéressé par moi ! Pas qu'intellectuellement, bien que je me doutasse si c'était le cas. Tu me l'as déjà dit, plus d'une dizaine de fois même ! Je ne peux plus faire mon air choqué et dégoûtée bien que je le sois toujours, j'ai trop peur que mon visage soit bloqué à vie. Attend, je vais te faire plaisir, ensuite, tu me laisseras regarder paisiblement la télé. » Jane ferma les yeux et inspira profondément. Elle rouvrit les yeux et prit un air scandalisé avec les yeux exorbités.

« Oh mon dieu ! Kent veut faire le coite avec moi ? Oh pourquoi ! Beurk ! Même si tu me le répètes plus d'une cinquantaine fois, cela ne changera en rien à la situation. Mais peut-être que je devrais te bâillonner pour rester plus tranquille ? » Maugréa la brunette qui ne comprenait l'obstination de la légiste. Depuis quand elle voulait faire les entremetteuses…depuis toujours quand elle y pensait vraiment…presque tous les hommes qu'elle avait côtoyés…

« Et ça ne te fais toujours rien de le savoir ? » S'exclama étonner la châtain. Quand l'homme l'avait embrassée, elle n'avait fait que cogiter la plupart du temps, elle se disait qu'il ne pas le rejeter méchamment, elle n'osait pas le voir à cause de l'embarras, elle ne voulait pas lui briser son cœur ou leur lien de travail, elle pensait à leur relation professionnelle et aux conséquences.

« Dois-je te dire tout la vérité et rien que la vérité ? » Demanda soudainement avec sérieux l'italienne, Isles se mit à vigoureusement acquiescer.

« Rien. Du. Tout. Je m'en fous ! Il s'intéresse à moi ? Ce n'est pas réciproque. S'il fantasme sur moi ? Je lui ferai passer l'envie ! »

« Mais il est charmant. » Rizzoli se mit à grimacer au mot charmant, il n'avait rien de charmant ce type. Bizarre, étrange, ennuyant, vantard, ringard, qui se mêlait de ce qui ne lui concernait pas. Non, ce n'était pas du tout son style d'homme.

« Non…pas vraiment… »

« Il est physiquement attirant. » Physiquement attirant, cette crevette ? Elle aimait les hommes un peu musclé, grand, virile, ténébreux…pas…lui…

« Pff… il y a mieux, et il y a pire je suppose. Giovanni par exemple, ou un des détraqués qui m'ont kidnappé. Chacun ses goûts, si c'est ton genre, bien. Je ne te le prendrais pas. »

« Il est intelligent, c'est bien pour toi. » L'intelligence ? La moyenne lui suivait amplement, même moins.

« Tu l'es aussi. Peut-être même plus que l'autre. Hé ! Comment ça c'est bien pour moi ? Qu'importe, je n'ai pas envie de me disputer avec toi. »

« Vous avez pas mal de sujet de conversation. » La brunette se mit à fixer lasse la légiste. Elle voulait à ce point la mettre en couple ? Déjà que sa mère ne cessait de l'importuner sur ce sujet d'avoir un mari et des petits enfants, elle ne voulait pas que sa meilleure amie s'y mette aussi.

« Il parle beaucoup trop, je ne pourrais pas en placer une, sauf si pour le taire, j'utilise mon arme de service. Et je n'aimerai pas l'entendre, donc si c'est tenir une conversation, j'appellerai cela un monologue. Il n'est pas mon genre, il est trop bizarre, un peu comme toi. »

« Je suis bizarre ?! En quoi ? Je sais que je peux être maladroite mais pas bizarre ! » S'indigna vexer la châtain en mettant ses mains sur ses hanches alors que son interlocutrice se mit à grimacer par sa propre bêtise. Elle savait qu'elle n'arriverait pas à s'échapper de cet interrogatoire. Et dire qu'elle était tranquille à voir la télévision.

« Mais non, je ne voulais pas dire de cette façon, toi, c'est adorable, lui, c'est plus énervant, une torture. J'ai envie de lui mettre sa tête contre, non ? J'ai envie de mettre sa tête dans un mur quand il me sort ses anecdotes. »

« Tu es aussi ennuyée quand je sors des statistiques ? » Rétorqua l'acheteuse compulsive de chaussure. La détective soupira, elle était dans la merde !

« Mais toi, c'est différent. »

« En quoi ? »

« Tu es ma meilleure amie, Maura, je supporte tout avec le temps, il m'en a fallu du courage et de la volonté. »

« Jane ! » Aboya la légiste folle furieuse.

« Ahh, je plaisantais, tu sais que j'ai un humour particulier. »

« Médiocre. » Pesta la scientifique.

« Hé ! C'est une de tes qualités, l'intelligence, la gentilles, la compassion, et lui c'est un parfait crétin. C'est vrai qu'il pourrait être ta version masculine. Non, je n'y crois même pas. Tu es mieux, beaucoup. Et puis, ne m'as-tu pas dit qu'il t'avait embrassé ce casanova ! Il veut se faire tout le commissariat ? Je ne passe pas après ma meilleure amie, juste y penser, ça me dégoute. Et puis s'il aime quelqu'un d'autre, Nina par exemple ? Ou Frankie ? Parfois je me pose la question sur sa sexualité. Il est un peu…heu…tu comprends… ? » La scientifique se mit à froncer des sourcils, et une idée lui traversa l'esprit, elle tient l'épaule de sa meilleure amie qui se retourna, et Isles s'empara de ses lèvres, puis se retira du baiser qui avait durée à peine quelques secondes. Jane était tétanisée, elle cligna à de nombreuses reprises les paupières, elle essaya de ne pas montrer son trouble mais le manque de tact de son amie lui contraignit le contraire :

« Voilà, tu m'as aussi embrassée, il n'y a rien de particulier qui s'est passé. »

« Bah merci Maura ! Je l'avais compris depuis longtemps que je n'étais rien ! Peut-être pour toi que ce baiser ne signifiait rien, mais moi ! Je ressens quelque chose de fort pour toi, et non pour ce crétin Kent qui est inexistant à mes yeux ! C'est pour cela que je m'en fiche totalement qu'il m'aime ou non ! » Jane avoua à sa plus grande peur, la scientifique semblait être surprise par cette déclaration, elle ne savait que répondre, et quand elle retrouva ses esprits, Rizzoli se leva de sa place, elle sortit presque en courant de sa maison.